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Critiques de Jean-Marc Jancovici (288)
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Le monde sans fin

J'ai beaucoup de sympathie pour Blain, ses pirates, son king singe, ses affaires étrangères, alors ça me chagrine un peu et beaucoup, mais j'ai l'impression d'avoir lu un outil de propagande pro-nucléaire, avec au milieu les pas tellement amusantes réactions semi-horrifiées de l'auteur, sans aucun travail critique derrière, mais alors vraiment aucun (et je conçois tout à fait qu'on ne soit pas tous scientifiques, mais de grâce entourez vous de gens qui peuvent combler vos lacunes avant de produire des BD de vulgarisation...)



Dans le même temps j'ai lu la BD de Davodeau : "Le droit du sol". Je tiens à le préciser : ça donne un franc contre point salutaire au débonnaire "Fastoche les gars : y'a qu'à tout enterrer les vilains déchets et on n'en parle plus, ni vu, ni connu"



Je commence à connaître Janco, je m'en suis tapé qqes unes de ses confs, le thinkerview, et même avec plaisir parfois, il est agréable orateur, dynamique, percutant, il vous vendrait des centrales en Ukraine, mais là, voilà : je retrouve, parfois mot pour mot, ses marottes, et toujours pas plus de profondeur. Ce n'est pas une BD sur : que fait-on ? c'est une BD sur : Janco va vous expliquer la vie et ce qu'on va faire. Et puis v'la que je te mélange tout, que je te noie sous des concepts alléchants, que je te minimise voire t'élude ce qui me dérange, te méprise ceux qui pensent différemment, et que je te mets en valeur ce qui me plaît e.g : tchernobyl ? 30 morts. 0 cancer de la thyroïde. Circulez, y'a rien à voir. Si c'était à refaire ? Mais attends ça fait une super réserve naturelle pr les animaux là-bas qui nous en remercient ! En France ? Mais on est les meilleurs en France, pardi !!! On a pensé à tout sur tout, pas comme ces idiots de japs qui n'ont même pas pensé à séparer les cuves d'eau des barres d'uranium ! Le gros problème de cette BD est précisément là : le lecteur qui n'y connaît rien, n'y comprend bof, doit tout, et va tout gober la bonne soupe sur parole, c'est comme une nouvelle religion qu'on lui inculque, il mange tout, d'un coup, c'est indigeste parfois, mais ça semble logique et à la fin, suffit d'y croire : on va s'en sortit tkt, aie confiannnnnce. (et le lecteur d'être tellement brassé par les concepts et les émotions qu'ils suscitent va s'endormir confus sans rien capter à ce qui vient de se passer mais en se disant : "Mais c'est bon y'a un mec qu'a pensé à tout, je peux m'endormir tranquille, ce mec a un plan, et il est génial, en plus il a des punchlines trop drôles !". l'effet Janco.) En attendant j'aurais aimé avoir de la contradiction, et je pense qu'il y aurait eu matière à en mettre.



Quelque chose de drôle : quand il met en équation le problème climatique (excusez moi mais je n'ai pas la BD sous la main et je ne me souviens plus précisément des cas): remplacez n'importe quel numérateur par " consommation de saucisses" et un dénominateur par la même chose, et vs obtiendrez le même résultat. 1/2 x c.s/3 x 3/c.s =1/2 Mais la Bd va nous expliquer que soit on enlève le 3, soit on enlève la saucisse si on veut garder un réchauffement à 1/2. Et Davodeau ne percute pas. ou bien c'est moi, qui ne percute pas et il faudra m'expliquer. (Je percute qu'il y a un pb avec le monde d'ajd, pas la pertinence de cette équation)



Donc voilà, je ne dis pas que Janco a tort sur ses conclusions, ses raisonnements, peu importe, on s'en fiche un peu (ou pas tout dépend) mais je trouve qu'il eût été souhaitable un peu plus de précisions sur les sujets complexes (des annexes), et surtout d'introduire un ou des contradicteurs dans la rencontre. Un pseudo-benêt et un pseudo-scientifique, ça ne me va pas, c'est à sens unique, et c'est un peu cette sensation qui me reste, peu importe mes convictions profondes : on m'a tartiné de crème-radioactive, en me parlant de tout et en me demandant de croire sur dessins les syllogismes, les raccourcis, et de ne surtout surtout m'encombrer d'aucun chiffre, d'aucune étude, d'aucune source sérieuse à l'appui ( Vous trouverez cependant quantité de graphiques approximatifs et de schémas en tous genres, quasi-illisibles et pas forcément pertinents. Et ce pauvre Christophe ne fait pas le poids soit parce qu'il ne comprend pas non plus son sujet, et c'est un peu normal : c'est un auteur de BD. Janco l'a baladé lui aussi, et il a trouvé ça tellement agréable qu'il en fait 200 pages, soit parce que, sidéré, lui-même a endormi sa vigilance.



Du bourrage de mou, à dessein ou pas, pour nous faire accepter le nucléaire, les EPR, les mini-réacteurs ? la pilule passera certainement mieux après. Mais ne vs en faîtes pas : les déchets nucléaires c'est No soucis puisqu'on vous le dit ! une piscine olympique, tout au plus ! croyez moi ! le reste des déchets, c'est zéro tracas, zéro emmerde, tout à Bure, hop, dans le trou, finito mcfly et carlito.



Autre exemple insupportable choyé de Janco : le nucléaire tue X fois moins que prendre l'avion, qui tue moins que prendre la voiture. Pourtant, avez-vous peur de prendre votre voiture ? non ? Eh bien, c'est que vous êtes incohérent.. Ben non, ben non, si j'ai un accident de voiture, et que j'en meurs, ainsi soit-il, je meurs. Qu'une catastrophe nucléaire ait lieu, et ce ne sera pas qu' 1 personne qui en pâtira, sur le court, moyen et long terme. Donc NON, ces questions ne sont pas irrationnelles, ni à balayer sous couvert d'un cerveau reptilien ou ne sais-je encore quelle autre fumisterie de faux biais cognitif à la mode. Ces catastrophes n'engagent pas que notre présent, mais aussi notre futur, et sont à une échelle autrement proportionné qu'il me semble légitime de vouloir questionner.



Est-ce que le nucléaire est le moins pire ? Peut-être, j'en sais rien.



Est-ce qu'on doit absolument me faire croire qu''enfouir des déchets à Bure ne pose pas de problème puisqu'en Afrique la géologie a d'elle-même démontré qu'il n'y avait aucun risque ? Qu'on me laisse en douter. Et merci pour les habitants de Bure qui n'avaient rien demandé.



Peut-on tous dormir sur nos deux oreilles ? Quid de la gestion des centrales dans un monde où les bouleversements climatiques vont mettre à mal la stabilité des états ? Qu'est-ce qu'on fait si y'a plus assez d'eau pour refroidir les réacteurs ? Ou bien un barrage qui rompt en amont ? S'il y a du terrorisme ? Quid de la BONNE gestion des déchets au fond du trou, (notamment de la ventilation des puits (cf Bernard Laponche) sans AUCUNE interruption pendant 150 ans sans quoi BOUM) ? du sismique ? Quid des fuites régulières dans les nappes phréatiques (hier encore 21/12/21 dans le Rhône à Tricastin ) ?



Est-ce que tous les scientifiques et militants contradicteurs du nucléaire (Cf la Bd de Davodeau) sont paranos ou dominés par le reptile en eux ?



Chuuut, Janco veille, tout va bien, et Christophe est rassuré.



Un peu déçu par Christophe Blain, donc, et Janco fidèle à sa rhétorique implacable.
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Le monde sans fin

Après un court prologue dont l'objectif est de préciser les circonstances de la rencontre entre Jean-Marc Jancovici, ingénieur et initiateur de la notion de bilan carbone et Christophe Blain, dessinateur, auteur de bandes dessinées, et de cerner le personnage de Jancovici, les auteurs se lancent dans un exposé sous forme de dialogue entre un enseignant-conférencier (Jean-Marc), et un interlocuteur qui découvre la notion d'énergie, l'énergie sous toutes ses formes, l'énergie d'hier et celle d'aujourd'hui, l'énergie nécessaire pour vivre, l'énergie dont l'humanité développe un besoin d'autant plus croissant que la bonne vieille planète, qui, en plus de supporter une population toujours plus nombreuse, doit fournir toujours plus pour le confort des échanges et pour assurer la survie de cette fourmilière humaine.



Première découverte : les formes que revêt l'énergie, celle dont nous avons un besoin vital et que nous sommes, depuis la nuit des temps amené à produire en l'extrayant de notre environnement, autrefois 100 % renouvelable, aujourd'hui en majorité épuisable voire polluante ou fournissant des déchets difficiles à gérer. On constatera également que si les énergies renouvelables progressent, elles ne remplacent aucunement les sources d'énergie non renouvelables dont l'exploitation n'a pas diminué. L'humanité a désormais à sa disposition une énergie abondante qui permet le confort lié aux machines et un travail moins pénible.



L'exposé se poursuit par quelques chapitres distincts sur le problème de la ville, ville qui s'étend, qui génère le besoin d'utilisation massive de moyens de transport , appartements qui se multiplient sur une surface réduite, ce qui crée un besoin toujours plus grand en énergie...



Et puis on en vient aux sources d'énergies, renouvelables, fossiles, leurs avantages, leurs inconvénients, les aprioris, les idées reçues ... les besoins croissants des humains... besoins qui accélèrent le processus de réchauffement dont les mécanismes sont clairement expliqués.



Une mine d'information, et un album que chacun devrait lire afin de se poser les bonnes questions. Un livre utile pour ouvrir les yeux des consommateurs que nous sommes, un livre dérangeant, un livre qui invite à faire le deuil d'une vie d'abondance, un livre qui aurait tendance à me mettre le moral à zéro, parce que moi, toute petite chose sur la grande planète Terre, je peux faire des efforts, je peux invoquer le colibri cher à Pierre Rabbi, mais je n'ai pas le pouvoir de freiner le réchauffement climatique face à des politiques pas très actifs, face à de nombreux pays qui utilisent encore le charbon, face à la société de consommation, et je me sens bien pessimiste pour mes enfants et les enfants de mes enfants qui auront à subir la violence des populations qui crieront famine, et ne seront plus capables de satisfaire leurs besoins les plus élémentaires.



Puissent les grands de ce monde écouter les spécialistes compétents afin de sauver notre Terre !
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Le monde sans fin

L’auteur de bandes dessinées Christophe Blain s’associe à Jean-Marc Jancovici, spécialiste des questions du climat et de l’énergie, pour nous exposer le fonctionnement actuel du monde et ses conséquences sur notre avenir pas si lointain. ● C’est très souvent passionnant, surtout la première partie sur l’énergie, la consommation exponentielle qu’en a fait l’humanité au cours du temps et l’impasse où cela nous mène. Le regard porté sur le monde est original, les comparaisons percutantes, et la forme de la bande dessinée fait passer agréablement ce que le propos pourrait avoir de rébarbatif. ● Le parti-pris pro-nucléaire peut sans doute être discuté, même s’il est exposé de façon très convaincante. La partie la plus faible m’a paru être la dernière, sur le striatum, peut-être parce que j’ai été dans les années quatre-vingts un grand lecteur des livres de sociobiologie d’Henri Laborit et que cet auteur me paraissait mieux parler de ces questions d’interaction entre le cerveau humain et son environnement. ● Cela dit, dans l’ensemble, je ne m’estime pas du tout compétent pour juger de la pertinence de ce qui est dit, mais l’intérêt d’un tel ouvrage est d’éveiller la conscience du lecteur, de lui faire poser des questions, même sans avoir les réponses, et, de ce point de vue, c’est très réussi.
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Le monde sans fin

Ce matin, le journal Le Monde titre : « Réchauffement climatique : une consultation lancée pour préparer la France à une hausse de 4 °C », me rappelant ainsi au souvenir de ce livre, fini il y a peu. Beaucoup de critiques intéressantes lui sont consacrées ici sur le site. Je ne vais quant à moi m’attarder plus longuement, si ce n’est pour en souligner l’humour, noir, bien sûr et une certaine clairvoyance. Ainsi, page 113, on envisage déjà (en 2021) un monde dont la température moyenne a augmenté de 4 °C par rapport à aujourd’hui. Enfin, il y a la question du nucléaire. Je ne suis pas scientifique, mais cette partie-là interpelle davantage.
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Le monde sans fin

Il me faisait de l'oeil jaune de sa couverture lisse et cartonnée, ce Monde sans fin!... Comme ces belles encyclopédies pour la jeunesse, de mon enfance.

Blain illustre parfaitement le propos de Jancovici sur la question cruciale de la survie de notre humanité dépendante d'énergies renouvelables ou non.

Le climat se réchauffe et se révolte, les gaz à effet de serre s'accumulent, nous gaspillons les ressources de la planète dans une course en avant qu'il va nous falloir ralentir drastiquement.

Les solutions existent, à portée de main, de pouvoir et de volonté... Et de remises en cause collectives et individuelles. Jancovici ne dit pas autre chose et ne donne pas de recette miracle... Il pointe aussi le leurre que consiste le recours exclusif aux énergies renouvelables. Aïe, le grand vilain-nucléaire retrouve des vertus que la crainte populaire lui refusait... Et cela bouscule rudement certitudes et idées reçues.

Parce que, le but n'est pas seulement de survivre... C'est de vivre mieux, avec moins et de manière plus responsable... Et cela passe par la maîtrise de l'énergie et des comportements responsables.

Le Jancovici/Blain expose les faits et offre des pistes sérieuses de réflexion.

Les solutions existent, mais demandent des sous, des prises de conscience et des adhésions massives que l'urgence réclame.

Un livre à lire complétement et à compléter, le cas échéant, par les conférences du Maître Jancovici.
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Le monde sans fin

La bd incontournable de l'année, tellement incontournable d'ailleurs qu'elle est en rupture de stock chronique depuis sa sortie.

L'enjeu climatique, ce n'est qu'en mettant des faits et des chiffres dessus que l'on arrive à le toucher du doigt, l'appréhender à sa juste mesure, le métaboliser pour enfin en tirer des conclusions et actions à l'échelle de chacun.

C'est chose faite et accessible avec cet ouvrage aussi richement documenté que plaisant à lire; Fruit du travail conjoint d'un véritable expert du sujet, constant dans son discours depuis vingt ans si ce n'est plus, et d'un dessinateur engagé et talentueux, ce travail de vulgarisation drôle sur la forme et sérieux sur le fond fait mouche.

Symboliquement, j'ai choisi de l'offrir à toute la jeune génération de ma famille ce Noël.
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Le monde sans fin

Le réchauffement climatique est au cœur de l'actualité, puisque nous avons trente ans pour diviser par trois les émissions de dioxyde de carbone avant qu'on ne réponde plus de rien. Trente ans, à l'échelle de la planète, c'est rien. Il y a urgence à modifier nos habitudes...



Christophe Blain, auteur de bande dessinée, s'est associé à Jean-Marc Jancovici, ingénieur et conférencier, pour nous présenter la situation actuelle concernant l'approvisionnement énergétique et les conséquences sur notre planète. Il y est essentiellement question de réchauffement et de dérèglement climatiques, de futures pénuries, d'énergies renouvelables ou pas, d'énergie abondante, de gaz à effet de serre, allant jusqu'à nous parler de transport, de logement, de surproduction et de surconsommation, d'alimentation, d'exode rural, d'utilisation et de dépendance aux machines et autres équipements ménagers (en gros, de tout ce qui nous facilite la vie au quotidien et qu'on peinerait à se passer aujourd'hui).



Rares sont les fois où je mets autant de temps pour lire un roman graphique. Non pas qu'il soit inintéressant (bien au contraire !), mais il y a tellement d'explications et d'informations à emmagasiner qu'on ne peut qu'y aller doucement si l'on ne veut rien louper et tout bien suivre. Et puis, il faut bien dire que ce n'est pas le genre de livres qui remonte le moral...



Sous forme de roman graphique, il n'en est pas moins un livre documentaire à part entière, passionnant et alarmant tout à la fois. J'ai enfin compris l'ensemble des différentes sources d'énergies produites, l'impact et le coût de chacune. J'ai grandement apprécié l'éclaircissement sur le nucléaire, qui se tient sur plusieurs pages mais qui était totalement nécessaire.



Il y a ici et là, entre deux sonnettes d'alarme, un peu d'humour pour nous aider à accepter cette vérité plus que préoccupante, bien qu'il s'agisse davantage de rire jaune plus qu'autre chose. Malgré tout, on reste conscient du début à la fin que le moment est grave et qu'il faut drastiquement changer nos modes de vie, et que ça concerne tout le monde, des grands pontes aux populations les plus pauvres. Le message est clair : c'est tous ensemble qu'on y arrivera... [avis personnel : on court donc à la catastrophe...].



Je retiens une chose essentielle de cette lecture : l'abondance d'énergies est responsable de tout, parce qu'elle nous permet d'obtenir ce qu'on veut rapidement, parce qu'elle nous facilite le quotidien, parce qu'elle permet de produire en grande quantité dans un moindre temps. Responsable du réchauffement climatique mais aussi de l'augmentation de l'espérance de vie ou de la population mondiale, de la surproduction et de la surconsommation, ou encore de nos habitudes alimentaires par exemple, Jancovici et Blain nous mettent face à une véritable catastrophe en devenir, où seule une prise de conscience à l'échelle mondiale se verrait efficace...



Je retiens une deuxième chose : nous ne sommes pas prêts à changer nos habitudes, ou du moins à trop vive allure, et ça va pas tarder à nous tomber sur la tête.



Je ressors de cette lecture le moral en-dessous de zéro. Ce n'est pas à moi que je pense. Dans trente ans, je serai plus proche de la fin, l'essentiel de ma vie sera derrière moi. Je pense à mes fils qui auront plus ou moins mon âge actuel, je pense à mes éventuels petits-enfants, et c'est pour eux que j'ai peur...



"Le monde sans fin" est un livre complet, riche en informations et explications, parfois difficile à accepter et à assumer, instructif autant que réaliste, alarmant mais sans doute nécessaire.



Mais je n'arrive pas à savoir si j'ai aimé ou pas...

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Le monde sans fin

Cet ouvrage résonne comme un avertissement que le monde va mal à cause du changement climatique. Même les plus sceptiques ont réalisé au cours de cet été les effets ravageurs de ce bouleversement entre les canicules à répétition, les immenses et destructeurs incendies, les violents orages et autre cyclone. Les températures ont été maximales en battant des records absolus. Jusqu'où cela va aller ? 50 degrés à l'horizon 2050 sur Paris et l'Est de la France?



Et puis et surtout, il y a le problème de l'énergie. Les centrales nucléaires sont à l'arrêt, le gaz avec la Russie est coupé, les éoliennes ne produisent pas assez quand on n'a pas une manifestation dans un champ pour interdire leur installation. Il y a également le coût de l'essence qui ne cessent d'augmenter. Bref, il n'y a plus assez d'énergie pour tout le monde. C'est la fin de l'ère de l'abondance (et surtout pour les pauvres qui ne devront plus aller à la piscine municipale).



C'est vrai qu'il y a 300 ans, toutes les énergies étaient renouvelables entre les chevaux qui ont été remplacé depuis par les voitures ou les moulins à vent et autre voiliers parcourant les mers pour transporter des marchandises. La question est de savoir si on a envie de retourner au Moyen-Age voir à l'âge de pierre ? Je sais qu'une bonne partie de la population serait sans doute tentée par cette expérience originale et enrichissante afin de sauver la planète. Il faut peut-être étudié d'autres possibilités plus réalistes et moins pénibles pour l'homme...



Après l'exposé d'un monde dépendant des énergies fossiles qui va mal à cause du réchauffement climatique, l'auteur aborde différentes options afin de remédier aux conséquences. Il n'y aura pas de solution imposée mais une réflexion à mener.



C'est le genre d'ouvrage assez utile pour se poser les bonnes questions et avoir un constat objectif des événements. Je dois dire que Blain a tapé très fort son coup de pied dans la fourmilière. Il réalise avec « le monde sans » fin son meilleur ouvrage de BD. C'est certain. Que de chemin parcouru depuis « Isaac le pirate » !



Je partage pleinement le parti pris assez courageux par l'auteur en ce qui concerne le nucléaire qui serait l'énergie la plus efficace. Je pense que c'est aux hommes de bien maîtriser cette source d'énergie comme cela semble être le cas en France de par la nature des réacteurs utilisés. Il est clair que ce n'est pas l'énergie dont tout le monde raffole. Mais bon, on serait bien content si nos centrales fonctionnaient en ce moment à plein régime afin d'éviter les futures coupures. Il faut juste des garanties de sécurité absolues. J'aime bien quand on va au-delà des craintes et du dogmatisme. Oui, il faut choisir son inconvénient avec l'énergie qu'on utilise à 8 milliards d'êtres humains sur terre.



J'ai beaucoup aimé un passage où il est dit que c'est dérisoire que l'on se focalise sur le particulier qui va oublier d'éteindre sa lumière pour économiser l'énergie ou s'il utilise des tasses à café recyclables. On ne regarde sans doute pas vraiment du bon côté pour faire des économies d'énergie significatives.



Par ailleurs, j'aime bien la petite réflexion concernant les véhicules électriques qui ont été abandonné au début de la construction automobile car il était plus difficile d'emporter avec le véhicule l'énergie nécessaire qui lui permet d'être autonome.



Et puis, ce coup de griffe à l'éolien où il faudrait quadriller le territoire tous les kilomètres pour fournir la totalité de l'énergie en France.



Au niveau du dessin, il est clair et maîtrise. Au niveau des explications, elles sont assez simples et pédagogiques. Bref, sur la forme, c'est également très bon car c'est accessible à tous avec d'ailleurs de belles illustrations. Et puis, c'est une véritable mine d'informations à prendre. Cette BD constitue manifestement un très beau travail. Evidemment, je suis preneur !
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Le monde sans fin

Oh, que voilà une belle BD ! Epaisse, cartonnée, lourde, un bel objet qui donne confiance. On me l'a offerte à Noël et je ne le regrette pas, car j'ai découvert un homme hors du commun, un Dieu vivant, une étoile au firmament de la pensée, j'ai nommé Jean-Marc Jancovici.



Parlons d'abord de la forme. Un dessinateur (Blain) tombe en pamoison devant un sachant au-dessus de la mêlée. Dès le début de la BD, ledit dessinateur se présente comme un ignorant ne sachant rien (on se doit de reconnaître que c'est vrai), qui vient par bonheur de tomber sur l'homme providentiel. Il en fait un panégyrique qui défie l'entendement, digne des guides suprêmes de la Corée du Sud. Dessiné pleine page (page 6), Jancovici nous apparaît dans toute sa splendeur, avec toute une série de flèches pointant vers sa personne et le désignant ainsi : « Mec qui n'arrête jamais, énergie inépuisable », « Regard de vieux cowboy à qui on ne la fait pas », « Petit sourire narquois de gamin farceur, mais rire franc de bon vivant généreux », « Sportif de la mort », « Militant infatigable », « Adore faire des blagues et bousculer son auditoire », etc. Un tel culte de la personnalité pour démarrer une BD qui se veut une vulgarisation scientifique, de mémoire d'être humain, on n'avait jamais vu. On en reste sur le cul.



Bon, le décor est planté. Blain va jouer le candide et l'idiot utile toute la BD, posant des questions (parfois stupides) tandis que notre héros, le Clint Eastwood du carbone, va lui répondre avec son intelligence hors du commun, sa lucidité interstellaire et l'instruire de ses connaissances sans limite. Le lecteur (moi, vous), c'est Blain, le crétin du village, qui boit les paroles de sa majesté Jancovici, le sage qui sait tout. Ainsi infantilisé dès le départ, mis en position d'infériorité, le lecteur n'a plus qu'à ingurgiter à plein tonneau les vérités de notre grand timonier, notre sauveur, notre phare dans la nuit, et à le suivre sans jamais s'interroger sur le fond du discours.



Le fond, justement, on y vient.



On commence pianissimo avec, il faut bien le dire, beaucoup de banalités. C'est très digressif, peu structuré, parfois hors sujet (mais quel est le sujet ? On y reviendra) avec des démonstrations justes ou évidentes, parfois intéressantes, parfois pertinentes, mêlées à toutes sortes d'approximations, de fausses corrélations ou des confusions causes/corrélations. Très fourre-tout tout ça, et on finit un peu par s'endormir. Mais il y a quand même une petite musique qui surnage dans sa description du monde. Page 57, notre maître commence une démonstration qu'il laisse en plan pour nous révéler page suivante une sorte de loi économique tirée de son chapeau et basée sur une vision du monde franchement erronée. Prenant le PIB aux USA en 1860, 1900, 1950 et 2000, il le divise par le nombre d'habitants à ces différentes époques pour nous montrer que la richesse de chaque individu a augmenté considérablement. Fichtre, Jancovici croit-il donc que les richesses sont réparties de manière égale entre tous les individus sur cette planète ? Il devrait apporter son petit calcul aux quarante millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté aux USA, il serait bien reçu…



Cette vision erronée du monde qui nie les inégalités de richesse (pourtant criantes) et leur injuste répartition va de pair avec une vision passéiste du progrès. Ainsi, le développement des technologies aurait apporté le bonheur à l'humanité et notre grand esprit l'explique avec une extraordinaire comparaison qui confine au délire. Ainsi, chaque Français vit comme s'il avait en permanence à disposition 200 esclaves, et en fait 600 en comptant les exportations. Sympa aussi comme comparaison pour les mecs qui peinent à boucler leur fin de mois, les familles qui s'entassent dans des HLM en comptant chaque sou dès la moitié du mois. Jancovici devrait leur offrir sa BD, ça leur mettrait surement du baume au coeur d'apprendre qu'ils possèdent en fait tant d'esclaves. Encore une fois, Jancovici nie les inégalités et refuse de voir qui profite vraiment de la gabegie d'énergie de nos sociétés. En fin de volume, il y revient en expliquant notre culpabilité partagée (tous coupables…) par la biologie. Notre striatum est responsable de tout. Nous cherchons notre plaisir, rien que notre plaisir, et maintenant on doit le payer (variante biologique de la vision religieuse du pêcheur qui doit expier ses fautes).



Tout est du même tonneau pour nous convaincre que nous sommes tous responsables au même titre de l'épuisement de la planète. L'incitation permanente à consommer et à acheter n'importe quoi, monsieur Jancovici n'en a jamais entendu parler. le responsable, c'est moi, c'est vous (quelle tristitude comme chantait Oldelaf), pas un système capitaliste insensé, basé sur le profit pour enrichir à l'infini un petit nombre et poussant chacun à gaspiller tant et plus, le tout catalysé par l'obsolescence programmée des produits. Car, déjà, si on produisait des choses solides qu'on puisse garder longtemps, très longtemps, on économiserait beaucoup, mais vraiment beaucoup d'énergie.



Face au constat d'une planète qu'on presse comme un citron et dont on est en train de tirer les derniers jus, constat que Jancovici nous invite à partager (ça tombe bien, le lecteur était déjà d'accord avec lui avant d'ouvrir la BD…), on commence à aborder les différentes énergies dont nous disposons. Là aussi, nous pourrons tomber d'accord avec notre grand professeur quand avec un courage implacable (qu'il est fort…) il va démontrer à quel point le charbon et le pétrole nous conduisent au désastre.



Ensuite, après un couplet de quelques pages sur le climat où on s'ennuie ferme parce qu'on n'apprend rien, on passe ENFIN aux choses sérieuses. le coeur du livre, son sujet, son but. S'il y a une solution, elle se trouve dans les énergies non carbonées. Bien. Bravo. du bon sens…



On découvre assez vite que l'énergie éolienne et l'énergie solaire ne sont pas sa tasse de thé. Il les critique vertement, ne semble y voir aucun avantage, que des inconvénients. A le lire, ce serait finalement des gadgets sans avenir. Je conçois, certes, malgré des débuts encourageants, qu'il y a des progrès à faire dans le domaine, mais les progrès ne peuvent être fait sans argent et sans recherche. C'est un choix politique.



Ce qui commence à agacer à ce moment de la BD, c'est la progressive mauvaise foi des arguments. Notre bien-aimé Jancovici critique l'aspect inesthétique des éoliennes et se lamente à l'idée qu'il puisse y en avoir un peu partout en France (page 127). Quand il nous parle plus tard des centrales nucléaires, cette conscience esthétique l'aura quitté. Peut-être trouve-t-il beau des réacteurs nucléaires ? Autre critique, le solaire artificialise des surfaces arables (page 160). Certes, pourquoi alors ne parle-t-il pas de la tendance à les mettre sur les toits des immeubles dans les villes. Ni à les installer sur les routes elle-même (ça existe, Ségolène Royal en avait même inauguré un tronçon expérimental). de même, il reproche aux éoliennes de nécessiter beaucoup de métal et un socle en béton (page 131 et 160). Pour les centrales nucléaires (gros consommateurs de béton et de métal), cette critique disparaitra. C'est beau l'impartialité. Bref, les énergies renouvelables sont rejetées avec mépris sans contre-arguments, et sans ne serait-ce que le début du commencement d'un débat contradictoire sur le sujet.



Que reste-t-il donc ? le NUCLEAIRE !



Et là, patatras. On pouvait s'y attendre vu le sort réservé aux énergies renouvelables : le nucléaire, c'est l'avenir, c'est formidable, c'est génial. A ce moment, dans son rôle de benêt de service, Blain va se surpasser. Ce qui choque dans cette défense inconditionnelle du nucléaire, ce n'est pas que Jancovici soit pour le nucléaire (chacun son opinion et il est bon d'en débattre), c'est qu'il accumule mensonges et omissions, gommant d'un trait autoritaire (l'homme ne semble pas taillé pour le débat contradictoire) tous les arguments contre le nucléaire. Soit il les ignore, soit il les noie dans des bobards qui frisent parfois le canular.



Voyons cela.



Page 129. Un seul petit gramme d'uranium produit autant de chaleur que 2,5 tonnes de charbon et 1 tonne de pétrole, nous dit-il (histoire de montrer la supériorité du nucléaire). Cet argument revient à plusieurs reprises dans les pages suivantes, monsieur Jancovici y tient beaucoup. Fort bien. Dans les carrières de charbon on extrait du charbon et dans les puits de pétroles on extrait du pétrole. Mais combien faut-il broyer de roche pour obtenir 1 gramme d'uranium ?

Pour qu'un gramme d'uranium (238, 234 et 235) soit utilisé dans une centrale, il faut qu'il contienne environ 0,04 gramme d'uranium 235. Or, 1 gramme d'uranium naturel (238, 234 et 235) ne contient naturellement que 0,007 gramme d'uranium 235. Il en faut donc 5,71 fois plus (0,04/0,007) pour que notre gramme d'uranium (appelé alors uranium enrichi, c'est à dire enrichi en uranium 235) soit utilisable dans une centrale. Comme dans un granite ou un sédiment, il faut broyer environ 1 tonne de roche pour obtenir 3 gramme d'uranium (238, 234 et 235), il faut donc broyer 1,9 tonnes de roches pour obtenir notre uranium enrichi en 235 utilisable dans une centrale. Presque deux tonnes de roche broyée, réduite en poussière, pour le seul petit gramme d'uranium dont Jancovici vante les mérites !

Par ailleurs, sur les sites des compagnies nucléaires (voir par exemple le groupe Orano), on nous dit que 2,2 tonnes d'uranium enrichi permettent d'alimenter en électricité une ville comme Nantes pendant 1 an. Pour 2,2 tonnes d'uranium enrichi, il faut broyer et réduire en poussière 759 000 tonnes de roche. C'est énorme, monstrueux. Quel gâchis. Et encore, je vous passe tous les produits chimiques dégueulasses qu'il faut utiliser pour extraire l'uranium de la roche en la broyant. Faut pas s'étonner que les carrières d'uranium soient une catastrophe environnementale.



Et c'est une autre omission spectaculaire de notre chantre du nucléaire. Pas un mot sur les carrières d'uranium. Or, ces carrières sont une horreur. La radioactivité liée à l'activité de ces carrières et les produits chimiques utilisés polluent les sols et les nappes phréatiques, empêchant toute vie humaine à des kilomètres à la ronde. Jancovici doit s'en foutre, car ce sont souvent des populations rurales dans des pays pauvres. Ils n'ont qu'à abandonner leur village millénaire, s'installer quarante kilomètres plus loin, et ne pas nous faire chier pour si peu…



Page 130. Les tours des centrales nucléaires crachent une belle fumée blanche. Jancovici nous rassure, ce n'est que de la vapeur d'eau. Certes, mais les centrales rejettent aussi dans l'atmosphère de l'hexafluorure de soufre (SF6). Surprise : c'est le gaz à effet de serre le plus puissant que l'on connaisse (le CO2 est un rigolo à côté de lui). L'industrie nucléaire a des quotas de rejet de ce gaz qu'elle ne doit pas dépasser, mais qu'elle dépasse régulièrement, comme à Flamanville en 2020 (par exemple). Flamanville a droit à un quota annuel de 100 kg par an, soit l'équivalent de 2 300 000 kg de C02. Pour une énergie non carbonée, on fait mieux. Jancovici ignore-t-il cela ?



Page 132 nouveau mensonge (toujours pour nous montrer la supériorité des centrales nucléaires sur tout le reste), on apprend avec surprise que nos centrales ont une durée de vie de 60 ans. Rappelons qu'elles ont été construites pour une durée de vie officielle de 40 ans maximum, et que c'est en 2021 que l'autorité de sureté nucléaire (ANSM) a ouvert la voie vers une prolongation jusqu'à 50 ans fondée sur une inspection régulière.



On en arrive à la dangerosité des centrales. Là, Jancovici est au sommet de sa forme. D'abord, rassurez-vous braves gens, ce qui s'est produit à Tchernobyl et à Fukushima (pas un mot sur l'accident nucléaire de Three Miles Island aux USA en 1979, peu connu en France donc on le met sous le tapis) est impossible chez nous. On est beaucoup plus fort que ces crétins de Russes et ces crétins de Japonais. On sait faire, nous. L'argument est faible.



Ensuite, il tente de nous faire croire que ces accidents n'ont guère eu de conséquences. Il se base sur un rapport de l'UNSCEAR (il ignore tous les autres), organisme onusien créé en 1955. Ce rapport minimisant les dégâts de la radioactivité sur les hommes des régions concernées est contesté par de nombreux autres organismes et chercheurs. Un petit débat contradictoire s'imposerait, mais Jancovici ne fait confiance qu'à ce rapport (normal, les autres ne vont pas dans le même sens). On apprend donc qu'il ne s'est finalement pas passé grand-chose à Tchernobyl et à Fukushima. Tchernobyl, une trentaine de morts (les premières personnes qui auraient lutté contre l'incendie de la centrale). Ce n'est pas crédible vu les conditions dans lesquelles des centaines de « liquidateurs » ont « travaillé », et contredit les témoignages des survivants. Par ailleurs, dans ce rapport, il y aurait eu 6000 enfants atteints d'un cancer de la thyroïde. Là, c'est plus sérieux, mais faudrait quand même pas s'inquiéter pour si peu. Jancovici, notre docteur suprême, encore une fois nous rassure : « La chance dans ce malheur, c'est que c'est un cancer qui se traite bien ». Certains de ces cancers se soignent, c'est vrai, encore faut-il prendre pour le restant de sa vie des hormones thyroïdiennes. Et puis certains (les cancers anaplasiques de la thyroïde) n'ont un taux de survie que de 8% trois ans après le diagnostic. Vous êtes bien léger, docteur Jancovici, avec vos patients.

Et notre Jancovici national de conclure sur Tchernobyl : « Pour le reste, il n'y a pas de conséquences sanitaires qui sortent du cours normal des choses ». Ahurissant.



Alors quelle sont les conséquences à Tchernobyl qui sortent du cours normal des choses ? En 2018, 40 000 km2 toujours contaminés, soit la surface de 8 départements français, et 2600 km2 d'exclusion totale (soit la superficie de la moitié d'un département français) où personne n'a le droit d'habiter. 37 ans après le drame. Notons l'affaire du nuage radioactif qui s'est arrêté aux frontières de la France. Jancovici parle « d'une simplification maladroite journalistique ». J'ai une amie qui a eu le malheur de manger des champignons dans l'est de la France à cette époque et qui, depuis, a des problèmes de thyroïde avec médicaments qu'elle devra prendre jusqu'à la fin de sa vie. Pour Janco, le nuage s'est rapidement dilué.



Pour Fukushima, c'est pareil. Grace au rapport de l'UNCEAR, circulez, il n'y a rien à voir, il ne s'est rien passé. Pourtant 1200 km2 sont toujours contaminés. Dans la ville de Namie, par exemple, 1200 personnes y vivent au lieu de 21 000 avant le drame.



Et que se passe-t-il dans ces centrales qui ont explosé ? A-t-on réussi à arrêter le processus dévastateur ? Que nenni. On ne sait pas faire, on ne peut rien faire. A Tchernobyl, on a construit un sarcophage autour du coeur en fusion. Puis, des années plus tard, comme le premier commençait à se fissurer, on en a construit un second autour du premier. A quand le troisième ? Quant à Fukushima, on continue tous les jours à arroser d'eau la centrale pour empêcher que ça ne dégénère. Jusqu'à quand ? Car c'est bien une des particularités du nucléaire : l'homme est dépassé par ce qu'il a inventé ; il ne sait pas le contrôler. Prenez les vieilles centrales. Il faut les démanteler. Eh Bien, on ne sait pas faire. A Brennilis, en Bretagne, la centrale a été arrêtée en 1985. Elle n'est toujours pas démantelée. Elle reste là, constituant un danger potentiel pour toute la Bretagne. Fessenheim ? Pareil. Ça va rester là pour les générations futures. Et en plus, si on savait faire, on sait déjà que ça couterait des milliards.



Mais Jancovici fait fi de ces détails. Poussant son argument de l'accident local sans conséquence, il va jusqu'à le glorifier. On atteint des sommets. Il écrit : « Paradoxalement, Tchernobyl est devenu une réserve naturelle où vivent de grands animaux qui avaient quasiment disparu. Pour la vie sauvage, entre le bénéfice amené par l'évacuation des hommes et les inconvénients liés aux radiations, le résultat est sans appel ». Ce type nous prend vraiment pour des cons. le voilà qui se met presque à souhaiter des accidents nucléaires dramatiques pour sauver la faune sauvage. Une réserve naturelle… Connait-il les travaux des biologistes qui étudient les oiseaux. Sait-il par exemple que 40% des oiseaux sont stériles dans les zones les plus contaminées à Tchernobyl ? Que des tumeurs cancéreuses s'observent sur les oiseaux vivant dans les zones les plus irradiées ? Si on interdit aux hommes d'y vivre, imaginer que c'est sans danger pour les animaux, est je crois le plus beau des raisonnements pernicieux de Jancovici.



Reste la question des déchets nucléaires qui nous restent sur les bras pour des centaines d'années. Qu'en faire ? Pas un problème. On nous dit d'abord qu'ils tiennent dans une piscine olympique. Pour nuancer ensuite, car il faut les mettre dans des cylindres qui eux prennent de la place. Beaucoup de place. Alors qu'en faire ? Les enfouir à Bure bien sûr, la solution miracle. Et là, on en lit encore de belles. On nous affirme que les nappes phréatiques ne peuvent être polluées que par infiltration de l'eau en provenance de la surface. Et que ces nappes sont à 20 m de profondeur alors que Bure est à 400 m. Encore une sacrée connerie balancée à la va-vite. Les nappes phréatiques sont la plupart du temps beaucoup plus profondes. On en trouve à 400/500 m de profondeur (voire plus). Un petit cours d'hydrogéologie serait nécessaire pour ce monsieur. Par ailleurs, les transferts verticaux et horizontaux de l'eau souterraine sont très complexes et difficiles à connaître. Les nappes peuvent très bien être polluées par en dessous. Par ailleurs, le béton qui enserre ces déchets est, comme tous les bétons, friable avec le temps. Des fissures, qui vont se créer, s'échapperont les gaz radioactifs qui peuvent remonter et polluer les nappes. du reste, du C02 issu du manteau terrestre à plus de 30 km de profondeur remontent parfois jusqu'à la surface où il crève sous forme de bulles. En Auvergne, par exemple on voit cela. Un gaz, s'il est léger, traverse même des couches imperméables pour remonter sous forme de bulle par un phénomène qui en géologie s'appelle le diapirisme (de la même manière qu'une bulle d'air remonte de la base de votre baignoire, traversant l'eau pourtant un milieu imperméable, pour venir crever en surface). Un cours de mécanique des fluides serait aussi utile à monsieur Jancovici. Mais quand on défend une chapelle, on ne s'embarrasse pas des données de la science.



Je ne peux pas détailler tous les mensonges de cette BD sur le nucléaire, ce serait trop long. Mais je vais quand même en donner un dernier (page 145). Jancovici affirme que le nucléaire nous rend moins dépendant de l'étranger que les énergies fossiles (gaz et pétrole). Ah bon ? Parce que l'uranium, on le trouve en France ? On ne va pas le chercher au Niger, au Canada, en Australie et au Kazakhstan ? Non, vraiment, on nous prend pour des noeuds-noeuds.



Enfin, que penser de ceux qui ont abandonné le nucléaire après l'accident de Fukushima ? Oh là là, les allemands en prennent pour leur grade. Et là, on vire à l'insulte. Il se lâche, le Jancovici, perdant toute mesure. Par exemple, il écrit : « la réaction des Allemands après Fukushima va être des milliers de fois plus mortelle que tous les accidents nucléaires réunis ». Ben vrai, ça va fort. Les Allemands sont dessinés comme de gentils imbéciles craintifs, qui n'ont rien compris à rien. C'est un point important dans la BD, car les Allemands sont considérés par les Français comme des gens très sér
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Le monde sans fin

Le monde sans fin est une bande dessinée de presque 200 pages, qui fait un état des lieux de la santé de la planète Terre.

Le constat n’est pas joyeux, il est même carrément alarmiste et extrêmement pessimiste, mais ça, on s’en doutait…

L’auteur nous parle de beaucoup de choses : crise de l’énergie, croissance et surconsommation, réchauffement climatique, rôle de l’alimentation, état de l’impact des transports, surpopulation, disparition des forêts et des espèces animales…

On nous parle d’augmentation des températures, mais concrètement ça change quoi pour la planète s' il fait 1 degré de plus en été ?

Rouler en voiture électrique, c’est mieux que de faire un plein d’essence chaque semaine ou pas ?

Se chauffer au bois c’est plus écolo que d'allumer son radiateur électrique ?

Il faut tous devenir végétarien et manger du bio ?

Et les éoliennes, c’est bien ou pas pour la planète ?

J’ai trouvé l’ouvrage très complet, peut-être un peu trop, car ça fait beaucoup d'informations à enregistrer en une fois et tout n’est peut-être pas compréhensible par tous si on n’est pas des scientifiques.

L’auteur est clairement en faveur du nucléaire et cela est un peu trop appuyé tout au long de l’ouvrage.

L’ensemble est intéressant mais vraiment déprimant et ce monde sans fin devient alors la fin du monde programmée, car les propositions faites pour sauver notre planète ne semblent pas très réalistes, surtout si on tient compte des choix de nos dirigeants misant tout sur la croissance et le capitalisme.



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Le monde sans fin

En tant que responsable d'une petite médiathèque, cela fait un moment déjà que j'entends parler de cette bande-dessinée et croyez le ou non, j'avais anticipé puisque j'en avais fait l'acquisition (pour ma médiathèque certes mais qui fonctionne depuis quelque temps en réseau) l'an passé !



C'est dans ce cadre-là que j'ai pu me la procurer facilement (et rapidement car elle est très demandée) et piquée de curiosité, je l'ai lue tout d'abord pour moi mais aussi pour pouvoir par le suite mieux la conseiller (ou pas) à certains de mes lecteurs susceptibles d'accrocher avec le sujet !



Dans cet ouvrage de vulgarisation scientifique, le spécialiste des énergies et du climat Jean-Marc Jancovici et l'auteur de bandes-dessinées Christophe Blain font le point sur les question climatiques, environnementales et énergétiques (citées ici dans le désordre) afin de savoir, comme si bien dit en quatrième de cou', si

"_C'est la fin du monde Jean-Marc ?

_Idéalement, pas tout de suite."



En effet, pas besoin de porter le badge "écolo" pour se rendre compte que la planète va mal et que nos énergies ne sont pas inépuisables. Alors, oui, des mesures sont déjà prises (peut-être déjà trop tard mais bon, c'est mieux que ne rien faire et attendre que vienne le début de la fin) et il est faux de croire que nous, à notre toute petite échelle, de pouvons rien faire car si chacun se dit la même chose, alors dans ce cas-là, ce ne serait même pas la peine d'essayer ! S'il est vrai que nous ne sommes pas Iron Man, personnage aux supers pouvoirs auquel Christophe Blain se réfère souvent afin de rendre des explications parfois très complexes accessibles à un lecteur lambda comme moi qui n'est que très peu de connaissances (je le reconnais) aussi pointues sur le sujet !



Premier pont évoqué ici : les énergies (du charbon au nucléaire) et la loi de conservation avant de s'attaquer au climat. Son bien sûr abordés les thèmes de l'alimentation, de l'évolution du travail et de nos moyens de transport afin de sensibiliser le lecteur sur la dégradation de la planète à très vive allure sur ce dernier siècle. Entre tout ou rien, il y a un juste milieu et le scientifique et le bédéiste ne nous disent pas de nous priver de tout mais de changer nos moyens de consommation. Ils ne nous disent pas d'arrêter de vivre mais de vivre différemment, nuance !



Un ouvrage parfois encore un peu trop complexe (pour moi en tout cas, notamment sur les questions du nucléaire) mais extrêmement bien réalisé, rendu accessible sur de très nombreux thèmes et le tut, sans morale (simple constat) et avec humour ! Un dessin simple et agréable ! Bref, une lecture que je ne peux que vous recommander et un ouvrage que je compte bien conseiller fortement à mes lecteurs (j'en ai déjà convaincu un : mon père qui s'intéresse à tout et je pense que cet ouvrage devrait lui plaire, tout comme à vous, j'en suis persuadé !
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Le monde sans fin

Je viens de finir cette très belle bande dessinée après l'avoir gardée au chaud plusieurs mois...

Pourquoi? Parce que j'ai entendu, lu, tout et n'importe quoi sur ce sujet brûlant du réchauffement climatique (car c'est de cela dont il s'agit) et de nos limites de production d'énergie bon marché (C'est aussi de cela dont il s'agit).

Graphiquement, c'est très bien fichu, le dessinateur a parfaitement réussi à traduire le discours de J. M. Jancovici en images. Il est le "Candide" qui écoute la leçon du maître. Et c'est parfaitement rendu. On devine une certaine admiration devant le déroulé des explications données par le scientifique, l'effet Milgram n'est pas loin...

Normal, l'un est un orateur hors pair l'autre est un amateur sur ce sujet qu'il va mettre en image.

Le fond ? L'énergie. Le plus important me semble la capacité de ce livre à faire prendre conscience aux lecteurs de notre dépendance civilisationnelle à l'énergie, aux énergies. La démonstration également qu'une source d'énergie ne remplace jamais une autre mais qu'elles s'ajoutent et qu'à ce titre la notion de "transition énergétique" relève sans doute de l'imposture sémantique (une de plus...). L'"Iron man" moderne se gavant de pétrole est à ce titre une réussite certaine pour visualiser notre voracité énergétique contemporaine.

Reste ensuite les pistes de réflexion sur l'avenir. Ici, bien que ne partageant pas la totalité des analyses, étant réservé sur certains points, je trouve que l'ensemble est une indéniable invitation à la réflexion. Je ne vois pas d'équivalent grand public pour une entrée sérieuse en compréhension. Si chaque citoyen le lisait, les débats autour de nos choix futurs en termes énergétiques, dans le cas bien improbable où nous aurions notre mot à dire, seraient infiniment plus riches qu'actuellement.

On pourrait imaginer des confrontations fructueuses sur des aspects techniques, une clarification des choix sociétaux à faire collectivement, bref, de la controverse démocratique.

De ce fait, sa contribution est de très bonne qualité.

Et son message d'alerte, à savoir que si nous ne faisons rien, d'autres décideront pour nous et ces autres ne veulent pas notre bien, ils ne s'occupent que du leur, me paraît historiquement démontré.

Si le problème énergético-climatique n'est pas abordé collectivement, nous le subirons dans le chaos et ce sera très violent. Cela me semble avoir déjà commencé et je ne crois pas que les pistes évoquées par M. Jancovici seront explorées. La loi de Murphy s'appliquera malgré cette très chouette bande dessinée de vulgarisation intelligente.

Et nous nous étriperons.

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Le monde sans fin

Il y a quelques mois un ami m'a recommandé la lecture de cette œuvre graphique de près de 200 pages proposant une vulgarisation des problématiques majeures que sont l'exploitation et l'épuisement des ressources énergétiques naturelles et leur impact sur le climat, lui aussi épuisé.



Je redoutais un peu cette lecture, déjà parce que mon époux l'a entreprise (avec succès) avant moi et il a un bagage technique et scientifique qui me fait complètement défaut. Mais à la faveur d'une lecture commune, je me suis lancée à mon tour et bien m'en a pris. Cet ouvrage est précieux et devrait être largement diffusé pour sa pédagogie, étayée par un dessin accessible et ne manquant pas d'humour. A 61 ans passés, Jean-Marc Jancovici est connu pour être une sommité pour tout ce qui touche aux questions environnementales et à la maîtrise des énergies.



Bien que très denses, et quoique vulgarisées, les informations qu'il transmet avec l'aide de l'illustrateur Christophe Blain ne sont pas faciles à digérer, à la fois de part leur nature scientifique et parce qu'elles annoncent de mauvaises nouvelles : nous allons dans le mur. Notre civilisation si évoluée et fière d'elle-même a réussi en peu de temps ce que des millénaires n'ont pas réussi à faire, à savoir bousiller la planète qui est pourtant la source, le lieu et la condition sine qua non de son existence. Alors, oui, la situation est vraiment grave, il est grand temps qu'on ouvre les yeux et que chacun devienne un colibri qui fait de son mieux à son échelle mais dans un plan global qui doit venir d'en haut - comprendre gouvernants et acteurs économiques.



"Le monde sans fin" ne fait pas que tirer l'alarme, il donne aussi des pistes pour s'en sortir. Son objectif premier est de faire prendre conscience et ça marche. Personnellement, j'ai beaucoup appris et j'ai aussi été confortée dans mon opinion favorable sur le nucléaire et défavorable quant à l'éolien et au solaire, des énergies qui ont pourtant bonne presse grâce à de puissants lobbies et à une intelligentsia à vue courte et à pâquerettes dans les cheveux.



"Le monde sans fin" a l'avantage d'effectuer un reset complet de nos supposées connaissances et apporte un matériau de grande qualité pour cogiter en ayant enfin les tenants et aboutissants de l'équation. Mon seul regret sera pour l'absence de la ressource "eau" qui n'est que très peu abordée alors qu'elle est majeure. Mais trop d'info tue l'info et c'est donc sans doute un choix délibéré des auteurs.



En tous cas, il s'agit vraiment d'une ouvrage bien construit et instructif à mettre entre toutes les mains. Nul doute qu'arrivé dans les hautes sphères, il a dû pas mal déranger.





Challenge ABC 2022/2023
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Le monde sans fin

Enrichissant c'est le terme qui me vient à l'esprit (bon évidemment ça peut faire une blague de mauvais goût avec l'uranium....) pour désigner cette BD.

Une somme d'informations et de vulgarisation. Un travail admirable.

Un texte parfois drôle, souvent déprimant.... mais on vous apprendrez obligatoirement quelque chose.

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Une BD sur l'énergie, le réchauffement climatique, l'avenir de notre Terre.

La partie sur l'énergie est passionnante. C'est sans doute dans celle-là que j'ai puisé le plus d'infos.

Bon il faut admettre la position pro nucléaire du texte. On adhère ou pas. Le nombre de morts dues à Tchernobyl ou Fukushima m'a laissée pantoise je dois avouer... pour ne pas dire consternée....

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Mais à la lecture de cette BD c'est soit on baisse drastiquement notre consommation en énergie (d'où l'hypothèse nucléaire développée), soit on accepte de faire chuter notre PIB, soit on diminue tout aussi drastiquement notre population.... soit la Terre disparaît.... Hypothèse qui perso me paraît la plus probable (à moins que la Terre n'arrive à se débarrasser de l'espèce qui la tue....)

Pas très motivant tout ça !

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En tout cas BD à lire, mais pas dans un moment de déprime....
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Le monde sans fin

J'ai trouvé cette BD particulièrement réussie, très pédagogique et instructive. Elle démonte de nombreuses théories et affirmations de la doxa en objectivant données à l'appui, la réalité de nos comportements, de nos choix énergétiques et surtout de ceux de nos dirigeant en matière de politique environnementale. La transition écologique et la transformation en profondeur du modèle sont des absolues nécessités. Le Monde sans fin est sans illusion sur le futur d'une humanité qui ne réussirait pas à basculer vers la gestion durable de la planète et de ses ressources.
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Le monde sans fin

Ce ne fut pas une lecture facile car les thèmes abordés sont compliqués.

Heureusement, le sujet est grave, le réchauffement climatique, mais traité avec humour. Ce qui, au demeurant ne semblait pas facile. Les dessins de Chritophe Blain, bien mis en couleurs par Clémence Sapin, explicitent à merveille le propos.

Mais j'ai quand même été interpellée par le parti-pris évident de Jean-Marc Jancovici pour le nucléaire. Dire que les catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima ne peuvent pas se produire en France, car notre méthode est la meilleure, me parait un peu prétentieux.

Maintenant, n'étant spécialiste en rien des thèmes abordés dans la BD, mon opinion a peu de valeur.

Maintenant, à vous de voir.

Bon courage.
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Le monde sans fin

Une BD didactique plutôt très bien faite. A ne surtout pas mettre dans les mains d'un écophobique : malgré le ton souvent humoristique et les petits dessins qui font sourire, je ne suis pas sûre que les conclusions sur les pistes possibles soient bien rassurantes. C'est bien expliqué, limpide, parfois trop succinct, pour diverses raisons. Et d'abord par absence de véritable point de vue contradictoire. Mais aussi parce que certaines parties sont vraiment trop courtes, par exemple, sur les actions à l'échelle du quotidien (logement, alimentation), sur la solidarité à la fin du dernier chapitre (comme si ce n'était pas en contradiction avec les réactions collectives évoquées tout au fil du livre!) L'absence de point de vue contradictoire est particulièrement flagrant quand il défend le nucléaire. C'est à la limite de la mauvaise foi : il n'oublie pas le coût environnemental pour l'éolien et le solaire, mais le néglige pour le nucléaire ; il donne une durée de vie étonnante des centrales nucléaires (60 ans !) ; il compare la peur d'un accident nucléaire, à celle d'un accident d'avion, de train ou de voiture ; il minimise Tchernobyl et Fukushima (ce qu'il dit n'est pas faux mais il oublie de mentionner que la moitié des terres touchées étaient agricoles, dont 20 % des terres agricoles de la Biélorussie ainsi que les travaux, controversés il est vrai, de Youri Bandajevsky, …) ; il évacue à la va-vite la gestion des déchets et considère la France à l'abri de tout accident (on est les meilleurs ? Et puis on peut compter sur la sous-traitance pour l'entretien?) .

Par contre la première partie, sur l'énergie, est passionnante. La façon de montrer la consommation soudaine et exponentielle des énergies fossiles et de démontrer que l'humanité va droit dans le mur m'a rappelé un conférencier que j'avais entendu il y a une quinzaine d'années au moins lors d'un stage. Il était payé par l'Education Nationale, pour nous expliquer ce qu'était le développement durable, et nous avait clairement démontré l'incompatibilité entre croissance et vie soutenable pour l'humanité ! Je me demande si le conférencier n'était pas Jean-Marc Jancovici. En tout cas son message était assez similaire, y compris dans les détails et les exemples (petits dessins en moins).

Un livre intéressant qui, malgré quelques défauts, essaie de faire le tour du problème de manière ludique et pédagogique. Pas réjouissant, déprimant, mais tout ce qui peut permettre au plus grand nombre de comprendre l'urgence est bienvenu.
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Le monde sans fin

Jamais je n’aurais pensé que j’utilisais autant de ressources différentes lorsque je me brossais bêtement les dents devant le miroir…



L’empreinte carbone est lourde pour fabriquer du sorbitol, du plastique, le verre réfléchissant du miroir, transporter le tout, le raffiner… Stop, n’en jetez plus !



Ce geste tout simple, nécessaire pour l’hygiène dentaire (éviter les caries et l’haleine de chacal) entraine une utilisation phénoménale de machines. Le smartphone, c’est encore pire.



Ce roman graphique est comme une enquête grandeur nature : les armes du crime sont les énergies fossiles et les coupables, les machines, grandes consommatrices de ces énergies. Machines qui sont, bien entendu, sous les ordres de nous, les êtres humains, qui en avons grand besoin.



Le graphisme m’a bien plu, j’ai apprécié les pages avec des dessins minimalistes, il n’y avait pas besoin de plus, le poids des mots suffisait à expliquer dans quelle merde nous nous trouvons et que ça ne va pas s’arranger avec le temps, que du contraire…



Il y a énormément à lire, c’est limite indigeste, tant il y a des informations dans cette bédé, c’est pour cela que j’ai fractionné ma lecture, afin d’éviter la surchauffe de mon pauvre cerveau (on est sur un album de 193 pages !).



Attention, ce n’est pas une critique, cette abondance de textes, de dialogues, de chiffres, d’informations… Que du contraire, c’est bénéfique, on comprend mieux les problèmes, on remarque qu’ils sont plus complexes que d’accuser les proutes des vaches de tous les maux (en fait, ce sont leurs rots). Nous sommes tous coupables, certains plus que d’autres.



C’est très bien expliqué, mais effectivement, si j’arrive à retenir ne fut-ce que le quart de la moitié du dixième et à le ressortir pour briller en société, je pourrai m’estimer heureuse.



Je pourrai toujours leur dire que l’on pense s’enrichir avec la croissance alors qu’on s’appauvrit. Le PIB n’est pas l’indicateur unique, ce n’est pas lui qui nous rend heureux, la croissance non plus. Ainsi que les énergies dites renouvelables (non carbonées, donc), sont incapables de remplacer les énergies fossiles…



Les conséquences d’un réchauffement climatique sont bien expliquées, sans que l’on se luxe le cerveau en tentant de le comprendre. Les dessins aident aussi, ils sont ludiques et bien pensés.



Le nucléaire sera expliqué, ses avantages comparés à des énergies non carbonées comme les éoliennes et les panneaux solaires, leur place prise dans l’environnement ("tout à l’éolien" est impossible, il en faudrait partout), mais aussi l’accident de Tchernobyl…



Bref, c’est hyper intéressant, super instructif et je suis allée me coucher avec le cerveau plus lourd, moins bête, mais ne me demandez pas de vous faire une conférence sur le sujet, j’en serais incapable (à moins de pouvoir lire le livre à voix haute).



Dans cette bédé, on ne vous dira pas d’arrêter de manger de la viande, non, juste en manger moins, de revaloriser le travail des agriculteurs, de revenir à des circuits plus courts, à des produits moins transformés…



Pas d’agribashing, pas de chapeau non plus à faire porter à ceux qui ont été là avant nous, la responsabilité est sur chacun, nous sommes, nous aussi, des consommateurs qui consommons trop. Il faudrait acheter moins, se servir plus longtemps des objets, faire en sorte qu’ils puissent être réparés,…



On nous explique aussi que ce n’est pas si facile que ça de changer tout, qu’il faut le vouloir et le faire intelligemment, alors que nous nous concentrons souvent sur des choses qui n’en valent pas la peine ou qui ne résoudront pas le Schmilblick.



Impossible de parler de tout dans cette pauvre chronique qui aura un bilan carbone lourd (mince alors), mais une chose est sûre : c’était très instructif !



Une enquête énorme où les coupables sont nombreux et les victimes aussi… Ce n'est pas demain la veille qu’un Columbo viendra arrêter tout ce petit monde.



Comme disait l’autre "Nous étions face à un précipice, et aujourd’hui, nous avons fait un grand pas en avant"… Et on va valser la gueule dedans…


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Le monde sans fin

Dans Le monde sans fin, Jean-Marc Jancovici nous dresse le constat de la situation actuelle sous forme de dialogue avec Christophe Blain qui réalise la mise en image de cette bande dessinée, somme d’informations intéressantes et vulgarisées.

Ils nous présentent les problèmes liés à la surpopulation, la croissance, la surconsommation, l’alimentation, les transports… et leurs effets sur les grands changements à l’œuvre : le changement climatique, l’épuisement des ressources naturelles, l’érosion de la biodiversité…



Un des thèmes centraux est la question de l’énergie et de la transition énergétique. Pour limiter le dérèglement climatique conséquence de l’effet de serre d’origine anthropique, le nucléaire reste, dans l’urgence, certes le moyen de produire le maximum d’énergie sans rejet de dioxyde de carbone. Cependant, j’ai trouvé que le choix du nucléaire nous est présenté comme idéal, en minimisant les problèmes et les effets et en argumentant « à charges » contre les énergies renouvelables.

« Les déchets nucléaires ne sont pas un problème technique : ils engagent un choix de civilisation. » Pierre Bonneau et Gaspard d’Allens (Cent mille ans)



Nous vivons un moment charnière et nous sommes entrain d’affecter les conditions d’habitabilité de la Terre. Le fonctionnement de notre système est remis en question. « La vitesse à laquelle il faut réformer le système n’est pas compatible avec le maintien d’une liberté individuelle accompagnée du niveau de vie auquel on est habitués aujourd’hui. » Jean-Marc Jancovici.



Un livre pour nous amener à réfléchir et à agir.



« Presque toutes les civilisations qui se sont effondrées étaient prévenues de leur effondrement, mais se sont révélées incapables de se transformer. Réussirons-nous là où elles ont échoué ? »

« C’est le plus grand défi de l’humanité. » Aurélien Barrau.





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Le monde sans fin

Un livre intéressant et pédagogique sur un sujet brulant...



C'est bien fait, les dessins rendent les informations plus absorbables que celles que l'on peut trouver dans les différents rapports environnementaux. Cela permet aussi de nombreuses explications sur des sujets que l'on croit faussement connaitre.



Jancovici a ici le mérite d'assumer des positions qui ne sont pas forcément celles circulant dans le monde écologique.
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