http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=58057
SUR UN AIR DE RIVE GAUCHE
Jean-Louis Winkopp
Avec la collaboration de Jean Humenry
Cabaret
Portrait d'un homme inspiré qui a dessiné son chemin au fil des rimes. Jean-Louis Winkopp a toujours eu l'âme d'un artiste ; un artiste aux deux visages, un mal adapté qui a su trouver sa place. Autant cigale que fourmi, avec sa guitare sur le dos, il nous fait revivre cette chanson française des années 50 et 60 et le lecteur découvre, sous son regard émerveillé, comment le Paris populaire a pris le tournant de la grande époque des cabarets « Rive gauche ».
Jean-Louis Winkopp est né à Paris en 1931. Co-créateur du cabaret La Méthode, il se produira entre 1952 et 1962 dans la plupart des cabarets de la rive gauche. Touche à tout, il compose des musiques sur des poèmes de Louise de Vilmorin. En 1962, changement de cap, il crée avec son ami Ollivier Chasseloup le duo Dupont et Pondu. Ils créeront l'expression devenue célèbre « Chauffe Marcel ». Ce duo, à l'humour souvent teinté de poésie « Rive gauche » durera vingt ans.
Jean Humenry a signé plusieurs ouvrages à L'Harmattan : un essai "La route est courte" et son premier roman "L'étonnant voyage de Cornélius Quentin". Il est l'auteur et le compositeur de plus de mille chansons.
Broché - format : 13,5 x 21,5 cm
ISBN : 978-2-343-13446-8 ? novembre 2017 ? 164 pages
+ Lire la suite
Il y a des mots gris comme le brouillard.
Il y a des mots sauvages comme le vent.
Il y a les mots tendres d'une musique de lune.
Il y a les mots de soleil chauds comme le pain qu'on partage.
Il y a les mots qui font les pitres avec l'air de se moquer du monde.
Il y a les mots qui en savent plus long qu'ils n'en ont l'air.
Et c'est comme ça que naissent les histoires.
Comme ça tout simplement...
UN CŒUR PLUS UN CŒUR
Un cœur plus un cœur
Ça peut faire le bonheur
Qu’importe la couleur
Pourvu qu’on ait du cœur.
Tu joues au cerf-volant
Moi je fais des maquettes
Nos jeux sont différents
Mais nos rires sont les mêmes.
On est tous des enfants
Venus des quatre vents.
Tu as les cheveux blonds
Et moi j’ai la peau brune.
Je t’envoie des citrons
Et tu cueilles des prunes
C’est le même soleil
Qui brille dans ton ciel.
Ton ami près de toi
Te parle et tu l’écoutes
Tu partages ses joies
Ses chagrins et ses doutes.
Tu l’attends le matin
Pour faire le chemin.
On a tous notre part
De joies et de peines.
On a tous quelque part
Quelqu’un que l’on aime
Sans amour rien n’est rien
Et tu n’te sens pas bien.
LIBRE COMME L’EAU
Le bonheur est comme l’eau entre tes doigts.
Dès que tu veux t’en servir, elle n’est déjà plus là.
Tu crois la posséder, la voici qui t’échappe.
On ne possède rien, on ne possède pas les choses,
On les tient seulement un instant dans les mains........
..........Si tu veux être heureux, ne t’attache pas aux choses,
Le bonheur est comme l’eau entre les doigts....
Celui qui met du soleil dans la vie de ceux qui l’entourent,
Ne pourra que difficilement se mettre à l’abri du bonheur...
Quand quelqu'un s'exprime en face de moi, je ne cherche pas à le juger, mais je me laisse toucher par lui. Et je pense que Dieu doit être un peu comme cela, quand il écoute la prière des hommes. Il se laisse toucher par leur musique, sans s'arrêter à tel ou tel critère esthétique. Il regarde en vérité ce cri qui vient de l'intérieur. Nous avons malheureusement trop tendance à nous exclure les uns les autres. Il y a mille et une manières de prier, de croire et d'exprimer sa foi. C'est une chance qu'il y ait tant et tant de diversité dans notre Église. C'est le signe qu'elle est belle.
Quatre-vingt-dix ans plus tôt, Raymond aurait été un bon compagnon de route pour Charles de Foucauld, marchant comme lui, déguisé, avec un nom d'emprunt, comme un pauvre sur le chemin de Fès, puis de Meknès. Il y a de la proximité dans la manière d'être de ces deux hommes : Raymond est de la même veine, de la même spiritualité. Il sait qu'il faut se mettre à hauteur d'homme, à hauteur de visage, à profondeur de regard. C'est là que se tient l'humanité. Qu'importent alors l'âge, la position sociale, le métier, la religion. Tout se joue dans la belle et simple relation.
Que serait-on sans les copains ?
Des petits morceaux de chagrins, des oiseaux privés de leurs ailes, des hommes loin de leur belle.
Il y a longtemps déjà, cette eau vive fut recueillie par le grand "petit frère" Charles de Foucauld. Ce Charles qui bougeait tout le temps. Comme lui. Fuyant, avant de parvenir à ne se nourrir que de paix. Avant d'arriver au rêve fou de "s'acheter" le Mont des Béatitudes. Et de s'imaginer y vivre en ermite. Ces mots de Charles, le voyageur étonné, que Raymond aurait pu écrire avec la même passion : "A cette heure, les premiers rayons du soleil, laissant encore dans l'ombre les masses brunes des hautes cimes, doraient à peine le faîte des minarets..."
Le chercheur de lumière est dans une quête passionnée des regards. Il faut sortir, marcher, avancer pour savoir que le monde est peuplé, que le désert est habité. Se faire pauvre, croire à l'imprévisible, à la rencontre. Les yeux, portes ouvertes sur le coeur.
Le chercheur de lumière est à l'opposé du chercheur d'or, qui peut tout mettre en oeuvre, quitte à risquer sa vie, pour le trouver, s'en emparer. Le chercheur de lumière est un étonnant personnage qui peut s'arrêter n'importe où, n'importe quand, à la moindre étincelle, au passage d'une étoile filante. Un rai de lumière au coeur d'une forêt. Pour Raymond (...) c'est la quête discrète, passionnée, indispensable, vitale d'un cueilleur de rayons de lumière, autour de lui, mais surtout au plus profond du regard rencontré.
Raymond ne sait pas encore que tant de gens vont l'attendre. L'attendre dans leurs villages, dans leurs églises, dans leurs écoles. Ce qu'il sait seulement, c'est qu'un besoin profond l'habite, l'anime, un profond désir d'aller à la rencontre des autres. De ses prochains.
Il a choisi la vie : la chanson n'est qu'un prétexte, un alibi pour poser des traits d'union. Il commence à tisser sa toile. Toile invisible, mais révélée plus tard, à la lumière des petits matins, des réveils scintillants de rosée de chacun.