Le plaisir est une arme. Oui, Karin est belle, elle le sait et s'en sert. on le lui dit. Son père surtout. Les jeunes garçons aussi. Elle comprend très tôt qu'elle peut tout obtenir avec cette grâce et cette blondeur. Il n'est même pas nécessaire de travailler à l'école. Elle s'imagine, une vie facile. Triomphale... Elle n'a pas besoin non plus d'être intelligente. Elle l'est pourtant. La beauté convainc souvent plus que l'esprit. C'est un piège, la beauté, ça prédispose à la facilité. De toute manière, on ne voit pas ce qu'il y a de finesse dans une belle femme. On ne voit que la beauté et la blondeur.
Ali esquissa un maori mataka -externe- avec la main droite et répéta... Le mot ! Bon sang, le mot ! Zoboromouk !!... L'homme aggrava son cas, avec talent d'ailleurs, par une initiative malheureuse... Je ne sais plus... J'arrive... Et il s'approcha pour toucher Ali, s'abriter auprès de lui, établir un meilleur contact, qu'ils se palpent, se reconnaissent, s'apprécient, s'émeuvent, peut-être même qu'ils s'embrassent ! Au lieu de quoi, Ali eut peur. Brusquement, prêt à tirer, il pointa sa Kalachnikov vers le type... Nom de Dieu ! Le mot !? Tu te rappelles plus alors ?!! Le mot !! Halte, 'culé !! Le mot!!... Et un peu raide et à froid, il lança un coup de pied circulaire dans le vide, histoire d'impressionner. (p.185/186)
L'humanité se lâchait et pas qu'un peu, cette fois-ci. Plus de guerres justes, plus d'invasions, plus de batailles décisives. Rien. Plus de petites guéguerres soi-disant mondiales. Rien ! Des jeux d'enfant, tout ça. Billevesées. Du travail d'amateur. Et pourquoi ? Pour pas grand chose, du boulot inachevé, ni fait ni à faire. Non, là, c'était la bonne, l'Apocalypse. Des millénaires à trépigner, à s'entraîner, à faire semblant et là, on y était. La guerre totale. La vraie. L'Apocalypse. (p.9)