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4.11/5 (sur 61 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Auch , le 30/08/52
Biographie :

Jean-Marc Rouillan était un des militants du groupe d'extrême gauche français Action directe, à l'origine de nombreux attentats entre 1979 et 1987, et auteur. Il est aussi connu sous le nom de Jann-Marc Rouillan.

Arrêté en 1987 avec d'autres membres du groupe, il est condamné en 1989 à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de dix-huit ans, pour l'assassinat de l'ingénieur général de l'armement René Audran en 1985 ainsi que celui du PDG de Renault Georges Besse en 1986.

Il a bénéficié d'un régime de semi-liberté du 17 décembre 2007 au 2 octobre 2008. Ce régime a d'abord été suspendu préventivement « pour éviter tout contact avec la presse » et des « troubles à l'ordre public » à la suite d'une interview publiée dans L'Express, puis révoqué, le tribunal d'application des peines anti-terroriste jugeant que ses propos constituaient une « apologie de la lutte armée ». Il de nouveau été condamné pour "apologie du terrorisme" en soutenant publiquement les auteurs des attentats du mois janvier 2015.
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Bibliographie de Jean-Marc Rouillan   (24)Voir plus

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Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
Monsieur le Procureur, vous vouliez sans doute que nous comprenions que la société actuelle ne peut tolérer la violence. Même pour une « juste cause ».
Inutile de revenir sur la critique de votre système fondé sur le seul rapport de force, sur la violence du travail salarié et de la marchandisation, sur les guerres et l’oppression néocoloniale, sur les messages de l’ordre diffusés en boucle. Inutile, car dans notre violence ce que vous n’acceptez pas comme crime de lèse majesté, c’est justement la remise en cause du monopole de la violence, que vous et vos pairs avez institutionnalisée. La loi fonde la violence institutionnalisée, la loi de la majorité ou de ceux qui usurpent ce concept dans le monopole. Ainsi l’infime minorité des « bons Blancs » inflige à 90% de l’humanité une bestialité infinie. Mais il est vrai que pour voir cette violence telle qu’elle est réellement, il vous faut avoir un décodeur. Il faut aller au-delà de la description informative et de la charité.
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Il me faut un organe capable de palpiter à la poursuite de torrents qui savent se faire furieux, impérieux. A la hauteur de la certitude que la seule grande action à notre époque ne peut être que le refus du système lui-même. Le refus du mensonge spectaculaire, de cette comédie tyrannique et du babillage assourdissant qui gangrène chaque cervelle, pour n’en laisser qu’une vague éponge nonchalante au flux et au reflux des marées, tels des sens uniques.
Tout ce qui fait l’uniforme, l’intégré, le correct, le « je me reconnais dans l’autre souffrant comme moi ». Ce respect des chaînes, des limites, des frontières, de l’absurde servitude, tout ça, tout! Je le refuse. Je le refuserai pour l’espoir d’atteindre le sentiment d’une existence plus réellement humaine.
Je refuserai la logique de la marchandise, ce perpétuel échange entre acheteur et acheté, vendeur et vendu. Dans la métropole, je te donne ma vie, tu me donnes un peu de fric, juste assez pour ne pas crever, et oublier jusqu’à la dernière goutte de ma vie d’homme. Oublier mes désirs véritables et non ceux prescrits par les machines à consommer. A consumer de l’illusion.
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Dans nos pays grassouillets, depuis la fin des dernières guérillas, la prison est l’ultime lieu où l’engagement pour une transformation radicale implique directement sa propre existence. Si on refuse, on peut mourir et on le sait. Ailleurs on refuse puis on rentre chez soi à l’heure pour laper la soupe en poudre. Combien de militants, se rendant à une manifestation ou à une action, pensent sérieusement prendre un risque. Aucun! Pas besoin donc de se demander s’ils se sont déjà posé la question de savoir si ça vaut le coup ou non de mourir pour leur cause! Aucun là encore! « Tant mieux! » hurlent déjà les démocrates de bazar. La mort n’est plus qu’une fatalité dans cette petite époque. On meurt en toute « innocence » pour la cause de vies sans vie, sur les chantiers la semaine et sur la route le week-end. Et dans les prisons, ils voudraient nous faire crever avec la même désinvolture de l’absence d’être.
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Les nouvelles frontières ne sont pas géographiques, ni naturelles. Elles sont économiques, politiques et culturelles. Elles isolent ceux qui œuvrent au bon fonctionnement du système et ceux qui sont conscients de la nécessité de sa transformation radicale. Si cette conscience se transforme en actes de sécession, mêmes modestes, alors d’autres frontières sont activées. C’est le bannissement, la disparition dans la solitude, le désœuvrement, la faim, le froid, la maladie, une forme ou une autre de mort sociale, qui est l’existence des surnuméraires de la société de consommation – peu importe, du moment que la non-vie, comme la mort, est discrète.
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Ce matin la marionnette « indépendante » de la TVE a avisé que désormais les terroristes ne sortiraient plus de prison sans s’être repentis. Ah! Comme vous l’aimez le repentir. Du moins, celui de vos pires ennemis. Car pour votre part, vous en avez fait votre fond de commerce. Vous qui avez embrassé le cul poudré de la jeune monarchie, drapée du deuil de son père dictateur. Vous saluez la bandera des vainqueurs.
(…)
La honte n’empourpre plus vos masques lorsque vous récitez les oraisons de l’ordre. Dans l’incolore, vous oubliez vos passions incarnates passées, pour enfin accéder aux corridors de l’aristocratie transparente. Finalement, le diaphane et l’insipide sont bien les armoiries de ce nouveau franquisme. Celui qui tait son nom et fait patte blanche devant les mairies les soirs de chasse à l’homme.
Je ne me repentirai jamais, jamais, jamais…
Je n’embrasserai pas cette croix tendue à mes lèvres. Je grillerai peut être sur les bûchers contemporains, mais je n’abjurerai jamais. D’ailleurs, vous dressez les fagots comme l’Inquisition, pensant que leur fumée trace les routes vers le ciel rédempteur.
La croix, vous l’avez déjà clouée à ma porte, pour la Saint Barthélémy des rebelles. Et pour ce massacre postmoderne des incompatibles, non point le sang lavant vos caniveaux, mais une rumeur chancelante derrière les Hauts Murs, la mort lente.
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Nous avions raison, il n'y avait pas de futur.
Non.
Rien que ce faux présent, sorte de passé antérieur qui se conjuguait en un empire de mille ans.

Si on grattait le maquillage de postmodernisme
- mec à la page et nana cool, bobo et Barbies libérés -,
on aurait découvert les traits de ces momies aristocratiques du XVIIIe siècle,
courtisans et gourgandines à perruques choucroutées ;
ou les mêmes traits de ces nouveaux riches du XIXe siècle,
drapés de songes en coupons boursiers,
avec leurs piètres cachoteries de boutiquiers et de commères
se délectant de cancaneries putassières que décrivent Balzac ou Flaubert.

Cruel, le présent des propriétaires porte les stigmates
de cette comédie inhumaine sans cesse recommencée, comme un disque rayé.
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Dehors, l’ordre règne par le renoncement. Des milliers de petits renoncements à être vraiment libre.
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Aux feux rouges, les rangées de piétons équipés de lunettes noires paraissaient contempler une éclipse. L’accès au silence serait-il un luxe de solitaire ? Rejoint par le volontarisme désespéré des rêveurs ?
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Quand le temps le permettait, je m'arrêtais aux terrasses des cafés
et décortiquais les marées de passants.

Je scrutais la posture de la domesticité intime et ses simagrées fédératives.

La ruche bourdonnante de ces gens sur les trottoirs m'enivrait
de ses sarabandes fiévreuses,
me saoulait d'absurde.

Étaient-ils obligés de jouer une comédie aussi frénétique,
avec ces airs convenus du dressage dramatique ?
Jusqu'à une mimesis de mise en scène,
enfilant un masque de réalité fabriquée, répétitive, productive,
et par-dessus tout insensée.

Qu'ils soient riches, pauvres, demi-sels,
cools, absents, chics, dépenaillés,
autochtones, venus de loin, branchés, insipides, discrets,
indéfinissables, convertis, défroqués,
outrageusement passants...
Ils passaient.
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Il avait plu. Une pluie d'ici, brutale et sans ambition de combler la terre. Un bras à la taille de Maryam, je racontais les pluies de mon enfance, lourdes des courants atlantiques; et aussi le crachin machinal qui assombrit quotidiennement les toits de zinc de Paris.
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