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3.3/5 (sur 57 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Chambéry , 1944
Biographie :

Ecrivain français, de père sicilien, traducteur notamment d’Umberto Eco, Jean-Noël Schifano est surtout et avant tout napolitain, se flattant d’ailleurs d’avoir été fait " citoyen d’honneur " de cette ville où il a vécu de nombreuses années. Il a enseigné dans les principales universités du sud de l’Italie et a dirigé l’Institut français de Naples de 1992 à 1998.
Naples est depuis trente ans source de vie et de création pour Jean-Noël Schifano. Naples est dans tous ses livres depuis 1981. Directeur littéraire aux éditions Gallimard, Directeur de la collection " Continent Noir " critique à la N.R.F et au Monde, il a traduit les grands auteurs italiens, parmi lesquels Umberto Eco (Le Nom de la rose, entre autres), Leonardo Sciascia, Alberto Savinio, Italo Svevo, Elsa Morante. Il a publié notamment L’Éducation anatomique, Chroniques napolitaines, La Danse des ardents, Les Rendez-vous de Fausta chez Gallimard.

En 2005, il devient directeur artistique de Creator Vesevo, un musée à ciel ouvert sur les pentes du Vésuve consacré à l'art contemporain.
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Source : http://www.etonnants-voyageurs.net
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Jean-Noël Schifano - E.M. ou La divine barbare .
Jean-Noël Schifano vous présente son ouvrage "E.M. ou La divine barbare" aux éditions Gallimard. http://www.mollat.com/livres/jean-noel-schifano-divine-barbare-roman-confidentiel-non-finito-9782070141098.html Notes de Musique : Enrico Rava - Stefano Bollani - 12 Birth of A Butterfly, var.
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
La tour ronde fut à grandes lampées lactées bue par l'espace aux grondements chtoniens, des merlons à sa base évasée, sifflée par les serpenteaux giclants, crépitants, tonnants, tourbillonnants, sibilants, craquéclaboussants de salpêtre, de soufre et de projectiles étoilés à l'éclat métallique, qui sillonnaient, aveugleurs affolés, la trombe flambante.
Page 142
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En pleine canicule, entre deux et quatre heures de l'après-midi, les rues de la ville sont presque désertes. Les noires dalles de lave vous renvoient des bouffées brûlantes qui vous suffoquent. Le feu est sur votre crâne, le feu est sous vos pieds : aucune issue ; les vicoli, ce réseau serré de veines qui irriguent d'un sang lourd et fiévreux le ventre boursouflé de Parthénopé, la sirène échouée, ne vous mènent nulle part. Vous êtes prisonnier, suspendu dans les filets ardents de Naples. A deux pas des forges de Vulcain, l'air soufré du soufflet infernal excite les démons, qui enfourchent le passant et le précipitent dans les torrents de roches ignées. Vous êtes une âme du Purgatoire aux ailes de flammes et aux flammes vous léchant, vous consumant, jambes et sexe, jusqu'au ventre, une de ces Âmes que vous rencontrez par groupe de quatre ou cinq, à chaque coin de rue, dans leur niche de verre, la Femme, le Prêtre, le Jeune Homme, le Soldat, le Borgne, parfois, étrange cyclope barbu réchappé du Tartare pour se trouver pris dans un lac de feu, tous agitant désespérément leurs bras tendres et leurs seins tendus sur le fond cramoisi du piperne creusé.
Avant qu'il ne soit trop tard, léger touriste venu du Nord, file dans ton gîte, ferme ta porte, tes fenêtres, tes volets, allonge toi nu sur un drap - notre linceul poméridien, d'où l'on ne ressuscite qu'à la tombée du soleil. Ces heures étouffées où la terre et les cieux flambent ne sont pas pour toi, frôleur de cités rêvées ; ce sont les heures des grandes passions inassouvies, les heures de l'amour incertain et de la mort évidente, les heures où la mer noircit, les heures figées que ne connaît aucune autre ville du monde, et qu'à Naples on appelle "les heures contraires".
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Des étoiles aux étrons la lumière napolitaine raconte tout, expose les nuits comme en plein jour. Elle est torse comme une colonne baroque qui joue à faire tourbillonner sur son fût de chêne doré la tête de mort édentée, au crâne et orbites patinés par des mains palpitant de vie, avec la tête joufflue d'un séraphin au cou annelé de rondeurs grasses ailées de larges rémiges.
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Pour un esprit cartésien, fût-il inventif et meublé de toutes les métaphores du monde, Naples est la quadrature du cercle. La raison bute sur les laves de la ville, coule dans ses flots humains insensés, se cabre devant l'obscène coup de reins de Pulcinella, ricane des semestrues de saint Janvier... Alors, que fait ordinairement le touriste français qui engrange, muni d'un calepin, des impressions-prétextes à faufiler dans un essai, dans un roman? Il plaque sur Naples, et d'une façon très rationnelle, dans une langue bien châtiée, bien classique, sa nombriliste vision du monde étayée de ses fort légitimes obsessions. Ce qui donne à peu près de la mozzarella, ronde boule juteuse fabriquée avec le lait des bufflesses, au goût de camembert.
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Je crois que j'ai travaillé comme la foudre, je crois que mes forces avaient triplé, sinon je n'aurais pu accomplir tout ce que j'ai fait. Avant le retour de Norma et de la bonne qui l'accompagnait à l'école, j'ai éliminé toute trace du cadavre. D'abord, les taches de sang et de cervelle, les éclats d'os de la boîte crânienne. Ensuite, dans la salle de bains, à plusieurs reprises, et quand j'étais seule, j'ai découpé en morceaux le corps de mon amie.
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Il faut dire que la dictature fasciste, comme, depuis des siècles et des siècles, tous les pouvoirs, politiques, militaires ou religieux, supportait difficilement l’esprit de liberté que respirent et qu’exhalent le peuple napolitain et sa plèbe.
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Tu sais mon ami, tu sais Paolo, tu peux me tutoyer, on est camarades de jeu, tu vas voir, sous la douche il y a une très belle femme, chaude et nue, prête à se faire posséder... Il suffit que tu ouvres la porte... C’est une comtesse décadente, sans préjugés, comme les femmes que tu vois dans Men, transgressive, elle se rase la chatte, toute lisse, tu verras, comme celle d’une enfant, ses nichons à téter et peloter sont parfaits, elle s’appelle Anna et elle est habituée aux choses bizarres en amour, et à se plier à mes désirs... Elle est jeune, je sais qu’elle te veut déjà, elle n’en peut plus, elle brûle qu’un inconnu l’agresse, la séduise, la force à se pencher, les mains sur le rebord de la baignoire, tu me comprends, hein ? croupe en l’air, cheveux que tu tires vers toi, à la racine, cambrée vers toi, et puis tu la saisis par les hanches, lui ouvres les cuisses, les fesses, tu lui tires la langue dans sa fente autant que tu veux, puis, ta belle et grosse verge en avant, avec violence, l’enfiles, la limes bien et pas trop vite, lui envoies tout ton foutre dedans...
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Dans ce jeu extrêmement charnel de libido dominandi que même l’adolescent saint Augustin, qui lorgnait sans vergogne sous les robes de sa mère, n’aurait pu imaginer, je n’ai jamais voulu lui demander si notre rencontre sur le sentier de Vivara fut pur hasard – ou si Roberto avait découvert et observé les sportives promenades bi-quotidiennes de son gibier pour le piéger à l’explosive beauté d’Anna. Ils ne mouillaient dans la crique de ce cratère volcanique en demi-cercle et cachée du grand large que depuis quarante-huit heures, et j’ai cru comprendre qu’Anna devait, pour lui qui l’observait aux jumelles, s’offrir nue du haut de l’îlot en jetant les deux pièces de son maillot de bain dans le vide et sa direction, puis en se caressant jusqu’à ce qu’elle voie aux jumelles sa jouissance larmoyant sur son poing.
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La seule chose qui m’humilie vraiment... et il le sait, et il en bande... Il jouit jalousement de moi à courte distance, de mon désir, par les yeux et la main droite, ses yeux dans les miens au moment où, jusqu’à la pupille, je me dilate et me contracte d’orgasmes déchirants, jusqu’à ma gorge qui éclate en plaintes et en cris... Ces coïts qui me crampent et me crament les sens sont, ou plutôt étaient, avant Gennaro, le fil enflammé de notre amour conjugal, oui, ne fais pas cet air stupéfait, un véritable amour conjugal, vécu au grand jour bien au-delà de toute bienpensante, fellinienne, pasolinienne, bourgeoise transgression...
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— Mais qu’éprouvais-tu pour lui, qu’éprouves-tu ?
— Au début, un très grand amour, genre Cendrillon et son Prince charmant, mais, disons pour simplifier, un amour platonique, surtout avant la nuit de noces... Après, j’ai toujours eu du respect et de la tendresse pour lui, au fond, jusqu’à Gennaro, mon cœur ne battait que pour lui, pour l’élégantissime paladin de l’aristocratie riche, noire et hors règles, communes ou non, au milieu de tout ce rouge bon teint catho-communiste convenu et processionnel... En un jeu que j’ai très souvent partagé sans déplaisir, au contraire, il nous alimentait de chairs fermes et dures...
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