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Citation de oran


Je n’avais pas vu arriver le garçon arabe qui rôdait, avec ses sandales cassées, ses genoux pleins de terre et, dans ses yeux, trop de bonté pour céder, se rappeler l’hostilité qu’on lui commandait tout autour (…) en tenant dans ses bras le petit fennec tout chaud, à peine mouillé, qui venait de la montagne, comme s’il avait échappé à tout – aux roues des camions, aux pas des soldats, aux colères de la foule, aux pierres lancées pour rien. On le tenait ensemble quand je descendais de la bicyclette. On aurait dit que c’était la Paix qui l’envoyait vers nous, comme s’il était seul dans le pays à être doux, à ne pas opposer de résistance, à se laisser caresser, emmener sans avoir peur, ne pas se soucier à qui il appartenait. Le garçon était prêt à me le donner ; mais non, c’était lui qui devait l’emporter, il lui tiendrait compagnie, il le garderait tout contre lui si jamais on l’emmenait une nuit dans le camp de Lambèse, dont on devinait déjà les miradors, avec ces autres enfants, les petits yaouleds , loin de leurs pères parqués ailleurs, qui ne savaient pas, parfois, qu’ils avaient été embarqués avec eux dans la rafle du soir, qu’ils avaient été obligés, à un moment, de lâcher leur main, tant c’était rapide, désordonné ; (…)
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