AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.87/5 (sur 18 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 01/04/1946
Biographie :

Jean-Marie Gleize est un écrivain et poète français.

Ancien élève de École normale supérieure de Saint-Cloud, il est professeur de lettres à l'Université d'Aix-en-Provence, puis à la section littéraire de l'École normale supérieure de Lyon, où il a dirigé le Centre d’études poétiques (1999-2009). Il est par ailleurs professeur émérite de littérature moderne et contemporaine à l’École normale supérieure de Lyon.

Outre ses différentes publications, il assure la direction de la revue "Nioques" qu'il a créée en 1990.

Il est l’auteur d’un certain nombre d’ouvrages – dont plusieurs consacrés à Francis Ponge – parmi lesquels on retiendra "A noir" (1992), "Les Chiens noirs de la prose" (1999) et plus récemment Tarnac" (2011) et du "Livre des Cabanes" (2015).

Il vit à Volx dans les Alpes de Haute-Provence.
+ Voir plus
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Marie_Gleize
Ajouter des informations
Bibliographie de Jean-Marie Gleize   (29)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Lecture de Jean-Marie Gleize: une création originale inspirée par Une série de créations littéraires originales inspirées par les collections de la BIS. Ce cycle est proposé par la Maison des écrivains et de la littérature (Mel) en partenariat avec la BIS. Un mois avant la restitution, l'écrivain est invité à choisir un élément dans les fonds de la BIS. Lors de la rencontre publique, « le livre en question » est dévoilé. Saison 4 / 2020 : Linda Lê, Arno Bertina, Muriel Pic, Jean-Marie Gleize, Jean-Christophe Bailly. Chaque saison donne lieu à la publication d'un livre aux éditions de la Sorbonne "Des écrivains à la bibliothèque de la Sorbonne": * saison 1 : Pierre Bergounioux, Marianne Alphant, Arlette Farge et Eugène Durif paru en septembre 2018. * saison 2 : Jacques Rebotier, Marie Cosnay, Claudine Galea et Fanny Taillandier, paru en septembre 2019. * saison 3 : Hubert Haddad, Line Amselem, Christian Prigent, Mona Ozouf, Laure Murat, publication prévue en septembre 2020.

+ Lire la suite
Podcasts (3) Voir tous


Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Extrait 2
 
 
« À peine s'avança-t-il vers le bois, que tous ces grands arbres,
ces ronces et ces épines s'écartèrent d'elles-mêmes pour le laisser passer. »



       Alors j'ai cru que la direction du vent avait changé,

que la direction du vent dans le monde avait changé, mais il n’y avait plus de vent

ou bien que le monde était désorienté, qu'il n'y avait plus de
rampes entre les nuages et les sommets couverts d'arbres et de rochers,

maintenant je marche à l'intérieur du couloir, à l'intérieur du
sommeil, je marche et je suis comme ces nuages de poussière ou
de sable noir ou comme ces feuilles d'arbre

et c'est dans tous les sens que le vent ne souffle pas, il tourne sur lui-même

il fait tomber des branches c'est tout, il transporte le sable d'un bout à l'autre des terrains vagues

    - dans le bassin les bateaux de bois vont d'un bord à l'autre
    en quelques secondes sans se toucher
Commenter  J’apprécie          10
Extrait 4
 
 
(1. La politique des ronces)

1. Temps réel

Quand on apprend à parler on commence des phrases, on lance des mots. Parfois elles se cassent, parfois ils tombent. On ne fait rien ensuite pour tout recoller dans l'ordre.

L'enfant regarde sur le sol tous ces fragments cassés et il les replace à partir de quelques désirs. Maladie chronique et incurable. La grammaire nous fatigue, elle capte l'énergie, il faudrait plonger à la verticale dans le dictionnaire comme dans un puits. Un jeu d'enfant en territoire hostile (société, production, commerce, banques). Maintenir l'absence de réponse, ou les fausses réponses, ou les réponses à côté (poésie).

: « vous partirez un peu comme mourir », et je ne sais pas si je partirai un peu ou si ce sera un peu comme mourir. On part un peu, comme on meurt, lentement, invisiblement. Le ralenti n'existe pas, c'est le temps réel. Partir vraiment, comme mourir. Le temps n'existe pas, elle tourne (la terre) si insensiblement qu'on la dirait immobile. Le souffle dans les phrases, on ne le voit pas.

 
 
La grammaire fait partie de la nature. Le lexique est planté un peu partout en touffes et massifs. On ne voit pas non plus l'herbe pousser. Je connais cette rivière. Le climat change très souvent, il est silencieux mais il peut taper aussi contre les murs ou les rochers, faire un bruit sourd, lancer tout contre nous, notre peau fragile et nue.

S'il y a de la poésie c'est à cause de la fausse musique et des meubles en carton qu'ils ont mis un peu partout pour nous faire croire à des choses (ou à des idoles). Opposer quelques barricades (sonnets en prose, en acier, en métal rouillé, politiques), photographier le sol, les accidents du sol, dresser des listes, de simples listes. Tenir, ne pas se laisser impressionner par leurs mélodies stupides et inconsistantes.
Commenter  J’apprécie          00
Extrait 6
 
 
... à creuser des trous (à parler aux arbres, à tourner autour, à fermer les yeux en descendant à la rivière, à collectionner les mots). Cet enfant est un enfant, ce chien est un chien, ce jardin un jardin, et cet arbre un ou deux arbres ou bien moi, on creuse jusqu'à trouver de l'eau, du sel et de l'or et le passé, c'est à la fois un jeu et un travail, un exercice. Une histoire de vie et de mort (à la fin on est enterré). On commence et on continue sans programme, on improvise (slalom entre les obstacles), on apprend à creuser en creusant.

Il semble qu’il suffit d’y croire et d’y penser fortement, c’est-à-dire précisément, alors le brouillard se dissipe et c’est finalement ça qui arrive. A quoi ça sert ?

Pas pour se cacher, non. Au contraire.

                              A Tarnac, le 7 mars 2016
Commenter  J’apprécie          00
Extrait 3
 
 
et je suis loin ici, dans la province de l'eau noire et grise, sur les chemins du lac

le lac de Wuhan, l'eau brune et grise du lac de Wuhan de plus en plus dans le fond, à l'est, invisible, mais tout dépend de l'endroit où l'on se trouve autour de ce bassin circulaire, le vent tourne en petites rafales sèches et les morceaux de bois creusés viennent se cogner et se cogner contre la courbe et quelques feuilles se poser à la surface de l'eau,

c’est ici    et le vent ne souffle pas, il tourne    et tu m’attends en regardant comment au bout de la jetée les yeux perdus dans la mer    mais c’est le bassin et l’eau qui tremble et le vent qui tourne en silence fait voler le sable jusque dans tes yeux.
Commenter  J’apprécie          00
Extrait 1
 
 
   IL FAUT CONSTRUIRE DES CABANES.
 OUI, NOUS HABITONS VOS RUINES, MAIS.
      OUI, CECI EST UN PROJECTILE.
J'UTILISE POUR ÉCRIRE LES ACCIDENTS DU SOL.
         ALLER VERS UN ARBRE.
   LA POÉSIE N'EST PAS UNE SOLUTION.
            BOIRE UN OISEAU.
              NOIR ÉCRAN.
     MANGER UN POISSON DE SOURCE.
Commenter  J’apprécie          00
Extrait 5
 
 
Une autre façon de ne pas s'abandonner au stupéfiant lyrique, aux drogues douces ou dures de la poésie en sachets, c'est de faire des trous (creuser, trouer). Ou bien encore de « parler aux arbres ».

J'ai deux arbres, ils sont géographiquement éloignés l'un de l'autre mais chaque fois que je vois le premier l'autre est présent ; puisqu'ils sont deux nous (eux et moi) sommes trois, et lors de chaque rencontre un seul (à nous trois). Une simplification. Un rituel.
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jean-Marie Gleize (39)Voir plus

Quiz Voir plus

Que racontent les auteurs de polars ?

Généralement, nous suivons un détective privé très intelligent (en tout cas persuadé de l’être) qui va résoudre une énigme en collectant des indices.

Jean-Patrick Manchette
Agatha Christie
David Goodis
Harlan Coben

6 questions
35 lecteurs ont répondu
Thèmes : romans policiers et polarsCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}