Quand le temps le permettait, je m'arrêtais aux terrasses des cafés
et décortiquais les marées de passants.
Je scrutais la posture de la domesticité intime et ses simagrées fédératives.
La ruche bourdonnante de ces gens sur les trottoirs m'enivrait
de ses sarabandes fiévreuses,
me saoulait d'absurde.
Étaient-ils obligés de jouer une comédie aussi frénétique,
avec ces airs convenus du dressage dramatique ?
Jusqu'à une mimesis de mise en scène,
enfilant un masque de réalité fabriquée, répétitive, productive,
et par-dessus tout insensée.
Qu'ils soient riches, pauvres, demi-sels,
cools, absents, chics, dépenaillés,
autochtones, venus de loin, branchés, insipides, discrets,
indéfinissables, convertis, défroqués,
outrageusement passants...
Ils passaient.