Lorsque éclatent les événements de mai 1968, François Mauriac n'est pas l'homme le mieux préparé à comprendre et moins encore à approuver les raisons profondes d'une révolte étudiante qui le prend de court, comme la plupart des observateurs et responsables politiques. Il a beau être un adorateur de la jeunesse, rien ne le prédispose à soutenir les aspirations de celle-ci à une plus grande libéralisation des moeurs, à un épanouissement sexuel dégagé de toute morale - si ce n'est le regret faussement indigné qu'il exprimait à Roger Stéphane, peu après la clôture de Vatican II, qu'on ne l'eût pas prévenu "plus tôt", quant à lui, que "le péché de la chair n'avait pas d'importance..." (437)