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Critiques de Jean-Paul Sartre (830)
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Le Mur

« Le mur », unique recueil de nouvelles de Jean-Paul Sartre qui rencontra un vif succès – si l’on excepte la droite maurrassienne - à sa sortie en 1939, peu après « La nausée ».

Au delà du titre commun au recueil et à la première nouvelle, le mur est le symbole commun à ces cinq textes ; symbole d’enfermement, qu’il soit physique ou mental : un condamné à mort, « Le mur », une femme qui assiste à l’enfermement de son mari dans la folie, « La chambre », un homme qui cherche à sortir de sa condition par un acte gratuit, « Erostrate », une femme prisonnière de sa relation avec son mari, « Intimité », un adolescent qui s’enferme lui même dans une idéologie monstrueuse, « L’enfance d’un chef ».



Des écrits qui divergent néanmoins par leurs préoccupations, d’ordre général pour « La chambre », « Erostate » et « Intimité », écrits en 1936 et liée à l’actualité pour« le mur » et « L’enfance d’un chef », écrits en 1938.



Plus facile que « La nausée », cinq textes qui constituent une excellente introduction à la pensée de Sartre…

Néanmoins, je me permets ici, modestement, de recommander à tous ceux qui ont apprécié la nouvelle « Le mur », de poursuivre le thème de la guerre d’Espagne et l’emprisonnement par la lecture de l’excellent « Un testament espagnol », d’Arthur Koestler…

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Les mots

Pour porter un modeste avis sur le livre " Les Mots" de J. Paul Sartre , j ' estime

que la ne sera pas facile ni aisée du tout .

La pensée de cet auteur est complèxe et difficile à décrypter . A la fois philosophe , écrivain et dramayurge . Considéré comme le plus grand philosophe du XXeme siécle et le fondateur de l ' école Extensialiste .Ces écrits

sont nombreux et variés . Il est prolifique . Il nous déroute avec sa pensée subtile , et des fois, mordante et sarcastique . Etant écrivain et dramaturge ,il utilise l ' écriture (prose ) et le théatre pour mieux expliciter sa pensée Comme

exemples , je veux citer ; a / en philosophie : l'être et le Néant

b / Ecrivain , il a écrit : La Nausée , le Mur ..........

c /En tant que dramaturge ,on y trouve :Les Mouches ,,Les Mains Sales , Les Séquestrés d ' Altona ,......

Alors me dîtes -vous quel bout tenir cet intéllectuel brillant

Je me pose la questionLes Mots est un livre qui est par de nombreux connaisseurs et peut-être c ' est

vrai à une certaine limite mais on peut penser que le titre du livre renvoie à la passion de J.Paul Sartre pour la littérature .Et ce sont ces mots qui l ' ont fait

devenir ce qu ' il est devenu !Les Mots renvoient aussi , je pense , à l ' erreur du jeune Sartre (Poulou )prenant

les mots pour les choses . Et celà dans la mesure où les mots valent par les choses dont ils sont les signes et ainsi se substituent à la vraie vie et donnent à

celui ( l ' écrivain ) qui fait mêtier de les employer l ' illusion de fabriquer un autre monde . de cette façon , on a une vision erronée du monde en prenant l ' imaginaire pour le réel .Le fictif pour le vrai . le livre en lui-meme est divisé en deux parties :

A / Lire :premiére partie B / Ecrire : deuxieme partie

Ces deux parties décrivent ,à peu prés , l ' enfance de l ' auteur .

La premiére partie , "lire ", raconte l ' apprentissage de la lecture guidé par son grand-pére .

La seconde partie , "Ecrire ", raconte les débuts littéraire de l ' auteur .

En conclusion " Les Mots " nous donnent à voir le début de la vie de J.Paul Sartre .

.....
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Qu'est-ce que la littérature ?

Qu’est-ce qu’écrire ? Pourquoi écrire ? Pour qui écrit-on ? En trois chapitres, trois réponses, Sartre développe sa vision d'homme engagé. Son essai est marqué par son temps, est partiel, partial, mais il a le mérite de soulever des questions essentielles (je n'ose dire... existentielles).
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Les mouches

Si toutes les œuvres de Sartre, même de fiction, sont philosophiques, toutes ne sont pas explicitement philosophiques. "Les Mouches" est dans ce cas.

Il s'agit d'un exposé, on ne peut plus évident, des thèses existentialistes, avec un porte-parole de celles-ci, contre la fausse vertu du monde : Oreste.

Sartre en profite au passage pour égratigner les religions, soulignant que celles-ci se nourrissent moins de l'existence prétendue et de la puissance factice d'un Dieu inexistant que de la soumission des hommes.

C'est une pièce puissante, construite admirablement.

On y trouve beaucoup de finesse, d'intelligence, de subtilité, aucun manichéisme ; on y trouve des réflexions intéressantes sur la condition humaine, la liberté individuelle… C'est vrai que "Les Mouches" tient de la pièce à thèse ; mais, puisque les qualités artistiques y sont, est-ce si condamnable ?...

Sartre a le don de créer des formules fortes, des dialogues puissants, de faire surgir des questionnements complexes. Le Maître de la Philosophie, celui qui est à mes yeux le plus grand, le plus exceptionnel des philosophes était aussi un immense écrivain.

Il savait créer des dialogues beaux et fins et toutes ces scènes troublaient et suscitaient de la réflexion.

Ces pièces, à la fois lumineuses et sombres, sont marquées par la complexité et l'ambiguïté, propre à sa pensée savante, complexe, mal compris par le lecteur inattentif.

Une pièce exceptionnel d'un auteur exceptionnel.
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Les mots

En 1963, Jean-Paul Sartre écrit ce livre non pas pour faire une autobiographie mais pour comprendre d'où lui viennent "Les mots".

N'ayant jamais connu son père, il a été élevé par sa mère, veuve à vingt ans, et fait l'admiration de son grand-père figure du 19ème siècle à la Victor Hugo. Et cette référence n'est pas neutre car c'est ce grand-père, Charles Schweitzer, qui lui permettra de découvrir les livres et la lecture.

De quoi parlent les livres? Qui les écrit? Pourquoi? Voilà les questions que se pose le petit garçon.

Il va donc avoir envie d'apprendre à lire très tôt et malgré les critiques de son grand-père qui privilégie les lectures plus sérieuses, il va dévorer les romans d'aventure et se réfugier dans le monde écrit en faisant des personnages de romans ses héros dans la vie.

Enfant unique, le petit Sartre à quelque chose du prodige cabotin. Un peu trop pour moi car j'ai du mal à imaginer qu'un petit enfant se pose tant de questions sur l'existence.

Malgré cela, on s'accroche à ce récit qui ouvre des portes aux réflexions sur la littérature.

En grandissant, c'est l'écriture qui va devenir une priorité pour le petit Jean-Paul. Il découvre le pouvoir de la création littéraire en donnant forme à des personnages qu'il va plagier puis il comprend ce qu'est l'imagination quand il se rend compte que ce qu'il écrit n'est pas la réalité. Il va vite s'apercevoir qu'il peut tout imaginer ce qui, par ailleurs, l'inquiète.

Et voilà la naissance d'un écrivain qui continue de s'interroger. Il se pose la question de savoir s'il n'écrit pas pour désavouer son grand-père, entre autres. Et s'il n'a pas la réponse, ce lien entre sa famille et sa découverte des mots lus puis écrits sonne juste.

Alors qu'il est encore un enfant, Jean-Paul Sartre s'imagine donc publier un livre et que l'on parle de lui. Mais l'on comprend qu'il fait tout cela (devenir écrivain) pour sa mère dont l'amour excessif le rend unique.

Alors, même si ce garçon pas comme les autres est parfois agaçant, il faut admettre que cet éloge des mots et de la littérature est particulièrement bien écrit.





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Huis clos - Les mouches

Les Mouches c’est une réécriture du mythe d'Electre, mais cette fois-ci centré sur Oreste où il incarne la liberté, l'absence de remords, et non la culpabilité, le remords, la mauvaise foi d’Electre.



Dans cette pièce, la ville d’Argos a plongé ses habitants dans un sentiment de peur depuis que Agamemnon a été assassiné par le nouvel amant de Clytemnestre, Egisthe. Électre, quant à elle, réduite en esclavage tente de se révolter par de petits actes de rébellion, de provocation.

Oreste étant le fils d’Agamemnon, décide de revenir à Argos venger son père. Il est soutenu (poussé même au départ) par sa sœur dans ce dessein jusqu’au meurtre ; là, l’un assumera son meurtre alors que l’autre se repentira, envahit par les remords.



Et les mouches dans tout ça ? Les mouches représentent les remords que peuvent ressentir les Hommes, qui les emprisonnent dans leur liberté de penser et d’agir. Elles sont le fait de Dieu, incarné ici par Jupiter. Il obtiendra finalement le repentir d'Électre, mais pas celui d'Oreste qui quitte Argos, libérant ses nouveaux sujets de leurs remords et des mouches.



Alors que l’acte Premier pose la situation et les personnages – que j’ai moyennement apprécié, l’acte deux m’a emporté dans des réflexions autour de la liberté et de l’emprise des puissants, et l’acte trois aborde le sujet cher à Sartre : l’existentialisme ; L’homme se définit selon Sartre de soi-même et il n’a pas d'excuse pour ses fautes.

La liberté, la vraie liberté fait peur car il n’y a pas de règles. L’Homme n’est alors vraiment libre qu’à partir du moment où il ne dépend de personne et n’a pas peur de se retrouver face à lui-même mais pouvons-nous vivre ensemble avec tant de liberté individuelle ?



Sartre aborde autrement ce mythe mais pour dénoncer les mêmes agissements sous l’Occupation et surtout faire réfléchir les Hommes sur la nécessité de l'introspection et du pouvoir qu'à chaque homme sur lui même. Chaque homme a la possibilité selon ses choix de devenir un héros ou un lâche. Il ne naît pas ainsi mais le devient.



J’avais adoré la pièce de Giraudoux qui était très bien construite avec les codes de la tragédie grecque, des personnages très forts, des allégories subtiles à la période de l’occupation, et beaucoup d’humour que l’on ne retrouve pas chez Sartre.

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Les chemins de la liberté, tome 1 : L'âge de ra..

J’ai choisi ce livre car j’ai chez moi depuis des lustres une très vieille édition poche du deuxième tome « le sursis ». Il fait partie du cycle « Les chemins de la liberté », en trois parties. Il semble qu’ une quatrième partie est restée inachevée.



Dans ce roman écrit en 1945, Sartre se penche sur la question de la liberté et de ses paradoxes. Il nous dit que la recherche de liberté est incompatible avec le bonheur, puisqu’il faut en payer le prix. Il parle de l’engagement dans un couple, tout en relativisant la grandeur de cette si belle idée.



Mathieu est professeur de philosophie. Marcelle, sa partenaire est tombée enceinte par accident, et lorsqu’elle le lui dit, la réaction de Mathieu est de lui suggérer d’avorter, pensant qu’il était entendu que leur désir de liberté passerait au-dessus de celui d’un enfant.



Mathieu doit trouver l’argent nécessaire pour faire avorter Marcelle sans risque, et c’est une quête infernale dans Paris qui commence afin de pouvoir préserver son avenir.



Dans ce qui peut s’appeler une errance, il va croiser des amis, des étudiants, son frère. Chaque personnage vient d’un milieu différent, qu’il soit activiste, étudiant, bourgeois,… et ils défendent tous des principes qui les contraignent visiblement à des actes contraires à leurs propres valeurs.



L’écriture est tout simplement magique. Les dialogues excellents, c’est agréable à lire car l’intrigue est prenante, et tout ce qui est dit est profond et d’une grande justesse.

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Huis clos - Les mouches

Après un long moment d'absence, ou de petits passages rapides sur Babelio, je signe mon grand retour pour mon plus grand plaisir. En effet, il est parfois difficile de concilier vie familiale, vie étudiante, vie babélienne. Cependant, je suis certaine que vous me comprendrez. Trêve de ma petite personne, je poste cette critique avant tout pour cette pièce de théâtre, non mais oh !

Je n'ai pour l'instant lu que la première pièce, Huit-Clos ( honte à moi ! ). Je dois avouer que n'étant pour l'instant pas experte en philosophie (puisqu'il s'agit de ma première année), cette pièce quoique bien tournée, ne m'a pas réellement captivée durant les quatre premières scènes, je précise qu'il n'y en a que cinq. Pour être honnête, je n'y comprenais rien. Mais je dois avouer qu'après avoir étudié quelques aspects en classe, elle m'a bien plus parlé, je me suis même demandé pourquoi j'étais passé à côté du sens ! J'en suis donc venu à une nouvelle lecture, plus calme, moins rapide, afin d'attacher de l'importance à chaque passage pour lequel mon attention se portait.

J'en ai donc conclut qu'il ne s'agissait pas que d'une simple fiction mais d'une réelle réflexion sur le regard des autres.

En effet, Sartre veut montrer le caractère puissant du regard à travers des personnages forts qui dans la pièce sont morts. Inès, pour résumer, est une garce, intelligente et homosexuelle. Estelle, quant à elle, est une idiote et hétérosexuelle, elle a également un ego surdimensionné. Enfin, le seul personnage masculin est Garcin, un homme lâche qui ne supporte pas ce qu'il est, il a peur du regard des autres et du jugement des hommes. Chacun est dans une quête de respect et de reconnaissance de l'autre. Bien sûr, cela créera des conflits qui scanderont la pièce. Il ne faut pas faire taire les conflits. Le regard de l'autre ne témoigne donc pas de notre véritable identité, elle en est subit.

C'est un réflexion sur l'autre qui peut tous nous toucher, car au fond, qui n'a jamais essayé de paraître dans une volonté de plaire à autrui ? Qui n'a jamais eu peur d'être mal jugé pour ses actes ou l'image qu'il renvoie ? Toutes ces questions sont celles, en gros, posées par Sartre ce qui rend cette pièce de théâtre bien plus intéressante qu'aux premiers abords.



Bonne lecture à tous !

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L'Etre et le Néant

Sartre est un grand philosophe , cela ne fait aucun doute . Quand on décovre ce texte on est tout d'abord saisi par la qualité des mots présents ici . Une telle maitrise doit étre saluée , car peu sont capables de parvenir à cela . Le texte en lui méme doit étre lu en plusieurs fois , car tant de richesse nécessite une implication totale du lecteur . Le questionnement sur la conscience qui selon Sartre est l'élément fondamental de l'existentialisme , ce questionnement est sans fin . L'on pourra certes dire que les personnes qui font acte de réflexion sur leur condition et sur la réalité de leur présence morale dans ce monde , dans cette existence , l'on pourra dire que ces personnes sont réellement vivantes , donc conscientes , et donc le néant n'est pas leur condition . Au delà de cet aspect là , Sartre interroge le lecteur et s'interroge lui méme , sur la conscience de l'étre . Celui ci est il vraiment apte à comprendre que son parcours doit étre enrichi de ce que la vie peut lui apporter , ou bien est il simplement destiné à n'étre qu'un simple spectateur qui contemple immobile sa vie , son parcours , telle une éponge qui ne retient rien de l'eau qu'elle reçoit ? Le questionnement de Sartre est pertinent et c'est pour cela que cet ouvrage i important doit étre lu et relu pour prendre conscience de l'importance de l'ètude que Sartre méne ici . Un livre un peu complexe , mais néanmoins trés important pour mieux comprendre les enjeux de l'existence .
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Les mots

Un livre bien écrit qui nous raconte la vie de Jean-Paul Sartre et ses débuts en tant qu'écrivain notamment.

Ce livre m'a fait découvrir un tout autre personnage que celui auquel je m'attendais, et je dois dire que ce livre vaut bien d'être lu ne serait-ce que pour la technique de l'autobiographie.

D'ailleurs dans ce livre j'ai retrouvé un brin d’auto-dérision qui m'a intrigué et je doit bien avouer, respect à l'auteur.
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Le Diable et le bon Dieu

« Le diable et le bon dieu », une pièce en trois actes présentée pour la première fois au Théâtre Antoine le 7 juin 1951.

J’ai coutume de dire que pour ma part, je trouve le théâtre de Sartre plus intéressant que le reste de l’œuvre… Je dois dire que me replongeant dans « Le diable et le bon dieu » afin de rédiger cette modeste chronique, je suis bien obligé de reconnaître que cette pièce ne fait pas partie de mes préférées. Et pourtant…



On est dans l'Allemagne du XVIe siècle, lors de la révolte des paysans contre l'Église.

Gœtz, le personnage principal - interprété par Pierre Brasseur lors de la création de la pièce - a participé à la rébellion à Worms, en Rhénanie-Palatinat, puis l'a trahie ... Désobéissant aux ordres du clergé, il décide de raser la ville. Pourquoi ? Pour faire le Mal et défier le bon dieu…

Le curé Heinrich - Jean Vilar à l’époque - réussit habilement à convaincre Gœtz que le Bien est plus difficile à faire que le Mal. Il en résultera une série de catastrophes…



On le voit, un thème alléchant … Par contre, que la lecture de cette pièce est difficile. Bienheureux, les personnes qui ont pu la voir à sa création avec pierre Brasseur et Jean Vilar.

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Les Mains sales

Les Mains Sales est une belle pièce sur l'engagement politique. En Illyrie, pays imaginaire de l'Europe de l'Est pendant la Seconde Guerre Mondiale, plusieurs partis s'affrontent afin d'obtenir le pouvoir. Hugo, jeune membre du Parti Révolutionnaire, intègre le Parti Prolétaire dans le but s'assassiner son chef. Il nous fait partager le cheminement intellectuel, de sa résistance jusqu'à la décision de l'attentat.



Dans cette pièce de théâtre, Sartre nous fait une démonstration d'argumentation, entre le leader charismatique Hoederer et le jeune révolutionnaire légèrement hésitant qu'est Hugo, justifiant l'influence du raisonnement de celui qui semble détenir tant le pouvoir que la vérité.
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La Nausée

S'agit-il d'un roman philosophique ? Un être-au-monde dévoilé, celui de l'existant, de l'homme qui sent juste qu'il est de trop, qu'il est matière sans justification, que sa vie n'est pas, qu'il n'a pas de passé, tout ça, c'est sans doute la philosophie de Sartre, le fameux existentialisme, mais ce qui rend cette philosophie intéressante, c'est le fait qu'elle s'incarne d'abord dans le roman, dans la description d'un rapport concret de l'individu au monde qui l'entoure, qu'il ne parvient pas à comprendre mais qui est là, pire, qui existe, et, comme lui, est de trop, au point de foutre la nausée. Faire naître une philosophie de la nausée, du corps, voilà la richesse de Sartre.



Ce roman n'est pas une chef-d'oeuvre littéraire. Il est parfois barbant, écrit souvent de manière banale, mais il y a des passages, ceux où l'être-au-monde nouveau est brusquement découvert, qui parlent au lecteur, qui se voit sommé de sentir, lui aussi, qu'il existe, et ce que ça implique. Le lecteur de La nausée ne doit pas, pour comprendre ce qu'il lit, se contenter de déchiffrer la théorie philosophique de l'existentialisme, il doit ressentir dans sa chair ce qu'est l'existence, ce qui se passe quand Roquentin est dégoûté par un galet parce que ce galet n'est, comme tout le reste, que de l'existence sans raison, absurde, comme l'homme. Les choses, dans le monde de Sartre, sont le véhicule de la révélation de ce qui est notre identité, la simple existence toute nue, à chaque instant niée parce que le temps passe, que le passé n'existe pas, qu'il n'y a pas de rédemption par la grâce de l'habitude bachelardienne, qu'à tout instant notre langue peut devenir "un énorme mille-pattes tout vif", que nous pouvons à tout instant devenir un cafard ou un cadavre.



Que faire, alors ? Sartre esquisse une solution, l'écriture, mais sans trop y croire. Que faut-il écrire ? Des romans ? Mais n'est-ce pas créer de l'existant en plus, charger encore plus la barque déjà pleine ? Faut-il alors nier l'évidence perceptive et reconstruire malgré tout une cohérence du monde ? Peut-on vivre sans nous mentir à nous-même, sans faire semblant de croire que le monde, les choses et nous, avons une justification, un sens, un rôle à jouer ? Peut-on vivre sans inventer un Dieu qui ferait de nous des êtres et non pas uniquement des existants ? La nausée est bien un roman philosophique, puisqu'il pose à chaque individu des questions qui remettent en cause jusqu'à sa propre identité, mais il est un roman, qui fait s'incarner cette remise en cause dans un personnage, ce qui a pour effet de donner un impact sur le lecteur beaucoup plus grand que n'importe quel traité de philosophie. Après la lecture de La nausée, je suis cependant obligé de reconnaître un double scepticisme, d'abord parce que cette expérience décrite par Roquentin n'est qu'une expérience de papier vécue par un individu qui, paradoxalement, n'existe pas, et que je n'ai pas moi-même eu cette révélation charnelle de l'existence qui a pour effet de rejeter l'individu dans la solitude, ensuite parce que je ne saisis pas vraiment le fondement philosophique de ce roman, n'ayant pas (encore) lu l'oeuvre proprement philosophique de Sartre, qui m'effraye un peu, comme toute réflexion purement abstraite. La lecture de La nausée va peut-être me permettre de me lancer à l'eau, à faire le pas de lire enfin, comme je le désire depuis longtemps, de vrais textes philosophiques. A suivre.

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La P... respectueuse - (suivi de) Morts san..

La p... respectueuse ou pour les grossiers (comme moi eheh normalement chutttt)

La pute respectueuse ou la putain respectueuse



Un bijou a ne pas passer devant de Sartre !

C'est certe un sujet tabou entre un nègre (la manière pour Sartre bien évidemment de dire les noirs) et une prostituée dans les années 70 !

Je l'avais commencer à le lire avec mon professeur de français mais on prenait trop de temps à le lire que je lui ai demandé si je pouvais pas lui emprunter ahah ! Car il sait que j'adore lire et qu'il peut me faire confiance :)

Quelle histoire incroyable j'ai vraiment cru que...

Lisy allait tirer sur Fred à la fin ! Tellement que c'est fort en émotion et de suspecs...

J'en dis pas plus !

Vive Sartre finalement ! :)



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L'Etre et le Néant

Je ne suis pas ce que je suis, et je suis ce que je ne suis pas ;

J'ai à être,

mais non pas être en-soi contingent ;

Tout indique qu'il y a un effort, mais toujours vain,

pour se fonder soi-même, être en-soi nécessaire, cause de soi ;

En un mot, il y a un désir d'être Dieu ;

Alors que réellement, je suis condamné à être libre,

de toutes les manières...



Il me faudra plusieurs mois,

pour ralentir toute activité cérébrale,

et étirer cette lecture,

devenue méditation ;

Pour le moment, je ne peux que tenter d'écrire un commentaire à tâtons,

avec en toile de fond, cet ouvrage très haut perché...



L'appel d'être, ou conscience,

comme un appel d'air,

dans un phénomène météorologique instable,

fait apparaître comme une seule et même “totalité detotalisée”,

le manque et l'ek-stase ;

Comme la dépression et le zef ;

Le malaise d'être là pour rien ou l'angoisse existentielle,

et la liberté ou néantisation de la facticité...



Il ne s'agit pourtant pas de se laisser aller,

à la magie des images ;

Car l'ouvrage a d'abord l'ambition d'élucider,

les rapports entre l'être en-soi des phénomènes,

et le phénomène d'être,

ou appel d'être,

(dont le sens est d'être pour-soi) ;

D'où le sous-titre « essai d'ontologie phénoménologique »...



Tout se noue dans une introduction à couper le souffle,

qui tend ensuite à se dénouer,

heureusement avec l'aide d'illustrations ;

Jusqu'au bout, cet ouvrage tient en haleine,

si toutefois on n'a pas été terrassé par le mal de l'altitude ;

Au-delà, en effet, des intermédiaires techniques,

il y a la tendresse...



Aussi, pour l'accoutumance,

on peut lire Husserl au préalable ;

On reverra en effet cette citation :

“Toute conscience est conscience de quelque chose" ;

Et de Sartre, je conseille « la transcendance de l'égo » ;

Face au pour-soi, cet égo est en effet dans le mode de l'en-soi ;

Il est considéré ici comme “opaque et inutile”,

sauf à le comprendre comme l'esquisse d'un “dehors”,

repris et réalisé par l'être-pour-autrui...



Libres, nous le sommes,

avec “l'insoutenable légèreté de l'être”,

dans un monde pour soi et pour autrui ;

Ou bien même englué avec un “esprit de sérieux”,

dans un monde qui n'est que ce qu'il est ;

Libres encore, nous le sommes,

En prétendant être ce qu'on est,

En invoquant l'inconscient ou la magie.

En étant de mauvaise foi...



“Nous ne pouvons rien être sans jouer à l'être”. nous dit Sartre.

Tel ce garçon de café zélé qui parait jouer à l'être ;

Et cette femme, lors d'un premier rendez-vous galant, qui paraît s'abandonner au jeu de la séduction.

Et sans doute Sartre jouera à être certains personnages de ses romans...



Le jeu consiste à être en question pour soi-même ;

Seulement, avant toute “scissiparité réflexive”,

il n'y a qu'un jeu du “reflet-reflétant” ;

une “dyade fantôme” évanescente,

une conscience (de) soi non-thétique,

qui ne pose pas de rapport de connaissance,

(c'est le cogito préréflexif)...



Être pour-soi renvoie à être pour-autrui ;

Entre facticité et liberté, c'est toujours être vivant ;

Il n'y a d'ailleurs pas, ici, d'invocation d'une quelconque exceptionnalité humaine ;

Si, en effet, les situations étudiées illustrent la réalité-humaine,

elles le sont toujours assez crûment et radicalement ;

Ce qui, pour l'éthologie,

signifie la possibilité d'observer l'angoisse, la mauvaise foi,

dans tout le règne animal...



A ce stade, il doit être aussi possible de trouver une méthode,

pour comprendre en situation,

dans les goûts, ou chaque détail de la vie quotidienne,

dans les rapports aux autres,

le projet originel, qui fait de moi ou autrui, une personne ;

Le “circuit de l'ipséité” n'est pas une identité,

mais ce rapport du pour-soi avec le possible qu'il est ;

Il s'agirait en somme d'un tournant existentiel de la psychanalyse...



Une question me brûle les lèvres :

Comment comprendre l'acte d'une personne qui jette par terre ses mégots de cigarettes ou autres déchets ?

Elle me voit sans me voir...

Et d'où vient mon malaise devant la gratuité de ces actes ?...



Une réponse est proscrite :

celle qui invoque l'habitude ou tout principe d'inertie ;

Or, comprendre un projet originel,

à moins de s'intéresser au moment où il y a mutation de ce projet,

c'est encore découvrir de l'inertie...



Publié sous l'occupation allemande en 1943,

L'ouvrage rapporte des situations brûlantes,

Où la liberté apparaît plus crue :

celle des résistants,

et celle de l'immense majorité des soldats des deux camps,

sans qui aucune guerre n'aurait lieu,

Mais qui pourtant ne font pas le choix de déserter...



Le projet originel qui devrait apparaître à l'analyse est une description morale ;

Ce livre peut donc chuchoter à chacun sa propre esquisse d'une éthique ;

Mais les descriptions ne sont pas des prescriptions ;

Il ne s'agit donc pas ici de fondre un nouveau canon de lois morales...



Il ne s'agit pas de stoïcisme, ni d'une sorte de volontarisme :

un acte volontaire n'est pas plus libre qu'un acte passionnel ;

Cette conception de la liberté n'implique pas de dompter ses passions,

comme on dompte la nature,

en pensant à cette vieille formule assez toxique aujourd'hui : “on ne commande à la nature qu'en lui obéissant”...



Avec cet ouvrage, Sartre fait exister, sous l'occupation,

une conception radicale de la liberté,

qui apparaîtra plus tard au coeur du mouvement existentialiste...



Si tout paraît relatif, on peut le comprendre comme la liberté en situation ;

En revanche « l'apodicticité de la réflexion », qui ne devrait pas faire de doute,

entraîne apparemment des bizarreries ontologiques :

Le pour-soi est néantisation de l'en-soi : « je ne suis pas ce que je suis, etc.. » ;

Le pour-soi est fondement de son propre néant ;

Nécessaire, il l'est donc en tant qu'il se fonde lui-même ;

Et c'est pourquoi il est l'objet réfléchi d'une intuition apodictique :

« je ne peux pas douter que je sois. »...



La psychanalyse existentielle s'oppose au freudisme sur le fond,

puisqu'il n'y a pas ici d'inconscient ;

mais elle le rejoint sur l'apodicticité de l'analyse,

et le privilège de l'analyste, qui est aussi celui du phénoménologue :

D'un côté il y a l'attitude résolue d'une quête de l'irréductible complexe,

qui est ici le projet ou choix originel d'une personne ;

D'un autre côté, les situations sont abordées latéralement,

dans le silence des mots,

ou de l'observation d'une personne, à distance...



Clairement, ce n'est pas la discipline psychanalytique,

décidément froide et élitiste,

qui m'a intéressé dans cet ouvrage ;

mais plutôt son remue-ménage à la portée de chacun,

et à partager entre amis...



Au fond, dans l'idée de choix originel,

il y a la possibilité de mutations existentielles,

comme des nouveaux choix au cours d'une vie,

dans l'enfance, ou marqué par la guerre,

par la pandémie ou autre événement contemporain ;

Comme il y a d'ailleurs aujourd'hui l'épi-génétique,

on pourrait songer à une épi-phénoménologie,

pour élucider voire participer à ces mutations...



J'ai tenté, enfin, de restituer à travers ce commentaire,

les germes d'une écologie profonde,

c'est-à-dire d'une manière de penser qui n'exige pas d'être d'abord exceptionnel.

(un humanisme sans le isme, si on veut)



A noter sur France Culture, une excellente série de podcasts,

consacrée à L'Être et le Néant,

avec Adèle van Reeth et ses invités ;

Pour philosopher sur l'être pour-autrui,

voici le lien vers le quatrième et dernier numéro :

« Existe-t-on pour autrui ? »

Je terminerai par ces pages sur la caresse des corps,

à la minute 45:00.



https://www.franceculture.fr/emissions/les-chemins-de-la-philosophie/sartre-letre-et-le-neant-44-existe-t-pour-autrui
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La Nausée

C'est un type, il a tout le temps envie de vomir. Selon le corps médical, ce serait dû à un problème d'existentialisme ou un truc comme ça, du coup, c'est pas marrant pour lui, il a goût à rien…
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Les séquestrés d'Altona

Je n'ai pas les mots pour décrire la nausée que me donne ce huis clos infernal. Une chose est sûre, Frantz n'est pas le seul à avoir les mains sales.

C'est à se demander qui, du Diable ou du bon Dieu, tire les ficelles !

Une lecture qui vous met au pied du mur et qui vous force à voir les séquelles de la guerre plongeant l'homme entre l'être et le néant.
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Huis clos - Les mouches

Suis je un fan de Jean Sol Parte ?

Si l'on en croit la désencyclopédie, probablement tenue par le digne rejeton de Bison Ravi, "Jean-Sol Partre (1905-2005) est le plus grand philosophe louchant depuis que René Descartes fantasmait sur le strabisme. Son premier louchage de plomb, L'être et le néant, constitue la base du rien du tout de la philosophie de l'après-guerre. Fumant jusqu'à 42 paquets de Gitanes par jour, il aurait causé à lui seul le réchauffement de la planète et fut exécuté à Kyoto."

Je m'en défendrais bien : sa tête ne me plait pas, le culte qui lui fut rendu dans les années 50-60 m'agace, et certains de ses engagements politiques me semblent, vus du XXIème siècle, totalement out... je ne ferais donc pas partie, c'est sûr, de la foule en délire l'accueillant pour sa dernière représentation au Parc des Princes... pardon ok ça c'était Johnny...

mais bon pour les mêmes raisons j'aime pôôôô les idoles.



Et pourtant...

O rage, O désespoir ! son oeuvre trône en bonne place dans ma bibliothèque. Pire : j'ai lu vite et sans effort particulier chacun de ces Mots, sans Nausée, en un huis clos délectable, des mouches d'intelligence plein les yeux, et l'Existentialisme ne m'a pas empêché de me salir les mains, ni de me prendre des murs... bien au contraire...

Bref, que je le veuille ou non, je dois beaucoup à Jean Paul Sarte et je ne peux que louer sa qualité d'écriture -rien d'avant-gardiste, c'est vrai, mais c'est précis, efficace, et porteur d'émotion malgré tout- , ses éclairages philosophiques, et la force de ses engagements -à l'époque- anticonformistes. Et, justement à cause de cela, je suis certain qu'il pardonne, depuis sa tombe de Monparnasse, à ceux qui tournent en dérision l'idée fausse que s'en font ceux qui ne l'ont pas lu.



Le Huis Clos et les Mouches auront sans doute été parmi mes préférés.

Que font Garcin, Estelle et Inès dans ce huis clos théâtral ? Ils se débattent dans un enfer où le regard des autres leur renvoie la vérité de leur existence humaine, générant ainsi leur auto-torture psychologique du fait des actes qu'ils ont accompli et sont à présent incapables d'assumer.

c'est génial de simplicité, implacable, et ça résume bien la thèse existentialiste : oui, on peut exister en tant qu'être libre, (l'existentialisme est donc bien un humanisme) ; on est même condamné à l'être , par ses actions, sauf à être "un lâche" ou "un salaud" , mais le revers de la médaille a pour nom responsabilité.



Les Mouches, autre pièce de théâtre, d'inspiration antique et qui me fait penser pour cela aux pièces de Giraudoux, traite aussi de la culpabilité, du repentir et de liberté. Les mouches (Erynies) n'y sont pas instrument de punition mais vecteurs de repentance, non dans un sens religieux (pour gagner le paradis) mais humaniste : il s'agit d'assumer avec bonne foi sa responsabilité, regagnant ainsi sa liberté...



Quel courage que de faire jouer en 1943, en pleine occupation, cette pièce où la peste infectieuse s'étend sur le pauvre peuple d'Argos, et qui constitue ouvertement un appel à la résistance...

Après, assumer sa liberté/responsabilité existentielle... cela demande aussi beaucoup de courage et est plus facile à dire qu'à faire. Il ne suffit pas de lire Sarte ou Eidegger pour y parvenir. Je finirai donc par une critique : j'ai trouvé plus dans les conseils pratiques de maîtres bouddhistes ou dans la méditation que dans la lecture de Sarte des raisons d'espérer parvenir à ce grand idéal. La même critique pourrait être portée sur Nietzche. A défaut de propositions plus pragmatiques et abordables pour qui n'est pas un "grand homme" ou "une grande femme", le repli nihiliste contemporain n'est pas bien loin... ce qui explique sans doute que notre XXIème siècle soit plus sensible au crash désespéré de Saint Ex ou au wanderung solitaire de Tesson qu'aux mises en scène responsabilisantes de Sarte ou au prêche admonestatoire de Zarathoustra...

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L'Enfance d'un chef

Dans cette petite nouvelle très efficace, Sartre fait passer avec brio, sous une couverture de roman et de caricature, sa théorie existentialiste et son intérêt pour la psychanalyse. En effet, à travers le récit condensé de la jeunesse de Lucien, jeune anti-héros qui va se forger la conviction qu'il est fait pour devenir dirigeant, c'est toute la pensée du philosophe qui est reprise et résumée de façon romancée. Du non-sens de l'existence à la lutte contre le néant par la recherche d'un rôle social, du complexe d’œdipe au rôle prépondérant de l'influence sociale sur le développement de la personnalité, "L'enfance d'un chef" est un vrai tour d'horizon de la pensée sartrienne, mais sans en avoir l'air, car qui ne veut pas voir pourra tout à fait lire cette nouvelle comme un petit roman d'apprentissage captivant. Au lecteur de choisir la lecture qu'il souhaite en faire... Elle sera agréable et prenante dans les deux cas!
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Mallarmé : Le lucidité et sa face d'ombre

Dans le train, je me passionne en cherchant comment écrire sur le Poète...

(Je n'ai pourtant plus cette admiration "naïve" des débuts, un peu servile)

L'essai de Sartre est un titre que j'ai depuis longtemps, en tête..

Mais il y a des lectures qu'il vaut mieux faire plus tard que prévu.

Le temps de découvrir soi-même nombre d'impasses qui, si l'on a l'esprit aventureux, peuvent toujours être prises pour autre chose.



J'apprécie assez ce retournement qui fait admirer véritablement, sans facile ironie ni enfantillage, ceux qu'on nomme "Poètes" ; les fait admirer pour cela même qui leur rend la vie difficile ; ce "retranchement" parmi les vivants. Les fait admirer alors même qu'il serait facile de les mépriser, ayant perdu de leur "superbe" au cours du temps, de leur pouvoir aussi.

Etant devenus "superbes", en se rêvant misérables



Mallarmé est un cas particulier.



Mort de Dieu. Déclin du Verbe.

Même les croyants ne peuvent ignorer l'événement ; désormais, si l'on croit on est au moins forcés de le savoir..

Fin du romantisme et de la subjectivité (triomphante ou maudite).

Il faut écrire en pure perte ; la plus grande difficulté est alors de s'y mettre au lieu de se suicider.. Poe, Baudelaire et Mallarmé, finalement, qui va le plus loin, dans ce travail lumineux de vautour, n'ayant plus d'Idéal mais voulant de sa mort, non seulement montrer les ombres sur terre mais encore chercher toujours , "un mystère qu'il sait ne pas exister, et qu'il poursuivra, à jamais pour cela, du deuil de son lucide désespoir, car "c'eût été" la Vérité..."

(Lettre à Odilon Redon, 2 février 1885)

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