La solidarité internationale passe par la lutte pour que les droits sociaux ne diminuent nulle part.
C’est la condition pour qu’ils progressent partout.
la réduction du temps de travail a toujours été, depuis l’aube du capitalisme, la bête noire des patronats, depuis les Maîtres des forges au XIXe siècle jusqu’au Medef aujourd’hui, lesquels ont de tous temps très bien compris que réduire le temps de travail des prolétaires impliquait de revoir la répartition des revenus. D’où l’hostilité sans faille à toute RTT, à la journée, à la semaine, à l’année avec les congés payés, ou sur l’ensemble de la vie avec la retraite
L’idée de travailler toujours plus va l’encontre de toute l’histoire humaine, qui a consisté à accompagner le progrès social par la réduction du temps de travail, au fur et à mesure que la productivité du travail le permettait et que les luttes sociales arrachaient à un patronat toujours récalcitrant des améliorations des conditions de travail et de vie.
Cela pourrait prêter à sourire si ce n’était aussi grave. Trois ans après une quatrième réforme des retraites qui se voulait décisive et définitive, menée par un gouvernement de droite dure qui n’avait rien entendu du refus de millions de personnes dans la rue, le gouvernement dit de gauche prépare une autre réforme sans doute aussi calamiteuse pour les travailleurs et pour les retraités actuels et futurs. Aussi sourd que son prédécesseur, le président François Hollande reprend à son compte le leitmotiv néolibéral selon lequel il faut travailler toujours plus, tandis qu’il s’engage par ailleurs à réduire massivement les dépenses publiques et sociales, adoptant ainsi les thèses de la Commission européenne, du patronat et des puissances financières.
Nous faisons donc à nouveau le pari, avec ce petit livre, que les travailleurs, les retraités, et au-delà, les citoyens, hommes et femmes, sont capables de mettre au jour les idées reçues qui sont toujours des idées fausses, et de comprendre les enjeux véritables du débat sur les retraites.
Dans les deux cas, des partis de gouvernement, apparemment solidement implantés, se sont vus laminés et un nouveau parti sorti de nulle part, créé pour et autour d’un homme, s’est imposé
Au final, les questions posées par l’avenir du système de retraite portent moins sur l’équilibre financier global – lequel dépend toujours de la manière dont la société décide de répartir la richesse créée, quelque soit le montant de celle-ci – que sur les finalités d’un système de retraite rarement abordées comme telles avant toute modification des paramètres ajustant le volume des prestations
Le partage des richesses produites peut permettre que l’accroissement de l’espérance de vie s’accompagne d’une diminution du temps passé au travail. C’est ce que l’on appelle le progrès
La société civile est ainsi réduite au décile supérieur de la distribution des revenus, des patrimoines et des pouvoirs