La caméra lui découvrait une vie qu’il ne soupçonnait pas, généreuse, idéale, réveillant, rameutant, libérant les êtres qui le composaient, tous ces moi que l’on a en soi, qui ne se connaissent pas entre eux et entre lesquels on ne croit pas devoir choisir. La caméra ferait de la place à tout ce monde. Il s’agissait bien d’amour puisque ce sentiment le grandissait, le multipliait, et d’un amour réciproque, la caméra l’aimant pareillement, éclairant, découpant, exaltant ses traits, suscitant, épousant ses mouvements, lui procurait un plaisir nouveau, toujours différent. Ce serait toujours la première fois quand la caméra le filmerait.