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Critiques de Jean Giono (1498)
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La trilogie de Pan, tome 1 : Colline

Giono est tout le contraire d'un écrivain régionaliste à la Pagnol. Il nous conte ici une histoire intemporelle, une tragédie se déroulant dans un village qui devient peu à peu un lieu mythique (même s'il est décrit de façon très réaliste, presque charnelle), un espace de lumière cruelle et d'obscurité menaçante.

Les villageois sont irrésistiblement submergés par une peur immémoriale, un sentiment de panique - ce mot signifiant ici non seulement la peur que suscitent des phénomènes inexplicables, mais aussi, mais surtout, UN sentiment Panique, le pressentiment de la Totalité (Pan en grec signifie Tout), le pressentiment de l'inconnu, de l'immense, du mystère de notre monde, révélation quasi mystique, ivresse panthéiste suscitant effroi et extase.



"Colline" est un livre unique dans la littérature française. Giono au tout début de sa vie d'écrivain y est proche d'un Bernanos, sans la foi, ou d'un Barbey d'Aurevilly, élargi à une dimension cosmique.

Oublions la Provence des cigales et de l'accent. Dans l'univers de Giono le soleil ne brille pas, il brûle.

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L'homme qui plantait des arbres

LES ARBRES, C'EST LA VIE !



Tout au long de son essai aussi terrible que significatif, Jared Diamond n'a de cesse d'expliquer qu'une des causes majeures de l'Effondrement de civilisations du passé fut la mise en coupe réglée souvent définitive des ressources, à commencer par la destruction des forêts. En contre exemple, il montre comment certaines sociétés de taille plus ou moins importantes - Japon ancien, île micronésienne méconnue, cultures indonésienne indigène - avaient su perdurer en sauvegardant et en gérant consciencieusement ces mêmes forêts.



S'il est difficile de savoir si Jared Diamond avait lu cette nouvelle, il est en revanche certain que le grand poète et écrivain Jean Giono ne pouvait connaître l'essai du premier. Il est pourtant éloquent de voir comme Giono avait compris, bien avant beaucoup de monde à quel point nos arbres, nos bois, nos massifs forestiers étaient non seulement important mais même carrément vitaux.



Ainsi en est-il dans cette belle et tendre fable dans laquelle on voit le narrateur - on devine que c'est Giono lui-même - croise les pas d'un bien étrange berger, ancien fermier ayant tout abandonné pour une oublieuse thébaïde après avoir perdu son fils et son épouse. Ce "taiseux", simple et humble sans pour autant être un miséreux, bien au contraire, plante depuis des années des glands afin de reconstituer, sur des terres oubliées de tous, qui ne lui appartiennent pas mais dont les propriétaires eux-mêmes ne se soucient guère, une forêt. Nous sommes en 1910. Sa forêt est déjà constituée de plus de dix mille jeunes chênes... Et c'est loin d'en être terminé !



Une fois la "Grande Guerre" passée - traumatisme éternel et viscéral chez Giono - notre narrateur retrouve d'année en année cet homme devenu un jeune mais frais vieillard - comme si la sève des arbres le régénérait malgré le temps qui passe - et sa jeune forêt ne cesse de s'agrandir, de se diversifier : il plante désormais des hêtres, et, lorsque le sol semble assez humide, des bouleaux. Les érables furent pour lui un échec cuisant. Mais c'est tout de même un tel succès qu'au final, les autorités finissent par se rendre compte de la résurrection pour le moins improbable de cette forêt que l'administration qualifie rien moins que de "naturelle" (le terme est, non sans ironie, souligné par l'italique dans la nouvelle).



Les années passent. La seconde guerre mondiale ne semblant être qu'un vague et sombre moment dont on ne souhaite pas se souvenir (le pacifisme profond de Jean Giono fit de lui un intellectuel très - trop ? - peu critique à l'encontre de Vichy pas plus que de l'occupant nazi, sans pouvoir non plus le qualifier de collaborateur actif). le temps a passé sur notre étonnant vieux paysan comme s'il le frôlait à peine. Sa forêt est devenue immense. Elle est même protégée par un garde forestier des amis du narrateur et a échappé aux destructions de la guerre.



Lorsque, pour l'une des ultimes fois, le narrateur retrouve son vieil ami, il se trouve que le car qui le mène vers lui traverse l'un de ces villages en déshérence qu'il avait traversé presque un demi-siècle plus tôt. Et là, la surprise est de taille : les maisons sont retapées, les crépis flambent sous le soleil, l'eau y chante presque autant qu'elle ruisselle, les jardins sont plein de promesse d'une belle récolte de fruits, de fleurs ou de légumes. Mieux encore : la vie y est revenue, de jeunes gens s'y activent, des enfants rient et jouent !



À cet instant précis, notre respectueux narrateur comprend comment ce paysan "sans culture" mais riche d'un coeur et d'une âme patiente et belle s'est transformé, sans véritablement l'avoir voulu, en une sorte de Dieu laborieux et bienveillant, permettant à la Vie, à l'instar de ce merveilleux roman qu'est Regain, de reprendre un cours qu'elle n'aurait jamais dû quitter.



Cette nouvelle, qui tient véritablement de la fable écologique, laquelle se révèle aussi d'un grand humanisme (les deux ne devraient peut-être jamais être disjoints) ainsi qu'un éternel hommage à la Terre, est, derrière une certaine naïveté voulue - la naïveté pure et sans forfanterie des humbles - une immense leçon d'existence et de générosité. Bien que parfaitement imaginaire - c'est là tout l'art du natif de Manosque de nous y faire vraiment accroire - puisque rédigée à l'occasion d'un concours de nouvelles organisé en 1953 par le célèbre "Reader' Digest" (qui ira d'ailleurs jusqu'à envoyer un reporter afin de découvrir si cette histoire était vrai. Ce que Giono affirmera dans un premier temps). le texte aura un succès énorme aux USA (via la publication en revue, Giono en ayant cédé tous les droits) mais, aussi étonnant que cela puisse paraître, sa première publication dans sa langue originale n'aura lieu qu'en... 1973, soit trois ans après la disparition de son auteur ! C'est d'ailleurs seulement deux ans après cette première publication en français que le caractère purement fictif de cette oeuvre sera enfin connu.



Quoi qu'il puisse en être de cette histoire dans l'histoire, il n'en demeure pas moins que ce texte à portée universelle apparaît comme un des plus marquants et poétiques qui puisse se lire sur ce sujet. Il émeut par sa simplicité et, même en le sachant sorti de l'imaginaire d'un grand écrivain, cette impression perdure que l'on a envie - désespérément peut-être en notre époque de destruction massive et incontrôlée de notre biotope - de croire à sa véracité, de faire sienne cette magnifique gratuité, d'embrasser la cause simple, mais longue et laborieuse de cet homme de peu qui fit pourtant presque tout, tel un démiurge débonnaire, puisqu'à sa suite, ce sont des rires d'enfants qui revinrent.



Il y avait longtemps que j'avais eu envie de relire cet émouvant texte. C'est désormais chose faite et c'est ma magnifique - pardon, mais c'est forcément vrai ! - petite fille de 6 ans, Aliénor, qui m'en donna le prétexte, celle-ci ayant une soif inextinguible de lectures. J'avais quelques craintes quant à la dureté, à la complexité du texte. Bien que conseillé auprès d'un public jeunesse, c'est plus à partir du niveau CM que de la fin de la maternelle que c'est le cas... Toutefois, j'ai pu me rendre compte comme les mots justes et jamais trop inaccessibles de Jean Giono (il a bien fallu une ou deux explications ici ou là) pouvaient être prenant, même à un âge si jeune.



Et qu'elle coule dans la bouche, cette belle langue ! Qu'elle est fluide et douce, forte mais jamais prétentieuse, poétique sans narcissisme, lente et vive à la fois. Difficile de savoir ce qu'une petite fille de son âge en retiendra. Une certitude, c'est que ma fille s'est prise à aimer ce vieux monsieur qu'elle ne connaissait pas, à le trouver vraiment "trop bien" de planter des arbres partout (vivre en bordure de la mythique Brocéliande sensibilise aussi certainement), à être un peu triste, enfin, de le voir mourir à la fin, même s' "il était très vieux"...



C'est sans doute cela, la magie d'un texte universel et sans doute bien un peu éternel : il parvient à mettre des larmes - d'émotion et de tendresse - dans les yeux d'une petite fille... et de son papa !

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Le Hussard sur le toit

Je suis bien perplexe maintenant, au moment d'écrire ma critique. Consciente qu'il s'agit d'un classique de la littérature française contemporaine, je ne peux toutefois pas en puiser quelque chose de profond, de vraiment réfléchi par moi-même.

Ce qui me reste de cette lecture, ce sera plutôt des impressions, visuelles pour la plupart: un paysage de forêt et de montagne traversé par une chaleur insoutenable et un soleil implacable, bientôt bourdonnante de mouches, frémissante d'innombrables ailes qui se déploient impatiemment et lourdement là où le choléra a vaincu. Une nature tranquille, paisible, belle, accueillante, dont les couleurs s'épanouissent au cours des saisons, qui respire l'automne puis l'hiver arrivant, un paysage qui se laisse admirer, que l'épidémie n'atteint pas. Les hommes s'y cachent, s'y battent, s'y laissent mourir.

Et il y a Angelo, son paysage intérieur. Intouchable, fuyant le choléra, refusant obstinément d'en mourir bêtement. Orgueilleux, généreux aussi, introspectif. Est- ce le courage, son orgueil, la chance ou une volonté de vivre plus forte que tout qui le maintient en vie? Giono donne une piste à la fin du roman, fin que je n'ai pas appréciée.

Je garderai ce roman d'aventures et d'introspection tel quel sans en chercher le sens, j'aime les road-movies.
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La trilogie de Pan, tome 1 : Colline

Les bastides blanches, à l'ombre des collines, à l'ombre froide des monts de Lure. "La terre du vent". "un débris de hameaux", distille Jean Giono, page 25, la terre aussi de la sauvagine : "la couleuvre émerge de la touffe d'aspic, l'esquirol à l'abri de sa queue en panache, court, un gland dans la main... Le renard lit dans l'herbe l'itinéraire des perdrix".

Par ces évocations commence la Trilogie de Pan. Colline le premier roman de cette trilogie est aussi le premier roman publié par Giono. La simplicité des décors et la simplicité de l'intrigue autour de 12 personnages, impriment une densité formelle pour chaque événement, le plus insignifiant fut-il.



Ce lieu si éloigné de tout, qui vit en autarcie, est attentif aux moindres vibrations de la nature. Sommes-nous dans les derniers jours de la vie de cette communauté, ou dans les dernières heures de la vie de Janet, ce vieillard, qui parle par grandes ruades de mots que tous écoutent sans le comprendre, ou par demis mots.



Janet croit voir sortir des serpents de ses doigts. Dans son délire Janet nous renvoie aux croyances les plus archaïques, à la race des géants (Jean comme géant devient Janet le petit géant). A travers cette symbolique Janet expie ses crimes contre la terre. le dieu Pan s'invite ainsi, le dieu des bergers d'Arcadie, est symboliquement à l’œuvre, comme il est présent dans les œuvres d'Eschile.

La nature, est au cœur des interrogations des gens de la bastide. Cette terre nourricière ou destructrice, les hommes l'humanise dans leurs représentations pour en écarter la peur.

A plusieurs moments, la tension palpable est proche du paroxysme, car tout est vu et analysé d'une façon démesurée. Par vagues, les assauts du vent créent la panique, tout autant que le silence devient assourdissant et intenable.

Les prédictions de Janet tombent alors...



" Ça saute encore et ça se roule, puis ça s'étend dans le soleil neuf, j'ai vu que c'était un chat. Un chat tout noir."

"Quand la foudre tua ton père, Maurras, dans la cahute des charbonniers, j'avais vu le chat deux jours avant.

Attention chaque fois qu'il paraît, c'est deux jours avant une colère de la terre.

Ces collines il ne faut pas s'y fier. Il y a du soufre sous les pierres.



La preuve cette source qui coule dans le vallon de la Mort d'Imbert et qui purge à chaque Goulée. C'est fait d'une chair et d'un sang que nous ne connaissons pas, mais ça vit. P 54"



L'air brûle comme une haleine de malade, et pas de vent, et toujours le silence.





Janet a toujours le regard fixé sur le calendaire des postes, depuis qu'il a fait son AVC. Ses énigmes flottent page 61, "Tu sais toi le malin ce qu'il y a derrière l'air".

La fontaine ne coule plus. C'est la peur qui monte et Janet, est seul à scruter une date, ça les rend fous aux bastides blanches.



L'autre personne incontournable et inquiétante c'est Cagou, l'innocent. Il bave, son visage est huilé de salive, ses bras son corps suivent une gestuelle qui les ébranlent, parfois quand il tape sur un bidon, ils lui lancent des pierres.

C'est le 13 ème homme.



La tragédie est lancée, mais le miracle des mots continue de nous alarmer et de nous transpercer par la puissance des images.

Peu de romans sont porteurs d'une telle grâce, d'une telle puissance d'évocation, pour nous enivrer d'émotions.

Il faut écouter, le bruissement de cette langue venue des terres et du ciel de Provence pour s'approcher de la magie de ces espaces lavandiers, écoutons page117  ; "Avec ses mots il soulevait des pays, des collines, des fleuves, des arbres et des bêtes ; ses mots, en marche soulevaient toute la poussière du monde... »

« De la force dans les branches vertes, de la force dans les plis roux de la terre,

de la haine qui montait dans les ruisseaux verts de la sève, de la haine qui palpitait dans la blessure des sillons".



A bientôt pour un de Baumugnes.

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Les âmes fortes

se lit comme un thriller, avec retournement inattendu ; la puissance de feu de Giono nous laisse pantelants et songeurs ... fine étude de moeurs
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La trilogie de Pan, tome 3 : Regain

Puissant.



Une chute d’eau, une chute de reins. Une différence ? Aucune. La nature prend corps et je vois ruisseler cette demi-lune, fusion parfaite des éléments. Quand Giono écrit « le dernier doigt du soleil lâche le pin » c’est cette terre humaine qui tire le rideau, et je sais que je ne suis qu’un élément de ce grand tout. Grasses ou pauvres, la terre et moi sommes tout pareil, unis dans la vie. La nature s’abandonne ou reprend ses droits et je dois respecter ses choix, ceux de ma sœur, nous sommes de la même filiation. Elle et moi marchons ensemble depuis l’aube jusqu’au couchant, nulle différence entre le ruisseau et la femme, entre le buisson et l’homme…



« Panturle a pris sa vraie figure d’hiver. Le poil de ses joues s’est allongé, s’est emmêlé comme l’habit des moutons. C’est un buisson » et la Mamèche « était debout comme un tronc d’arbre. »



…au rythme des saisons nous respirons, et nous aimons. L’appel du vent attrape les corps qui savent l’écouter, et parfois ça crie tellement que vous n’entendez plus rien. Pantelant vous avancez vers les semences.



Terreau fertile, si vous l’apprivoisez, vibrant au rythme des saisons et du vent, vous y serez heureux mais « il faut que ça vienne de toi d’abord, si on veut que ça tienne. » Alors « la terre vous hausse sans faire semblant. » Elle vous porte, vous grandit, vous apporte ce qui manque, et ne demande rien en retour, pas même de louange. On ne remercie pas ses amis, « t’as qu’à faire ça si tu veux qu’on se fâche » comme on dit à la ferme de l’Amoureux.



J’ai autant aimé ce roman que Colline, les deux me bouleversent de leur force tellurique, je sens encore la glaise me coller aux semelles après la pluie, ce regain qui vient du fond de ma campagne ne me lâchera jamais. Je sais que c’est une chance, pour moi, d’avoir lu ces romans aujourd’hui. Jeune, je n’aurais pas autant apprécié ce qui m’a construit, parce que c’est dur la terre tant que vous ne l’avez pas comprise. C’est avec l’âge que je sais ma provenance et que je suis plus à même de ressentir les sentiments profonds de l’amour qui se cache dans des doigts qui se frôlent et s’entortillent ou la dureté de la solitude des vieux. Quand l’émotion n’est plus ce diamant brut, écorchant, mais est entrée dans une ère de calme compréhension. Mais je n’oublie pas que je suis arrivée ici grâce à toute cette terre qui ne m’a jamais lâchée, qui m’a ancrée les pieds dans le sol pour avancer, ma campagne.

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Le Hussard sur le toit

Une horrible épidémie dans la campagne française au 19e siècle.



Le choléra frappe. En quelques jours, les gens meurent. Les villes se ferment, on allume des bûchers pour brûler les cadavres. Et si la maladie n’était pas suffisante, on soupçonne le gouvernement d’avoir empoisonné les fontaines et les bourgeoises achèvent les étrangers à coups de talon.



Un jeune homme, hussard italien ayant fui son pays après un duel, traverse le pays. Il est seul d’abord, puis accompagné d’une jeune femme qui veut aussi s’évader du climat « malsain » de la ville. En chemin, ils rencontreront bien des braves gens, mais aussi des milices qui s’enorgueillissent d’un peu de pouvoir et des paysans qui ne cherchent qu’à détrousser les autres. Ils trouveront aussi la peur qui tue et la prolifération des remèdes miracles.



Malgré ses paysages intéressants, c’est un livre qui n’est pas pour les cœurs sensibles, la maladie est présente dans toute son horreur, les diarrhées, les vomissements, la cyanose et les cris d’agonie.



(Et une lecture qui donne à réfléchir en temps de pandémie...)

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L'homme qui plantait des arbres

L' écrivain Jean Giono est connu pour son amour de la nature dans toute

sa diversité: la foret et ses arbres,les montagnes et leurs hauteurs,le

soleil, le ciel bleu azur etc....Cet amour de la nature nous le sentons à

travers son livre : L' Homme qui plantait des arbres .Ce récit a pour

protagoniste et personnage central, un seul homme nommé:Elzéard

Bouffier.Ce dernier est un homme d'une cinquantaine d' années.IL est

veuf car ayant perdu son fils unique et ensuite sa femme.

Effectuant un jour une randonnée dans une zone rurale,aride et nue,

l' auteur le rencontre de façon fortuite. Les deux hommes font connaissa

-ce et ils vont passer ensemble deux journées. Le soir le berger ramène

un sac contenant des glands. IL renversa le contenu du sac sur la table

et opère un tri mettant les bons d' un coté et les mauvais de l' autre.

Le paysan met dans le sac cent glands de bonne qualité.Le lendemain

les hommes se mettent en marchent et arrivent à un endroit choisi par

Elzéard alors ce dernier fait un trou et plante un gland et ainsi de suite.

Chaque jour le paysan répète la meme opération.

Après une dizaine d' années, l' auteur passant par le meme endroit : il

reste stupéfait par le spectacle qui s' offre à ses yeux.Toute la zone aride

est verte et boisée.Un village propre s' est construit autour de cette grande pinède. Le climat est devenu tempéré et l' air est raffraichissant.

Cette région s' est métamorphosée par l' action du brave Elzéard.

La conclusion est que ce paysan a agi positivement sur l' environnement

en boisant le terrain et il a positivement sur le plan social car le village

est devenu décent et sa population s' est aggrandie et l' infrastructure

s' est développée au bénéfice de ses habitants.Un très beau livre à lire

et pourquoi pas à relire.

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L'homme qui plantait des arbres

Très joli texte, poétique, utopique et sensible.

Hommage à un berger solitaire, presque taciturne qui a consacré toute sa vie à reboiser un coin de terre.

Avec une patience infinie, il plante des arbres. Ces arbres apportent de l'eau, font renaître le vie et les villages se repeuplent.

La plume accompagne de loin ce long labeur, ce presque entêtement.

C'est un hymne à la nature, bien sûr, mais surtout une ode à un homme qui a tracé son chemin.
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La trilogie de Pan, tome 3 : Regain

Après Colline et Un de Baumugnes, j'achève avec Regain la fameuse Trilogie de Pan. Comme un brave lecteur discipliné, j'ai donc lu les trois volumes dans l'ordre chronologique de leur écriture, bien qu'aucun élément de récit ne relie entre elles leurs histoires respectives.

L'écriture de Giono est toujours d'une intensité extraordinaire. Sans reprendre ce que j'ai pu dire à propos de Colline ou de Baumugnes, je reste confondu par la puissance de cette langue qui provoque encore le saisissement de son lecteur, alors même qu'on lit cela à un siècle de distance :

« Une fois, c'était à l'époque des olives, on a entendu dans le bas du vallon comme une voix du temps des loups. Et ça nous a tous séchés de peur sur nos échelles. »

« Une voix du temps des loups »... Comment dire autant en si peu de mots, et avec des mots aussi simples ? Et c'est ainsi à chaque page. Un véritable enchantement.

Dans Regain, Giono poursuit sa personnification de la nature. Un feu d'olivier sous le chaudron y est par exemple comme un poulain : « ça danse en beauté sans penser au travail ». Sur ce point, la continuité des trois romans est assez évidente, même si les intentions prêtées à la nature n'y sont pas les mêmes.

Le ton nouveau de Regain vient peut-être de son ode à la sensualité, plutôt discrète dans les deux précédents romans mais très présente ici. Alors bien sûr, en des temps tels que les nôtres, voués à l'érotico-chic aseptisé et à l'épilation intégrale, la sensualité de Giono peut sans doute paraître dépaysante :

« Cette émotion de sa chair, ce travail du sang, ça vient de revenir, à croire que c'est une malédiction. Ses seins sont encore comme des bourgeons d'arbre. Elle tire sur son corsage parce que le corsage frotte le bout de ses seins et que ça l'énerve. Elle renifle pour mieux sentir l'odeur de Gédémus qui sue. Elle sue, elle aussi ; elle se penche vers ses aisselles pour sentir son odeur à elle. »

Si le texte est aussi fait d'odeurs, Giono ne cache jamais qu'elles peuvent être fortes (surtout à propos de Panturle, à vrai dire...). Elles expriment une sorte de rapport de vérité à la nature, et c'est d'ailleurs tout le roman qui propose un questionnement sur l'équilibre à trouver entre nature et culture (d'où les pages truculentes sur l'établissement de Panturle et Arsule en jeune ménage, sur Panturle découvrant l'hygiène, les draps blancs ou les vertus du rangement domestique). Ni l'un ni l'autre ne sont paysans au départ : elle est une fille perdue de la ville tandis que lui est un coureur des bois. Mais s'ils ne sont pas paysans, ils le deviennent par une sorte d'évidence, sinon de révélation. Et c'est le blé de Panturle qui ramène la vie dans le village abandonné, en suscitant après lui de nouvelles vocations.

Au moment où Giono écrit son roman, c'est évidemment tout le contraire qui a lieu : les villages se vident et l'exode rural est déjà devenu une réalité indéniable. Je ne crois vraiment pas que l'écrivain ait jamais caché un discours politique derrière le retour à la terre de ses personnages. Juste la tristesse, peut-être, de voir se mourir ces hameaux de Haute-Provence qu'il aimait passionnément.

Et l'envie de les ressusciter au moins par la plume.
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Les âmes fortes

C’est une nuit de veillée funèbre. Celle d’Albert. Giono - avec 5 personnages : le mort, son épouse qui dort, Thérèse et deux commères – fait de cette veillée un chef d’œuvre de réflexion sur l’humain, l’ambiguïté, la démesure. Cette nuit blanche dont le motif – la mort – n’est pas anodin, n’est également un prétexte pour créer un huis-clos entre les trois femmes éveillées. Thérèse est la plus vieille c’« était une âme forte. Elle ne tirait pas sa force de la vertu : la raison ne lui servait de rien » ; elle est le sujet de ce roman. Cette âme forte de sa détermination presque animale, va raconter/ confesser sa vie. Je dis confesser mais Thérèse une femme résolue qui n’a besoin ni de confesse, ni de pardon. Elle vit par et pour elle. Un deuxième personnage va apporter tout au long du récit de Thérèse des éclairages nouveaux. En contredisant le récit idéalisé de Thérèse, elle l’oblige à bifurquer vers la vérité. C’est un effet de miroir déformant qui est très troublant car on ne saisit pas bien qui manipule qui. En effet, le récit commence doucettement par la fuite de Thérèse avec son amoureux, Firmin qui n’est pas accepté par ses parents. Leur romance racontée de façon idyllique les conduit jusqu’à une auberge où ils vont trouver tous les deux un honnête travail mais c’est compter sans la commère qui a entendu parler d’une autre histoire entre les tourtereaux. Un récit plus sombre, fait d’errance, de trimard (comme dit Thérèse) sur les routes, sous la pluie, fait de petites escroqueries, et à se donner au plus offrant. La narratrice reprend alors la parole sans s’opposer à cette vision. On s’attend à ce qu’elle se fâche mais non ! Au contraire, elle continue l’histoire en se plaçant sur ces nouveaux rails. Et oui, la réalité était différente, le récit continue, plus complexe. On découvre Thérèse faisant, à Châtillon (un petit bourg très provincial) la rencontre cruciale de Madame Numance – une autre âme forte, déterminée à faire le bien. Elle devient pour Thérèse une sorte de mère sublimée, le visage de l’amour, prête à tout lui donner, jusqu'au dernier de ses sous. Elle en sera la servante dévouée, la fille adoptive pendant que Firmin, lui, se détériore et rêve de richesse. La finesse d'étude des personnages que nous livre Giono confine au chef d’œuvre quand survient une ultime contradiction qui précipite une fin inattendue et une chute infernale. Le revirement est brutal. Un livre puissant.
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L'homme qui plantait des arbres

Petit livre avec une écriture sanguine et des illustrations en noir et blanc de Willi Glasauer.

Jean Giono a écrit ce texte pour répondre à la question: " Quel est le personnage le plus extraordinaire que vous ayez jamais rencontré?"

Et, en quelques pages, il décrit cet homme qui, s'en s'occuper de ce qui pouvait se passer autour de lui, ignorant les guerres, plantait seul des milliers d'arbres.Cet homme qui a rendu à la vie une région désolée.

Formidable histoire!
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La trilogie de Pan, tome 2 : Un des Baumugnes

C'est l'Amédée qui raconte, le soir où dans un bar de Manosque il a croisé l'Albin avec sa pierre dans le coeur, le regret d'avoir laissé Louis, avec toute sa pourriture, emmener Angèle et la vendre à Marseille.



Tous les deux, saisonniers agricoles, c'est pas avec des mots qu'ils racontent, c'est avec le bruit du vent la nuit dans les platanes, avec l'odeur de feuille humide, avec la lune sur la joue de la montagne et Albin, c'est avec la musique de son 'monica' qui guérit les coeurs.



Et ce qui rend Amédée encore plus immense, c'est qu'il ne laisse pas rentrer Albin dans son hameau de Baumugnes avec une pierre qu'il portera toute sa vie, pas plus au début qu'à la fin où il refuse de la laisser dans le coeur des parents d'Angèle, Clarius et maman Philomène.

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La trilogie de Pan, tome 1 : Colline

- Colline - est le premier volet de la - Trilogie de P.A.N -, Pan étant le dieu grec des bergers et des troupeaux, écrit par Giono en 1928 alors que son auteur s'ennuie perdu dans un emploi de banque pour lequel il n'est pas fait.

Comment en effet imaginer cet écrivain en lequel soufflent les puissances mystérieuses et énigmatiques de la nature, auquel les dieux de l'Olympe murmurent à l'oreille, ce témoin privilégié qui voit se dérouler devant ses yeux interrogatifs les vies d'hommes simples confrontés à une destinée (?) faite de maigres et parcimonieuses petites joies simples, exigeant d'eux de rudes tâches jamais achevées, toujours à recommencer, un peu pareils à Sisyphe, la peau calée par les épreuves et les sacrifices, ces hommes qui, face au malheur, n'ont que des doutes et de piètres croyances, superstitions faites de saint bric et de saint broc ?

Alors Giono le Provençal, Giono l'anti-Pagnol, leur prête sa voix ou sa plume, si vous préférez... et quelle plume !

Une plume capable d'inventer une langue propre à ces gens, propre à la terre sur laquelle ils vivent, terre qu'ils travaillent pour pouvoir vivre.

Un "provençal populaire", pourrait-on dire... à condition d'ajouter qu'avant, pendant et après cette trilogie, Giono est un poète, un poète qui écrit et qui publie.

Cette étrange alchimie crée... je vais vous donner un aperçu de ce qu'elle nous offre :

- "Maintenant c'est la nuit. La lumière vient de s'éteindre à la dernière fenêtre. Une grande étoile veille au-dessus de Lure.

De la peau qui tourne au vent de nuit et bourdonne comme un tambour, des larmes de sang noir pleurent l'herbe."

-"Les vautours qui dorment, étalés sur la force plate du vent."

-" L'idée monte en lui comme un orage.

Elle écrase toute sa raison.

Elle fait mal.

Elle hallucine.

L'ondulation des collines déroule lentement sur l'horizon ses anneaux de serpents.

La glèbe halète d'une aspiration légère.

Une vie immense, très lente, mais terrible par sa force révélée, émeut le corps formidable de la terre, circule de mamelons en vallées, ploie la plaine, courbe les fleuves, hausse la lourde chair herbeuse.

Tout à l'heure, pour se venger, elle va me soulever en plein ciel jusqu'où les alouettes perdent le souffle."

Et quel souffle ! qu'en dites-vous ?

Nous sommes en 1928 à Lure ou village des Bastides-Blanches, un petit hameau de quatre maisons situé derrière Manosque, dans la haute Provence chère à l'auteur.

Dans ces quatre maisons vivent deux ménages et les personnages du roman.

-"Gondran, le Médéric ; il est marié avec Marguerite Ricard. Son beau-père ( Janet ) vit avec eux.

Aphrodis Arbaud qui s'est marié avec une de Pertuis.

Ils ont deux demoiselles de trois et cinq ans.

César Maurras, sa mère, leur petit valet de l'assistance publique.

Alexandre Jaume qui vit avec sa fille Ulalie, et puis, Gagou.

Ils sont donc douze, plus Gagou qui fait le mauvais compte."

Leur quotidien "ordinaire" va brusquement basculer dans "l'extraordinaire" lorsque Janet, le doyen octogénaire de ce qui fut naguère un bourg, va faire un malaise, devenir grabataire, confus et porteur de propos incompréhensibles pour ces hommes simples.

Ses délires vont être pris à la lettre par la petite communauté très vite, et concomitamment, confrontée à un environnement devenu subitement hostile.

Leur relation à la faune, à la flore, aux éléments va s'en trouver changer.

Le puits ne va plus donner d'eau.

Un incendie va éclater et menacer de ravager leur colline.

Une colline qui se met en colère et s'en prend à eux... comme si elle obéissait aux ordres vengeurs du vieillard.

- " Janet, le doyen, a la fièvre, il "déparle", il tient des propos étranges, des propos vengeurs, comme si les bêtes, les plantes, les rochers, la colline, parlaient à travers lui et lâchaient leur ressentiment contre l'aveuglement des hommes et leur brutalité de bêtes qui "tuent" la nature en se l'appropriant."

Quelle va être la réponse de ces hommes face à ce qui a été qualifié par la critique de "leçon animiste" ?

La peur liée à l'ignorance et la mort vont-elles l'emporter ?

Vous le saurez en lisant ce premier volet de la - Trilogie du P.A.N -...

Outre l'écriture charnelle, sensuelle, originale, puissante et poétique de Giono, il y a cette histoire réaliste et à la fois sur-naturelle, où tout est vie... leçon de vie.

L'écrivain anime avec virtuosité l'animal, le végétal et le minéral.

Il n'est rien du chat, du lièvre, du sanglier, des arbres, des fleurs, de l'herbe, des roches, des pierres, de l'eau... qui ne soit habité par un puissant souffle de vie.

Pour conclure, je vous recommande de lire plusieurs fois les pages qui relatent l'incendie épique... c'est prodigieux !

Quant aux références mythologiques qui peuplent ce roman, qui cohabitent avec ses personnages... j'avoue ne pas avoir suffisamment de culture pour avoir pu toutes les identifier.

Un grand classique à lire ou à relire !

Un écrivain à découvrir ou à redécouvrir !

Un écrivain dont le style a su se jouer du temps.

Un écrivain avant-gardiste tant son propos est plus que jamais d'actualité pour nous qui avons voulu asservir la nature et qui subissons tous les jours davantage ses colères légitimes.



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Le petit garçon qui avait envie d'espace

Le petit garçon qui avait envie d'espace est une nouvelle de Jean Giono à destination d'un lectorat jeunesse (mais pas que).



Le garçonnet de l'histoire se désole chaque dimanche en allant se promener avec son père d'avoir sa vision bouchée par les haies. Il aimerait tant admirer le paysage dans sa merveilleuse globalité et envie les oiseaux qui le peuvent à chaque instant. Il existe pourtant un moyen de parvenir à ses fins.



Le texte de Giono, magnifiquement mis en images par l'illustrateur François Place, est comme toujours touchant d'humanité et par son amour de la nature. le rêve de son jeune héros rend à nouveau un hommage plein de poésie à sa belle Provence. le récit est écrit simplement, afin de se mettre à la portée des enfants qui découvrent ce plaisir ineffable de la lecture.

J'ai grande hâte maintenant de transmettre ce joli ouvrage à ma filleule de huit ans, déjà ardente dévoreuse de bonnes histoires et passionnée de nature. Il n'est jamais trop tôt pour découvrir de bons auteurs, qu'ils soient considérés comme des classiques tel Giono ou de belles plumes contemporaines, telle Cornelia Funke.



J'ai repéré dans cette collection Folio Cadet plusieurs ouvrages très attirants de romanciers très divers comme J.M.G. le Clézio, Roald Dahl, Ursula K. LeGuin, Marie-Aude Murail, Michel Marpurgo et bien d'autres. de quoi ouvrir avec elle toutes sortes d'horizons et poursuivre le rêve du Petit garçon qui avait envie d'espace.
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Que ma joie demeure

Bobi, poète, acrobate, vagabond, arrive dans un village provençal où quelques familles de paysans tentent de vivre, du mieux qu'ils peuvent. Le climat est rude, les hivers sont longs, le labeur est quotidien.



Bobi, va essayer de leur redonner la joie de vivre. Il sera leur guide, leur berger.

Il leur parle simplement , avec des mots venus du cœur. Sa façon de parler est poétique, imagée.



Ces paysans ont oublié de se donner le temps de vivre. Ils moissonnent leurs champs pour manger et aussi pour mettre des sous de côté. Tout ce qu'ils font est utile, tout a de la valeur. ils ont le sens de la propriété. Ils travaillent chacun de leur côté, dans leur solitude, leur tristesse. Ils bataillent contre le sort.



Bobi va les amener petit petit à changer leur façon de voir la vie. Il vont moissonner du bonheur, tous ensembles;" tous pour tous".

"plus pauvres de grains mais tellement riches de temps". Du temps qui sera consacré à l'inutile, au volontiers. Il ne faut plus que le blé soit leur seule joie, le seul sens de leur vie. Une seule lampe allumée dans une vie ne suffit pas. Il vont se créer de nouveaux besoins, de nouvelles envies.



Bientôt, en prenant le temps, des désirs vont les animer, ils vont créer, ils vont se souvenir des gestes des anciens. Ils vont se réunir autour de plusieurs projets communs, en repeuplant leurs collines de biches, de cerfs, de faons, de moutons .L'espoir renait, à travers les yeux du cerf, qui semble contenir toute la sagesse du monde. Chacun profitant des biens de l'autre.

Un très bel ouvrage est créé; "la tissandière"; symbole d'un passé retrouvé, d'un savoir- faire ancestral. Elle leur donnera l'émotion de la jeunesse retrouvée. Le métier à tisser trônera au sein de la maison tel un hôte et propagera la joie parmi eux.



Il faudrait que la joie soit paisible et non pas batailleuse et passionnée, qu'elle soit habituelle. Mais, la joie peut-elle demeurer ? Y-a-t-il un remède au malheur ou peut-on seulement l'endormir?

Bobi connait-il ce mystère ou veut-il se persuader lui aussi que la joie véritable existe, afin de panser ses propres blessures?



Très belle hymne à la joie. On croirait par moment entendre les chansons de Charles Trénet ,lors des descriptions de l'éveil de la nature et des animaux . Partout " y'a d'la joie".

Cela nous rappelle aussi qu'il serait bon de prendre le temps de regarder la nature, et tout ce qu'elle a à nous enseigner, de voir la beauté du monde qui nous entoure . La nature n'est pas triste, il n'y a que l'homme qui le soit.

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La trilogie de Pan, tome 1 : Colline

Ma vieille édition du livre “Colline” ne comportait pas de résumé en quatrième de couverture, ni en page liminaire, comme on en trouve parfois sous la biographie de l’auteur dans d’anciens livres de poche.



Daté de 1929, c’est le premier roman publié de Jean Giono, qui sera complété par “Un de Baumugnes” et “Regain”, constituant la “Trilogie de Pan”.



J’ai été happé par la lecture de la première page et charmé par le style, l’ambiance provençale, si bien que j’ai enchaîné jusqu’à la soixantième page sans pour autant savoir de quoi allait parler ce roman.



Lisez la présentation du livre dans Babelio ; certes, l’histoire vous sera narrée mais vous serez moins désemparé dans votre lecture que je ne le fus.



Vous pourrez alors vous promener tranquillement dans les collines, au pays de Lure en Haute-Provence et écouter l’accent de Giono dans un texte au vocabulaire régional et ancien :

le raspail, les genestes, l’agachon, les avettes, l’esquirol, la dourgue, la fenière, le calen à huile, les bridons, le coutre, les bourasses, le capon, le rostre, le bavolet…



L’histoire est un support à cette balade dans la vie de la Provence d’autrefois, à ces descriptions du “réalisme merveilleux”.

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L'homme qui plantait des arbres

C'est au sens propre ce que l'on peut nommer une belle histoire. En des mots simples, on révèle ici la force et le courage ancrés dans la nature humaine. Sans fanfares ni artifices, voilà un homme invisible qui donna vie à des milliers d'arbres et du même coup à la vie de nombreuses familles. Giono m'a renversé avec cette histoire que l'on traverse en moins d'une heure de lecture, je reviendrai.
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Deux cavaliers de l'orage

Une prouesse dans le style où se mêlent conte, narration et presque le théâtre (des longs dialogues affiliés directement à l'action sans que la narration viennent éclaircir certains détails). La nature occupe une bonne place dans ce livre, que ce soit dans la description de sa beauté ou de sa rudesse, beaucoup plus de sa rudesse et une fabuleuse description comportementale des animaux nous interpelle à un point on oserait se demander y'aurait-il pas un peu de raison dans l'animal, se sont des fins calculateurs qui perçoivent les choses avant qu'elles n'arrivent, et qu'il y aurait un peu plus d'animosité dans l'homme, car celui-ci peut changer d'un moment à l'autre. En effet, deux cavaliers de l'orage nous parle d'un amour fraternel entre deux frères qui va se transformer en une haine implacable...

Je dirais pas que j'ai adoré le livre, mais j'ai eu un réel plaisir à le lire, à côtoyer ce monde où les dialogues entre femmes sont très vivants, et les hommes, comme toujours, pendant que les femmes se partagent quelques secrets, se déchirent pour accéder au pouvoir.
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Le chant du monde

Antonio est un jeune homme plein de vigueur qui vit près du fleuve. Il accepte d’aider Matelot, un bûcheron, à retrouver un de ses fils disparus. En descendant le fleuve, les deux hommes fouillent les berges et la forêt. Ils rencontrent Clara, une jeune aveugle en train d’accoucher. Antonio est immédiatement attiré par cette femme, mais il ne peut pas rester près d’elle. « Il pensait qu’il allait prendre Clara dans ses bras et qu’il allait se coucher avec elle sur la terre. » (p. 282) Il doit aider Matelot à défendre son fils qui s’est mis à dos Maudru, un prospère propriétaire et éleveur de bétail. Hélas, le fils de Matelot est du genre indépendant et farouche, pas vraiment disposé à se laisser aider. « Ton besson, il m’a toujours fait l’effet d’une bête lointaine. » (p. 121)



Le chant du monde est une histoire d’hommes et de femmes, une histoire de désir et d’attraction, pleine de pulsions et de dynamisme. Dans ce livre où tout fuse, la vie est partout, en toutes choses, prête à éclater et à se répandre. « Ils font l’amour. La terre leur a déjà bourré la tête avec des odeurs et maintenant elle frappe avec de gros marteaux de joie sur la cuirasse de leur crâne. » (p. 159) Jean Giono a écrit un roman charnel et tellurique. Sa force d’évocation est telle que, de l’automne au printemps en passant par un sombre hiver, son récit est puissant et chante quelque chose d’immuable, à l’image du fleuve et de la vie.



J’ai lu ce roman quand j’étais jeune adolescente, pendant ma période régionaliste, entre un Bernard Clavel et un Claude Seignolle. J’en avais gardé un très bon souvenir, même s’il me semblait que je n’avais pas tout compris. C’est donc avec plaisir que je l’ai relu, découvrant une poésie brute et retrouvant la plume fine que j’avais tant aimée dans Un roi sans divertissement, du même auteur.

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