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4.22/5 (sur 44 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , 1959
Biographie :

Jean-Luc Manet est né en 1959 à Paris.
Tombé très jeune dans le rock’n’roll et à jamais détourné du droit chemin par la vague punk, il devient critique musical dès 1979 (pour Best, Nineteen ou Les Inrockuptibles depuis la fondation du journal en 1986). Il a publié de nombreuses nouvelles noires dans des revues et ouvrages collectifs, toujours charpentées par son goût des rythmes binaires et écorchés.




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Présentation et lecture d'extraits de "Haine 7".


Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Ces gamins me font encore plus de peine que les vieux de mon âge : nous au moins avons tous une fissure béante, professionnelle ou familiale, pour justifier nos handicaps sociaux et l’appel du gouffre. Eux n’ont pour seul passeport vers le fond que le rejet d’une société qui n’a pas voulu de leurs différences ou difficultés à rentrer dans le moule au chausse-pied.
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Ils briquent le monde aux aurores, mais sont priés de ne pas trop s'y attarder aux heures lumineuses.
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Il la borda avec soin, la regarda se rendormir, et prit position au bord du fleuve. Là-bas Sainte-Geneviève et Notre-Dame brûlaient des feux clinquants d'une autre planète, lointaine. le brasero s'est doucement tu, mais Jacquot est resté debout toute la nuit, vigie masaï a la proue du dernier radeau pirate. Les mondes cyniques et libéraux lui étaient passés dessus au moins cinq cents fois, mais le prochain pouvait toujours oser. Attila, César, Napoléon, Alexandre, Hannibal : il les attendait tous. Trente et quelques années, des milliers de lunes à implorer, qu'il n'avait pas veillé sur les longs cheveux bruns d'Elsa. Il en était le gardien, prêt à mourir pour ca
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Je ne connais rien à la hiérarchie du pavé, mais Yuliya me semblait n’être jamais montée en grade. La bonne copine, toujours, même dans un monde où la couverture à tirer pour soi se fait rare. J’avais rapidement remarqué ça. Au début, elle traînait dans le sillage d’une grande brune aux yeux d’aigle, disparue depuis des écrans radars. Puis la direction du groupe était tombée sous le joug de cette fausse rousse, fausse gazelle, faux sourire. Celle-là semblait chercher le galon là où Yuliya n’aspirait qu’au moins moche. Nous ne nous l’étions jamais dit, mais nos échanges muets parlaient de la même chose : d’un futur un brin complaisant qui accepterait d’inscrire les rêves d’hier à l’ardoise du jour.
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Elle est belle au creux de la main. On la connaît bien, mais elle tombe rarement. Une pièce de deux euros, avec son cœur d’or serti de promesses d’argent. Le mec qui me l’a tendue n’a même pas l’air sympathique. C’est mieux. Des fois leurs yeux de cockers apitoyés rendent le merci encore plus douloureux. La manche, au début c’est un métier. Mais lorsqu’elle devient la seule alternative au saut sur les rails, lorsque votre dernier souffle ne tient plus qu’à son fil, c’est plus à la lancinance d’une rage de dents qu’elle s’apparente. Les miennes me font d’ailleurs atrocement souffrir. Les soigner ? Avec quoi… Deux euros : à peine une mauvaise bière pour les anesthésier un peu.
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Je replonge dans le métro à la station Maubert-Mutualité, direction Boulogne. Ma tronche, tondue de frais, m’impose d’égrener un nouveau couplet. À celui du gars en vrac qui voudrait bien remplir l’écuelle du soir, se substitue la tirade du boulot perdu et de la famille aux abois. Plus porteur. Plus effrayant surtout à cette heure de sortie d’un bureau dont chacun se demande aujourd’hui s’il ne va pas s’en faire expulser le lendemain. Une pièce tendue ne les sauvera sans doute pas d’un possible licenciement, mais semble conjurer l’épée de Damoclès.
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Le boxon ? Non, le Box 11. Telle est ma nouvelle adresse, un box désaffecté, parmi une douzaine d’autres, alignés au bout d’une impasse galeuse. On peut y voir une certaine cohérence avec mon existence. Boxon, Box 11, l’analogie des sons et de l’état des lieux est sans appel.
Je l’ai déniché la semaine passée, de retour à Paris après un été breton presque serein. Ca tombe bien, l’automne est en marche et commencer à salement griser le paysage. Les bourrasques bleues du Penn-ar-Bed me manquent déjà, mais les flux migratoires dictent leurs lois. Même pour faire la manche, il faut suivre le troupeau et ses transhumances. Retour à la case Paname donc.
Jusqu’au printemps dernier, je squattais un banc du côté de Bastille, le long du port de l’Arsenal. J’aimais bien. Mais un domicile ouvert à tous les vents s’avère vite n’être qu’une solution saisonnière. Dès que se gâtent les humeurs du ciel, il faut composer avec les refuges du Secours Populaire et autres gites compliqués. La promiscuité, telle un reflet dans une glace réprobatrice ou sardonique, me pèse. Je ne trouve un peu de soulagement que dans l’isolement.
En retrait du monde, mon box est parfait, étanche aux rotations d’une planète qui tourne sans moi depuis bien longtemps. Le hasard me l’a offert derrière des palissades annonçant l’érection prochaine d’une résidence de standing. Ce n’est pas exactement ce que j’y ai trouvé en me faufilant entre deux planches disjointes. Mais ça me va. Comme annoncé, je m’en ferai déloger par les chenilles processionnaires des bulldozers le jour où commenceront les travaux. Juste espérer que ce matin-là, l’hiver lui aussi aura levé le camp. En attendant, j’ai un toit, à un jet de pierre des bouches de métro Filles du Calvaire et Saint-Sébastien-Froissart, au cœur de mutations urbaines qui le rendent invisible.
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La Nationale 7 n'avait pas fait dans le détail. Jeanne et Hugo : laminés trois ans auparavant. le petit Paul : porté en terre le matin même.
Les rugissements d'un semi-remorque cyclopéen lui résumèrent d'un coup ses dix dernières années. Elle tira la porte sans même la verrouiller. À peine si elle eut un regard pour la rambarde de sécurité installée par la DDE le mois précédent. Déjà un autre tonnerre sur roues affolait ses cheveux sombres en un essaim sauvage, dressé à mordre et à vous fouetter les yeux. Elle attendit quelques secondes que la marée brune retombe, insuffla un filet d'air, et prit son élan pour jeter l'énorme sac en bandoulière sur son épaule droite. Elle chancela un instant, se redressa vaguement, avant de se résoudre à adopter une posture de guingois. Comme si la vie n'avait pas suffi à la faire plier.
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(…) quelle mouche au dard hallucinogène avait bien pu piquer Charles Trenet lorsqu’il dédia l’une de ses plus optimistes ritournelles à cette route cinoque.
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Ca ne rate pas, la somnolence rameute mes fantômes : Virginie bien entendu, les belles années de notre petite librairie, sa longue maladie, son enterrement, notre enterrement. Le refrain tourne en boucle, notre amour des livres, notre amour tout court, notre rencontre et les années de symbiose qui suivirent. Puis les premières alertes d’un cœur vulnérable…
- Excusez-moi Monsieur. Vous accepteriez de répondre à quelques questions ?
J’ai dû m’égarer au fin fond du sommeil pour qu’un ange me parle. Il est assis à mes côtés. Les anges n’ont pas de sexe mais celui-ci est assurément féminin. Des questions ? M’extraire de la torpeur pour me poser des questions ?
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