Fréquemment, pour expliquer ce qui les pousse à écrire au mépris de leur repos, de leur confort, même de leur famille, beaucoup d'écrivains allèguent un mal-être sans causes définie, un obscur décalage entre le monde et eux. Ils sentent une discordance à surmonter, une faille à combler. Par l'écriture, ils se recousent. J'écris, disent-ils, mais j'ignore pourquoi. Et ils ajoutent : c'est inexprimable. Cette humilité cache des abîmes. (p. 20)