AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.55/5 (sur 19 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Mégrine(Tunisie) , le 10/04/1944
Mort(e) à : Caen , le 25/07/2022
Biographie :

Jean-Luc Parant est un sculpteur, écrivain et poète français.
Créateur de la Maison de l'art vivant, il est l'auteur d'une centaine de livres. Il travaille sur tout ce qui touche aux sphérités : il écrit des textes sur les yeux et il fabrique des boules.
Il fait paraître ses premiers textes chez Fata Morgana et Christian Bourgois en 1976. En 2002, il publie Les Yeux chez José Corti, qui annonce comme un recommencement. Son oeuvre poétique, toute entière portée par la quête des sphères, est un regard unique posé sur le réel, cet impossible à voir et à saisir autrement que par les signes. Dernières parutions: Le je des yeux (Atelier La Feugraie, 2010), Des yeux de Dieu (Fata Morgana) et Dix autres chants pour continuer de tourner en rond (La Différence) en 2011.
Il expose ses œuvres, entre autres, à la Fondation Maeght, au Centre Georges Pompidou ou encore au Musée d'art moderne de la ville de Paris. Présent dans les collections du département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France, il a proposé ses œuvres en souscription pour les Nouvelles de l'estampe1.
Il est marié à la plasticienne Titi Parant.

+ Voir plus
Source : wikipedia,france-culture, Le monde
Ajouter des informations
Bibliographie de Jean-Luc Parant   (20)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

CARTE BLANCHE À BERNARD NOËL - LA PLACE DE L'AUTRE Avec Bernard Noël, Jean-Luc Bayard, Léonard Novarina-Parant, Jean-Luc Parant, Laurine Rousselet, Esther Tellermann & autres invités Né en 1930, Bernard Noël signe son premier livre Les Yeux chimères, en 1953 et en 1958, Extraits du corps. Ce n'est que dix ans plus tard qu'il publie son troisième ouvrage, La Face de silence. La publication de ces poèmes lui ouvre alors les portes de l'édition où il travaille comme lecteur, correcteur et traducteur. À partir de 1971, Bernard Noël prend la décision de se consacrer entièrement à l'écriture. Il compose ainsi une oeuvre majeure, où s'exprime une révolte contre toute tentative de “sensure” - oeuvre couronnée du Prix National de la Poésie en 1992, du Prix Max Jacob en 2005, du prix international de poésie Gabriele d'Annunzio. Salué par Aragon, Mandiargues et Blanchot, son oeuvre, immense par son engagement et son exigence, compte près d'une centaine de titres (dont le Château de Cène, roman érotique qui lui vaut d'être l'un des derniers écrivains français à subir un procès pour outrage aux bonnes moeurs), ainsi que de très nombreux livres d'artistes. Dans le cadre de la Périphérie du 36e Marché de la Poésie À lire - Bernard Noël, le poème des morts, Fata Morgana, 2017 - La Place de l'autre, Oeuvres III, P.O.L., rééd. 2013 - Comédieintime, Oeuvres IV, P.O.L., rééd. 2015.

+ Lire la suite

Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
L'homme rêve pour ne pas mourir en dormant, pour continuer à se projeter dans la lumière et retrouver le feu dans sa tête comme les poissons ou les oiseaux sans l'eau ou sans l'air nageraient ou voleraient dans leur propre corps. Les animaux ne rêvent pas, ils sont sans cesse dans leur élément.
Commenter  J’apprécie          200
Extrait3/3


  On m’a menti, on m’a dit que c’était moi
dans la glace, que j’étais cette image intou-
chable, ce reflet insaisissable que l’on ne
peut pas atteindre, moi qui suis si proche
de moi, qui me touche qui me sens, moi
qui suis si fragile, qui ai mal au moindre
choc, qui saigne à la moindre blessure,
qui m’abîme tous les jours, qui vieillis et
qui un jour serai mort et qui ne serai plus
que quelques os, un petit tas de poussière
sur la terre.
Commenter  J’apprécie          140
Nous fermons les yeux sur le monde mais nous les ouvrons sur nous-mêmes. Nous ouvrons deux yeux devant nous les yeux ouverts mais nous en ouvrons mille autres en nous les yeux fermés.
Commenter  J’apprécie          100
Toi qui as ouvert les yeux :


Extrait 5

Si nos yeux suivent le mouvement de la terre tout autour du soleil, le mouvement de translation qui fait naître le printemps et l'été, l'automne et l'hiver, les yeux des animaux suivent le mouvement de la terre sur elle-même, le mouvement de rotation qui fait naître le jour et la nuit, la nuit et le jour. Si les yeux de l'homme suivent le mouvement de la terre tout autour du soleil, les yeux des animaux suivent le mouvement de la terre sur elle-même.
Si nous pouvons aller avec nos yeux là où notre corps ne va pas, c'est parce que nous avons séparé nos yeux de notre corps et que, avec eux seulement, nous avons pu tourner tout autour du soleil, et que tout autour du soleil notre corps aurait non seulement brûlé mais il aurait aussi chuté dans le vide sans fin. Car si nos yeux transforment le soleil en lumière comme ils transforment le vide sans fin en cieux, notre corps le laisse en flammes et en feu.
Sans nos yeux, nous serions dans la nuit et le soleil ne serait plus que de la chaleur qui brûlerait notre corps, comme l’espace serait le vide où nous ne pourrions pas tenir debout et dans lequel nous tomberions sans ne plus nous arrêter de tomber, sans ne plus pouvoir nous arrêter de tomber, le vide sans fin serait sans fin.
Commenter  J’apprécie          80
extrait 5



Il faut changer de lumière pour voir à l’intérieur. L’absence de soleil nous montre déjà ce qu’il ne nous éclairait pas. Car le soleil n’éclaire que l’extérieur du monde. Avec la lumière de ce soleil nous ne voyons qu’en surface le monde qui nous éclaire.
Commenter  J’apprécie          90
De la nuit et du vide


Extrait1/3

  On m’a menti, il n’y a rien sous mes doigts,
je ne sens rien de mon visage dans le miroir,
comme je ne sens rien sous mes doigts quand
j’ouvre un livre et que je touche ce qui est écrit.
Commenter  J’apprécie          70
Je pensais que l'on pouvait penser …


Extrait 7

  Et la pensée n'est pas seulement des yeux qui nous permettraient de voir dans notre tête, elle est aussi en même temps le soleil qui les éclaire. Et nous pensons mais nous voyons autant quand il fait nuit que quand il fait jour. Et nous pensons mais nous voyons sans cesse, car les yeux qui sont en nous sont en feu et n'ont pas de paupières. C'est pourquoi nous ne nous arrêtons jamais de penser. Comme si nous avions en nous notre propre monde avec des yeux qui avaient un soleil pour eux. Comme si la pensée était des yeux sans cesse ouverts sur un jour sans fin...
Commenter  J’apprécie          60
Je vois une face de la terre et du ciel comme les autres voient une face de mes yeux.
Commenter  J’apprécie          70
extrait 6



Il faut changer de soleil, le soleil dans le ciel nous cache le ciel, il délimite le monde et le referme sur lui-même. Si nous tournons sans cesse autour du soleil, c’est parce que nous cherchons une issue. Une issue à notre temps de vie sur la terre, mais aussi à nos yeux que le soleil éblouit.
Commenter  J’apprécie          40
Pour voir, il faudrait que tu élèves des échelles tout autour de ce que je vois, que tu élèves des échelles à toutes les distances avec des barreaux à toutes les hauteurs, puis que nous empruntions chaque échelle et que l’homme monte sur chaque barreau.
Car nous voyons mais nous ne voyons que par un seul endroit de notre corps. Nos yeux se sont ouverts seulement sous notre front.
Je ne vois qu’à l’endroit de mes yeux.
Si tu pouvais voir de partout sur ton corps, si des yeux s’étaient ouverts partout, à toutes les hauteurs, des pieds à la tête, les hommes verraient partout à la fois, les femmes verraient le monde de partout à la fois.
Pour voir, il faudrait que tu suives des yeux ce que je vois et que tu tournes tout autour en reculant d’un pas à chaque tour, ainsi jusqu’au plus loin, jusqu’à ce que tu ne voies plus ce que nous voyons. Puis que tu continues à suivre des yeux ce que je vois et que tu continues à tourner tout autour de ce que l’homme voit en montant d’un pas à chaque tour, ainsi jusqu’au plus haut, jusqu’à ce que tu ne voies plus ce que la femme voit. Puis que tu continues encore à suivre des yeux ce que je vois et que tu tournes tout autour de ce que nous voyons en descendant d’un pas à chaque tour, ainsi jusqu’au plus bas, jusqu’à ce que tu ne voies plus ce que l’homme, la femme et les enfants voient car voir c’est aller jusqu’à ne plus voir, c’est ouvrir les yeux jusqu’à pouvoir les fermer. Voir, c’est aller jusqu’à faire disparaître l’image vue. Voir, c’est aller jusqu’où nous ne voyons plus, c’est aller partout, si loin et si près de ce que vous voyez que ce que vous voyez disparaît.
Voir, c’est comme s’être vu soi-même de partout : du dessus, du dessous, de tous les côtés, de tous les angles, à toutes les distances ; c’est avoir fait le tour complet de son corps entier jusqu’à ne plus voir que le bout de son nez, jusqu’à avoir été si loin et si près de soi que l’on ne se voie plus jamais en entier.
Voir, c’est comme s’être vu soi-même au plus près et au plus loin jusqu’à ne plus se voir soi-même qu’à travers les autres yeux qui nous voient. Voir, c’est aller du plus près au plus loin de ce que nous voyons jusqu’à ne plus voir ce que l’homme voit, jusqu’à voir ce que la femme ne voyait pas.
Commenter  J’apprécie          20

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jean-Luc Parant (25)Voir plus

¤¤

{* *} .._..