Comment raconter l'histoire de la médecine ? Comment raconter ses mille anecdotes, ses mille personnages, de sa reconnaissance comme science aux questions qui nous préoccupent aujourd'hui ?
Il y a la découverte de l'anesthésie à la foire, Hippocrate, le clonage, la médecine chinoise et les médecines parallèles, les femmes-médecins, les questions éthiques, et l'invention des gants de protection par un médecin amoureux...
Jean-Noël Fabiani, chef de service du département de chirurgie cardio-vasculaire à l'hôpital européen Georges-Pompidou à Paris, et professeur à l'université Paris-Descartes, tire le fil rouge de l'histoire.
Cet entretien est mené par Nicolas Martin, journaliste, producteur et animateur de la « Méthode Scientifique », sur France Culture.
00:00 Introduction
00:50 Une anecdote : Félix, le barbier-chirurgien de Louis XIV
06:27 Comment la médecine est-elle devenue une science ?
07:45 Découverte de l'anesthésie à la foire
09:51 L'accouchement de la reine Victoria
11:07 Les médecins maudits, grands oubliés de l'histoire
16:41 Pourquoi l'histoire de la médecine ?
18:38 Hippocrate, le premier médecin
21:32 Comment écrire l'histoire de la médecine ?
25:27 Éviter l'occidentalo-centrisme
26:09 La médecine chinoise
28:27 Travailler avec dessinateur Philippe Bercovici
30:35 Écrire pour la BD
32:21 Les choses qu'ont dit, celles qu'on oublie
34:26 le clonage, les organes artificiels
35:39 La médecine, une histoire masculine ?
38:59 Médecines parallèles et homéopathie
42:06 Les avancées de la recherche : big data, intelligence artificielle, médecine personnalisée
44:22 Invention des gants de protection par un médecin amoureux
Pour aller plus loin https://www.arenes.fr/livre/lincroyable-histoire-de-la-medecine/
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Si une découverte permit de soulager la souffrance des hommes, ce fut évidemment celle de l'anesthésie.
Mais sur les champs de bataille de l'Empire, on amputait encore "à cru". "Serre fort pipe entre tes dents, je coupe...", disait Larrey à ses soldats. Quand cette pipe tombait et se cassait, elle signait la mort de celui qui n'avait pas supporté le choc et l'effroyable douleur. L'expression a traversé le temps...
Cette bande dessinée est aussi marrante qu'instructive. Elle a le mérite de nous faire voyager dans l'espace et dans le temps, à des époques où les remèdes douteux et originaux fourmillent. J'ai bien aimé le fait que des scientifiques étrangers soient mis en avant, par exemple les médecins arabes, mais je trouve le livre encore très occidentalo-centré. Il montre bien à quel point la médecine, et par extension les sciences, sont un travail collectif qui ne vaut que s'il est partagé (on enrage de voir des découvertes tomber dans l'oubli...).
Le choix d'un découpage thématique est judicieux d'un point de vue pédagogique, même si une démarche totalement chronologique nous aurait aidé à bien nous mettre dans la peau de nos ancêtres. Le but du livre est surtout de nous instruire sur les maladies, les microbes, le corps humain, tout en montrant la difficulté qu'on a eu (et qu'on a toujours) a découvrir, inventer et guérir.
PS : Mention spéciale à la fistule anale de Louis XIV, une histoire que je connaissait déjà, mais qui, je dois l'avouer, est particulièrement bien racontée.
Ce stage fut un calvaire. Pourtant, j'en ai gardé un grand respect pour les femmes et une grande compassion devant les pathologies et les conséquences parfois dramatiques de leur féminité . Cette situation n'existe plus actuellement. En quelques décennies un immense travail d'aménagement, de rationalisation et d'humanisation a été effectué dans les hôpitaux français sans trop de trompettes ou tambours, comme si cela allait de soi. Mais l'effort à cependant été gigantesque.
Mais revenons aux chiens. Pour ses recherches, Claude Bernard en faisait une grande consommation dans ses expériences.
La découverte des maladies du cerveau reste encore marquée par cette dualité entre la neurologie, qui fait correspondre de façon rationnelle un trouble à une anomalie physique, et la psychiatrie, d'abord métaphysique de l'esprit, qui fait intervenir la notion de folie. Cependant, une vision plus moderne de la psychiatrie envisage désormais la possibilité d'un dysfonctionnement organique.
L'évolution des connaissances montre que des anomalies des neurotransmetteurs interviennent dans la maladie mentale et que demain, peut-être, la psychiatrie n'apparaîtra que comme une facette de l'expression anormale de la chimie et des connexions du cerveau. (125)
Quand le bateau des Gėnois venant d’Orient accosta à Marseille en 1347, les rats infectés s’échappèrent dans la ville et ne purent être attaqués par les chats car le pape avait décidé qu’ils étaient des créatures du diable et les avait fait brûler.
C’est peste entraînait une fièvre continue avec apostèmes* et carboncles* à l’aine. On en mourait en cinq jours.
Le génie de Pasteur est de comprendre qu’il vient de découvrir un nouveau type de vaccin. Contrairement à ce que Jenner a proposé pour enrayer la variole, ce n’est plus un virus bénin (la vaccine) qui immunise contre une maladie grave, mais c’est l’atténuation d’une souche initialement très virulente qui est utilisée comme vaccin.
Après la guerre de 39-45 une prise de conscience eut lieu.
Les nazis avaient exterminé les malades mentaux.
En France, ils étaient morts de faim dans les asiles.
Les psychiatres qui avaient connu les camps de concentration comprirent que la vie de leurs patients était très proche de ce qu'ils avaient vécu. (132)
[dialogue entre Charles IX et Ambroise Paré]
- Alors, Ambroise, j'espère que tu vas m'opérer mieux que les gueux que tu soignés habituellement.
- C'est impossible, sire.
- Comment, mais je suis ton roi !
- Certes, sire, mais j'opère mes gueux comme des rois.
(34)
En 1704, Jean Méry, qui noyait son chat (?!!!), s'aperçut qu'il pouvait voir dans l'eau le fond de son œil. (143)