Citations de Jean-Noël Fabiani (14)
Si une découverte permit de soulager la souffrance des hommes, ce fut évidemment celle de l'anesthésie.
Mais sur les champs de bataille de l'Empire, on amputait encore "à cru". "Serre fort pipe entre tes dents, je coupe...", disait Larrey à ses soldats. Quand cette pipe tombait et se cassait, elle signait la mort de celui qui n'avait pas supporté le choc et l'effroyable douleur. L'expression a traversé le temps...
Cette bande dessinée est aussi marrante qu'instructive. Elle a le mérite de nous faire voyager dans l'espace et dans le temps, à des époques où les remèdes douteux et originaux fourmillent. J'ai bien aimé le fait que des scientifiques étrangers soient mis en avant, par exemple les médecins arabes, mais je trouve le livre encore très occidentalo-centré. Il montre bien à quel point la médecine, et par extension les sciences, sont un travail collectif qui ne vaut que s'il est partagé (on enrage de voir des découvertes tomber dans l'oubli...).
Le choix d'un découpage thématique est judicieux d'un point de vue pédagogique, même si une démarche totalement chronologique nous aurait aidé à bien nous mettre dans la peau de nos ancêtres. Le but du livre est surtout de nous instruire sur les maladies, les microbes, le corps humain, tout en montrant la difficulté qu'on a eu (et qu'on a toujours) a découvrir, inventer et guérir.
PS : Mention spéciale à la fistule anale de Louis XIV, une histoire que je connaissait déjà, mais qui, je dois l'avouer, est particulièrement bien racontée.
Mais revenons aux chiens. Pour ses recherches, Claude Bernard en faisait une grande consommation dans ses expériences.
Ce stage fut un calvaire. Pourtant, j'en ai gardé un grand respect pour les femmes et une grande compassion devant les pathologies et les conséquences parfois dramatiques de leur féminité . Cette situation n'existe plus actuellement. En quelques décennies un immense travail d'aménagement, de rationalisation et d'humanisation a été effectué dans les hôpitaux français sans trop de trompettes ou tambours, comme si cela allait de soi. Mais l'effort à cependant été gigantesque.
La découverte des maladies du cerveau reste encore marquée par cette dualité entre la neurologie, qui fait correspondre de façon rationnelle un trouble à une anomalie physique, et la psychiatrie, d'abord métaphysique de l'esprit, qui fait intervenir la notion de folie. Cependant, une vision plus moderne de la psychiatrie envisage désormais la possibilité d'un dysfonctionnement organique.
L'évolution des connaissances montre que des anomalies des neurotransmetteurs interviennent dans la maladie mentale et que demain, peut-être, la psychiatrie n'apparaîtra que comme une facette de l'expression anormale de la chimie et des connexions du cerveau. (125)
Quand le bateau des Gėnois venant d’Orient accosta à Marseille en 1347, les rats infectés s’échappèrent dans la ville et ne purent être attaqués par les chats car le pape avait décidé qu’ils étaient des créatures du diable et les avait fait brûler.
C’est peste entraînait une fièvre continue avec apostèmes* et carboncles* à l’aine. On en mourait en cinq jours.
Le génie de Pasteur est de comprendre qu’il vient de découvrir un nouveau type de vaccin. Contrairement à ce que Jenner a proposé pour enrayer la variole, ce n’est plus un virus bénin (la vaccine) qui immunise contre une maladie grave, mais c’est l’atténuation d’une souche initialement très virulente qui est utilisée comme vaccin.
L’expérience est une observation provoquée dans le but de faire naître une idée
La vie est courte, l’art est long et l’expérience trompeuse.
En 1704, Jean Méry, qui noyait son chat (?!!!), s'aperçut qu'il pouvait voir dans l'eau le fond de son œil. (143)
Après la guerre de 39-45 une prise de conscience eut lieu.
Les nazis avaient exterminé les malades mentaux.
En France, ils étaient morts de faim dans les asiles.
Les psychiatres qui avaient connu les camps de concentration comprirent que la vie de leurs patients était très proche de ce qu'ils avaient vécu. (132)
[dialogue entre Charles IX et Ambroise Paré]
- Alors, Ambroise, j'espère que tu vas m'opérer mieux que les gueux que tu soignés habituellement.
- C'est impossible, sire.
- Comment, mais je suis ton roi !
- Certes, sire, mais j'opère mes gueux comme des rois.
(34)
En France, il fallut attendre 1869 pour qu'une femme, Madeleine Brès, devienne médecin. (34)
- Dites-moi, Nostradamus, qu'allez-vous faire après vos études ?
- De la médecine prédictive, monsieur.
(30)