AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Jean-Philippe Toussaint (481)


N'avais-je pas intérêt, romancier que je suis, à enrober les réflexions théoriques que je voulais exprimer sur le hasard de la substance sensuelle de la vie même ?
Page 124
Commenter  J’apprécie          100
Puis, dans la brève hésitation que nous marquâmes l’un et l’autre avant de repartir, nos épaules se touchèrent, s’effleurèrent presque consciemment, s’abandonnèrent l’une à l’autre, il était impossible que ce fût fortuit, nos regards se croisèrent encore et je sus alors avec certitude qu’elle aussi avait été consciente de ce nouveau contact secret entre nous, comme une ébauche, la rapide esquisse de l’étreinte plus complète, de nouveau différée, qui ne tarderait plus.
Commenter  J’apprécie          100
64) Ce qui me plaît dans la peinture de Mondrian, c'est son immobilité. Aucun peintre n'a voisiné d'aussi près l'immobilité. L'immobilité n'est pas l'absence de mouvement, mais l'absence de toute perspective de mouvement, elle est mort.
Commenter  J’apprécie          100
Je plaisais, peut-être pas aux femmes en général, mais à chaque femme en particulier… Chacune d’elles étaient en fait persuadée que ces qualités invisibles, qu’elles avaient décelées en moi, échappaient à tout autre qu’elle-même, alors qu’elles étaient en réalité très nombreuses à être ainsi les seules à apprécier mes qualités secrètes et à tomber sous le charme. Mais il est vrai que ces qualités secrètes ne sautaient pas aux yeux, et que, à force de nuances et de subtilités, mon charme pouvait passer pour terne et mon humour pour éteint, tant l’excès de finesse finit par confiner à la fadeur.
Commenter  J’apprécie          100
«  Couchée sur le dos dans le lit, elle finit par éclater silencieusement en sanglots, des larmes fuyaient de toutes parts sous les interstices de ses lunettes de soie, non seulement vers le bas, qui coulaient naturellement sur ses pommettes et sur ses joues, mais aussi vers le haut , qui allaient se mêler aux gouttelettes de transpiration accumulées le long de ses cheveux.

Prise de convulsions sur le lit , elle me repoussait des pieds et des mains en me hurlant de foutre le camp » …..
Commenter  J’apprécie          90
«  Je l’aimais , oui.
Il est peut - être très imprécis de dire que je l’aimais , mais rien ne pourrait être plus précis » …
Commenter  J’apprécie          90
Mon père était mort.Je me le disais en ces termes, "mon père était mort", et je songeais qu'au moins l'inquiétude qui l'avait accompagné toute sa vie disparaissait maintenant avec lui.
Commenter  J’apprécie          90
Debout, devant le miroir rectangulaire des toilettes, je regardais mon visage, qu'éclairait une lampe jaune derrière moi. Une partie des yeux était dans l'ombre. Je regardais mon visage ainsi divisé par la lumière, je le regardais fixement et me posais une question simple. Que faisais-je ici ?
Commenter  J’apprécie          90
Mais peut-être que j'invente après tout, peut-être que ce type, aussi insignifiant soit-il, aussi négligeable soit son rôle dans cette histoire, n'a jamais existé, et que j'ai simplement inventé son existence pour donner un peu de piment romanesque à ce début de journée. Car même si c'est le réel que je romance, il est indéniable que je romance.
Page114
Commenter  J’apprécie          90
Qu’avais-je à faire ces jours-ci à Tokyo ? Rien. Rompre. Mais rompre, je commençais à m’en rendre compte, c’était plutôt un état qu’une action, un deuil qu’une agonie.
Commenter  J’apprécie          90
J’étais entré dans la pièce et je m’étais approché de l’écran, tout près, les yeux à quelques centimètres de sa brillance électronique, et je la vis lever les yeux vers moi pour adresser un regard neutre en direction de la caméra de surveillance, nos regards se croisèrent un instant, elle ne le savait pas, elle ne m’avait pas vu — et c’était comme si je venais de prendre visuellement conscience que nous avions rompu.
Commenter  J’apprécie          90
Ce matin, il y avait un chat mort dans le port, un chat noir qui flottait à la surface de l'eau, il était droit et raide, et il dérivait lentement le long d'une barque. Hors de sa gueule pendait une tête de poisson décomposée de laquelle dépassait un fil de pêche cassé d'une longueur de de trois ou quatre centimètres.
Commenter  J’apprécie          90
Je n'ai plus mes yeux d'enfant, mais c'est toujours avec l'innocente naïveté de l'enfance que je perçois la magie des couleurs au football, le vert immémorial du gazon et les maillots des joueurs, les couleurs intemporelles des équipes nationales, le bleu de la France ou de l'Italie, le rouge de l'Espagne, l'orange des Pays-Bas, sans compter le maillot rayé bleu ciel et blanc de l'Argentine.
Commenter  J’apprécie          90
En somme, aux échecs, vouloir jouer contre soi-même, c’est aussi paradoxal que de vouloir sauter par-dessus sa propre ombre.
Commenter  J’apprécie          80
Car les lieux de notre enfance n’appartiennent plus au monde matériel, ils sont devenus une composante du temps, et ce n’est qu’en moi-même que je pourrais les retrouver, ce n’est que par l’écriture que je pourrais les faire revivre.
Commenter  J’apprécie          80
L’ancien locataire, homme distingué, regardant la bouteille, estima que c’était du très bon vin, mais nous confessa avec un rire prudent qu’il n’aimait pas le bordeaux, préférant le bourgogne. Je répondis que moi, je n’aimais pas tellement la façon dont il était habillé. Son sourire fut gêné, il rougit. Il y eut un certain froid du reste, la conversation ne reprit pas tout de suite.
Commenter  J’apprécie          81
Et c'est alors, que, m'immobilisant et redressant la tête au-dessus de son visage dont les yeux bandés me voilaient l'expression, je vis apparaître très lentement une larme sous le mince rebord noir des lunettes de soie lilas de la Japan Airlines, une larme immobile, à peine formée, qui tremblait tragiquement sur place, indécise, incapable de glisser davantage le long de sa joue, une larme qui, à force de trembler à la frontière du tissu, finit par éclater sur la peau de sa joue dans un silence qui résonna dans mon esprit comme une déflagration.
Commenter  J’apprécie          80
Il se montrait patient en toutes circonstances, conciliant, compréhensif. Il devinait toujours les réserves que je pouvais exprimer, les comprenait, les acceptait de bonne grâce. Sans que rien ne fut jamais explicite, ce qu’il voulait obtenir de moi (sans y parvenir, pour l’instant), c’était un simple accord verbal, une promesse informelle, rien d’écrit, pas de traces, pas de contrat, pas de signature.
Commenter  J’apprécie          80
Incapable de marquer un but, il marquera les esprits.
Commenter  J’apprécie          80
Marie se sentait bien, nue sous les draps à l’abri de l’orage, les sens exacerbés dans le noir, les yeux brillants dans les éclairs, savourant avec volupté la dimension érotique du plaisir qu’il y a de jouir de l’orage dans la chaleur d’un lit, la fenêtre ouverte dans la nuit, quand le ciel se déchire et les éléments se déchaînent. Les éclairs, parfois, la faisaient sursauter et aiguisaient d’un élancement d’effroi le plaisir sensuel qu’elle éprouvait de se sentir bien au chaud sous les draps tandis que l’orage faisait rage au-dehors.
Commenter  J’apprécie          80



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jean-Philippe Toussaint Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz sur l´Etranger par Albert Camus

L´Etranger s´ouvre sur cet incipit célèbre : "Aujourd´hui maman est morte...

Et je n´ai pas versé de larmes
Un testament sans héritage
Tant pis
Ou peut-être hier je ne sais pas

9 questions
4758 lecteurs ont répondu
Thème : L'étranger de Albert CamusCréer un quiz sur cet auteur

{* *}