Michel Rocard est devenu une vraie icône. Son ancien bras droit, J.-P. Huchon (qui a eu lui-même une carrière politique) a écrit la biographie de cet homme d'Etat décédé en 2016. Son regard est indulgent, amical, mais ce n'est quand même pas une hagiographie. Il évoque les rapports difficiles de M. Rocard avec son géniteur, sa fougue pour entrer en politique, son action à l'extrême-gauche, son ralliement au PS, et surtout ses pesantes relations de mépris/haine avec François Mitterand. Sa nomination comme premier ministre aura été un cadeau empoisonné. Comparé au président, Rocard ne s'est pas révélé habile dans les manoeuvres politiques; en fait, toute sa carrière est émaillée de nombreux échecs et faux-pas. Malgré les dures exigences du pouvoir, il a pu conserver une forme de sincérité, voire de naïveté.
C'était un politicien remarquable. Artisan d'une "deuxième gauche" qui ne s'est pas imposée, il a été le promoteur du "parler-vrai", de la concertation, du compromis, de l'action politique inscrite dans la durée. Comme l'a écrit l'auteur, « Ce qui frappe immédiatement, c'est son intelligence, sa rapidité d'assimilation, sa capacité de travail et de réflexion. Il s'intéresse à tout et peut développer une théorie sur tout ». M. Rocard n'était évidemment pas un saint, ni même un génie; mais il s'est bien distingué par rapport aux autres politiciens d'hier et d'aujourd'hui.
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A quatre jours de l'élection présidentielle, le PNF ouvre une enquête sur l'affaire Mc Kinsey éclaboussant ainsi le candidat Macron.
I'inconvénient direct pour lui est que le traitement de cette affaire vienne reconsidérer sa course en tête dans les sondages et ouvrir pour lui une perspective dont il se passerait bien : sa réélection compromise, la justice enquêtant sur le Rothschildgate, sa fausse déclaration de patrimoine qui s'élèverait à des millions d'euros volatilisés.
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