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Citations de Jean Louis Tripp (54)


J'ai le sentiment que le deuil d'un enfant ne peut se partager qu'avec quelqu'un ayant vécu le même drame. On peut se projeter, imaginer et faire preuve de toute l'empathie de la terre, mais l'expérience de cette épouvantable douleur, la douleur de la perte contre-nature, l'amputation violente de la chair de sa chair... non, on ne peut pas savoir.
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« J'ai cueilli ce brin de bruyère
L'automne est morte souviens-t'en
Nous ne nous verrons plus sur terre
Odeur du temps brin de bruyère
Et souviens-toi que je t'attends »
Guillaume Apollinaire
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Moi qui pensais la plaie refermée depuis longtemps et même la cicatrice presque effacée… Pendant toutes ces années, j’avais bien vécu. J’avais beaucoup aimé, beaucoup baisé, beaucoup ri, et beaucoup dessiné. J’avais peint et sculpté aussi, et fait de beaux voyages. Je ne m’étais économisé et j’étais heureux comme ça. Mais ce jour-là, j’ai compris que tout ça, je l’avais fait avec sur le cœur, le tatouage invisible de mon frère perdu.
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[ JeanLouis, 12 ans, 1970 ]
Qu'y a-t-il sous les jupes des filles ?
A quoi ressemble-t-il, cet inaccessible Graal ?
Qu'y a-t-il aussi, derrière leurs yeux noirs ? Surtout ceux de Pili Martinez..
Les dessins anatomiques que lui a montrés son papa ne le disent pas...
Ces dessins-là sont clairs, nets et froids.
Ils ne lui disent rien de ce qui se passe en lui quand il pense à Pili Martinez.
(p. 11)
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Décédé... Mort... Qu'est-ce qu'elle raconte ? On ne meurt pas à 11 ans.
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Ça donne à réfléchir sur le prix d'une vie et celui d'une tondeuse.
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Ainsi, se serrer le bout de la quique en pensant qu'il embrassait Beth avec la langue devint son activité principale pour le reste de l'été.
Serrer... et bouger un peu, donc... et à force de bouger un peu, puis un peu... quelque chose de tout à fait inattendu arriva.
Vous dire la surprise que provoqua cette... chose... chez Petit JeanLouis... c'est impossible...
C'était...
Il n'était pas préparé à ça...
Se serrer la quique, il le faisait parce que c'était agréable... mais ça !!
Que s'était-il passé ?
On était loin des dessins en coupe de l'appareil reproducteur masculin et des cours d'éducation sexuelle de son père dans lesquels Maman pond un oeuf, et où Papa met son zizi dans celui de Maman et dépose une petite graine qu'on appelle un spermatozoïde, qui est contenu dans le sperme, bon d'accord... et il comprenait bien que ce liquide sur son ventre, c'était ça le sperme en question... Dans la cour de récré, on disait 'juter'... Il avait juté, donc...
Mais son père n'avait pas dit un mot sur la secousse !!
La porte d'un chaos grandiose et inconnu...
La clef des abysses...
Des abîmes et des galaxies...
Le plaisir radical...
L'ultime vibration...
Et le calme...
Son père ne lui avait pas parlé de ça... le plaisir... un plaisir d'une nature inouïe... qui apporte le repos, l'apaisement, le calme enfin...
La vie allait changer radicalement.
(p. 23-29)
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[ le narrateur a 16 ans ]
Je venais de prendre en pleine gueule (si j'ose dire) un orgasme féminin exubérant... Or l'orgasme féminin est une chose à laquelle, je dois le confesser, j'avais très peu pensé jusque là.
Mais WHAOOO !! Je pense ne m'en être jamais remis...
C'était un peu comme la découverte du feu à l'époque des âges farouches...
D'abord la fascination, puis le désir de savoir l'allumer soi-même...
Ce serait comme être un magicien, un druide, un sorcier, un... un Jedi...
Mais loin d'être un Jedi, je n'étais qu'un jeune Padawan et force m'était de constater que mon sabre laser n'avait été pour rien dans la jouissance de Caroline.
(p. 87-88)
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À ce stade, je ne pensais pas que mon frère allait mourir. Je pensais – on pensait tous – qu'il n'était « que » gravement blessé... le terme consacré, c'est « grièvement blessé », mais quand on dit « grièvement », on sait que la mort n'est pas loin, qu'elle est possible et même probable, et cette idée ne m'avait pas effleuré. Non. On allait l'opérer, le soigner. On ne meurt pas en pleines vacances d'été quand on a 11 ans et demi.
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TROMPER !! Le grand mot est lâché, la boîte de Pandore est ouverte !!!
Voici : L'AFFRONTEMENT !!!
A ma droite, la civilisation judéo-christiano-musulmane et son cortège de tabous, d'interdits, de restrictions, de péchés et de répression !! Et pour ce qui est de contrôler les moeurs, on ajoutera les bouddhistes, les communistes, etc. Bref, tous ceux qui veulent exercer un pouvoir religieux et/ou politique...
Et à ma gauche : l'animalité, l'instinct, les hormones, les neurotransmetteurs, les fluides corporels, les odeurs, la nature...
Démerde-toi avec ça !!
(p. 132-133)
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Pour des douleurs pareilles, les mots se dérobent, ils ne veulent pas, ils ne peuvent pas...
On se tait, on se regarde dans la vérité des yeux et on pleure.
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Parfois, on est sidéré de constater que la vie – on ne sait comment – a continué. On croyait ne jamais sortir de l'abîme, mais doucement, sans qu'on s'en rende compte, ça change. Puis un jour, on réalise avec surprise qu'il y a longtemps qu'on n'y a pas pensé.
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A cette époque-là [années 70], le choix était limité, la plupart des modèles étaient des reproductions (plus ou moins grosses, avec ou sans c0u!ll3s) de la réalité. On sentait que l'esthétique n'était pas la priorité...
Les plus gros modèles étaient noirs, les clichés ont la vie dure...
C'est drôle de penser qu'il y a des gens dont le métier est de concevoir des vibromasseurs...
Et quelque part dans les années 80-90, dans le sillage d'un grand courant mondial, le design a fait irruption là aussi, comme chez Jacob Delafon ou Ikea.
- Et si on essayait 'tulipe vénitienne', comme couleur pour le dessous ?
- Ou 'rhododendron à l'aube', non ?
Si bien qu'aujourd'hui (et, en tant qu'amateur de design contemporain, je m'en réjouis) on appelle cela 'sex-toys' et qu'on pourrait décorer son salon avec la dernière collection printemps.
(p. 200)
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Mort…
On connaît le mot, on sait ce qu’il veut dire.
Mais on ne le comprend pas.
On ne peut pas le comprendre.
Quelque chose en nous s’y refuse.
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Puis ce furent les condoléances... les condoléances, c'est le rituel du réconfort qui ne réconforte pas, mais si, quand même un peu.
C'est le moment de ceux qui ne sont pas assez proches pour être venus à domicile et de ceux qui ne se lassent pas de les présenter.
À nos parents, à notre grand-mère ; ils disent ces mots convenus que tout le monde semble trouver justes. Les mots justes sont difficiles à trouver, ils se dérobent. Dans le fond, c'est à ça que sert ce rituel. À remplacer les mots justes.
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[ chez l'auteur enfant, années 60 ]
La famille est communiste, dans le registre utopiste/optimiste... Ils vont à l'église pour les mariages et les enterrements, par respect de la tradition et des convictions familiales.
Mais à part ça, le curé, c'est un peu... l'Antéchrist !
Sauf... s'il est prêtre-ouvrier...
Tout ce qui ne relève pas du matérialisme est suspect... (sauf l'amitié entre les peuples).
La psychologie et la spiritualité sont des aliénations coupables.
Le bouddhisme n'est qu'une secte moyenâgeuse et la méditation (que l'on appelle 'transcendantale') est franchement ridiculisée...
Mais on a des valeurs :
- Tu ne mentiras pas !!!
- Tu aideras ton prochain et tu partageras...
- Tu aimeras en frères les hommes de toutes couleurs...
- Et l'éducation sexuelle des enfants, tu feras...
[ le père, à table : ] « Alors chaque mois, Maman pond un oeuf... »
(p. 7-8)
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Plus personne avec qui partager ni les jeux ni les joies...
les petites misères et les coups de blues...
plus personne avec qui rire ou chanter... Personne pour me toucher... et personne à toucher.
Ce vide autour de moi créait un vide en moi.
Un vide terrible...
Et je n'aimais pas ça...
Mais alors, pas du tout !
J'avais besoin de quelqu'un à aimer.
Sauf que l'amour ne se décrète pas...
Et il ne vient pas non plus frapper à la porte...
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Heureusement, j'avais un solide Surmoi, qui m'assurait un bon sens de l'éthique !
Voilà : le consentement ! Le consentement, quelle que soit l'intensité du désir, du besoin... Avec J., il y avait eu un échange sexuel consenti (et révolutionnaire) entre deux personnes jouissant de leurs pleines facultés de jugement...
Mais je me demandais si Caroline, elle, aurait consenti à mes échanges avec J.
Bien sûr, je ne mets pas la tromperie et le viol sur le même plan, mais dans les deux cas, quelqu'un n'a pas consenti, et a été abusé...
D'un côté, mon Surmoi contrôlait à la base toute pulsion suspecte, et jamais je n'aurais pu abuser d'une fille, mais d'un autre côté, la seule voie que je voyais pour ne pas abuser Caroline s'appelait : Monogamie.
Monogamie et branlettes. Ad vitam aeternam...
J'étais amoureux fou de Caroline, et je voulais vivre ma vie avec elle.
Mais j'avais 16 ans...
Et l'idée de ne baiser qu'avec une seule fille, toujours la même, pour le restant de mes jours... me semblait... comment dire ?... Enfin, vous voyez... Je ne pouvais m'empêcher de penser à toutes les filles qu'il y avait de par le vaste monde...
En aimer une interdisait donc d'en désirer d'autres...
Il y avait là un conflit majeur entre mon sens de l'éthique et ce que je devinais de mes désirs, envies (besoins ?)...
Eh bé, d'abord, quelle est la différence entre désir, envie et besoin ?!...
(p. 118-121)
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« Putain ! Je te crois pas, con !!
- Je te jure, con ! Elles en veulent, les Anglaises !!
- Hé bé, alors... Si t'as baisé... t'y as vu la choune ?
- Heu... Bé... oui !
- Hé bé, à quoi ça ressemble, alors, une choune ?
- Heu...
- Tu vois ! T'as pas baisé ! Sinon, tu saurais que c'est en forme de X !!
- Hé bé si, je le sais, que c'est en forme de X... J'allais le dire, con... »
A quoi ressemblait le sexe d'une fille ? A vrai dire, c'était assez flou dans la tête du jeune JeanLouis... D'après les planches anatomiques, on pouvait hésiter entre une tête de papillon de nuit... et une sorte de mollusque... D'ailleurs, on disait 'la moule', dans la cour de récré... Mais on disait aussi 'la chatte'. Alors, quel était le point commun ? Où était le X ?...
[...]
Le jeune JeanLouis essayait de se représenter quelque chose en X, mais poils et mollusque mélangé, ça restait vague... et un peu effrayant...
[...]
Il avait envie de savoir... Plus qu'une envie, c'était un besoin, qui poussait en lui comme un bélier... Rien ne lui semblait plus urgent... Mais... Il était timide avec les filles... Et puis, les filles étaient timides, elles aussi...
(p. 30-32)
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Mon père (qui bien sûr n'était pas au courant de mes activités onanistes) m'avait, un jour, donné son avis sur le sujet : la masturbation était la conséquence de l'incapacité à se trouver une femme. Un aveu d'échec. Une déchéance.
Or, moi, j'avais 'une femme' ET j'avais envie de me branler tout le temps... Je ne comprenais donc pas quel rapport il y avait entre ceci et cela...
Baiser était une chose, se branler en était une autre, dans laquelle je ne voyais aucune déchéance...
Je me souviens d'avoir été sidéré - et déçu - que mon père, révolutionnaire patenté et chantre de l'émancipation des peuples, puisse être habité par des idées aussi rétrogrades...
Cependant, ce point de vue, parce qu'il était paternel, m'aura longtemps laissé une empreinte de culpabilité (rien de grave, mais une gêne, comme une mouche qui vous tourne autour et qu'on ne parvient pas à chasser)...
(p. 116)
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