
Au-delà de l'aspect méthodologique, il y a là l'ébauche d'un cadre théorique pour penser la crise des rapports entre l'homme et la nature. Puisque le fonctionnement des écosystèmes est, en règle générale, fortement influencé par les activités humaines mais que l'homme n'est pas pour autant complètement maître du jeu, et qu'en particulier il ne peut pas éviter certains effets en retour dommageables pour lui, n'est-on-pas en droit de s'inquiéter de l'ampleur et de la brutalité des modifications exercées actuellement sur l'environnement ?
Ces effets en retour dommageables, qui ont fait l'objet d'innombrables publications, ont été rappelés par Francesco di Castri dans un article récent de La Recherche. Dans les pays industrialisés, ils se nomment : contamination des eaux superficielles et souterraines, empoisonnement des sols par excès de pesticides et de fertilisants, urbanisation mal contrôlée, en particulier sur le littoral, effets des pluies acides sur les forêts et les lacs, incendies de forêts, gestion et stockages des déchets (parmi lesquels les déchets radioactifs...). Dans les pays du tiers monde, c'est la désertification, la déforestation, la dégradation des sols, les inondations, l'accroissement démesuré des mégalopoles, la diminution dramatique de la diversité biologique par disparition d'espèces végétales ou animales. (p.181)
Ni tout proches de nous, comme le sont les vertébrés à sang chaud (Mammifères et Oiseaux), ni radicalement autres comme peuvent l'être les végétaux, les Insectes s'offrent à l'investigation scientifique, à la création esthétique et à la réflexion philosophique.
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Pour les animaux pensants et mobiles que nous sommes, le végétal, insensible et ne semblant se mouvoir qu'au gré du vent ou des flots, consitue une réalité paradoxale, aussi familière comme décor qu'étrange comme acteur.
Caractériser le philosophe comme celui qui sait qu'il ne sait rien, alors que les autres croient savoir ce qu'ils ignorent , permet de ne pas oublier que l'attitude réflexive est au coeur de l'activité philosophique.
Ceux qui dans l'Antiquité ont, les premiers, donné des noms aux végétaux l'ont fait d'après un caractère remarquable d'une espèce.
« la Philosophie de l'Insecte n'est pas la philosophie des Insectes » (p. 11)