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Critiques de Jean Louis Tripp (979)
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Le petit frère

Un grand merci à Babelio et aux éditions Casterman...



En ce mois d'août, JeanLouis, à 18 ans, passe ses vacances sur les routes de Bretagne, avec sa famille, en roulotte. C'est l'avant-dernier jour de leur périple et une halte est prévue à St-Herbot. Ils ont pris un peu de retard sur leur horaire car ils ont traîné dans l'après-midi à jouer au chairball, un jeu de leur invention, et se sont gavés de mûres ramassées sur le chemin. Ils ont également fait un détour pour aller voir un dolmen et se sont ainsi retrouvés sur la CD14. La route étant goudronnée, les roulottes collent au plus près du fossé pour laisser le peu de voitures circuler. JeanLouis conduit la seconde roulotte, bientôt rejoint par son frère, Domi, sa mère suivant le convoi derrière sur son vélo. Gilles est couché dans la roulotte, un gant humide sur le front, la faute à cette cocotte-minute qui lui est tombée sur la tête un peu plus tôt. Une fois levé, il rejoint ses deux frères, fait le pitre, se met à chanter du Fugain. Ce qui les fait bien rire tous les trois. Domi les abandonne et rejoint sa mère derrière. Au bout d'un moment, Gilles en a marre et veut continuer à pied. Mais à cet endroit-là, le fossé est trop profond et il décide de passer de l'autre côté. JeanLouis lui conseille de descendre d'abord sur le marchepied pour être sûr qu'aucune voiture n'arrive par derrière. Mais l'adolescent n'a même pas le temps de regarder qu'une voiture, arrivant de face, le percute violemment. Le chauffeur continue sa route, abandonnant Gilles et toute une famille paniquée...



Ce 5 août 1976 aura marqué, à tout jamais, la vie de JeanLouis et toute sa famille. Un tragique accident aura coûté la vie de son petit frère, Gilles, âgé de 11 ans. Comme le souligne JeanLouis Tripp, dans sa postface, l'idée de cet album a pris naissance lorsqu'une de ses amies a perdu son frère âgé de 29 ans et lorsqu'il apprend qu'un chauffard de 20 ans, qui a pris la fuite, a tué, sur les routes de Bretagne, un enfant de 10 ans et laissé pour mort un autre de 7 ans. Un terrible drame qui a aussitôt fait écho au sien, survenu 43 ans plus tôt. S'il revient sur les événements tragiques (remémorés notamment grâce à sa maman), il dépeint, avec force et émotions, l'enterrement, la période de deuil, l'immense tristesse, le procès, la reconstruction, les séquelles, mais aussi ce profond sentiment de culpabilité, lui qui lui a lâché la main. Il entrelace ses souvenirs avec le présent, notamment ses échanges avec sa mère, en vidéo, avec son frère, Domi, et sa sœur, Cécile, née du second mariage de son père, qui n'a jamais connu Gilles mais a toujours ressenti sa présence au cœur de sa famille. Avec beaucoup de sensibilité, JeanLouis Tripp a trouvé les mots justes pour retranscrire toutes ses émotions. Aussi bien sur le fond que sur la forme. Son trait reconnaissable regorge de délicatesse, d'amour, d'émoi et de tendresse. Les pages muettes sont tout simplement saisissantes. Si le noir et blanc domine, les dernières pages en couleur témoignent sans nul doute d'une forme d'apaisement et d'acceptation.

C'est le cœur serré et les yeux au bord des larmes que l'on referme cet album terriblement poignant et bouleversant...
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Magasin général, Tome 1 : Marie

Notre-Dame-des-Lacs, Québec, années 20. Félix Ducharme, le propriétaire du magasin général, vient de casser sa pipe. Toute la petite paroisse s'est réunie pour assister aux funérailles de celui qui tenait un rôle important dans la commune, étant le seul commerçant qui pouvait satisfaire aux besoins divers et variés de tous. Beaucoup espèrent donc que Marie, sa veuve, reprendra les rênes du magasin. Mais, au soir des funérailles, le regard posé sur un portrait de leur couple, elle se demande si elle en est réellement capable, elle qui n'est pas d'ici et qui n'a pas d'enfant, d'autant que la population, parfois exigeante, la sollicite beaucoup...



Dans ce premier tome, l'on fait connaissance avec tous les habitants de Notre-Dame-des-Lacs, petit village rural du Québec. Suite au décès de Félix, la poutre maîtresse de la communauté aux dires du nouveau curé, Marie, tristement endeuillée, n'a visiblement pas trop le choix de continuer à faire tourner le magasin général tant la population compte sur elle. Toute une galerie de personnages savoureux que dépeignent à merveille Régis Loisel et Jean-Louis Tripp, de l'idiot du village au curé fraîchement arrivé en passant par les trois "chouettes" ou encore la maîtresse d'école enceinte. Et c'est dans une ambiance d'entraide, de solidarité, de tolérance absolument délectables que l'on est plongé. Graphiquement, le travail à quatre mains (mise en page et crayonné de Loisel, mise en lumière de Tripp) est de toute beauté : des pages sensibles et vibrantes mises en couleurs par François Lapierre. Les expressions québécoises apportent charme et dépaysement.

Un premier tome parfaitement réussi..
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Magasin général, Tome 1 : Marie

♫Je m'en vais ou je m'en vas,

Car les deux se disent je crois.

Je m'en vais ou je m'en vas,

Pour ce voyage un aller simple suffira♫

Dernier voyage - Imago - 1978 -



Le Felix Ducharme vient de casser sa pipe

Mais c'est pas ça qui vient de m'tordre les tripes

J'arrête de niaiser, un truc de Ouf

Dernier Voyage, c'est aussi le titre d'Ibrahim Maalouf

Tenez vous bien, B.O du film, si si

Dans les forêts de Sibérie !!!!!!

Alors comment passer sans transition

de Loisel et Tripp à Sylvain Tesson

Du lac Baïkal, vie ermétique dans une isba

au magasin général, une cabane au Canada !?



♪Je ne crois pas au paradis

Mais si là-bas on trouve aussi

Des champs d'lavande, des marguerites,

Quelques girolles, du vin vieilli

Que l'on pourra boire entre amis,

L'éternité passera plus vite.♪

Allez, j'm'en vas ou je m'en vais

chauffez le char , laissez pisser

Charrier c'est un métier,

Draveur c'est leur labeur

une essence , un moteur

distillée et bénie par gentille Marie

d'une eau mais eau patie....

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Magasin général, Tome 4 : Confessions

C'est la fête à Notre-Dame-des-Lacs pour le baptême du bébé d'Alice. C'est le temps des retrouvailles, des rires mais aussi des messes basses... En effet, depuis le temps que Serge habite dans la cabanon de Marie, tout le monde se demande quand il va faire sa demande... Sauf que personne n'est au courant, sauf Marie, que ce dernier préfère les hommes. Une situation qui peine beaucoup la jeune femme... Au cours d'un pique-nique, elle tente même de lui voler un baiser auquel Serge ne répond pas. Et ce sont les yeux pleins de larmes qu'elle comprend qu'elle doit renoncer au beau Serge. Mais si la situation est maintenant claire entre eux, il n'en va pas de même pour les habitants de Notre-Dame-des-Lacs...



Un tome légèrement en deçà du précédent au niveau du scénario. Mais, l'on ne boude, évidemment, pas notre plaisir de retrouver Marie, Serge et les autres. Où il est question de l'homosexualité de ce dernier et de la ruse empruntée par certains pour faire croire à autre chose. Avec une simplicité et une humanité rares, Régis Loisel et Jean-Louis Tripp plongent, avec une lenteur intelligemment distillée, au cœur de ce petit village. Graphiquement, le duo est au top de son art. Toujours aussi complémentaires, les deux hommes nous offrent de magnifiques planches, jouant sur les cadrages, les zooms, les clairs-obscurs... La palette de couleurs de François Lapierre est de toute beauté...
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Magasin général, Tome 5 : Montréal

Lorsque Clara apprend que son chum, Marceau Allaire, a couché avec Marie, c'est pétrie de colère et les larmes aux yeux qu'elle se rend au Magasin Général. Pourquoi lui avoir fait ça alors qu'elle est censée être son amie ? Les clients présents n'en croient pas leurs oreilles... le curé le premier qui n'hésite pas lui faire la morale. Toute la communauté de Notre-Dame-des-Lacs, mise dorénavant au courant de ce moment d'égarement, condamne aussitôt Marie et ne tarde pas à lui tourner le dos et évite d'aller au Magasin. Ne supportant plus cette situation, la jeune femme décide de partir loin du village et d'emmener avec elle Jacinthe...



Le titre de cet album nous donne, évidemment, une idée de la destination de Marie. C'est dans cette grande ville qu'elle se réfugie, voulant échapper à toute la communauté qui, dorénavant, l'évite, même sa meilleure amie, Clara. En compagnie de Jacinthe, elle va y découvrir de grandes et belles choses et ce sera l'occasion pour les habitants de Notre-Dame-des-Lacs de prendre conscience de l'importance de Marie au sein de la communauté. Ce cinquième volume tient, une nouvelle fois, toutes ses promesses et nous offre de très beaux moments de profonde humanité, d'émotions et de tendresse, avec une galerie de personnages toujours aussi attachante. Graphiquement, le duo, Régis Loisel et Jean-Louis Tripp, fait une nouvelle fois merveille. Des visages expressifs, de magnifiques cases muettes dépeignant avec sensibilité la vie qui s'écoule...
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Magasin général, tome 9 : Notre-Dame-des-Lacs

L'hiver s'est bien installé à Notre-Dame-des-Lacs, maintenant recouverte d'un joli manteau blanc. Ici et là, l'on s'affaire aux tâches quotidiennes tandis que les hommes sont absents pour cause de bûcheronnage. Alcide bichonne les pieds de ces dames en leur fabriquant de jolis souliers tandis que Philomène leur taille de belles robes ; Gaëtan concocte de bons plats aux sœurs Gladu ; Réjean, tout affairé au bateau de Noël, en oublie même la confession ; Marie, sous le regard bienveillant de Serge, se repose en attendant la venue de son bébé et chacun attend impatiemment le retour des hommes...



C'est, évidemment, le cœur un peu serré que l'on quitte Marie, Serge, Gaëtan, Jacinthe ou encore les Gladu... Voilà un an que Serge a débarqué à Notre-Dame-des-Lacs et l'on peut dire que la vie de toute la communauté a changé, placée dorénavant sous le signe de la danse, de la coquetterie (aussi bien féminine que masculine), la gastronomie, la libération sexuelle ou encore la littérature. Si des moments de doute, de nostalgie ou d'inquiétude existent encore, si des malheurs affectent la communauté, il en ressort avant tout un fort sentiment de plénitude, de joie et de petits bonheurs du quotidien grâce à ces habitants plus généreux et optimistes que jamais. Ainsi va la vie à Notre-Dame-des-Lacs, avec ses hauts et ses bas. Graphiquement, Régis Loisel et Jean-Louis Tripp nous émerveillent cette fois encore.



Une très belle surprise nous attend à la fin de ce tome : un album photo de 28 pages. Des clichés de moments empreints de tendresse. Des moments passés mais aussi futurs où l'on apprend ce qu'il est advenu de chacun. Une agréable initiative qui nous permet de nous replonger dans ces instants qui nous sont devenus si chers...
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Magasin général, tome 6 : Ernest Latulippe

Marie partie à Montréal avec Jacinthe et c'est quasiment tout le village qui se languit d'elle, impatient de la voir revenir. Il faut dire qu'avec Serge et Gaëtan aux commandes du Magasin Général, les horaires d'ouverture sont très flexibles mais surtout les marchandises commencent à manquer. Et si Serge se propose d'aller à Saint-Siméon faire des achats, il faut malheureusement avancer l'argent, les fournisseurs ne le connaissant pas. Une situation qui fait monter encore la tension à Notre-Dame-des-Lacs et les querelles ressortent... Pendant ce temps, Marie, elle, profite de son séjour, courtisée par des hommes...



Un sixième volet qui permet de faire connaissance avec deux nouveaux habitants de Notre-Dame-des-Lacs, Ernest et Mathurin Latulippe, deux frères vivant dans la forêt. Une introduction pour le moment anecdotique, à moins qu'ils ne jouent un rôle dans les tomes suivants... Même s'il ne se passe réellement grand-chose, l'on se délecte malgré tout de retrouver les habitants du village, toujours aussi attachants, drôles ou touchants. Graphiquement, Régis Loisel et Jean-Louis Tripp nous offrent des planches magistralement illustrées. La mise en couleurs de François Lapierre est de toute beauté.

Des instants de vie savoureux...
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Magasin général, Tome 2 : Serge

Arrivé d'on ne sait où sur son Indian Scout 1923, l'intrigant Serge suscite bien des commérages (de la part des trois vieilles bigotes), de la curiosité mais aussi de l'intérêt... Alors en panne, il a trouvé refuge chez Marie qui, aussitôt, lui a offert gite et couvert. Mais, avec toute cette neige qui tombe, il risque d'être bloqué un petit moment à Notre-Dame-des-Lacs. L'homme, courtois, poli et cultivé, s'installe finalement dans le vieux cabanon de Marie, situé derrière sa maison. Très vite, Serge se montre indispensable pour tout ce qui a trait à la vie du village, d'autant plus qu'il s'avère un véritable cordon bleu...



C'est un véritable plaisir de retrouver le petit village paumé de Notre-Dame-des-Lacs et tous ses habitants. Après avoir fait connaissance avec chacun dans le tome 1, la venue de Serge va bousculer (et émoustiller certaines !) un peu ce paisible coin. Régis Loisel et Jean-Louis Tripp réussissent à nouveau à nous enchanter au fil des pages. Aussi bien sur le fond que sur la forme. L'histoire, sur fond de romance, est d'une simplicité rare mais ô combien touchante et belle. Chaque personnage apporte sa pièce à l'édifice. L'on se prend d'affection pour chacun, même les trois vieilles chouettes ! Graphiquement, c'est tout simplement un régal pour les yeux. À quatre mains, Régis Loisel et Jean-Louis Tripp s'accordent à merveille et fondent leur talent pour réaliser cet album. Une véritable prouesse artistique. Et que dire de ce repas de Noël...

Un deuxième tome qui promet encore de beaux moments...
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Magasin général, Tome 8 : Les femmes

L'hiver s'est installé à Notre-Dame-des-Lacs... Malgré le froid et la neige amoncelée, c'est de bon matin que Marie, bien emmitouflée, s'en va toquer chez Serge. Elle a une grande nouvelle à lui annoncer : nauséeuse depuis quelques matins, il se pourrait qu'elle soit enceinte. Ce que lui confirmera Serge après l'avoir auscultée ! Des larmes pleins les yeux, heureuse et émue, elle n'ose y croire, elle qui n'a jamais réussi à donner un enfant à Félix. Mais de là à savoir qui en est l'heureux papa, la jeune femme n'en sait rien... Serge, aussitôt, est prêt à en endosser la paternité, à ce "ti-cul" ! Voulant profiter de cette bonne nouvelle, Marie veut attendre avant de l'annoncer aux villageois... De son côté, Serge a fort à faire avec le curé, Réjean, qui, en petite forme depuis quelque temps, doute de sa légitimité en tant qu'homme d'église...



Le charleston aurait-il fait tourner, outre les robes de ces dames, la tête de certains habitants de Notre-Dame-des-Lacs ? Marie qui est en famille, Réjean qui aurait perdu la foi et qui s'improvise charpentier, Alcide et Éloïse qui sont en amour, les sœurs Gladu qui ne font rien que d'attendre un curé qui ne vient pas, certaines femmes de la communauté qui vont faire du shopping à Saint-Siméon... Que de changements dans ce huitième tome où l'on retrouve avec plaisir Marie, Serge et les autres... Régis Loisel et Jean-Louis Tripp nous ont concocté, une nouvelle fois, un scénario empli de tendresse et de charme, magnifié par le dessin du duo et les couleurs de François Lapierre. L'on savoure ces moments de partage et d'entraide, d'amour et d'amitié, de douceur, cette voix-off si sage... L'on se délecte de ces planches muettes, empreintes du temps qui passe...

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Magasin général, Tome 3 : Les Hommes

Voilà une journée qui commence plutôt bien au village. Pour fêter les 30 ans de Gaëtan, Alcide n'a rien trouvé de mieux que de lui offrir une paire de souliers féminins ! Qu'importe, le jeune homme est ravi comme tout, d'autant plus que Serge lui a préparé un magnifique gâteau et l'a coiffé de sa toque. Puis, comble de joie, voilà les hommes de retour après leur saison de bûcheronnage. Mais, c'est tout étonnés et un brin railleurs qu'ils découvrent le restaurant de Marie et Serge. Un restaurant ici, quelle idée ! Et cet homme, venu s'installer dans la remise de Marie, ne leur dit rien qui vaille. Très vite, ils voient d'un mauvais œil l'attention que toutes les femmes lui portent. Une sorte de guerre froide s'instaure au village, les hommes d'un côté, les femmes de l'autre soutenant Serge...



Après avoir enchanté les papilles de ces dames, qui ne tarissent pas d'éloges sur lui (dont Marie la première), Serge devient l'homme à abattre ! Jalousie, incompréhension, amertume... autant de sentiments qui habitent dorénavant les hommes de Notre-Dame-des-Lacs envers celui qu'il considère comme un étranger. Et si ces derniers boudent, ces dames, elles, ont déjà choisi leur camp. Sur fond de querelle des sexes dans la campagne québécoise des années 20, ce troisième volet fait montre d'une grande sensibilité et regorge d'émotions, notamment la relation si pudique et tout en retenue entre Marie et Serge. Et une fin de tome qui promet encore de belles surprises ! Graphiquement, le duo Régis Loisel/Jean-Louis Tripp fonctionne toujours à merveille. Les deux compères nous offrent de magnifiques décors mais aussi des visages très expressifs, avec une mise en couleur de François Lapierre des plus élégantes.

À la fois touchant et drôle...
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Magasin général, tome 7 : Charleston

À peine Notre-Dame-des-Lacs a-t-elle eu le temps de se réjouir du retour de Marie et Jacinthe de Montréal qu'un fâcheux accident bouscule les habitants. Blessé par un ours, Mathurin Latulippe a pu être sauvé grâce aux remèdes de plantes de Jacinthe. Ernest, son frère, a beaucoup veillé sur lui et, afin qu'il se repose correctement, a emprunté le lit de Marie qui, elle, a passé ses nuits avec Serge. Une occasion pour les deux amis de se confier. Alors que les deux frères reprennent des couleurs, la tenancière du Magasin Général regagne ses quartiers. Elle se rend compte alors qu'elle n'est pas insensible à Ernest, aussi bourru et barbu soit-il...



Un vent de fraîcheur et de liberté souffle sur Notre-Dame-des-Lacs... Marie, revenue de Montréal, a apporté dans ses valises un petit air de Charleston qui fera se trémousser, à toutes occasions, les habitants et qui apportera aussi des envies de coquetterie aux paroissiennes. Marie, quant à elle, ayant pris de l'assurance, a besoin de reprendre sa vie en main et de penser à elle... et ses envies ! Comme d'habitude, les rebondissements à Notre-Dame-des-Lacs ne sont pas légion. Pour autant, l'on savoure toujours le quotidien des habitants. Un septième tome joyeux, drôle et plein de vie à la fin duquel l'on pressent un grand changement pour Marie. Les dialogues en patois québécois ne manquent pas de piquant. Graphiquement, le duo Régis Loisel et Jean-Louis Tripp nous régale une fois encore de leur dessin à quatre mains. De magnifiques planches, mises en couleur par François Lapierre, ponctuées de cases muettes empreintes de tendresse.
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Magasin général - Intégrale, tome 1

Résolution 2022 : lire quelques BD. J’entame donc l’année avec ma première critique BD de néophyte ! J’en lis peu parce que je trouve que ça passe trop vite, et puis je suis difficile en matière de contenu : J’aime l’équilibre entre le texte et le dessin, entre les traits et les espaces, entre les couleurs et les ombres, le réalisme et la caricature… Enfin, l’histoire doit être aussi percutante que les dessins et il doit se dégager de l’ensemble une ambiance dans laquelle je me sente bien. Exigeante la dame. Mais il se trouve que, dès les premières pages, Magasin Général m’a offert tout cela. Les deux auteurs qui ont mis leur talent à la réalisation de cette oeuvre m’ont immergée dans leur univers avec des personnages expressifs et des paysages qui réussissent à rendre les ambiances de ce petit village du Canada.





On y arrive à peine qu’on s’y sent déjà chez soi : On entend les cris des enfants qui jouent dans les ruelles, on espionne les amoureux folâtrant dans les herbes, on profite des cancans à la sortie de l’église. Et puis surtout, on s’attache à Marie dont le mari vient de mourir. Elle doit désormais tenir seule le Magasin Général de feu Félix. Mais dans un village comme celui-là, ça ne signifie pas seulement assurer le ravitaillement derrière sa caisse enregistreuse : Ce Magasin Général est le lien de la communauté. Marie rend des services, fait crédit, a le téléphone, une voiture pour rallier la ville en cas de besoin, bref : tout le monde tient à Marie, même le nouveau curé tout gentil fraichement débarqué dans la paroisse. Alors scandale quand débarque un citadin inconnu dont la panne de moto l’oblige à se faire héberger par la jolie et gentille veuve la veille de Noël. En plus, toutes les femmes l’admirent pour ses talents. Comme dirait Félix, qui les observe tous de là-haut et nous gratifie de ses commentaires, quand la pomme entre dans le panier, la pomme est vite pourrite, et dans pas long les autres le seront aussi !





Cette édition regroupe les trois premiers tomes. Dans le premier, on fait connaissance de Marie autour de qui tout le village se retrouve solidaire ; Dans le deuxième on rencontre l’inconnu qui, en débarquant, va rompre ce bel équilibre - un peu égoïste et dépassé mais efficace et ancestral (pour le meilleur ou pour le pire selon les personnages que vous interrogerez) ; Dans le troisième, le groupe d’hommes du village en deviennent jaloux et mauvais… Au total, dans les maisons de bois où les poêles ronronnent, on s’abrite de la neige, on s’entraide, on se rapproche, on fête Noël, on tente d’oublier nos peines et de se fabriquer de nouvelles joies, toutes simples, humaines, chaudes comme ces délicieux repas qui mitonnent dans le nouveau restaurant pour résister au froid de l’hiver, de la tristesse et des malheurs qui nous atteignent parfois, avant que la vie ne reprenne ses droits. C’est beau, c’est doux, ça se lit tout seul et ça fait du bien aux yeux et au coeur. Je commande les tomes suivants, merci Marina pour cette (vieille) découverte !
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Magasin général, tome 9 : Notre-Dame-des-Lacs

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Beaucoup de billets déjà postés sur cette saga villageoise, version québécoise .

Après avoir dégusté les 9 tomes de cette b.d. , j'avais envie de partager mon avis : je choisis donc le dernier pour parler de l'ensemble .



D'abord , le graphisme : superbe . Vraiment travaillé avec un soucis du détail qui influe positivement sur l'envie de s'immerger dans ce petit village du fin fond du Québec .

Retour au début du 20éme siècle avec ici et là des rappels historiques sur le progrès ou encore l'évolution des moeurs .



Les personnages sont très attachants , émouvants .

L'histoire tourne autour de Marie qui tient l'unique magasin général . Des personnalités très diverses se côtoient et tentent de vivre leurs différences , avec parfois de grosses tempêtes qui bouleversent leur petit monde mais aussi beaucoup d'humanité .



Le fond de l'histoire ressemble à une utopie bien pensante ou à un conte qui offrirait une sorte de mode d'emploi du bien vivre ensemble .

Un hymne à la tolérance .

On passe par toutes les émotions au cours des différents tomes .



En arrière plan , toujours quelques traits d'humour bien attendrissants .

Le tout est servi dans une parlure québécoise : on risque juste d'attraper l'accent et de tomber en amour de ce petit village .



Mais ,si chaque tome met en lumière tel ou tel personnage au cœur d'une petite aventure , il faut pour apprécier l'ensemble les lire dans l'ordre et attendre la suite au prochain numéro .

Et , je serai critique aussi sur la qualité du scénario : des longueurs et beaucoup de répétions . On fait durer le plaisir !



Malgré ce reproche , j'en garde vraiment un bon souvenir de lecture .

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Le petit frère

J’ai de plus en plus de mal avec des auteurs qui nous font partager leur souffrance comme pour se faire du bien en évacuant certains traumatismes à la manière d’une thérapie par l’écriture. L'écriture de ses pensées et de ses sentiments permet de régler des problèmes personnels et surtout d'avoir une meilleure compréhension de soi.



Je sais bien que la BD traite parfois de sujets tristes voir tragiques. Encore faut-il que l’œuvre soit irréprochable ! Or, c’est bien le cas en l’espèce. Cependant, je vous préviens d’avance : vous allez pleurer de toutes les larmes de votre corps !



L'absence d'un frère se fait généralement ressentir tout au long de la vie de notre auteur Jean-Louis Tripp, assez connu pour être le dessinateur de la série « Magasin Général » avec Régis Loisel. Il revient sur un accident de voiture qui est intervenu en 1976 soit il y a près de 45 ans et qu’il n’a malheureusement jamais oublié puisque la vie de son jeune frère Gilles âgé de seulement 11 ans a été emporté par un chauffard sur une route de Bretagne.



Lorsque l’on vit un deuil, les mots font souvent défaut pour décrire ce que l’on ressent. Je pense qu’il a fallu beaucoup d’année à l’auteur pour digérer ce deuil et le décrire en image. On voit qu’il y a mis toute son âme et c’est très beau.



Lorsqu’on a perdu quelqu’un de proche, on ne peut rester insensible à ce terrible drame qui arrache des êtres aimés. Il y a une cruelle injustice quand ce sont de jeunes gens qui sont fauchés par la mort. Comment accepter cela et trouver la force de vivre, de continuer ? Cette déchirure est incommensurable. Voir son enfant partir le premier est l’épreuve la plus cruelle à affronter pour un parent. Pour un frère également. On n’ose pas imaginer la douleur et le chagrin de cette tragique épreuve.



Les accidents mortels de voiture sont fréquents dans notre pays. A un moment donné, il y avait plus de 18.000 décès par an. La sécurité routière a eu pour effet en quatre décennie de faire baisser le nombre de victime alors que le trafic routier a été multiplié par deux. En 2022, près de 3500 décès. La majorité des accidents mortels ont lieu sur les routes de campagne.



Il y a un passage sur l’indemnisation des proches des victimes d’accident de la circulation. Il est vrai que les sommes d’argent proposées sont dérisoires face à la perte de l’être cher qui n’a pas de prix. Et puis, c’est assez indécent de voir les avocats se disputer les montants pour faire gagner de l’argent à leur client.



J’éprouve également de la répulsion par rapport à l’auteur du délit de fuite qui s’en tire plutôt à très bon compte sans éprouver le moindre gramme de culpabilité. Ces gens qui tuent sur la route passent vite à autre chose et se disent que ce n’était qu’un accident. Oui, mais c’est bien lui qui tenait le volant et qui a brisé la vie de toute une famille à cause d’une conduite à vitesse excessive.



C’est une société sans responsabilité où les assureurs vont de toute façon payer à la place du conducteur. Le verdict que je ne dévoilerais pas est à l’image de l’impunité qui sévit dans notre pays pour ces infractions routières.



Par la mort, la famille ne se détruit pas, elle se transforme. C’est ce qui va arriver à cette famille dont chacun des membres va éprouver de la culpabilité. Si je lui avais tenu plus fermement la main, si je n’étais pas parti en vacance en Bretagne, si je l’avais laissé chanter plus longtemps, si je n’avais pas souhaité sa mort dans un accès de colère etc…



Passé la période de deuil, la famille devra affronter le procès mais également une lente reconstruction. J’ai bien aimé le fait que toutes ces étapes soient présentes entre le traumatisme, le deuil ainsi que le recul nécessaire par la suite sous forme d’acceptation. L’auteur a pris le choix de nous raconter l’accident et ses conséquences et non la vie d’avant que l’on pouvait de toute façon percevoir dans les instants qui ont précédé le drame.



Fort heureusement, il y aura un beau message final qui peut se résumer ainsi : Être fidèle à ceux qui sont morts, ce n’est pas s’enfermer dans la douleur. Certes, on l’a souvent entendu mais on a sans doute besoin de le ressentir vraiment. Être fidèle à ceux qui sont morts, c’est vivre comme ils auraient vécu. Et les faire vivre avec nous.



Le dessin semi-réaliste est tout simplement assez magistral notamment dans l’utilisation du trait noir qui domine. Le graphisme sert très bien le récit en lui apportant la nécessaire dimension émotionnelle. Le soin apporté à chaque planche est remarquable. On remarquera également le retour de la couleur en fin d’album. On ne peut qu’être en admiration devant ce travail impeccable. Même la forme est une indéniable réussite.



Au final, le témoignage de Jean-Louis Tripp nous permet de nous situer nous-même par rapport à ce type de drame. Evidemment, je n’ai pas été insensible en ayant beaucoup de peine, en se remémorant également de mauvais souvenir qu’il est nécessaire parfois de se rappeler pour pouvoir continuer à avancer sereinement.



Il y a de la force ainsi que beaucoup d’émotion dans cette œuvre poignante et magnifique qui retranscrit avec une profonde sincérité des événements tragiques qui peuvent tous nous toucher. Sans aucune hésitation, je mets 5 étoiles.
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Magasin général, Tome 1 : Marie

Une immersion totale dans un petit village québecquois : notre dame des lacs.

Un petit village qui regorge de toutes sortes de personnes. Le tome 1 va plutôt s'attacher à Marie : une femme frêle et serviable qui vient de perdre son mari mais qui va devoir faire face. Elle devra s'occuper du magasin familial, mais la clientèle aura ses exigences.



Cette BD est pour moi remarquablement bien faite : tout d'abord par le fait que les auteurs dessinent à 4 mains . On sent une complémentarité intéressante et très travaillée. Je trouve également très intéressant l'optique du scénario qui nous montre les gens comme ils sont et non comme ils devraient être. Le côté psychologique est remarquablement montré du doigts et avec tellement de subtilité

Je suis franchement séduite par la formule que nous propose Loisel et Tripp, de plus le vocabulaire québecquois adapté a la France est truculent et j'ai lu cela avec un très grand plaisir.



C'est avec hâte que je vais filer lire le tome 2
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Magasin général, Tome 1 : Marie

Voici venu le temps, Horusfonck, de commencer de lire puis commenter Magasin général.

Je viens juste de lire les trois premier opus (un tiers!) de cette chronique savoureuse qui s'avère passionnantes.

Loisel et Tripp, dans une alchimie et une fusion de leurs talents offrent une incroyable évocation de la vie dans une bourgade reculée du Québec après la première guerre mondiale...

C'est la première fois que je rencontre une telle alliance en bande dessinée.

Je retrouve, avec un bonheur magnifié par le dessin et les belles couleurs, une suite heureuse du Maria Chapdelaine de Louis Hémon.

Plus encore, résonne en moi les échos de la Bottine souriante (groupe folklorique québécois) et de ces chanteurs de la Belle province que sont Félix Leclerc, Paul Piché, Desjardins... Avec cuillères, pieds qui tapent et violons.

Parce que, ce premier tome qui installe le décor et les personnages est une splendide et savoureuse mise en bouche, il est indispensable de commencer par le commencement du début.

Et, noblesse oblige, c'est Marie qui ouvre le bal de la saga!
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Tu ne tueras point

Il est normal de ne pas tuer son prochain. Mais bon, l'auteur va s'intéresser à ceux qui tue d'autres êtres humains ce qui n'est pas conforme à la morale, aux lois et à la religion. Mais bon, ce genre de choses peuvent malheureusement arrivé de différentes manières. C'est ce que va explorer cette BD à travers 10 affaire criminelles assez marquantes de ces dernières années.



A noter qu'il s'agit de récits adaptés de nouvelles radiophoniques par Christophe Hondelatte sur les chaînes de radios pour les connaisseurs. J'ai trouvé cette adaptation fort réussie pour ma part avec un excellent dessin de Cyril Doisneau.



La première affaire est d'ailleurs assez bizarre entre suicide et dénonciation de crime imaginaire. L’acquittement sera prononcé suite à la plaidoirie de Maître Dupond-Moretti, l'as du barreau à la tête actuellement du ministère de la justice.



On se souvient également de l'affaire Pierre Conty qui ne permettra pas l'arrestation de cette assassin condamné à mort par contumace et qui coule des jours heureux en Afrique du Nord protégé par certains gouvernements ayant une haine pour notre pays.



J'ai été choqué par le verdict rendu dans l'affaire de Marcel Maret mais comme dit, la justice est passée et le verdict populaire est souverain. On se rend compte qu'il y a vraiment une justice à deux vitesses.



Le point commun semble être que chacun peut être concerné car personne n'était prédestiné à être un tueur. Cela fait peur bien entendu. Je n'aime pas l'insoupçonnable.



Que dire également de l'erreur judiciaire concernant Claude Nobilé ? Si les vénérables forces de l'ordre avaient fait leur travail correctement, sans doute on aurait pu éviter une vie détruite. Mais bon, on ne peut pas tout leur demander.



Certes, on peut voir cette ouvrage comme une compilation de faits divers plus ou moins sordides, mais c'est surtout le révélateur de ce qui ne fonctionne pas dans notre société pour aboutir à de tels excès.



Cette chronique judiciaire se révèle tout à fait passionnante. Les récits sont bien construits et illustrés de manière à rendre la lecture fluide et agréable sur un sujet difficile.

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Magasin général, Tome 2 : Serge

Un étranger arrive dans le village .. et Marie le loge chez elle. Bien sûr les bigottes du village jassent et remettent en cause la réputation de cette femme au coeur sur la main.

Une nouvelle étape et de nouvelles relations se créent à Notre dame des Lacs.



J'ai franchement adoré ce tome par son humour, et par les sentiments qu'il procure.

Je m'attache de plus en plus aux personnages qui ont chacun leur caractère propre. Mais c'est aussi le stéréotype d'un village.. et c'est tellement vrai et tellement bon d'être voyeur de ces gens si simples.



Je suis toujours bluffée par ce travail à quatre mains... car je me dis qu'il faut avoir une confiance aveugle pour laisser quelqu'un terminer un travail... et pour être dans la même optique ce n'est pas toujours facile... surtout que quand on voit le résultat il est époustoufflant
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Magasin général, Tome 5 : Montréal

De retour à Notre-Dame-des-Lacs où la Marie se retrouve dans de biens sales draps.

C'est qu'elle a fauté, la coquine.

Pas bien grave, n'était cette nouvelle répandue dans tout le village comme une trainée de poudre. Autant vous dire qu'à la fête des voisins, pas certain qu'on l'invite en premier. En dernier non plus, d'ailleurs.

Devenue paria au sein de sa communauté malgré le soutien indéfectible de Serge, Marie allait connaître les jours sans soleil et les nuits sans sommeil.



Ce qui est admirable dans cette franchise, c'est cette constance dans l'excellence.

Faire d'un quotidien somme toute banal un récit magistral.

Où il y est question de vie, de mort, d'amours impossibles, de passions inassouvies et de liberté retrouvée.



C'est beau, ça claque, bienvenue à Notre-Dame-des-Lacs.
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Magasin général, Tome 4 : Confessions

Quatrième immersion à Notre-Dame-des-Lacs.

Peut-être la plus intime.



Serge et Marie, comme une évidence.

Une flagrance entachée par un lourd secret que nos deux tourtereaux vivent on ne peut plus mal.

Ajoutez-y les commérages inhérents à un petit village forestier sur la relation troublante qu'entretiennent ces deux-là, l'ambiance n'est pas vraiment à la fête.

Les musclés peuvent remiser leur hit interplanétaire.

On est pas prêt de guincher à Notre-Dame-des-Lacs.



C'est tendre, pétri d'émotions.

C'est un quotidien des plus banal magnifié par un graphisme exceptionnel et un sens du verbe charmant, tout en retenue.



Cette série représente désormais un must-have.

Si à 50 ans on a pas lu un seul tome, c'est qu'on a raté sa vie.
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