Le fondement même du droit pénal est le reflet, dans une société donnée, du sens profond assigné à la peine envisagée comme sanction de l'infraction. Il s'agit essentiellement, à l'origine, de satisfaire l'idée de justice : que l'on parle du talion ou de la justice chrétienne, la sanction est tournée vers le passé, et , fondée sur la faute commise, dépendra, dans son intensité, de la gravité de la faute. Sans que cette première idée soit abandonnée, l'on se préoccupe davantage, ensuite, de prévenir.
L'honnête homme - aux deux sens de l'expression - se fait souvent, du droit pénal, une idée singulière. Spectaculaire, cette branche du doit évoque, pour le public, prisons et jurés, plaidoiries brillantes et crimes de sang : au point que, dans l'esprit du profane, l'ensemble du droit tout entier se ramène volontiers aux subtilités notariales et aux drames de la cour d'assises.