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4.21/5 (sur 17 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Bergerac , 1664
Mort(e) à : Keylenberg (Hollande) , 1777
Biographie :

Jean Marteilhe était protestant et galérien.

Ce jeune bourgeois protestant ne supportant pas les persécutions consécutives à la révocation de l’Edit de Nantes, réussit, avec un compagnon de son âge (16 ans), à traverser clandestinement la France. Arrêtés à Marienbourg, ils furent tous deux condamnés par le parlement de Tournai aux galères perpétuelles (22 novembre 1701) et conduits au bagne à Dunkerque. Galérien sur La Palme, Marteilhe fut blessé au combat en 1708. Le 1er octobre 1712, il fut dirigé vers Marseille avec les galériens de Dunkerque. Passé par Le Havre et Rouen, puis par la prison de la Tournelle à Paris, il fut à Marseille affecté à la Grande Réale.
Il bénéficia de la décision prise grâce à l’intervention de la reine Anne d’Angleterre de libérer 136 galériens, « à condition de sortir du royaume » (17 juin 1713), alors qu’il avait été condamné précisément pour avoir voulu en sortir. Par l’Italie, la Suède, l’Allemagne, l’Angleterre, il parvint en Hollande où les Etats généraux lui accordèrent une pension. Il s’y maria (22 janvier 1719) à Amsterdam avec une française réfugiée, et mourut en 1777.
Il a laissé des Mémoires qui constituent le document le plus évocateur de la vie sur les galères, et ont fait l’objet de plusieurs éditions ; la plus récente est due à André Zysberg sous le titre Mémoires d’un galérien du Roi Soleil (1982).

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Source : http://www.massalire.fr (D’après Madeleine Villard, Académie de Marseille)
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Bibliographie de Jean Marteilhe   (2)Voir plus

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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Dans cette attitude, on attend les seigneurs et dames qui, entrant un à un dans la galère, reçoivent le salut de la chiourme par un cri rauque et lugubre de "bau". Ce cri se fait par tous les galériens, ensemble sur un coup de sifflet, de sorte qu'on n'entend qu'une voix. Chaque seigneur et dame reçoit un "bau" pour salut, à moins que leur qualité ou leur caractère ne demande une distinction. Alors on crie deux fois "bau, bau".
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Le proverbe a bien raison de dire, lorsqu'on se trouve dans quelque rude peine ou travail : "Je travaille comme un forçat à la rame". Car en effet c'est le plus rude exercice qu'on puisse s'imaginer. Qu'on se représente si on peut six hommes enchaînés et nus comme la main, assis sur leur banc, tenant la rame à la main...
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On ne commande aucune manœuvre, soit de voile soit de rame, à la voix, et tout se fait au son du sifflet, que l'équipage et la chiourme entendent parfaitement. C'est un langage que ce sifflet, qui s'apprend par le long et fréquent usage. [...] Il me souvient que notre comite élevait une fois une alouette dans une cage. Cet animal avait si bien appris à ramager les différents tons du sifflet des comites, qu'il nous faisait souvent faire diverses manœuvres, qui n'était point commandées ; si bien que le capitaine ordonna au comite de se défaire de cet oiseau, ce qu'il fit, car il ne nous laissait pas en repos.
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On a vu que, lorsque la frégate que nous attaquions, eut esquivé l'abordage et qu'elle nous eut jeté ses grappins et attaché à son bord, nous étions exposés au feu de son artillerie, chargée à mitraille. Il se rencontra donc que notre banc, dans lequel nous étions cinq forçats et un esclave turc, se trouva vis-à-vis d'un canon de la frégate, que je voyais bien qui était chargé. Nos bords se touchaient, par conséquent ce canon était si près de nous, qu'en m'élevant un peu, je l'eusse pu toucher avec la main.

Ce vilain voisin nous fit tous frémir; mes camarades de banc se couchèrent tout plat, croyant échapper à son coup. En examinant ce canon, je m'aperçus qu'il était pointé, ce qu'on appelle, à couler bas, et que, comme la frégate était plus haute de bord que la galère, le coup porterait à plomb dans le banc, et qu'étant couché, nous le recevrions tous sur nos corps.

Ayant fait cette réflexion, je me déterminai à me tenir tout droit dans le banc, je n'en pouvais sortir, j'y étais enchaîné, que faire? Il fallut se résoudre à passer par le feu de ce canon, et comme j'étais attentif à ce qui se passait dans la frégate , je vis le canonnier avec sa mèche allumée à la main, qui commençait à mettre le feu au canon sur le devant de la frégate, et de canon en canon, venait vers celui qui donnait sur notre banc; j'élevai alors mon cœur à Dieu et fis une courte prière, mais fervente, comme un homme qui attend le coup de la mort. Je ne pouvais distraire mes yeux de ce canonnier, qui s'approchait toujours de notre canon, à mesure qu'il tirait les autres.
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Cependant, comme je crois l'avoir fait remarquer dans le cours de ces mémoires, tous ces scélérats, quelques méchants qu'ils fussent, témoignaient toujours beaucoup d'égards et de respect pour nous autres, réformés. Ils ne nous appelaient jamais que Monsieur, et n'auraient jamais passé devant nous sans nous saluer.
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Voilà ce que j'ai pu remarquer des galères en général, par rapport à leur fort et à leur faible, par opposition aux navires de guerre qui n'ont pas à beaucoup près tant de difficultés ni d'incommodités pour combattre les galères, comme ces dernières en ont pour combattre les navires. De tout ceci on peut conclure que la dépense pour l'entretient des galères est très grande et leur utilité très petite.
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