AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Note moyenne 4.31 /5 (sur 237 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Montbéliard , le 11/11/1952
Biographie :

Jean-Michel Maulpoix est un poète et critique littéraire français.

Ancien élève de l'École normale supérieure de Saint-Cloud, agrégé de Lettres modernes, il est actuellement professeur à l'université Paris X - Nanterre (poésie moderne et contemporaine).
Il est aussi le directeur de la revue Le Nouveau Recueil, revue trimestrielle de littérature et de critique, autrefois publiée aux éditions Champ Vallon et aujourd'hui publiée sur internet.
Il a présidé également la Maison des écrivains, rue de Verneuil, à Paris, de 2004 à 2007.
Dans la continuité de l'écriture et de l'enseignement, Jean-Michel Maulpoix peint et expose ses oeuvres, notamment à la Galerie Chantal Bamberger à Strasbourg.

Jean-Michel Maulpoix a reçu le Goncourt de la Poésie le 10 mai 2022.
+ Voir plus
Ajouter des informations
Bibliographie de Jean-Michel Maulpoix   (53)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Jean-Michel MAULPOIX – En son for intérieur (France Culture, 1996) L’émission « Poètes en pied », série d’été de « For intérieur », par Olivier Germain-Thomas, diffusée le 3 août 1996. Invité : le poète en personne. Mise en ligne par Arthur Yasmine, poète vivant, dans l'unique objet de perpétuer la Poésie française.

Podcasts (2) Voir tous


Citations et extraits (339) Voir plus Ajouter une citation
Jean-Michel Maulpoix
Quand la lumière aura versé
ses deux dernières larmes de cire,
je prendrai tes mains,
baiserai tes yeux,
et tu mordras dans mes lèvres.
Ayant roulé l’un contre l’autre
nos deux amours gorgés de nuit,
nous allumerons “l’aube”
pour nous regarder
Commenter  J’apprécie          907
L’azur, certains soirs, a des soins de vieil or. Le paysage est une icône. Il semble qu’au soleil couchant, le ciel qui se craquelle se reprenne un instant à croire à son bleu. Un jour inespéré se lève tandis que sur la mer la nuit prend ses appuis.
Commenter  J’apprécie          609
Les femmes aux yeux noirs ont le regard bleu.
Bleue est la couleur du regard,
du dedans de l’âme et de la pensée,
de l’attente, de la rêverie et du sommeil.

Il nous plait de confondre toutes les couleurs en une.
Avec le vent, la mer, la neige, le rose très doux des peaux, le rouge à lèvres des rires, les cernes blancs de l’insomnie autour du vert des yeux, et les dorures fanées des feuilles qui s’écaillent, nous fabriquons du bleu.

Nous rêvons d’une terre bleue, d’une terre de couleur ronde,
neuve comme au premier jour,

et courbe ainsi qu’un corps de femme.


(p38)
Commenter  J’apprécie          534
Neuf jours sur la mer comme dans une église.

Seul avec les dieux, avec leur absence.
La pression de leurs mains invisibles sur mes épaules.
Seul à comparaître devant le bleu.
Dans le grand dimanche de la mer.
Buvant l'espace comme un ivrogne.
Des goulées d'angoisses et de croyance.
Désireux d'ajouter encore du ciel au ciel et de l'eau salée à la mer …

J'aime allumer une cigarette au milieu de la mer.
C'est un minuscule point rouge sur le bleu.
Un point d'incandescence, de grésillement et de chaleur.
Il signifie que j'existe :
je suis une graine, une pépite d'homme, une parcelle d'âme en larmes,

prête à s'agenouiller comme à disparaître.


(p103)
Commenter  J’apprécie          443
Ce bleu qui nous enduit le cœur nous délivre de notre condition claudicante. Aux heures de chagrin, nous le répandons comme un baume sur notre finitude.
Commenter  J’apprécie          432
Les mots parfois se précipitent.

La page bleuit, s’étale, se déplie, s’allonge, bientôt plus vaste que la mer. Elle se lève et forcit. Elle prend vers le ciel son essor. On voudrait croire alors qu’elle n’est plus ce vain chemin d’encre qui se hasarde vers nulle part, mais le cœur retrouvé de l’amour.

(...)

En vérité, pourtant, les mots se noient : elle est une affaire trop grande. Il faut à la parole des digues et des gués, des passerelles, des ports et des patries, toutes sortes de petites affaires rassurantes, des choses simples autant que précises à quoi penser et auxquelles se tenir, des clés, des colliers et des chiens, mettre ce bleu en boîte, tenir le large en laisse.
Commenter  J’apprécie          405
La vie est creuse et compliquée. Elle manque de chambres et de jardins.
Poussière et tiédeur remuées, où courons-nous si vite ?
Il semble que mourir ne nous importe guère ...

Prendre SON temps : belle expression.
Prendre le temps qui est le sien, entre la naissance et la disparition.

Prendre son temps à soi pour le convertir en amour ?

Aimer, c’est donner de SON temps.

Seul jugement dernier :
A qui et à quoi as-tu donné ton temps ?
Comment as-tu dépensé le crédit de tes jours ?


(p146)

Commenter  J’apprécie          402
Il est des visages dont la courbure donne à espérer l’impossible,
des reins où s’incurve la nuit,
des pas
que tard l’on voudrait suivre
jusqu’au ciel de lit d’une chambre odorante

dont les volets de bois
ouvriraient sur la mer.

(p44)
Commenter  J’apprécie          352
Tu voudrais t’asseoir au fond de la mer, comme les dieux installés dans le ciel, en rond autour d’un puits dont ils remontent, de temps en temps, une âme, un regard d’homme, un cœur de femme, ou quelques livres très anciens dont l’encre violette a pâli.

Tu es un puits de chair plein de chimères.
Commenter  J’apprécie          346
Un quart d’heure d’éternité, assis sur une tortue de pierre, au milieu de la rivière Kamo qui n’est après tout qu’une pellicule de silence, de calme et de reflets glissants sur les cailloux …
Je voudrais à mon tour construire un pavillon pour observer la lune,
ou allumer de grands feux au sommet des montagnes pour chauffer les nuages.
Peindre ou coudre des signes rouges sur des étoffes blanches pour me protéger de mourir …

Moi : ce point instable et vibratoire sur lequel toute altérité vient jouer sa musique.
« Homme égaré qui ne sait où il va
marche dans ce monde en aveugle en tâtant son chemin çà et là
du bout de son bâton. »

Etre en vérité cet aveugle qui s’efforce sans cesse d’écarquiller les yeux.
Tendre la main, tendre l’oreille, écouter le bruit d’autres langues.
Vérifier que des mondes existent auxquels je n’aurai pas accès.
Partager avec mes semblables des fragments d’ignorance.

Nos questions nous rapprochent mieux que nos savoirs.
C’est dans l’incompréhension que nous nous retrouvons, au défaut des langues,
là où les mots viennent à manquer et où se perdent nos appuis.

Nous offrons à autrui ce par quoi nous sommes seuls,
séparés jusque dans l’amour
et silencieux sous les replis de notre voix.


Japon – Kyoto - p35/36
Commenter  J’apprécie          320

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Jean-Michel Maulpoix (221)Voir plus


{* *}