Il me demande où est passé tout l’argent qu’il avait sur lui. Je lui réponds que, quand je l’ai trouvé dans la souillarde en train de geler à côté du pot de chambre, il n’avait pas un rond dans les poches. Sauf ce couteau que je lui rends.
— Que tu m’as pris ?
— Que je ne t’ai pas pris. Que je t’ai emprunté pour les besoins de la cause.
J’attends qu’il me dise que je lui ai également emprunté sa galette pour les besoins de la cause. Mais il ne le dit pas. Je suis même certain qu’il ne le pense pas. Mais la pensée des autres nous ne la connaissons jamais. Nous l’inventons. (p119)