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Citations de Jean-Luc Parant (33)


Les boules et les yeux le maintiennent en équilibre entre lumière et obscurité.
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extrait 6



Il faut changer de soleil, le soleil dans le ciel nous cache le ciel, il délimite le monde et le referme sur lui-même. Si nous tournons sans cesse autour du soleil, c’est parce que nous cherchons une issue. Une issue à notre temps de vie sur la terre, mais aussi à nos yeux que le soleil éblouit.
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extrait 5



Il faut changer de lumière pour voir à l’intérieur. L’absence de soleil nous montre déjà ce qu’il ne nous éclairait pas. Car le soleil n’éclaire que l’extérieur du monde. Avec la lumière de ce soleil nous ne voyons qu’en surface le monde qui nous éclaire.
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extrait 4



Si nous ne voyons jamais nos yeux comme nous ne voyons pas le soleil, une fois sur deux, c’est parce que nous n’avons jamais quitté l’intérieur du monde et que nous tournons toujours avec la nuit, dans la nuit. Comme si le jour et la vision du soleil dans le ciel étaient juste un arrêt dans le temps qui nous permettait de reprendre notre souffle pour vivre ici.
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extrait 3



La nuit si le soleil est de l’autre côté c’est parce que nos yeux le sont aussi. L’autre qui voit nos yeux c’est l’autre côté de nos yeux, et l’autre qui ne les voit pas aussi. Car il y a toujours deux côtés à tout ce qui vit parce que tout tourne.
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extrait 2



Sur une planète immobile, il faudrait que les hommes se déplacent, courent tout autour de la terre, pour retrouver ce mouvement qui nous fait prendre conscience de l’endroit où nous sommes. Nous marchons, nous nous déplaçons pour connaître ce que nous n’avons jamais vu, ni jamais su. Mais le monde tourne et avance autour de la lumière, et c’est ce mouvement continu qui nous a permis d’avoir un cerveau et une pensée. Sans la nuit d’un côté et sans le jour de l’autre côté, nous ne saurions rien et nous n’existerions pas où nous sommes. Nous serions perdus dans l’espace. C’est parce que le monde tourne que nous savons et que nous tenons sur la terre, car si elle était immobile sous nos pieds, nous tomberions dans le vide.
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extrait 1



C’est quand nous ne voyons pas d’où vient la lumière qui nous éclaire que nous voyons l’intérieur des choses. Le soleil éclaire le ciel mais il éteint l’infini qu’il contient, il éclaire la terre mais il éteint l’univers. Le soleil nous a recouverts de peau pour pouvoir nous chauffer sans nous brûler. Nous sommes devenus visibles et intouchables mais la terre s'est retournée de l’autre côté où le soleil avait disparu, et nous sommes devenus invisibles et touchables ; et, en touchant, nous avons pu sentir l’intérieur du monde qui nous entourait et l’intérieur de notre corps qui battait et qui vivait.
Si la terre n’avait pas tourné sur elle-même, du côté nuit les hommes auraient pris conscience de l’existence de l’infini, et du côté jour ils ne sauraient même pas qu’il existe.
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Fermer les yeux c’est s’approcher par le corps et c’est s’éloigner par les yeux. Ouvrir les yeux c’est s’éloigner par le corps et s’approcher par les yeux. Comme si, si je montais très haut au-dessus de la terre, et que je regardais les hommes et les femmes, mes yeux seraient à la fois fermés par l’éloignement de mes yeux et ouverts par l’éloignement de mon corps. Comme si sur la terre j’avais sans cesse les yeux fermés pour l’approche de mon corps et sans cesse les yeux ouverts par l’approche de mes yeux. Comme si sur la terre ou au-delà de la terre j’avais toujours les yeux fermés et toujours les yeux ouverts à la fois.

Comme si notre tête était composée d’une infinité de corps, comme l’univers est composé d’une infinité de terres et de soleils.
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Le monde entier est un œuf. […] Ce sont les processus dynamiques qui déterminent l’actualisation de l’Idée ; Mais dans quel rapport sont-ils avec elle ? Ils sont exactement des drames, ils dramatisent l’Idée. D’une part, ils créent, ils tracent un espace correspondant aux rapports différentiels et aux singularités à actualiser. [ …] Le monde est un œuf, mais l’œuf est lui-même un théâtre : théâtre de mise en scène, où les rôles l’emportent sur les acteurs, les espaces sur les rôles, les Idées sur les espaces. […] Tout est encore plus compliqué […]. Partout une mise en scène à plusieurs niveaux.
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Veiller l’autre côté

Le jour les hommes et les femmes ont les yeux levés et les bras baissés de l’autre côté, et les bras levés et les yeux baissés de ce côté. Comme la nuit les femmes et les hommes ont les yeux baissés et les bras levés de l’autre côté, et les bras baissés et les yeux levés de ce côté.

La terre est une boule sans cesse noire et blanche, sans cesse blanche et noire. La terre a deux côtés : un côté nuit quand l’autre est jour, un côté jour quand l’autre est nuit. La terre est une boule où il fait sans cesse jour et nuit, où il fait sans cesse jour quelque part, sans cesse nuit autre part.

La terre a deux côtés avec des hommes qui ferment les yeux d’un côté quand les femmes les ouvrent de l’autre côté.

Il fait nuit de ce côté, et tous les hommes ont fermé les yeux. Il fait jour de l’autre côté et toutes les femmes ont ouvert les yeux. Il fait nuit de ce côté mais sur tous les hommes de ce côté veillent les femmes de l’autre côté où il fait jour. Il fait jour de l’autre côté où il fait jour veillent tous les hommes de ce côté où il fait nuit.

Il fait nuit de ce côté et, sur nous, veille l’autre côté. Il fait jour de ce côté et nous veillons de ce côté.

Le jour, j’ai les yeux ouverts et je veille l’autre côté plongé dans la nuit. La nuit, j’ai les yeux fermés et tous les hommes et toutes femmes me veillent de l’autre côté.

Toutes les femmes et tous les hommes se lèvent de l’autre côté pour que nous puissions tous nous coucher de ce côté. Nous nous levons tous de ce côté pour que toutes les femmes et tous les hommes puissent se coucher de l’autre côté.

Comme si le corps de l’homme et celui de la femme ne s’étaient ouverts qu’en deux endroits : sous le front pour renaître dans l’espace, et entre les jambes pour renaître dans le temps.
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Nous avons tous migré sur la terre, pour tourner avec elle et ne plus nous arrêter de tourner ; pour, de la lumière, passer à l’obscurité et, de l’obscurité, passer à la lumière et ainsi sans cesse jusqu’à ce que le jour se mélange à la nuit et la nuit au jour.
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Les mains touchent et ne pensent pas. Les traces qu'elles laissent sur tout ce qu'elles recouvrent restent solides comme tout ce qu'elles touchent.
Les yeux pensent et les traces qu'ils laissent sur tout ce qu'ils découvrent et voient restent transparentes et invisibles comme la pensée, intouchables comme tout ce qu'ils voient.
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Tout entre dans nos yeux, bientôt nous ne pourrons plus les fermer car, ouverts, ils ne verront plus. Bientôt nous ne pourrons plus les ouvrir non plus car, fermés, ils verront encore, ils verront toujours. Ils sont éblouis. Nos yeux sont éblouis. Nos yeux ne sont pas devenus aveugles, ils sont en train de mourir. Nous sommes en train de mourir. Nos yeux se tuent sur les images, ils se cognent sur les écrans, ils s'écrasent contre les miroirs, ils se brulent au soleil.
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Je pensais que l'on pouvait penser …


Extrait 7

  Et la pensée n'est pas seulement des yeux qui nous permettraient de voir dans notre tête, elle est aussi en même temps le soleil qui les éclaire. Et nous pensons mais nous voyons autant quand il fait nuit que quand il fait jour. Et nous pensons mais nous voyons sans cesse, car les yeux qui sont en nous sont en feu et n'ont pas de paupières. C'est pourquoi nous ne nous arrêtons jamais de penser. Comme si nous avions en nous notre propre monde avec des yeux qui avaient un soleil pour eux. Comme si la pensée était des yeux sans cesse ouverts sur un jour sans fin...
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Je pensais que l'on pouvait penser …


Extrait 6

  Et nous mourrons d'avoir trop pensé comme le feu s'éteindra d'avoir trop brillé. Et notre pensée se consume ; elle est aussi insaisissable que les flammes du feu, aussi impalpable que les rayons lumineux ; elle nous enveloppe entièrement comme le soleil; elle se diffuse infiniment loin comme la lumière. Et nous pensons mais nous sautons tous les horizons. Nous traversons le ciel. Nous faisons le tour de la terre...
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Je pensais que l'on pouvait penser …


Extrait 5

  Et nous pensons mais notre tête se vide dans le vide. Toute la terre se désagrège autour du soleil. Tout brûle dans le feu. Nous volons dans le ciel comme si nous pensions pour disparaître et que, sans la mort, nous ne
pourrions pas penser.
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Je pensais que l'on pouvait penser …


Extrait 4

  Car nous pensons d'abord pour ne pas tomber dans le trou sans fin devant nous ... Pour que notre tête ne soit pas trop lourde à porter sur nos épaules afin que nous puissions nous déplacer sans trop nous retenir au sol qui va si vite sous nos pieds que, sans la pensée, notre tête pèserait le poids de la terre immobile dans le ciel. Mais c'est alors que la terre ne bougerait pas ... Que notre tête serait la terre et que rien n'existerait dans l'univers, car nous pensons seulement depuis que la terre tourne et que tout a perdu son poids en avançant dans l'espace...
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Je pensais que l'on pouvait penser …


Extrait 3

  Et nous pensons mais nous pensons parce que la terre sous nos pieds fait des tours complets sur elle-même et tout autour du soleil ... Et nous pensons parce que ses tours sans fin ont fini par tracer des sillons dans le vide sur lesquels son passage incessant a fini par produire un bruit si continu que nous ne l'entendons plus, sinon comme la musique qui entraînerait notre pensée et qui nous maintiendrait en équilibre dans l'infini; mais qui nous figerait instantanément si elle venait à s'arrêter, nous faisant basculer dans le vide où plus rien ne tournerait pour arrêter notre chute dans l'univers...
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Je pensais que l'on pouvait penser …


Extrait 2

  Comme si la terre tournait aussi tout autour de notre tête et que le tour
complet — qu'elle faisait tout autour du soleil — l'éclairait entièrement jusqu'à ce que nous puissions penser avec toute notre tête comme l'on voyait ou qu'il faisait jour avec tout le soleil. Car si la terre ne faisait pas tout le tour du soleil, elle ne ferait pas tout le tour d'elle-même. Il y aurait un côté de la terre qui serait sans cesse dans la nuit ou le jour. L'été ou l'hiver, le printemps ou l'automne, seraient continuels. C'est ainsi qu'un côté de notre tête ne pourrait pas penser et que nous serions sans cesse en déséquilibre sur le sol comme la terre le serait dans le ciel...
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Je pensais que l'on pouvait penser …


Extrait 1

  Je pensais que l'on pouvait penser parce que la terre tournait, et qu'elle
tournait non seulement autour du feu mais aussi sur elle-même et, qu'en son mouvement de translation et de rotation, elle émettait en nous non seulement la lumière du soleil mais aussi le rythme de ses propres tours ... Et que l'on ne pouvait pas s'arrêter de penser parce que la terre ne pouvait pas s'arrêter de tourner ... Et que la pensée était non seulement soutenue chaque jour chaque nuit par les sons que la terre produisait sans cesse en tournant sur elle-même, mais aussi chaque année par la lumière que la terre diffusait sans cesse en tournant tout autour du soleil ... Et que les sons en résonnant entraient dans notre tête que la lumière éclairait en rayonnant ...
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