Le caractère migraineux correspondrait à une façon de sortir du cadre du conflit non réglé, entre dépendance et agressivité à un niveau de tension interne niant le besoin d’activités mentale et corporelle.
[…] Les déconvenues qui frappent les systèmes éducatifs nouveaux ainsi que l’évolution des structures et des rôles familiaux dans un changement global de la socioculture – faut-il rappeler la défaillance des grandes idéologies, les crises de société, politiques et économiques, la survalorisation du corps et de l’image – autant d’éléments qui accroissent les facteurs influant dans la construction des états-limites : insuffisance de la régulation pulsionnelle, difficulté d’identifications secondaires structurantes, faiblesse des liens affectifs, imaginaires et symboliques… absence de limite, absence de repères, absence d’interrelation !
Si le thérapeute essaie de maintenir le transfert négatif à distance et le dénie, il le paie très cher par une apparente soumission du patient suivi d’un acting-out grave « inattendu » ou la rupture de traitement.
La structure psychotique correspond à une défaillance de l’organisation narcissique primaire des premiers instants de la vie. C’est une impossibilité pour l’enfant d’être considéré comme un objet distinct de la « mère-sujet », personnalité elle-même incomplète ne pouvant concevoir de se séparer de cette partie indispensable à son propre Moi.
[Le patient-limite] est toujours à la recherche d’une distance psychique qui lui permette de se sentir à l’abri de la double menace de l’invasion par l’autre et de sa perte définitive, d’où une contradiction permanente qui l’amène à ne désirer que ce qu’il a peur de perdre et à rejeter ce qui est en sa possession, mais dont il craint l’envahissement.
La question centrale à laquelle ce livre veut répondre est : pourquoi le travail corporel et émotionnel est-il souhaitable, possible, nécessaire dans la psychothérapie des patients-limites ? Comment doit-il être conduit ? Comment s’articule-t-il au travail psychanalytique et verbal mieux connu ?
[Le thérapeute] doit être capable de répondre, à certains moments, à un appel du patient en montrant et en disant son amour pour ce patient : un mot, un geste, une intonation qui expriment avec gravité son lien existentiel profond avec ce patient et sa souffrance. Si on ne peut faire cela avec ses patients-limites, le risque est qu’ils ne sortent plus jamais de leur désespoir […].
Le cas-limite prend la place de l’objet transitionnel et il ne choisit pas d’être ou de ne pas être, sa position est : « ni oui, ni non ».
La structure névrotique repose sur un aménagement, un équilibre dans le conflit latent qui oppose le ça au surmoi à travers le Moi ; c’est-à-dire lorsque le sujet a atteint un stade de développement suffisant pour que les différentes instances que sont le Moi et le Surmoi soient constituées.
[ce stade n'est pas atteint dans le cas de la structure psychotique]
La Régression a mauvaise presse dans la psychiatrie classique qui ne la distingue pas bien de la décompensation.