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Critiques de Jean-Michel Le Boulanger (18)
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être breton ?

Depuis la Révolution de 1789, en Bretagne comme ailleurs, le mode de vie a bien changé !

L’image du paysan Bas-Breton arriéré et sale, dont l’horizon au 18ème siècle se limitait aux contours de sa paroisse, ou l’image de la Bécassine naïve et bornée, sujette aux moqueries parisiennes au début du siècle dernier, sont bien éloignées de celle que renvoie la Bretagne d'aujourd’hui.



L’essai de l’historien Jean-Michel Le Boulanger, « Être breton ? », tente d’expliquer comment, sur la période postrévolutionnaire, la Bretagne a su jouer de ses particularités péninsulaires et celtiques pour s’adapter aux vents porteurs de l’histoire et ce malgré un Etat français loin d’être conciliant car obnubilé par une conception identitaire basée sur l’unicité.



J’ai beaucoup appris en lisant cet essai bien structuré, au ton parfois incisif mais non dénué d’humour. Cet ouvrage, agrémenté de références multiples et variées, enrichira assurément mes découvertes ultérieures se rapportant à la culture bretonne.



J’ai pris plaisir à rencontrer des intellectuels, des artistes, des militants qui par leurs idées, leurs talents, leurs combats ont versé leur obole à cette œuvre magnifique qu’est la Bretagne.



J’ai pleinement adhéré au rejet par l’auteur des nationalismes qui un peu partout jouent sur la peur de l’Autre et sont tellement nuisibles aux idées créatrices, au dialogue, à la curiosité. Souvenons-nous des paroles du barde Costarmoricain Glenmor :

« Je ne me suis pas tenu sur le seuil pour dénombrer qui entraient ou sortaient

Je n’ai pas nommé l’étranger qui heurtait l’huis.

Nous sommes de race plurielle et nous avons le sang nomade »



J’ai souri en me reconnaissant dans certains traits pas toujours élogieux du caractère, du tempérament breton…

Comment résister au plaisir de vous livrer à ce propos deux citations d’écrivains célèbres :

• La première est d’Honoré de Balzac dans La Femme de trente ans : « Elle eut un air aussi stupide que peut l’être celui d’un paysan breton écoutant le prône de son curé. »

• La seconde est d’Anatole Le Braz : « Le Breton se distingue par son extrême sensibilité, sa logique particulière et sa manière d’exprimer ses émotions. Sensible il l’est jusqu’à devenir ombrageux. Il ne supporte pas les injustices et les injures…»



Certains d’entre vous participent peut-être en ce moment à l'un des 300 événements portés par les associations locales et qui composent, du 15 au 18 mai, la 6ème édition de la Fête de la Bretagne (www.fetedelabretagne.com).

Vice-président de la région Bretagne, chargé de la culture, Jean-Michel Le Boulanger connaît bien le sentiment d’appartenance des Bretons à leur territoire ; « Être breton ? » en parle longuement.



Si d’aventure vos pas vous conduisent bientôt dans notre belle région, vous apprécierez j’en suis sûr une bolée de cidre avec une galette en Haute Bretagne (en breton Breizh-uhel, partie orientale de l’axe Paimpol-Vannes) ou avec une crêpe en Basse Bretagne (Breizh-izel).

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Des printemps en Bretagne

Passant quelques jours de randonnée dans le Cap Sizun et la Cornouaille, rien de mieux que des lectures régionales pour un peu s’imprégner de l’histoire de la région.

La propriétaire du gîte que nous louions été originaire de Douarnenez et nous raconta succinctement l’histoire de ce port, ses conserveries de sardines au début du 20ème siècle , sa mairie communiste, ses femmes en grève en 1924 et cet esprit " rouge " toujours présent.

Un tour dans une librairie à Audierne et le libraire nous conseille le roman de Jean Michel Boulanger : Des printemps en Bretagne.

C’est un premier roman écrit par un maître de conférence en géographie et aussi un vice président du Conseil Régional de Bretagne.

C’est parfois didactique mais c’est toujours intéressant et éclairant sur Douarnenez et la Bretagne dans les années 1920.

Francois Tanguy est un jeune garçon qui vit avec sa famille paysanne près de Guingamp. La guerre de 14 aura semé l’effroi dans la famille avec des frères qui ne reviendront pas et une mère qui mourra de chagrin.

Suite à ces études à Rennes, il décroche un poste de professeur auprès des élèves de l’école de pêche de Douarnenez.

En vivant à Douarnenez il va être confronté au communisme libertaire, aux prémices du féminisme avec l’élection d’une sardiniere au conseil municipal.

Il sera confronté aussi à son propre pacifisme suite à la tragédie de la guerre, sans oublier la place du catholicisme en Bretagne.

A côté du personnage fictionnel de François, prend place un personnage haut en couleurs : Flanchec maire communiste de Douarnenez, avec ses ombres et ses lumières.

En tout cas quand vous arpentez les rues et venelles de Douarnenez, vous êtes emprunt d’une certaine gravité vis à vis du combat qu’ont mené les sardinières.

Il en reste des traces comme cette peinture sur l’une des maisons de la place du Sémaphore.

Et savez- vous qu’à Douarnenez tous les magasins sont fermés le dimanche. Souvenir d’une ville militante.



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Manifeste pour une France de la diversité

Le manifeste pour une France de la diversité est une défense de la diversité, du multiculturalisme, de la décentralisation, de l'ouverture d'esprit... et une attaque en règle contre les replis identitaires. Un manifeste intelligent, vu de Bretagne ou Jean-Michel le Boulanger occupe un siège au Conseil Régional.

Comme quoi, il existe des élus intelligents et sensés.
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Eloge de la culture en temps de crise

Je suis flûtiste professionnelle.

Je donne des concerts et enseigne en conservatoire.

J'allume des étoiles dans les yeux, à commencer par les miens.

Pourtant je dois souvent justifier de mon "utilité". Et mon métier semble moins fondamental que celui d'un médecin, un maçon, un boulanger.



La publication de cet essai m'a donc interpellée, et je remercie babelio, masse critique et les éditions Apogée pour cette pierre portée à l'édifice de ma réflexion.



J'ai trouvé la réflexion parfois un peu difficile à suivre car pas clairement structurée, mais toujours exaltée !



L'ouvrage s'ouvre sur l'importance de la culture pour une société et s'appuie sur des références du passé, les grands penseurs que sont Clémenceau, Jaurès ou Camus et un discours de Victor Hugo intemporel que l'on pourrait reprendre mot pour mot de nos jours.

Le propos s'oriente ensuite sur la crise des valeurs actuelle, due selon l'auteur à une prééminence de l'immédiateté et à une modification incroyable de notre espace. Or il est difficile de faire une place à la culture tant les effets n'en sont pas quantifiables, mêmes si essentiels.

L'essai conclut enfin sur l' "émiettement" de notre société : au XIXE siècle et au début du XXE, les enfants vivaient mieux que leurs parents, et l'avènement de la république avait suscité un espoir sans précédent. Or de nos jours l'avenir est une menace, et la peur provoque la haine et le repli. La culture est le meilleur rempart contre ces craintes et ces dérives. Le premier article de la déclaration universelle des droits de l'homme est cité pas moins de trois fois, illustrant le fait qu'aucune culture n'est supérieure à une autre, et que c'est en tolérant nos différences via nos diversités culturelles que nous pourrons vivre en fraternité.



Merci à Jean-Michel Le Boulanger pour ces références utiles et ces beaux idéaux.

Je retiens l'image du sillage : "ce que je préfère dans un bateau, c'est son sillage", dit l'écrivain Georges Perros. Et si l'on peut mesurer le succès d'un concert, d'une exposition à son nombre d'entrées, on ne peut imaginer ses retombées sur la société, l'humain, les graines semées pour l'avenir, pour l'essentiel.



Donc oui, je le clame haut et fort, la culture est primordiale, aussi importante que notre toit, notre santé et notre nourriture. C'est notre oxygène individuel et collectif, comme le transcrit parfaitement cet extrait : "Qui ne s'est pas senti un jour comme agrandi, ému, transporté, bouleversé, à l'écoute d'une œuvre musicale, devant une peinture, ou à la lecture d'un poème ? L'œuvre d'art est ce qui nous rappelle, obstinément, contre tout ce qui prétend nous réduire à l'ordinaire des jours, que nous sommes plus grands que nous."
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Des printemps en Bretagne

Un livre sur la Bretagne avec une telle couverture, voilà qui commençait déjà bien. Ajoutez une amitié entre deux jeunes bretons dont l'un est revenu Vivant de la grande guerre tandis que l'autre y a perdu 3 frères et sa mère ; le printemps du communisme breton à Douarnenez ; le début des revendications et de l'émancipation féminine. Je me suis plongée avec beaucoup de plaisir dans cet univers breton cher à mon cœur de melgvinoise d’adoption (à quelques encablures de Concarneau).

Cette manière d'incarner l'Histoire à travers une tranche de vie de personnages me convient parfaitement. Cela me replonge dans des lectures précédentes, mes souvenirs de cours d'histoire. Je me dis que je vais regarder la Bretagne différemment car je suis enrichie de la connaissance d'une partie de son histoire. Je vais prêter ce livre à certains de mes proches afin de partager avec eux mon plaisir de lecture.

Merci à Babelio et son opération Masse critique de m'avoir permis de découvrir cet auteur et cette maison d'édition dont je célèbre le papier.
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Ne vivent haut que ceux qui rêvent

Je ne sais trop pourquoi ces souvenirs me reviennent mais vous rappelez-vous du film « Solo » et « l’albatros » du cinéaste Jean-Pierre Mocky : période noire et révoltée ? Sans doute le mot « solo »



Connaissez-vous le bar de l’enfer à Nizon (le village du Hang ’art) près de Pont-Aven ?

Xavier Grall habitait, non loin.

Ce livre hommage / témoignage est l’œuvre d’un collectif. Ils sont 27, pas tous bretons à prendre la plume pour évoquer Xavier Grall, poète, écrivain à l’occasion du quarantième anniversaire de sa mort.

Parmi les textes, celui de joseph Ponthus : qui a retiré de son expérience d’ouvrier intérimaire dans des conserveries de poissons et abattoirs un livre « À la ligne, feuillets d’usine ».Son texte n’est pas le moins fort.

A de nombreuses reprises, il est question de « solo » poème de Grall.

Il n’est pas dans ce recueil, mais je le mets en « citation »



Ah, oui……. j’oubliais : Grall était mécréant et sans doute allait-il parfois prendre un petit rouge au bar de l’enfer. Yec'hed mat !







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Flanchec

Depuis plus de cinquante ans je passe au moins deux semaines de vacances en baie de Douarnenez : je ne pouvais pas manquer ce livre, biographie d’un personnage incontournable de la vie du port breton dans l’entre-deux guerres. Un grand merci donc aux éditions Goater et à Babelio pour m’avoir attribué ce livre en « Masse critique ».

L’ouvrage de Jean-Michel Le Boulanger est une pure biographie, et non pas une biographie romancée. La qualité de ce type de livre dépend essentiellement de deux choses : l’intérêt suscité par le personnage en lui-même, et le talent du biographe quand il s’agit, au travers des éléments collectés dans son travail de recherche, de faire revivre ce personnage dans son contexte historique et de décrire la trace qu’il a pu laisser dans l’histoire locale ou nationale.

Parlons d’abord du personnage : d’origine très modeste, Daniel Le Flanchec est avant tout un révolté qui a consacré sa vie à la défense des humbles et des défavorisés. Doué d’une éloquence hors du commun, cet infatigable militant qu’on situerait aujourd’hui à l’extrême gauche, et qu’on qualifierait d’insoumis avant la date, s’est mis au service de ses concitoyens les plus modestes, en particulier en étant maire de Douarnenez de 1924 à 1940. Tout d’abord proche des anarchistes, il pense trouver sa voie lors de la naissance de la IIIème Internationale, et devient un pilier du Parti Communiste en Bretagne. Mais peu à peu, son caractère farouchement rétif à toute discipline imposée par un parti pose quelques problèmes, et c’est comme une sorte d’électron libre, exclu du PC, qu’il effectue son dernier mandat de maire. Il s’est particulièrement illustré en soutenant en 1924 la grève des « Penn Sardin », les femmes employées dans les conserveries, et cela au péril de sa vie, puisqu’il fut la cible d’un attentat fomenté par des briseurs de grève.

« Il est maire. Il est proche de la population, aimé du peuple, chanté par les sardinières. Que demander de plus ? Pour se débrouiller, il se débrouille plutôt bien. Il garde au cœur toutes ses révoltes, reste antimilitariste et furieusement athée. Mais ses combats ne s’enracinent pas dans une idéologie qu’il maîtrise mal ou dans des stratégies d’appareil qu’il n’accepte que si elles le servent. Ses cris plongent dans sa vie, dans la misère des siens, dans les espérances enchaînées des prolétaires qu’il fréquente. »



Souvent qualifié de « grande gueule », en référence à son talent oratoire qui subjuguait le public et réduisait au silence ses adversaires dans les confrontations électorales, il se fit aussi quelques ennemis tenaces, qui n’hésitèrent pas à l’accuser de pratiques douteuses dans son mandat de maire. (Ce qui apparemment n’était peut-être pas totalement faux, par exemple dans sa manière d’attribuer des marchés publics sans appel d’offres…)

Ce fut un maire très dynamique, qui fit beaucoup pour le développement du port de pêche de Douarnenez. Cependant ses actions positives ont été en quelque sorte « gommées » par l’amitié qui le liait à Jacques Doriot qui, après avoir milité à un très haut niveau au Parti Communiste, vira totalement de bord et créa le Parti Populaire Français, qui collabora très activement avec les occupants nazis.

L’ouvrage de Jean-Michel Le Boulanger est très minutieusement documenté, on pourrait même dire parfois trop, par exemple dans l’énoncé des résultats des votes successifs aux élections municipales. Mais il s’agit là d’un travail d’historien, qui pourrait servir de base à d’autres recherches. La bibliographie fournie par l’auteur est extrêmement riche dans de nombreux domaines de l’histoire de la Bretagne et de la France. Et surtout, dépassant le personnage de Le Flanchec, l’auteur aborde une description détaillée de la vie politique de l’époque, et c’est très intéressant : j’ai appris beaucoup de choses sur l’évolution du milieu politique d’extrême gauche en France au début du XXème siècle, sur la naissance et l’internationalisation du Parti Communiste.

Il est aussi étonnant, pour les lecteurs d’aujourd’hui, d’apprendre par exemple que dans les années 1920 les réunions électorales n’étaient pas des meetings de soutien d’un candidat, mais des séances ouvertes à tous les orateurs qui le désiraient, d’où de mémorables empoignades verbales… et parfois physiques !! Autre sujet d’étonnement, le rôle de surveillance de la vie politique exercé par la police sur les militants de gauche, qui serait inconcevable de nos jours.

Enfin, dans les dernières pages du livre, l’auteur évoque de terribles règlements de comptes au sein même des groupes de déportés, ajoutant encore à l’horreur des camps de concentration nazis.

Non content d’exploiter des masses d’archives, Jean-Michel Le Boulanger a recherché des témoins ayant connu Le Flanchec, et en particulier une femme ayant vécu de très près son arrestation et son envoi vers la déportation et la mort à Buchenwald. Ce dernier témoignage est traité avec beaucoup d’émotion et de pudeur.

En conclusion, nous avons une biographie riche et précise, établie avec beaucoup de soin, et qui a nécessité des années de travail. Elle intéressera les lecteurs du Finistère, bien sûr, et aussi les passionnés de l’histoire de la France entre les deux guerres.

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Des printemps en Bretagne

Un petit roman régional de temps en temps, ça ne fait pas de mal surtout quand il est bien tourné, alors je suis toujours à l’affût de nouvelles plumes, qui peuvent amener un regard nouveau ou révéler des pans jusqu’alors inexplorés (par moi) de l’histoire de la Bretagne. Jean-Michel Le Boulanger est un essayiste et un biographe, notamment de Daniel Le Flanchec, maire rouge de Douarnenez de 1924 à 1940. C’est dire s’il connaît bien son sujet, puisqu’ici, bien que le livre commence à Guingamp, l’essentiel du propos concerne le Douarnenez des années 20. A cette époque, Douarnenez, ce n’est plus tout à fait la même Bretagne qu’alentour. Ce sont les conserveries, le début de l’industrialisation, et donc les premières luttes d’ouvrières (puisque les employées des conserveries étaient des femmes, pendant que leurs hommes étaient à la pêche pour ramener la matière première).



Dans ce roman dont le héros, François Tanguy, un jeune Guingampais professeur de français nommé à Douarnenez pour son premier poste, est surtout un spectateur, il ne se passe finalement pas grand-chose et la très mince intrigue est surtout le prétexte à une description de la situation un peu avant, pendant et un peu après l’élection du maire en 1925.

C’est un livre tout simple, qui balaie en quelques pages les différents courants alors présents dans la société bretonne. On y retrouve l’opposition entre la Bretagne de la terre et celle de la mer, entre la Bretagne bretonnante et celle qui n’a jamais parlé breton (deux oppositions rarement évoquées dans les romans régionalistes, j’ai donc beaucoup apprécié cet aspect du livre) ; on y voit aussi les mouvements de modernisation avec par exemple le début de l’abandon de la coiffe, l’ironiquement nommée penn sardin, mais en même temps la défense d’un particularisme régional qui étouffe à cause d’un pouvoir politique et culturel trop centralisé. Beaucoup de choses sont évoquées plus que détaillées, comme la mention des Seiz Breur, qui ne fait qu’une demi-ligne et à côté de laquelle on passe si on ne connaît pas déjà ce mouvement de renaissance et de modernisation culturelle, et c’est donc un roman qui s’adresse à ceux qui connaissent déjà un petit peu ces questions.

Le roman demeure intéressant par le fait que, dans les yeux finalement assez rêveurs et naïfs de François Tanguy, toutes les options sont intéressantes à écouter et à voir se développer (à condition qu’elles soient plutôt ancrées à gauche, soyons honnêtes), et cela donne un panorama de la situation à l’époque plutôt intéressant de par son caractère diversifié et relativement exhaustif. Il est intéressant de voir tout cela rassemblé, juxtaposé, dans tout juste 200 pages. Et puis la situation de Douarnenez la rouge a été bien intéressante à découvrir aussi, avec son maire flamboyant, mais d’autres personnages hauts en couleurs aussi, parmi lesquels Joséphine Pencallet (je ne sais pas comment cela se prononce, mais si c’est à la bretonne, penn kalet, cela veut dire littéralement « tête dure », « têtu », un qualificatif qui colle aux Bretons et donc un patronyme intéressant pour une des premières femmes de France élue conseillère municipale, et ce deux décennies avant que le droit de vote ne soit accordé aux femmes, cherchez l’erreur…).

Un livre à conseiller aux mordus de la Bretagne, qu’ils soient Bretons ou non, pour replonger dans l’effervescence d’une période pleine de changements. J’ai pour ma part beaucoup apprécié ce moment de lecture rafraîchissant comme une bolée d’embruns venus du large.
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Ne vivent haut que ceux qui rêvent

Xavier Grall comme vous ne l'avez jamais lu, revisité, grâce à la création originale, en écho, de vingt-cinq auteurs et illustrateurs contemporains.



Parmi eux, le dernier texte de Joseph Ponthus, bouleversant, une ode à la vie en forme de testament littéraire.



"A l’inconnue qui me dévore"



"À quoi pensé-je, Joseph Ponthus, en commençant à écrire ces mots, en janvier 2021, à l’invitation des éditions Calligrammes pour célébrer le quarantième anniversaire de la mort de Xavier Grall ? Je me sais tout autant cancérisé, métastasé, tumorisé aux intestins, au foie, aux poumons, aux os. J’ai 42 ans et ce sera peut-être mon dernier grand texte. J’avance à tâtons sur ces mots comme je marche, avec des béquilles, croyant que ce texte retardera peut-être l’échéance, comme une prière, complainte, litanie ou supplique à je ne sais quel Dieu."

Joseph Ponthus.



Le mot des éditeurs :

Parmi les premiers poètes auxquels nous avons pensé, il y a Joseph Ponthus. Sa réponse, enthousiaste, fut immédiate : «la lecture de Solo de Xavier Grall (au moins six fois depuis hier) m’a littéralement bouleversé de justesse et de beauté.»

Que ce recueil, sur les chemins de l’amitié, soit aussi l’occasion de lui rendre hommage.

À découvrir, en fin d'ouvrage, l'enregistrement de son texte lu par le poète Yvon Le Men.

https://www.calligrammes-editions.fr/


Lien : https://www.facebook.com/cal..
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Flanchec

Bibliographie d un homme au destin captivant, né à la fin du 19em dans une famille bretonne modeste, militant communiste, maire pendant 20 ans et mort dans les camps nazis en 1944... Il a tout vécu.

Cette biographie est une réédition au format poche, copieux et très bien documenté qui se lit comme un roman d aventure ! Un vrai travail d historien de la part de Jean Michel le Boulanger nous permet de revivre la vie de Daniel le Flanchec, et notamment l ambiance de la Bretagne d entre deux guerres.

J ai eu le plaisir de découvrir ce livre avec l opération "masse critique", un grand merci à Babelio et aux éditions Groater.

Mention spéciale pour la qualité du papier : trop souvent les poches sont édités sur du papier de très mauvaise qualité et les livres "épais" comme celui ci ont vite tendance à se couper et perdre leurs pages .. merci à la maison d édition de faire des livres qui se gardent et qu on aura plaisir à feuilleter ou relire!
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Flanchec

que dire de Flanchec ou devrais-je dire Le flanchec comme il aurait dû s'appeller car oui une erreur admistrative peut arrivée pour preuve..

est-ce cela qui a fait de lui celui qu'il est devenu ?

cet homme anarchique et haut en couleur à fait parler de lui dès la naissance.. moi pure bretonne je ne connaissais pas ce mr et grâce à cette biographie j'ai appris à le connaître.. quand on lit sa vie on a l'impression de regarder un film ... quelle vie.. un brin tragique quand même mais cela est dû à sa vie bien mal vécue...

merci à babelio (pour la masse critique) grâce à vous j'ai pu découvrir une haute figure de MA bretagne
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Eloge de la culture en temps de crise

Dans ce très court essai, très abordable, Jean-Marie Le Boulanger dénonce une politique culturelle trop modeste, et qui ne répond plus aux enjeux de la société actuelle marquée par l'individualisme, malgré le travail des artistes et des médiateurs.

Il retrace d'abord brièvement l'histoire de la culture artistique et surtout de la politique culturelle française, citant Zola, Camus, Malraux, et beaucoup d'autres. Faisant ensuite le constat du budget toujours trop faible alloué à la culture, et de l'incompatibilité de ce domaine avec le culte des chiffres et des indicateurs de performance, il en appelle à la "reconstruction d'un nouveau récit français", multiculturel, bannissant l'élitisme et restaurant la démocratie culturelle.



Les idées exposées ne me semblent pas nouvelles, ni exposées de façon très claire. Le style est un peu lourd : oratoire, presque emphatique. On trouve beaucoup de répétitions et de questions rhétoriques qui rendent la lecture un peu pénible. Je me suis demandée s'il s'agissait d'un discours.

Un exemple parmi d'autres : "Il nous faut rappeler le sens. Le sens de la vie. Le sens des mots. Le sens de la république. Oui, le sens. Sinon, le risque est grand de cumuler cette privation de sens, la "sensure" dont nous parle le poète Bernard Noël, et la privation de parole, la vieille et malodorante censure, que l'ont croit vaincue et qui renaît sans cesse."

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Eloge de la culture en temps de crise

Comme chaque mois, je parcours la liste des ouvrages proposés lors des Masses critiques Babelio, car c’est l’occasion de découvrir des livres de maisons d’éditions que je ne connais pas, ou des ouvrages vers lesquels je ne me serais pas spontanément dirigée en librairie, où que je n’y aurais tout simplement pas trouvés… Cette fois-ci, lors de l’édition non-fiction, je cherchais des essais, car je lis trop peu d’essais à mon goût, alors que pourtant j’adore ça. J’ai notamment repéré celui-ci, que je suis très heureuse d’avoir reçu, car son sujet m’est tout de suite apparu comme non seulement passionnant, mais aussi crucial. En effet, la manière dont les Hommes traitent la création culturelle et la culture de manière générale montre bien l’ouverture d’esprit d’un gouvernement… La culture est en effet une des premières victimes quand on essaie de mettre la démocratie à terre.

Évacuons pour commencer par ce qui pourrait être le point négatif de cet ouvrage avant de nous consacrer au reste… Ce n’en est pas vraiment un pour moi, mais je préfère vous le présenter. Cet essai, si il aborde des sujets universels, est très « armoricano-centré », du moins dans ses exemples. Je m’explique : l’auteur est breton, et il cite en premier lieu des événements bretons ou mettant en scène des bretons. Sans compter que l’ouverture est signée Yvon Le Men, poète breton, et l’épilogue Michel Le Bris, écrivain breton et organisateur du festival Étonnants Voyageurs à Saint Malo entre autres. La maison d’édition Apogée est d’ailleurs située à Rennes. En tant que bretonne, cet aspect ne me rebute pas, loin de là. Il apporte même une valeur ajoutée à cet essai. Pour les non-bretons qui se poserait la question de l’intérêt de la lecture de cet essai, je tiens à mettre en avant la richesse et la diversité de la culture bretonne (comme celle de nombre de régions d’ailleurs^^), ainsi que le fait que la Bretagne soit un foyer actif de festivals, et présente un nombre de bénévoles peu courant… Les bretons portent haut leurs couleurs (qui peut dire qu’il a assisté à un rassemblement, quel qu’il soit, sans y avoir vu un drapeau breton ? 😂), et sont très actifs dans la préservation et la mise en avant de leur culture. Les exemples sur lesquels s’appuie cet essai ne servent que de base à une réflexion plus générale sur la culture et son rôle dans une société, et comment la préserver préserve aussi la liberté… Ne soyez donc pas effrayés par cet aspect bretonnant de l’essai, et plongez dans cet ouvrage pour vous nourrir de son contenu !!!

Je me rends compte que je me suis appesantie sur ce point qui peut être ressenti comme négatif pour qui n’en serait pas prévenu, alors que finalement il peut être considéré comme une force. En effet, il est effarant de voir le nombre d’exemples de destruction ou tentative de censure de la culture constatés rien qu’en Bretagne. Je n’ose imaginer ce que donnerait une recherche rapide sur la France entière, et encore moins au-delà… Nous avons tous des images de mythes culturels détruits, comme en Irak ou en Afghanistan, hélas, il n’est pas besoin d’aller aussi loin pour que des êtres humains détruisent des œuvres qui ne leur conviennent pas. Et, plus grave peut-être, il suffit de se plonger dans l’actualité locale, nationale, pour trouver de nombreux exemples de mise en danger de la création artistique et culturelle par des décideurs car ils « n’aiment pas ».

Faut-il seulement autoriser le développement de la culture que l’on aime, qui nous convient ? A quel moment, et selon quels critères doit-on considérer un travail artistique comme étant liberticide, voire dangereux ? L’arrivée au pouvoir de régimes totalitaires coïncide toujours avec l’apparition ou le renforcement de la censure. Certains vont jusqu’à détruire une partie du patrimoine, de l’Histoire de leur pays pour mieux régner et faire prospérer leurs idéaux. Il est donc important que le peuple d’un pays dans son ensemble soit mobilisé pour défendre le droit à l’expression artistique et l’accès à la culture du plus grand nombre. C’est un aspect qu’on a un peu perdu de vue, comme le rappelle l’auteur, alors que c’était un des fondements de la création du Ministère de la culture…

Il ne faut jamais perdre de vue les impératifs budgétaires quand on rêve de plus de culture, mais il ne faut pas non plus oublier que la culture est un secteur économique fort en France, avec 3,2% du PIB (quasiment équivalent à l’agriculture et l’agroalimentaire), et près de 650000 emplois, répartis sur l’ensemble du territoire, y compris les plus petites communes. Couper dans les budgets de la culture ne serait pas se tirer une balle dans le pied ??? Alors oui, cet essai est politique, mais pas dans un sens politicien, même si on sent remonter par moments les opinions de l’auteur (ce qui est logique dans un essai^^). Cet essai est politique aussi et surtout dans le sens noble du terme. « La politique est principalement ce qui a trait au collectif, à une somme d’individualités et/ou de multiplicités. »

Je pourrais continuer longtemps, très longtemps, à vous parler de cet essai, qui ne fait pourtant que 84 pages, tellement il est dense et complet. Il n’est pas pour autant ardu, il est même plutôt abordable, pour peu que le sujet vous intéresse. Il est important aussi, car il remet en avant des faits que l’on avait un peu trop perdu de vue, et qu’il propose de nombreuses, très nombreuses pistes de réflexions. L’auteur cite à de nombreuses reprises des figures mythiques de la culture, comme Victor Hugo, André Malraux et de nombreux autres, qui nous rappellent qu’il a toujours fallu, et qu’il faudra encore, rester vigilant pour que la culture reste au cœur des préoccupations des êtres humains, des nations.

J’ai reçu la version papier de cet essai de la part des éditions Apogée dans le cadre d’une opération Masse Critique Babelio. Merci à eux pour la découverte.
Lien : https://leslecturesdesophieb..
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Des printemps en Bretagne

Le printemps est une saison d’espoir et il en est ainsi en 1924 et 1925 en Bretagne. François Tanguy est un Breton de la campagne, le plus jeune et le seul de 4 frères qui n’ait connu ou qui ne soit victime de la Grande Guerre. Il porte l’identité de son pays la Bretagne qui est à cette époque là à un tournant dans son histoire. A Guingamp, dont il est originaire, et à Douarnenez, où il est nommé professeur, François observe une région qui change et qui commence à tourner le dos, et à l’autorité et, enfin, à l’église. En Basse Bretagne à cette époque, tout le monde est bilingue et le Breton reste la langue de tous les jours.

Si Guingamp représente ici la vieille Bretagne, la nouvelle qui semble émerger est la remuante ville de Douarnenez, avec ses conserveries de sardines et leurs employées en révolte. La ville, unique en son genre, élit un maire communiste et semble, en ces années là, au bord de l’explosion. Des grèves historiques, et à succès, vont se déclarer.

Au milieu de ce ferment, François Tanguy trouve l’amour et sa raison d’être car, malgré le poids de tristesse laissé par la guerre et les combats pour survivre en bord de mer, ‘faut aimer la vie’. François réapprend à aimer la vie avec la belle Anne et avec ses amis écrivains en herbe et hérauts de la culture et de la littérature bretonnes. Le pays revit, c’est le regain de la Bretagne.

Voici donc un roman étonnant qu’on imagine écrit par un Louis Aragon d’antan dans le style de la doctrine littéraire du réalisme socialiste et notamment son ‘Les Beaux Quartiers’ de 1936. Sauf qu’ici nous sommes dans un autre monde et l’œuvre de Jean-Michel Le Boulanger vient de sortir en 2019. La Bretagne de toujours semble moins complexe que l’univers d’Aragon. Elle a commencé à revivre dans l’entre-guerre puis aura pris son envol à partir des années 1960. Elle n’aura jamais été communiste, mais, longtemps sage et assoupie, elle est devenue rebelle et le reste. Elle va continuer à se réinventer et notre auteur y joue plusieurs partitions, à notre époque actuelle, en tant qu’écrivain, enseignant d’université et homme politique avec des responsabilités importantes au niveau de la région.

Un personnage fascinant de ce roman est justement celui de l’homme politique Daniel Le Flanchec, maire communiste de Douarnenez de 1924 à 1940, exclu du parti en 1937, mais finalement déporté à Buchenwald en tant que militant communiste. Il y meurt le 11 mars 1944. François Tanguy de Guingamp est fasciné par Le Flanchec et il en est de même pour Jean-Michel Le Boulanger qui lui a consacré une biographie. J’ai, pour ma part, une pensée pour un autre personnage mineur, Joséphine Pencalet, ouvrière de conserverie, mais aussi une des premières femmes élues à un conseil municipal sans avoir le droit de vote. Je pense qu’elle pourrait bien être ancêtre d’une branche de ma famille.

Mais les communistes Le Flanchec et Pencalet ne sont pas les seuls personnages du livre ayant vécu. On y croise aussi l’icône Max Jacob, mort comme Le Flanchec dans les camps et qui a laissé une œuvre et des souvenirs. Tous ces personnages ont laissé leur empreinte à cette œuvre, qui en appelle d’autres tant le destin de la Bretagne est singulière et riche. D’autres printemps sont à venir en Bretagne. Jean-Michel Le Boulanger pourra en être le chantre.
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Eloge de la culture en temps de crise

Dans cet ouvrage que j'ai découvert grâce à la Masse Critique, Jean-Michel Le Boulanger dresse un portrait de notre société actuelle, de notre monde contemporain et des multiples crises qu'il traverse : économique, identitaire, migratoire ... Face à ces diverses crises, l'auteur fait le choix de la culture. Culture aux trop nombreuses restrictions budgétaires, trop souvent taxée d'élitisme, œuvres que l'on détruit lorsqu'on ne les aime pas ... : une culture que cette époque de crise n'épargne pas et qu'on doit pourtant préserver.

J'attendais de cet ouvrage, si ce n'est une bouffée d'espoir, au moins un élan d'optimisme. j'ai trouvé au contraire la description faite du monde parfois un peu défaitiste et certains discours déjà vus. Cela à le mérite de rendre l'ouvrage très accessible et abordable même si cela m'a parfois frustrée.

Malgré les quelques défauts que j'ai pu lui trouver, cette lecture n'a pas été dépourvue de sens pour moi. J'ai été particulièrement touchée et inspirée par les citation du discours de Victor Hugo, tellement approprié encore aujourd'hui, et par la conclusion rappelant la nécessité pour les collectivités de soutenir la culture et l'importance de la culture pour l'humanité.

Au final, une lecture un peu inégale pour ma part, dont je retiendrai de nombreux passages et que je conseillerai à quiconque s'interroge sur la place de la culture dans la société actuelle.
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Eloge de la culture en temps de crise

"Eloge de la culture en temps de crise", est à mettre entre les mains des politiciens ! Clair, concis, illustrés de nombreux exemples, il est vraiment accessible. Je remercie l'auteur de m'avoir fait découvrir un magnifique discours de Victor Hugo, qui trouve encore tout son sens en ces périodes troubles.
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être breton ?

Jean-Michel Le Boulanger explore le sentiment d’appartenance à la Bretagne, aujourd’hui souvent teinté de plaisir, voire de fierté.
Lien : https://www.ouest-france.fr/..
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Eloge de la culture en temps de crise

Dans une première partie, Jean-Michel Le Boulanger retrace, dans les grandes lignes, l’histoire de la culture artistique démocratique. Il revient rapidement sur un certain nombre de personnalités importantes, qui ont joué un rôle essentiel dans cette histoire de la culture et qui ont permis la création artistique libre que nous connaissons aujourd’hui. Enfin.. tout est relatif. Victor Hugo, Clémenceau, Camus, André Malraux ou encore Jack Lang se sont battus, ont affirmé une position vis-à-vis de la création artistique et sur l’importance d’éduquer les citoyens. Malheureusement, de nos jours, le monde culturel (juste le monde ?) est en crise. Des œuvres sont régulièrement dégradées voire détruites, qu’il s’agisse de livres, d’œuvres d’art ou de monuments. Les budgets alloués à la culture sont constamment revus à la baisse. Les postes se font de plus en plus rares. Et pourtant, les lieux dédiés à la culture (médiathèques, cinémas, musées…) sont beaucoup plus fréquentés aujourd’hui qu’il y a cinquante ans ! C’est à n’y rien comprendre.

Le problème réside aujourd’hui dans l’acceptation des œuvres. Les gens ne comprennent pas ce qu’ils voient, ce qu’ils lisent. Ils se confortent dans l’idée que l’art est réservé à un petit groupe élitiste. Il y a actuellement un gros problème de tolérance. On n’aime pas ? On détruit. On accepte pas, on ne reconnait pas ses propres valeurs dans une œuvre ? On ne passe pas son chemin, voyons, on détruit. Il s’agit pour moi d’une forme de terrorisme, un terrorisme culturel.

« Créer, c’est résister. Résister, c’est créer. »

S’il y a bien une chose que j’ai pu constater au cours de mes cinq années d’études, c’est que l’art permet de transmettre un certain nombre de choses et de poser un regard sur des vérités qui dérangent. Ce n’est pas pour rien que de nombreuses féministes ont choisi un médium artistique (photographie, peinture, littérature, happenings théâtraux) pour partager leur point de vue, alors que beaucoup choisissaient de fermer les yeux, d’ignorer leurs besoins, leurs revendications. L’art leur a permis de faire du bruit, de faire parler d’elles et de faire progresser lentement mais sûrement la condition féminine. Ce n’est pas pour rien que les régimes totalitaires s’empressent de museler les artistes, artistes surnommés « voix de la liberté » par l’auteur.

« L’auteur peut bousculer nos regards, et nous en avons besoin ! »

A notre époque, il convient de se demander quelle est la place de l’art dans un monde fracturé ? L’auteur souligne l’importance de faire des choix politiques et militants. Il défend la culture populaire. Nous ne sommes pas seulement un public, nous sommes également des acteurs. Nous posons un regard sur des œuvres qui questionnent notre mode de vie, notre société actuelle et qui vont remettre en perspective notre vision des choses. Jean-Michel Le Boulanger remet en cause le mode de vie contemporain, marqué par l’hyperindividualisme et l’hyperconsommation. Il y a une mutation profonde du rapport de l’individu à la société. Il faut aujourd’hui promouvoir des valeurs données par une culture qui permet le discernement, l’esprit critique face à la complexité du monde. La culture doit permettre une ouverture sur ce qui nous entoure.

« Une addition de « je » ne construit pas un « nous ». »

L’essai de Jean-Michel Le Boulanger est clair, concis. Il se lit facilement et rapidement. Il est très intéressant, particulièrement enrichissant. J’aurais aimé un peu plus d’exemples, des études de cas plus développées. Mais, à mes yeux, cet essai est à mettre entre toutes les mains, notamment entre celles de nos chers politiciens. Il faut que la France construise une nouvelle politique culturelle. Il faut redonner à la culture une place de premier ordre. L’auteur nous interpelle. Il choisit soigneusement ses mots, des mots forts qui montrent l’ampleur du drame qui touche actuellement la culture, du danger qui la guette si nous ne réagissons pas et que chacun reste dans sa bulle. Ceci fait que son livre est prenant, on se sent concernés et impliqués.

Il faut construire cette nouvelle politique culturelle sur un pied d’égalité. La culture pour tous est, à ce jour, une priorité et l’auteur insiste sur l’importance de « faire humanité ensemble ».
Lien : https://ibidouu.wordpress.co..
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