Jean-Jacques Greif vous présente sa traduction de "
De grandes espérances" de
Charles Dickens aux éditions Tristram.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2641637/charles-dickens-
de-grandes-esperances
Note de musique : © mollat
Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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Nous sommes à Theresienstadt, nom allemand de la ville tchèque de Terezin. Les allemands ont créé ici un ghetto modèle, qu'ils montraient à la Croix-Rouge. Ils y ont tourné un film de propagande, afin de rassurer les responsables politiques ou religieux qui auraient pu demander : "Où sont tous ces juifs qui disparaissent ?" Sauf que les responsables ont préféré ne rien demander... Dès que le film a été tourné, tous ses acteurs ont été gazés à Auschwitz.
Je me sens un peu russe quand je lis Tchekhov, un peu italienne quand je lis Dante, un peu allemande quand je lis Goethe, un peu française quand je lis Balzac.
Tous les anciens résidents des camps qui sont partis se battre en Europe appartiennent à la même unité, le 442 e régiment de combat. Il y a un régiment pour les Japonais, un pour les Indiens, un pour les Noirs. D'ailleurs les gens ne trouvent pas cela normal. Ne sommes-nous pas assez vaillants pour nous battre aux côtés des soldats blancs?
( p 92)
- Les hommes sont partis à la guerre. Ils sont morts. Un pique-nique sous les sakura sans rien à manger, ce n'est pas très drôle non plus. Et puis en ce moment les gens n'ont pas besoin des sakura pour nourrir leur sentiment de mono no aware.
- Quel sentiment?
- Votre maîtresse vous en a sûrement parlé. La tristesse des choses éphémères. C'est ce sentiment qui nourrit la mélancolie des poèmes, souvent. La beauté des fleurs ne dure pas longtemps. Un coup de vent ou une averse suffit à les détacher de l'arbre. La fragilité des sakura nous fait penser à la nôtre. Tu peux écrire des poèmes sous les sakura, mais aucun poème n'est aussi émouvant que la pluie de fleurs. C'est comme si la nature calligraphiait des caractères parfumés pour nous parler de la mort sans nous effrayer.
- Si je te comprends bien, les hommes disent la même chose de manière plus bruyante et vulgaire avec leur pluie de bombes.
Maurice est un jeune juif qui habite dans les quartiers juifs de Varsovie. Il parle de ses problèmes au quotidien : ses maladies et ses problèmes scolaires. Il parle de sa vie avant et pendant la seconde guerre mondiale.
J’ai beaucoup aimé ce livre parce que dès les premières pages, on est emporté par l’histoire de ce jeune garçon avec sa vie parsemé d’embûche. Le personnage principale est très attachant, on ne pense pas qu’un jour, il pourra résister à sa vie. Son récit est simple mais très captivant et raconte bien le traitement raciste des juifs avant et pendant la seconde guerre mondiale.
Je recommande ce livre pour ceux qui veulent une histoire prenante qui est très descriptive, terrifiante et bouleversante. Ce livre est facile à lire et est autant recommandé pour les jeunes que pour les plus mature.
Pierre-Jean
Une jeune fille près d'elle, la moitié de son visage aussi blanche et lisse qu'une sculpture d'ivoire, d'une beauté presque magique - l'autre moitié ressemblant à un tissu fripé. Yuriko éprouve une soudaine sensation de chaleur du côté de sa joue gauche. Ça picote, ça brûle. Elle porte la main à son visage. Une sorte de pâte visqueuse sur sa joue. Me suis salie? Elle regarde la pâte au bout de ses doigts. Couleur de prune. On dirait la pâte de haricots sucrée dont on fourre les gâteaux pour la cérémonie du thé. Elle frissonne.
Les cours d'histoire sont grotesques. On devrait les appeler "cours de propagande". Ils disent que la Chine est un pays primitif qui a besoin de la tutelle du Japon, alors que la moitié de la culture japonaise vient de Chine.
Le directeur du lycée nous a fait un discours l'autre jour : "Dieu a cuit du pain. La première fournée était toute brûlée, alors il l'a jetée en Afrique. La deuxième fournée n'était pas assez cuite, alors il l'a jetée en Europe. La troisième fournée était dorée à point, alors il l'a déposée sur le plus beau pays du monde : le Japon. Les Américains sont des Européens, vous le savez, mais leur pays est si riche qu'ils se sont amollis. Ils sont incapables de se battre, c'est pourquoi nous sommes en train de les vaincre. Vous savez ce qui se passe dans l'Océan Pacifique : à cause de leur yeux mal cuits, la lumière du soleil reflétée par l'eau les éblouit et ils ne voient pas nos navires et nos avions."
- Les hommes sont partis à la guerre. Ils sont morts. Un pique-nique sous les sakura sans rien à manger, ce n'est pas très drôle non plus. Et puis en ce moment les gens n'ont pas besoin des sakura pour nourrir leur sentiment de mono no aware.
- Quel sentiment?
- Votre maîtresse vous en a sûrement parlé. La tristesse des choses éphémères. C'est ce sentiment qui nourrit la mélancolie des poèmes, souvent. La beauté des fleurs ne dure pas longtemps. Un coup de vent ou une averse suffit à les détacher de l'arbre. La fragilité des sakura nous fait penser à la nôtre. Tu peux écrire des poèmes sous les sakura, mais aucun poème n'est aussi émouvant que la pluie de fleurs. C'est comme si la nature calligraphiait des caractères parfumés pour nous parler de la mort sans nous effrayer.
- Si je te comprends bien, les hommes disent la même chose de manière plus bruyante et vulgaire avec leur pluie de bombes.
Quand ils voulaient inscrire leurs enfants à l'école locale, les parents d'élèves signaient des pétitions pour les en empêcher. Ils pouvaient compter sur le soutien de la "Ligue d'exclusion des Orientaux", évidemment.
Je connais pas cette "Ligue d'exclusion des Orientaux". J'ignore si des parents d'élèves vous ont remis une pétition demandant mon renvoi, Mrs Moore. Si oui, je vous remercie de m'avoir gardé à l'école Jefferson.
( p 67)
Seuls les journalistes champions de football américain arrivent à approcher Einstein. Les gringalets interrogent Weizmann. L'un d'eux demande à Elsa si elle comprend la théorie de son mari.
- Oh non ! mais cela ne l'empêche pas d'être heureuse.
Un petit malin a l'idée d'interroger Mme Weizmann.
- Einstein vous a-t-il expliqué sa théorie pendant la traversée ?
- Tous les jours. Si bien que maintenant, je suis convaincue qu'il la comprend.