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3.79/5 (sur 37 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Antony , le 05/05/1946
Biographie :

Jean-Marc Ferry est un philosophe français, docteur honoris causa de l'université de Lausanne.

Il enseigne les sciences politiques et la philosophie à l'ULB (Bruxelles) et est actuellement professeur titulaire de la chaire Philosophie de l'Europe à l'Université de Nantes. Il est également promoteur du concept de l'Allocation Universelle.

Jean-Marc Ferry est un arrière-petit-neveu de Jules Ferry et le frère du philosophe et ancien ministre français Luc Ferry.

En 1995, l'Académie française lui décerne le Prix La Bruyère pour l'ensemble de son oeuvre.
L'institut de France le récompense une deuxième fois par le biais de l'Académie des sciences morales et politiques qui lui décerne le prix Louis Marin.

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Suite à la sortie de son ouvrage aux éditions du Cerf, Métaphysiques. le sens commun au défi du réel, le Collège des Bernardins invite le philosophe Jean-Marc Ferry à dialoguer autour de son livre avec la psychologue, Magali Croset-Calisto et le théologien, P. Olric de Gélis.


Citations et extraits (775) Voir plus Ajouter une citation
Du point de vue, donc, de l'expérience que l'esprit fait avec lui-même, ce que l'on nomme volontiers « création » (littéraire, artistique) procède plutôt d'une « intuition >», sans quoi, d'ailleurs, le sujet inspiré n'éprouverait sans doute pas lui-même cette émotion proprement esthétique, qu'il fera partager aux autres, liée chez lui au sentiment d'avoir éveillé quelque chose de sensible à la lumière de l'intelligible. Ainsi, dans le livre de la Genèse du monde supposé créé par Dieu, ne s'agit-il en vérité que d'éveiller l'être chaotique et ténébreux à la lumière qui transforme le chaos en cosmos, faisant par là advenir le monde comme tel. Cela n'est pas la même chose qu'une création ex nihilo. Tout à l'origine, la lumière, y dit-on, n'était pas séparée des ténèbres. II n'y avait pas de terre ferme, et toute réalité solide était immergée. Mais ce n'était pas le néant. Si rien n'était encore advenu, l'être était en soi, recouvert, tandis que « l'esprit planait au-dessus des eaux ». Dieu, étant esprit, n'a pas créé la matière, mais le monde comme tel. Par le Verbe, Il fit naitre la réalité à l'existence de ce qui peut ensuite être reconnu, grâce à la dénomination de toute créature, ce qui fait l'honneur de l'homme et, comme disait Hegel, son « droit de majesté ». Si Dieu est créateur, c'est en tant qu’Il est l'auteur premier de la mise en sens qui révéla l'être plutôt qu'elle ne l'engendra. Sa puissance suprême n'est que grammaticale, tout comme l'est celle de l'homme, à son échelle, qui, dans l'imagination productrice, n'a pas, si l'on ose dire, assisté lui-même aux six jours du temps logique requis pour le déploiement de la grammaire, et à l'installation, au septième jour, du paysage que son entendement discursif pourra ensuite reconnaître, et actualiser dans le temps vécu de l'investigation.
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Le mythe devient raison, et la nature pure objectivité. Les hommes paient l'accroissement de leur pouvoir en devenant étrangers à ce sur quoi ils l'exercent.
Ce que nous avons perdu, nous n'en savons de toute façon pas grand-chose. En revanche, il nous est plus aisé de connaître ce que nous gagnons en explicitant normalement notre expérience vécue selon les canons d'un savoir propositionnel, structuré par la grammaire discursive mettant en exergue la différenciation des modes, des temps, des voix, des personnes et des cas. La mesure d'un tel gain est d'abord psychologique, tout en se laissant expliquer dans les termes de la Logique. Imaginons, en effet, que notre monde vécu, commun ou non, soit régi fondamentalement et en première ligne par la grammaire de l'iconique, c'est-à-dire par la logique associative et évocatoire d'images qui font signe en renvoyant les unes aux autres. Si l'iconique structure en dominante un imaginaire public ou commun, le monde qui en résulte est tendanciellement un espace de représentations où tout fait sens, où l'absurde n'existe pas. Dans l'ordre de l'indiciaire, cependant, soit : dans l'ordre des événements rencontrés qui se voient traités par la logique imputative ou inférentielle pour laquelle, systématiquement, quelque chose indique autre chose à la manière d'une trace ou d'un présage, d'un symptôme ou d'un prodrome, le hasard n'existe pas davantage que l'absurde. Il s'ensuit que ce qui arrive paraît fatal à la manière d'un destin.
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Qu'il s'agisse de l'ordre éthique, religieux ou même cognitif dans le sens courant, l'expérience humaine présuppose sans doute un « moment esthétique », c'est-à-dire un parcours beaucoup plus complexe que celui de la subsomption de l'image sous le concept.
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Cela ouvre-t-il à la philosophie la voie d'un renouvellement de la question ontologique? La philosophie serait-elle en mesure de proclamer que, par exemple, une ontologie du Verbe prend désormais la place d'une ontologie du Sujet; que les prédicats de base, ces « prédicaments >» que Kant tenait pour la structure ontologique définissant les contours de l'objet a priori connaissable, sont une considération à résolument dépasser par celle d'indexicaux de base ou « désignaments » qui situent les adresses fondamentales de personnes, modes, temps, aspects, voix, cas, comme la structure de Il'intercompréhension possible en général? Restons réservé à l'égard du projet fondationnel.
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le fond de la censure médiatique se trahit dans cette rage singulière : aligner toute proposition sur un même mode, sans égard pour l'intention significationnelle. Ainsi condamne-t-on, par réaction épidermique à un mot aux connotations malséantes, des « petites phrases » qui, prises dans leur
contexte illocutoire, sont pure exactitude constative. L'individu n'est plus protégé par la forme grammaticale dans laquelle il agence son expression, ce qui était justement son honneur de sujet responsable, et les faits eux-mêmes, les plus importants parfois, pour la compréhension de malaises sociaux, se voient éliminés de la réalité qui compte : celle que l'on rend publique, sans égard pour la vulnérabilité de ceux qui vivent la réalité occultée. Insensiblement, nos démocraties d' opinion organisent par la bande le délit d'opinion, tout en érodant le droit à l'information. La
normativité publique devient ainsi répressive, à vrai dire, non pas simplement par l'imposition d'une violence qui procède par excommunication de contenus inconvenants, mais, au-delà, par l'évacuation systématique des variables illocutoires qui déterminent un large spectre modal des énoncés.
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En guise de préambule – et c’est le premier point – j’aimerais souligner que la santé, tout comme l’éducation ou la culture, devrait faire partie – tout le monde n’en est pas convaincu, notamment les tenants d’une vision ultralibérale de la société – de ce qu’on appelle les droits humains, voire les biens dits premiers ou encore les biens publics « exclusifs ».

Il y a là la notion que la santé ne peut pas, ne doit pas être considérée comme un secteur d’activité comme un autre ou encore « une marchandise comme les autres » pour reprendre un slogan altermondialiste qui n’est pas dénué de bon sens pour autant. Cela signifie qu’une nation, soucieuse non seulement du bien-être de ses sujets mais aussi de comparatifs de modèles sociaux, se doit de garantir ce bien essentiel qu’est la santé, y compris dans ses textes fondateurs.

À cet égard, on peut regretter que la France qui, depuis 1958, a procédé à plusieurs modifications de sa Constitution (dont l’introduction de la Charte des droits de l’environnement en 2004) n’ait pas cru nécessaire d’indiquer les droits élémentaires auxquels peut prétendre chaque Français.
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Tout comme la grammaire ne tombe pas du ciel, les a priori syntaxiques ne flottaient pas dans l'éther avant toute intention sur le monde.
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Plutôt que de viser sans médiation, par une voie ou l'autre, la constitution d'une culture européenne unifiée, il conviendrait peut-être de former hez les Européens une identité qui, pour chaque nation de l'Union, serait en mesure de s'ouvrir aux autres identités. C'est ce que donne fondamentalement à comprendre l'expression "identité post-nationale".
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L'espace public existant aujourd'hui est effectivement organisé sur le principe médiatique. Sa segmentation obéit d'ailleurs à des critères de marketing. Le principe médiatique est tellement prégnant, tellement puissant, que son style se propage et tend à gagner toutes les sphères qui ont quelque chose à voir avec l'espace public. Il gagne l'édition, la politique, l'université, la culture, la philosophie : des phrases courtes, une façon vive, alerte spirituelle, humoristique de parler. Ce type de communication a pour mission, pour consigne, au fond pour mot d'ordre général, de réaliser la plus grande efficacité perlocutoire possible, c'est-à-dire de produire des effets sur le récepteur. Le modèle perlocutoire de référence, c'est le modèle de la publicité : faire acheter par le langage.
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Des pans entiers de l'ordre ancien sont en train de disparaître. Mais il est difficile à ce stade de prédire comment la société va se reconstituer. Si l'Union européenne se présente comme le produit de l'ordre ancien, elle n'en possède pas moins des caractéristiques du nouvel ordre appelé à prendre sa place. Reste à savoir si elle parviendra à évoluer à un rythme suffisamment soutenu pour galvaniser de nouvelles identités politiques. Tel est d'ailleurs notre espoir. L'avenir pourrait être bien sombre si l'identité européenne ne parvenait pas à s'imposer.

Peter Dahlgren
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"L'hiver, la Glavoise est un torrent boueux dont les flots tumultueux charrient des arbres morts, des rochers noirs et des sangliers surgelés. Pourtant, sitôt passées les dernières neiges de mai, elle se métamorphose en une rivière paisible qu'on traverse à pied sec au lieudit du Gué-de-la-Corde. C'est là que le voyageur qui arrive à Courtonac par la route de Saint-Hilaire franchit la Glavoise, au Roc-de-la-Châtre. Un peu en aval, la route en pierre traverse le moulin abandonné du père Plasson. Devant le triste spectacle des ronces qui dévorent les meulines à foulon et les flaterets à courroie, on a bien du mal à croire que, jadis, les ânes, les boeufs et les femmes de Courtonac déchargeaient là leurs ballots de bressac frais pour qu'on les y moulût. Solide comme un linteau, son éternelle bamborgne à la bouche, le père Plasson transformait ici les précieuses gousses en une fécule à cataplasme, délicate comme de la peau d'oreille et fraîche comme un cul de pouliche." "Les engoulevents de la Grange-aux-Loups" est un pastiche des romans signés:

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