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3.82/5 (sur 43 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Saint-Bonnet-Tronçais , le 27/11/1943
Mort(e) à : Californie , le 24/03/2023
Biographie :

Jean-Marie Apostolidès est romancier, essayiste, biographe, auteur dramatique, metteur en scène et professeur d'université.

Il fait une maitrise de psychologie à Nanterre puis vient s'installer au Canada en 1968, à Toronto d'abord, puis à Montréal, où il enseigne la psychologie.
De retour en France en 1972, il entreprend un doctorat en sociologie, fonde une société de production et réalise des courts métrages avec Bertrand Renaudineau, et enseigne la sociologie à l'université de Tours. Il soutient sa thèse et obtient son doctorat d'État en 1977.

Depuis 1979, il enseigne aux États-Unis, à l'Université de Stanford de 1979 à 1981, à Harvard de 1981 à 1987, puis de nouveau à Stanford, où il est professeur de littérature française et d’études théâtrales. Jean-Marie Apostolidès est professeur émérite à l’Université de Stanford.

Il est l’auteur de plusieurs essais très influents dans le domaine de l’histoire culturelle, dont "Le Roi-Machine" (Minuit, 1981), "Le Prince sacrifié" (Minuit, 1985), "Les Tombeaux de Guy Debord" (Flammarion, 2006), "Ivan Chtcheglov, profil perdu" (Allia, 2006) et "Héroïsme et victimisation" (éd. du Cerf, 2011).

Il est aujourd'hui un spécialiste reconnu de Tintin, ayant publié en 1984 "Les Métamorphoses de Tintin", puis "L'Archipel Tintin" (2004) en collaboration avec Benoît Peeters. Dans son ouvrage intitulé, "Dans la peau de Tintin" (2010), il étudie de plus près la psychologie de l'auteur, approfondissant les perspectives ouvertes dans ses précédents ouvrages dont "Tintin et le mythe du surenfant" (2003).

On lui doit également un roman autobiographique, "L’Audience" (Les Impressions Nouvelles, 2008), un roman graphique en collaboration avec Luc Giard, "Konoshiko" (Les Impressions Nouvelles 2012), et une biographie de Guy Debord, "Debord, le naufrageur" (Flammarion, 2015).
Il est aussi un auteur dramatique, dont le travail a été mis en scène à Paris, Montréal et New York.

Jean-Marie Apostolidès est mort en mars 2023 d'un cancer.

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Source : https://www.ledevoir.com/culture/786624/litterature-mort-de-l-essayiste-jean-marie-apostolides
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Miroirs de Tintin : Tintin et l'Amérique
- Textes de Jean Marie APOSTOLIDES (auteur du "Musée imaginaire de Tintin" et des "métamorphoses de Tintin") et de Michel SERRES - Des bulles reconstituées avec les comédiens Eve et Philippe SOULAIN, des extraits de films et les impressions d'enfants et d'adolescents sur leur perception de Tintin. - Tintin et l'Amérique : du gang au journalisme, de la radio rétro à la mode skin .

Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Qui entreprend une biographie de Debord se heurte à plusieurs obstacles, le premier étant qu'une partie des personnes qui l'ont connu de façon intime refusent de témoigner. On comprend leur hésitation : évoquer ce qu'ils ont vécu risquerait de transformer leur aventure en une expérience triviale, ou même d'apporter une caution au spectacle qu'ils ont combattu dans leur jeunesse. En un sens, ce serait trahir une cause à laquelle ils se sont dévoués et qu'ils continuent à servir encore aujourd'hui, malgré l'échec de leurs espérances révolutionnaires.
Le deuxième obstacle tient au fait que Debord, tout en prétendant parler de lui-même dans ses œuvres autobiographiques, a maintenu le secret sur son existence véridique et que nous ne sommes guère mieux informés aujourd'hui. Dans la dernière partie de sa vie, il a fait de l'invisibilité la pierre angulaire de son rapport au monde. Dans l'une des fables qu'elle a consacrées à son époux, Alice Becker-Ho lui donne le surnom de Passe-muraille. Elle décrit son image publique comme environnée d'une « sorte d'écrin invisible qui le mettrait à l'abri des convoitises […] des innombrables admirateurs11 ».
Le troisième obstacle vient de la première génération des commentateurs et des analystes qui s'est emparée de l'histoire des situationnistes. Ils ont donné de Debord une image monolithique, celle d'un penseur né de lui-même, ayant entrevu, sinon même contrôlé, dès sa jeunesse tous les éléments de sa pensée. Celle-ci serait restée identique du début à la fin, sans modification en profondeur. Cette vision s'appuie sur un certain nombre de déclarations faites de son vivant par Debord lui-même. Ainsi le jeune penseur de 1953 se trouve-t-il crédité d'analyses qu'il n'a pu faire, en réalité, qu'avec la maturité, dix ans plus tard. Mais comprendre comment il a changé en fonction du temps, comment il a réagi aux événements eux-mêmes, parfois dans la hâte et l'improvisation, demanderait un suivi des étapes de son parcours intellectuel, ce que personne n'avait entrepris jusqu'à présent.
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Haddock, c'est d'abord une bouche, comme Tintin est une houppette ou les Dupondt une paire de sourcils. La bouche, avide, gourmande, énorme, presque toujours ouverte, tire la langue et parfois montre les dents. Le capitaine vit son rapport au monde extérieur sur le mode oral, avec passion et volupté. La bouche lui sert indifféremment à embrasser ou mordre, à avaler ou à expectorer. Il gronde, crie, hurle, rugit, menace ; il fume la pipe, boit au goulot, dévore lorsque la faim le tenaille ; il chante, bave, recrache, postillon,e, souffle dans les objets qui l'attirent, embrasse les êtres qu'il aime, il est fort en gueule comme Panurge. Il rit ou pleure bruyamment, appelle au secours ou chasse loin de lui avec la même violence. Son affection comme sa haine sont débordants ; il n'insulte pas, il aboie, mais la richesse de son verbe transcende sa nature canine et le fait accéder à une démesure épique.
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Bonjour Georges,
Il y a bien longtemps que je souhaite vous écrire. Où que vous soyez trente ans après avoir quitté notre bonne vieille terre, j'espère que cette missive ne sera pas une lettre perdue, qu'elle vous parviendra, que vous saurez l'entendre. Vous me pardonnerez de vous appeler par votre prénom, vous que je n'ai jamais rencontré quand vous étiez parmi nous, mais j'ai tellement travaillé sur vous et sur vos personnages, j'ai si souvent tenté de me mettre à votre place que je crois vous connaître assez bien. J'ai par ailleurs eu accès dans les années passées à plusierus documents intimes vous concernant, les lettres que vous avez écrites à Marcel Dehaye, vos lettres à Germaine Kieckens, votre première épouse, celles adressées à votre père, d'autres encore, sans oublier les notes que vous preniez certaines années sur vos rêves. La lecture de ces documents vous a encore rapproché de moi. Ne m'en veuillez pas trop de ces indiscrétions cher Georges, nous sommes une civilisation de voyeurs, rien ne saurait échapper à notre regard. Notre métier à nous est de tout savoir.
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Les travaux d'Hercule de Tintin, qui ne vise rien moins qu'à imposer au monde son obsession du Bien et sa méconnaissance de la sexualité, sont aussi impressionnants qu'imaginaires. Le héros peut tout parce qu'il est l'incarnation du rêve d'un enfant impuissant qui n'accède jamais à l'échange adulte : Tintin ne se marie pas plus qu'on ne le voit accepter d'argent. Perdu dans l'univers symbolique de la circulation des être et des biens de consommation, il cherche magiquement à rétablir sur terre l'état d'innocence paradisiaque qui était celui du petit d'homme avant qu'il n'accède à la connaissance de la réalité.
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En s'affirmant comme héritiers présomptifs de l'empire romain, les monarques absolus se doivent de réaliser un idéal de gouvernement existant en dehors d'eux, doué d'une matérialité et d'une objectivité perceptibles par tous. L'autonomie du modèle historique justifie à leurs yeux l'autonomie de leur politique. Ils n'ont pas de compte à rendre à la nation ; ils ne cherchent même pas le consensus, puisqu'il s'agit pour eux de récupérer l'héritage légitime de l'empire. Cet héritage leur revient de droit, il est connu de tous, il est lisible dans la culture dispensée aux membres de la nation. Lorsque les intellectuels de l'Etat, dans les premières années du règne, peignent la figure du monarque sous les traits de l'empereur Auguste, il ne s'agit pas d'un masque d'emprunt utilisé seulement le temps d'une fête, pour l'entrée royale ou le carrousel. De telles cérémonies rendent manifeste aux yeux de tous la dimension socio-historique du souverain français en cristallisant son portrait mythologique. Louis XIV n'est pas la réincarnation d'Auguste ; il n'est pas non plus le roi de France voulant imiter l'empereur romain ; il devient Louis-Auguste, un nouveau personnage projeté dans un dimension autre, qui associe le présent au passé, le mythe à l'histoire. L'Imperium qu'il s'agit de réaliser constitue une essence douée de la même autonomie que les Idées platoniciennes ; c'est un être qui doit s'incarner une fois encore dans un pays et dans une politique.
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Tintin est un mythe d'abord parce qu'il oblige tout lecteur à l'interpréter. En agissant ainsi, celui projette dans le personnage un peu de son propre inconscient, créant d'une façon automatique un lien secret entre le héros et lui.
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