Jean Genet, l'auteur des "Bonnes", du "Balcon" ou des "Nègres", s'est inspiré de la vie des autres pour écrire sur la vie des minorités et des opprimés et a fait de personnages réels des personnages de ses fictions. Retour sur l'oeuvre de l'écrivain et dramaturge à travers deux romans : "
Mourir avant que d'apparaître" de
Rémi David, et "
Par-delà l'attente" de l'avocate
Julia Minkowski.
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Il faut rêver longtemps pour agir avec grandeur, et le rêve se cultive dans les ténèbres.
Le ciel peut s'éveiller, les étoiles fleurir,
Ni les fleurs soupirer, et des prés l'herbe noire
Accueillir la rosée où le matin va boire,
Le clocher peut sonner : moi seul je vais mourir.
Ô viens mon ciel de rose, ô ma corbeille blonde!
Visite dans sa nuit ton condamné à mort.
Arrache-toi la chair, tue, escalade, mords,
Mais viens! Pose ta joue contre ma tête ronde.
Nous n'avions pas fini de nous parler d'amour.
Nous n'avions pas fini de fumer nos gitanes.
On peut se demander pourquoi les Cours condamnent
Un assassin si beau qu'il fait pâlir le jour.
Amour viens sur ma bouche ! Amour ouvre tes portes !
Traverse les couloirs,descends, marche léger,
Vole dans l'escalier plus souple qu'un berger,
Plus soutenu par l'air qu'un vol de feuilles mortes.
Ô traverse les murs; s'il le faut marche au bord
Des toits, des océans, couvre-toi de lumière,
Use de la menace, use de la prière,
Mais viens, ô ma frégate, une heure avant ma mort.
J'arrive dans l'amour comme on entre dans l'eau,
Les paumes en avant, aveuglé, mes sanglots
Retenus gonflent d'air ta présence en moi-même
Où ta présence est lourde, éternelle. Je t'aime.
Transparent voyageur des vitres du hallier
Par la route du sang revenu dans ma bouche
Les doigts chargés de lune et le pas éveillé
J'entends battre le soir endormi sur ma couche.
Votre âme est de retour des confins de moi-même
Prisonnière d'un ciel aux paresseux chemins
Où dormait simplement dans le creux d'un poème
Une nuit de voleur sous le ciel de ma main.
“Dans chaque enfant que je vois — mais j’en vois si peu — je cherche à retrouver celui que j’étais, à l’aimer pour ce que j’étais”
Le vent qui roule un coeur sur le pavé des cours,
Un ange qui sanglote accroché dans un arbre,
La colonne d'azur qu'entortille le marbre
Font ouvrir dans ma nuit des portes de secours.
Un pauvre oiseau qui meurt et le goût de la cendre,
Le souvenir d'un oeil endormi sur le mur,
Et ce poing douloureux qui menace l'azur
Font au creux de ma main ton visage descendre.
Mais si je ne sais rien de précis sur la Mort
D’avoir tant parlé d’elle et sur le mode grave
Elle doit vivre en moi pour surgir sans effort
Au moindre de mes mots s’écouler de ma bave.
Je ne connais rien d’elle, on dit que sa beauté
Use l’éternité par son pouvoir magique
Mais ce pur mouvement éclate de ratés
Et trahit les secrets d’un désordre tragique.
CLAIRE : Mais j'en ai assez de ce miroir effrayant qui me renvoie mon image comme une mauvaise odeur. Tu es ma mauvaise odeur.
"Je vous laisse libre d'imaginer le dialogue. Choisissez ce qui peut vous charmer. Acceptez, s'il vous plaît, qu'ils entendent la voix du sang, ou qu'ils s'aiment en coup de foudre, ou que Mignon, par des signes irrécusables et invisibles à l’œil du vulgaire, décèle le voleur... Concevez les plus folles invraisemblances. Faites se pâmer leur être secret à s'aborder en argot. Mêlez-les tout à coup par un soudain embrassement ou par un baiser fraternel. Faites ce qu'il vous plaira."
“Pour consentir à mêler dans sa vie de tous les jours — vie de souliers à lacer, de boutons à recoudre, de points noirs du visage à enlever — des aventures de roman policier, il faut avoir soi-même l’âme un peu fée.”