Sun Tzu :
L'art de la guerreAujourd'hui,
Olivier BARROT présente l'édition de "
L'art de la guerre" de
Sun TZU ", aux éditions Nouveau Monde, traduit du
chinois et commenté par
Jean LEVI,
illustrations choisies et commentées par
Alain THOTE.
Lorsqu'on améliora cet ordinaire par l'action de la flamme et l'adjonction d'épices, les hommes s'en délectèrent, même si le goût leur en était jusqu'alors inconnu, car cela répondait à l'attente de leurs palais.
("L'homme est spontanément porté à aimer l'étude" par Tchang Miao, p.57)
Il n'est de vraie coercition que celle qui rencontre l'assentiment de celui sur lequel elle s'exerce.
Gouverner ne consiste en rien d'autre qu'à épouser les désirs des hommes pour les faire travailler à son profit tout en leur faisant croire qu'ils contribuent à la satisfaction de leur intérêts égoïstes. Chen Tao, un penseur contemporain de Tchouang tseu a cru pouvoir fonder la machine administrative sur ce principe. La méthode sera reprise par Han Fei. Il en fera l'un des piliers de l'ordre totalitaire.
La fameuse armée funéraire, quand on l'a exhumée, n'était qu'un monceau de détritus calcinés, un entremêlement de poussière et de débris. (...) Même avec les techniques les plus modernes il aurait été impossible de reconstituer un seul guerrier, et les archéologues chinois ne possédaient pas les techniques les plus modernes. Les statues ont été refaites, non pas d'après l'original, dont on ne peut plus rien connaitre, mais d'après l'idée que les cadres butés du ministère de la culture se font d'une statue funéraire du Premier Empereur. (...)Il s'agit d'un travail moderne, exécuté a la chaine par des armées de forçats contemporains dans des fours du XXe siècle, sous la surveillance de bureaucrates maoïstes.
Ne recherchez pas l'amitié de ceux qui ne vous valent pas.
Une autre fois, un ambitieux qui croyait l'humilier par le spectacle de son équipage gagné au Ts'in se serait attiré cette répartie :
Le roi de Ts'in a l'habitude d'offrir un char au médecin qui lui a crevé un abcès et cinq à celui qui lui a léché les hémorroïdes. Plus c'est bas mieux c'est rétribué ! Que lui as-tu donc sucé pour te pavaner dans un train pareil ?
Un manque d'analyse critique du monde contemporain. Ils ne mesurent pas ce que signifie sur le plan de la vie réelle le triomphe de la société spectaculaire marchande. C'est aussi pourquoi, victime de la conscience séparée qu'elle porte en elle, ils se révélèrent incapables de prendre le recul nécessaire pour juger du contenu de leurs actes. (...) Les jeunes contestataires chinois évoluaient déjà dans un monde où l'on ne vit plus mais où l'on se regarde vivre; et où l'on croit que l'exercice de la liberté consiste seulement à en produire l'image.
Tandis que la philosophie grecque s’engouffrait sur le chemin de l'Etre, la philosophie chinoise, sur les traces de Laozi et de Zhuangzi (Tchouang Tse), empruntait le sentier cahoteux du Non-Etre, lequel, loin de mener à une impasse, conduit à d'autres territoires philosophiques.
Toutefois pour y pénétrer, il faut accepter l'idée d'une connaissance qui serait pure intuition de l'ineffable et de l’inconnaissable (p.117)
"Traiter les morts comme s'ils étaient des morts, ce serait manquer d'affection envers eux ; cela ne peut se faire. Mais traiter les morts comme des vivants, ce serait de la stupidité ; cela aussi est exclu"
À se garder de tous côtés, la vigilance s'endort ; un spectacle familier n'éveille pas le soupçon. [...] Rien n'est plus caché que le plus apparent.
Le jeu de lieou-po est un jeu combinant hasard et stratégie. Il est entouré d'un halo de violence et de hâblerie où la foudre, les hiboux et les outres tiennent la vedette. Les enjeux semblent en avoir été considérable. L'échiquier est une représentation de l'univers. Quiconque est parvenu à loger ses pions au centre, où se trouve l’Étang céleste, s'assure la maîtrise du monde.