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Citations de Jean-Paul Sartre (2276)


"C'est ta vie contre la sienne. On te laisse la vie sauve si tu nous dis où il est."
Ces deux types chamarrés avec leurs cravaches et leurs bottes, c'étaient tout de même des hommes qui allaient mourir. Un peu plus tard que moi, mais pas beaucoup plus. Et ils s'occupaient à chercher des noms sur leurs paperasses, ils couraient après d'autres hommes pour les emprisonner ou les supprimer; ils avaient des opinions sur l'avenir de l'Espagne et sur d'autres sujets. Leurs petites activités me paraissaient choquantes et burlesques: je n'arrivais plus à me mettre à leur place, il me semblait qu'ils étaient fou.
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Si je ne me trompe pas, si tous les signes qui s'amassent sont précurseurs d'un nouveau bouleversement de ma vie, eh bien, j'ai peur. Ce n'est pas qu'elle soit riche, ma vie, ni lourde, ni précieuse. Mais j'ai peur de ce qui va naître, s'emparer de moi -- et m'entraîner où ? Va-t-il falloir encore que je m'en aille, que je laisse tout en plan, mes recherches, mon livre ? Me réveillerai-je dans quelques mois, dans quelques années, éreinté, déçu, au milieu de nouvelles ruines ? Je voudrais voir clair en moi avant qu'il ne soit trop tard.
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« Qu'est-ce que j'ai ? » Cette drôle d'inquiétude il ne voulait pas le reconnaître, elle lui avait fait trop de mal, autrefois. Il pensa : « C'est ce silence… ce pays… » Pas un être vivant, sauf les grillons qui traînaient péniblement dans la poussière leurs abdomens jaunes et noirs. Lucien détestait les grillons parce qu'ils avaient toujours l'air à moitié crevés. De l'autre côté de la route, une lande grisâtre, accablée, crevassée se laissait glisser jusqu'à la rivière. Personne ne voyait Lucien, personne ne l'entendait ; il sauta sur ses pieds et il eut l'impression que ses mouvements ne rencontraient aucune résistance, pas même celle de la pesanteur. À présent, il était debout, sous un rideau de nuages gris ; c'était comme s'il existait dans le vide. « Ce silence… », pensa-t-il. C'était plus que du silence, c'était du néant. Autour de Lucien, la campagne était extraordinairement tranquille et molle, inhumaine : il semblait qu'elle se faisait toute petite et retenait son souffle pour ne pas le déranger.

LE MUR : L'Enfance d'un chef.
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On meurt toujours trop tôt - ou trop tard. Et cependant la vie est là, terminée ; le trait est tiré, il faut faire la somme. Tu n'es rien d'autre que ta vie.
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En sa présence, j'avais autrefois demandé la permission de lire Madame Bovary et ma mère avais pris de sa voix trop musicale : "Mais si mon petit chéri lit ce genre de livre à son âge, qu'est-ce qu'il fera quand il sera grand?" - "Je les vivrai!" Cette réplique avait connu le succès le plus franc et le plus durable.
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Quand une fois la liberté a explosé dans une âme d'homme, les Dieux ne peuvent plus rien contre cet homme-là.
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Jean-Paul Sartre
C’est dans l’angoisse que l’homme prend conscience de sa liberté.

L'être et le néant
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c'est toujours trop tard ou trop tôt pour tout ce qu'on veut faire. p30
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Jean-Paul Sartre
Il est beaucoup plus facile pour un philosophe d'expliquer un nouveau concept à un autre philosophe qu'à un enfant. Pourquoi ? Parce que l'enfant pose les vraies questions.
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Sur les terrasses du Luxembourg, des enfants jouaient, je m'approchais d'eux, ils me frôlaient sans me voir, je les regardais avec des yeux de pauvre: comme ils étaient forts et rapides! comme ils étaient beaux! Devant ces héros de chair et d'os, je perdais mon intelligence prodigieuse, mon savoir universel, ma musculature athlétique, mon adresse spadassine; je m'accotais à un arbre, j'attendais. Sur un mot du chef de la bande, brutalement jeté: « Avance, Pardaillan, c'est toi qui feras le prisonnier », j'aurais abandonné mes privilèges. Même un rôle muet m'eût comblé; j'aurais accepté dans l'enthousiasme de faire un blessé sur une civière, un mort. L'occasion ne m'en fut pas donnée: j'avais rencontré mes vrais juges, mes contemporains, mes pairs, et leur indifférence me condamnait. Je n'en revenais pas de me découvrir par eux: ni merveille ni méduse, un gringalet qui n'intéressait personne. Ma mère cachait mal son indignation: cette grande et belle femme s'arrangeait fort bien de ma courte taille, elle n'y voyait rien que de naturel: les Schweitzer sont grands et les Sartre petits, je tenais de mon père, voilà tout. Elle aimait que je fusse, à huit ans, resté portatif et d'un maniement aisé: mon format réduit passait à ses yeux pour un premier âge prolongé. Mais, voyant que nul ne m'invitait à jouer, elle poussait l'amour jusqu'à deviner que je risquais de me prendre pour un nain — ce que je ne suis pas tout à fait — et d'en souffrir. Pour me sauver du désespoir elle feignait l'impatience: « Qu'est-ce que tu attends, gros benêt? Demande-leur s'ils veulent jouer avec toi. » Je secouais la tête: j'aurais accepté les besognes les plus basses» je mettais mon orgueil à ne pas les solliciter. Elle désignait des dames qui tricotaient sur des fauteuils de fer: « Veux-tu que je parle à leurs mamans? » Je la suppliais de n'en rien faire; elle prenait ma main, nous repartions, nous allions d'arbre en arbre et de groupe en groupe, toujours implorants, toujours exclus. Au crépuscule, je retrouvais mon perchoir, les hauts lieux où soufflait l'esprit, mes songes: je me vengeais de mes déconvenues par six mots d'enfant et le massacre de cent reîtres.
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L'ennui avec le Mal, c'est qu'on s'y habitue, il faut du génie pour inventer.
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L'idée ne me vint pas qu'on pût écrire pour être lu.
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Jean-Paul Sartre
La lecture est un pacte de générosité entre l'auteur et le lecteur; chacun fait confiance à l'autre, chacun compte sur l'autre, exige de l'autre autant qu'il exige de lui-même.
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Supposez qu'on meure et qu'on découvre que les morts sont des vivants qui jouent à être morts!
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Jean-Paul Sartre
L'écrivain est en situation dans son époque : chaque parole a des retentissements. Chaque silence aussi. Je tiens Flaubert et Goncourt pour responsables de la répression qui suivit la Commune parce qu'ils n'ont pas écrit une ligne pour l'empêcher. Ce n'était pas leur affaire, dira-t-on. Mais le procès de Calas, était-ce l'affaire de Voltaire ? La condamnation de Dreyfus, était-ce l'affaire de Zola ? L'administration du Congo, était-ce l'affaire de Gide ? Chacun de ces auteurs, en une circonstance particulière de sa vie, a mesuré sa responsabilité d'écrivain.
Situations II, 1948
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Jean-Paul Sartre
Ma liberté s'arrête où commence celle d'autrui.
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Hoederer : Il n'y a rien à prouver, tu sais, la Révolution n'est pas une question de mérite, mais d'efficacité ; et il n'y pas de ciel. Il y a du travail à faire, c'est tout. Et il faut faire celui pour lequel on est doué : tant mieux s'il est facile. Le meilleur travail n'est pas celui qui te coutera le plus ; c'est celui que tu réussiras le mieux.
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Hoederer : Je préfère les gens qui ont peur de la mort des autres : c'est la preuve qu'ils savent vivre.
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J'ai commencé ma vie comme je la finirai sans doute : au milieu des livres
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Jean-Paul Sartre
On ne meurt pas de vieillesse, on vieillit de mourir.
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