La Provence s'empara de moi comme un coup de foudre. L'intense lumière blanche, le soleil triomphant faisaient paraître pâles et chlorotiques les ciels que j'avais connus. La chaleur sèche rendait l'ombre désirable et douce. Quelque chose de pimpant dansait dans l'air. Le parler chantant des habitants, la flêche sombre des cyprès, le parfum doucereux de la lavande, l'haleine poivrée de la garrigue bruissante de criquets et de cigales, tout m'enchantait. J'aimais les oliviers aux reflets métalliques, le mistral qui bandait ses muscles dans le couloir rhodanien. Chaque découverte me grisait.