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Critiques de Jean Piaget (13)
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La construction du réel chez l'enfant

Dans la suite du premier volume, "La naissance de l'intelligence chez l'enfant", on reprend les 6 stades d'évolution de l'intelligence et on recommence en les déclinant autour des notions d'objet, d'espace, de temps et de causalité.



C'est plus théorique que le premier volume, moins précis aussi, peut-être, et cela devient répétitif de toujours reprendre les six mêmes stades. Cela donne l'impression que la structure identifiée pour l'intelligence prime d'emblée pour les autres notions. On ne voit pas bien pourquoi d'autres stade n'auraient pu être mis en évidence et pourquoi il faudrait nécessairement reprendre les précédents.



Bon, enfin, si quelqu'un a une idée de la manière dont ce second volume est considéré dans les "milieux éclairés" pour confirmer ou infirmer mon impression de bof...
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La naissance de l'intelligence chez l'enfant

Pour Piaget, l'étude des mollusques (qu'il a mené en détail), montre que l'explication la plus valide de l'évolution est celle où l'adaptation héréditaire suppose une action du milieu et une réaction de l'organisme, une sorte de mécanisme sui generis qui met l'individu en lien avec son milieu. L'intelligence serait une forme supérieure d'adaptation, liée au progrès de la raison, comme une forme toujours plus poussée de conscience. L'intelligence est alors une recherche d'adaptation toujours plus poussée entre le sujet et l'objet, l'existence même, dans une continuation de l'adaptation biologique.



De ce fait, ni l'empirisme qui prétend que l'intelligence est l'impression sur l'individu d'une habitude provenant du milieu extérieur, ni l'intellectualisme qui pose que l'intelligence est déjà toute donnée d'avance et se structure d'elle-même de l'intérieur, ni l'apriorisme qui suggère qu'elle se structurerait au fur et à mesure des contacts avec le milieu extérieur, ni non plus le pragmatisme qui propose que l'intelligence progresse par tâtonnements et essais sur une sélection du milieu extérieur ne résolvent les apories que représente la manière dont un sujet progresse dans la connaissance du monde extérieur. C'est une cinquième voie qu'il faut suivre, qui insinue l'intention de l'individu dans son insertion dans le milieu extérieur ce qui limite l'intervention du hasard (pragmatisme), la structuration de l'intelligence par elle-même (intellectualisme et apriorisme) et le rôle exclusif du milieu extérieur (empirisme). le développement de l'intelligence, en tant qu'adaptation, suit un même modèle que l'adaptation biologique.



Mais il faut encore expliquer comment agit cette intention chez des enfants de quelques mois, quelques jours, qui, sans doute, n'ont pas recours à la conscience ou à la volonté. C'est là que Piaget reprend, un peu arbitrairement, dans son introduction, des invariants fonctionnels, à Hoeffding, en prétextant que la structure de l'intelligence ne peut être mise à jour avant la fin du processus adaptatif et que l'étude des fonctions y mènent. L'adaptation est donc formée d'une fonction assimilatrice (on "ingère" un "aliment" pour "nourrir" le processus adaptatif, c'est donc un besoin, mais né d'un lien avec la réalité, non pas un besoin par avance, idéal ou intellectuel) et d'une fonction d'accommodation (le milieu fournit des "aliments" différents, nouveaux, surprenants, qui s'"assimilent" mal et qui requièrent une "accommodation" du schème assimilateur - les "aliments" trop différents de ceux requis par le schème assimilateur ne sont pas reconnus). L'enfant progresse donc petit à petit vers l'intelligence, qui est invention (accommodation rapide grâce à la représentation), dans une évolution que Piaget scinde en six stades.



Le schème assimilateur étant donné, c'est le réflexe qui est une assimilation sans accommodation (ou alors où l'accommodation se confond avec l'assimilation). Puis les réactions primaires (>3 mois) et secondaires où l'assimilation et l'accommodation commencent à se différencier : chercher la lumière nécessite une accommodation dont le spectacle du tableau lumineux est l'assimilation. Puis, l'enfant cherche de lui-même ce qui satisfait son besoin assimilateur (recherche du hochet pour le son qu'il produit quand il est hors de sa vue). Il s'agit toujours de finalité rapportées aux sensations, au corps propre (son, image, nourriture, etc.).



Au quatrième stade (8-9 mois), l'enfant combine les schèmes entre eux et différencie la fin et le moyen. Il veut atteindre un objet et puise dans ses connaissances de schèmes (préhension, secouer, frapper, etc.) pour atteindre son but. le cinquième stade (10-12 mois) est celui de la réaction circulaire tertiaire où l'enfant découvre des moyens nouveaux par expérimentation. Un bâton ou une peluche trop grosse à passer entre les barreaux du parc : ça bloque, ça marche par hasard, il veut reproduire ce hasard, saisit un mouvement, le reproduit mal, puis mieux et finalement, retient le mouvement à effectuer. Personne n'avait montré d'abord à l'enfant comment faire. C'est là que naît l'intelligence, une intention de combiner des schèmes entre eux dans un but précis quitte à les accommoder par la volonté.



Au 6ème stade (15-16 mois), les enfants inventent avant d'avoir expérimenté. Lucienne (nous sommes dans les années 30), met une chaîne en boule pour la mettre dans un récipient, après un seul essai infructueux où elle lâche l'extrémité de l'objet quand un bout de l'autre seulement y est entré (et ressort puisque la chaîne tombe à côté). Laurent prend un bâton pour rapprocher un bout de pain sans l'avoir fait avant, etc. Il ressort que l'invention n'est qu'une adaptation plus rapide, fulgurante, mais non différente en nature. Plutôt que d'essayer vingt fois avant de réussir, l'enfant se représenterait par avance le résultat (ouvrir la porte va cogner contre la chaise, etc.). La représentation est donc nécessaire à l'invention.



Dans sa conclusion, Piaget en revient une troisième fois (ou quatrième) aux cinq hypothèses sur l'adaptation et confirme par une nouvelle argumentation que la cinquième répond le mieux aux problèmes posés.



Le texte est très précis et on apprécie les innombrables relations d'expériences menées (sur les pauvres Jacqueline, Laurent et Lucienne, qui auront beaucoup été mis à contribution de leur naissance à leurs 18 mois), mais on en reste à l'idée que l'ensemble du texte est l'application d'une thèse initiale : l'adaptation est une double fonction invariante de l'être humain (ou de l'être vivant), à savoir l'assimilation et l'accommodation. Bien sûr, cela marche bien, mais on attend la fin du processus adaptatif pour savoir, comme il était indiqué en introduction, ce qu'est cette structure intelligente que permettent d'aborder les fonctions invariantes. On regrette aussi que le langage ne soit pas seulement évoqué dans le texte (les enfants ont 18 mois à la fin). L'ensemble semble en accord avec les théories bergsoniennes de l'évolution créatrice où l'adaptation requiert une intention des individus (échange non refusé si quelqu'un a des arguments pour ou contre...).



Pour le reste, pas grand chose à dire... beaucoup de travail et de minutie à le rapporter, étape par étape... on voudrait en savoir plus : et après ?....

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Le comportement, moteur de l'évolution

Jean Piaget est surtout connu pour sa contribution à la psychologie, notamment en ce qui concerne le développement de l'enfant, mais il s'est également beaucoup intéressé à la biologie et aux théories de l'évolution. Ainsi, il s'appuie, dans cet essai sur l'opposition entre les théories de Darwin, et de ses successeurs, et celles de Lamarck. Pour ce dernier, les changements de comportement imposés par le milieu entrainent des variations évolutives qui se fixent ensuite par hérédité ; autrement dit l'acquis devient de l'inné. Au contraire, pour Darwin, les évolutions génotypiques se font au hasard et les mieux adaptées sont conservées par la sélection naturelle. Dans cette optique, le comportement n'a pas de rôle actif dans l'évolution mais en est seulement une conséquence.

Piaget est intuitivement porté vers les idées de Lamarck mais il n’ignore pas que ses héritiers ont tenté de nombreuse expériences, sans succès, afin de démontrer que le comportement influe sur la forme ou la propriété d'un organe, se traduisant en quelques générations par l'apparition de nouvelles espèces.

Pour autant, Piaget observe que, si certaines espèces modifient leur comportement à cause d'une variation de leur environnement non souhaitée, d'autres, au contraire, explorent des habitats pour lesquelles elles ne sont pas à priori adaptées. Il en vient à formuler que le comportement (et donc l'évolution) a pour but ultime, non seulement l'extension du milieu habitable, mais également l'augmentation du pouvoir des organismes sur lui. C'est ainsi qu'il parvient à transcender l'opposition théorique initiale en expliquant que la causalité biologique n'est jamais linéaire mais implique des systèmes à boucles. Autrement dit, le comportement est à la fois "un producteur de changement évolutifs en même temps qu'une résultante de ceux-ci".

Ce que je trouve très intéressant dans l'hypothèse développée ici c'est le parallèle que l'on peut faire avec l'évolution de l'homme, qui, au regard de ses capacités supérieures a sut conquérir et dominer son habitat (à savoir la planète entière). Pour autant, si ses moyens sont infiniment supérieurs, sa logique, en tant qu'espèce, ne serait guère différente de celle d'un escargot. Ceci nous amène à penser qu'il ne faut pas négliger "la part animale" de l'homme dans l'explication de son évolution et qu'il faut savoir rester humble par rapport aux autres espèces qui tentent de faire la même chose que nous avec beaucoup moins. Bref, respectons les animaux, ils ont bien du mérite.
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La psychologie de l'enfant

J'ai tenté de lire ce livre après un entretien assez, comment dire, confondant avec un monsieur, psy de son état et conseiller pour les évaluations pour trouver un emploi, à l'époque où je voulais faire une formation dans le domaine "psy", il y a un moment déjà...

Lors d'une discussion "hors cadres", ce monsieur citait Piaget à toutes les sauces, comme s'il avait toutes les réponses toutes faites. Cela m'a intriguée.

Mais j'avoue que j'ai laissé tomber cette lecture, indigeste et dans le fond assez peu claire pour les non-initiés (moins encore que les plus ardues de Freud), même si "scientifique"... En plus je ne partage pas trop les conclusions de ce monsieur, qui me semblent vieillotes et surtout conditionnées à une atmosphère sociale (son éducation et celle de l'époque, plutôt répressive dans le fond). Bon en psycho bien sûr tout est relatif aux relations, mais du coup il devient dangereux d'édicter quoi que ce soit en "règles".

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Six études de psychologie

Un essai intéressant plus orienté cours que vulgarisation, il ne traite que de la psychologie chez l’enfant un peu chez l’adolescent, mon seul regret et de ne pas avoir une partie sur les conséquences chez l’adulte.

Il est bien écrit, et décrit avec clarté ses sujets, même s’il se veut introductif il faut, selon moi, avoir une base dans le domaine de la psychologie pour bien comprendre les tenants et les aboutissants de ces six études.

Je le recommande si vous comptez suivre des cours, moins si vous êtes parents vous n’êtes pas la cible, on est vraiment sur de l’analyse pure.
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La prise de conscience

Une étude de la manière dont les enfants décrivent leurs comportements dans différentes situations ce qui engage une réflexion sur la manière dont le sujet est conscient, selon son âges des mouvements de son corps.
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Le structuralisme

De par sa profession, l'auteur nous apporte un enseignement très enrichissant et précieux. Il nous éclaire sur la vision erronée que nous avons généralement sur la "structure" dans divers domaines de la vue. Très bel ouvrage.
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La genèse du nombre chez l'enfant

Jean Piaget et Alina Szeminska, que l’on oublie souvent, publient en 1941, le résultat de leurs travaux sur la manière dont l’enfant construit le nombre et en fait progressivement l’abstraction. L’étude de la genèse de ce concept est originale, par la question que pose Piaget et le regard qu’il apporte à sa construction chez l’enfant. Grâce à des propositions soigneusement choisies, il démontre que le nombre ne peut être le résultat d’un apprentissage. Car le nombre est un concept et un concept s'élabore. Ce livre a été, en son temps, une vraie révolution. En effet, Piaget pense l’enfant dans son développement, démonte les mécanismes à l’œuvre dans une pensée qui se construit et démontre que ce qui paraît évident et logique à l’adulte que nous sommes devenus, est en gestation chez l’enfant. Piaget élaborera l’hypothèse des stades de développement, étapes successives et linéaires, qui conduiront progressivement l’enfant à un esprit rationnel. La rationalité et la rationalisation du monde étaient alors, selon lui, l’apanage autant que le signe d’une démarche mature et d’un esprit adulte. Quarante ans après, d’autres chercheurs viendront revisiter ces postulats en les infirmant, et proposeront une autre lecture du développement de l’enfant, réfutant certaines des thèses de Piaget, dont ce fameux modèle en escalier. Quoi qu’il en soit, et ainsi va la science, Piaget et Szeminska ont, en leur temps, apporté une contribution indiscutable, sur la construction du nombre, concept se formant en de multiples étapes, dans l’enchaînement desquelles la comptine numérique est loin de jouer le rôle principal. C’est la conservation des quantités qui importe, et la capacité à avoir recours à la numération pour que cardinalité et ordinalité s’encastrent enfin comme les pièces d’un seul et même puzzle. Aimer les maths et les comprendre s’enracine peut-être dans ce simple constat, l’enfant a besoin de la manipulation d’objets avant de pouvoir manipuler des symboles. C’est par cet engagement sensoriel autant que moteur que l’enfant expérimente le monde et, par la succession de ses propres essais-erreurs, le pense.
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La psychologie de l'enfant

La psychologie de l'enfant
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Pensée et langage

Bien
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La psychologie de l'enfant

tre bien
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Psychologie et pédagogie

jean piaget , le suisse est sans conteste l'un des plus grands théoriciens de la psychologie. Ses travaux sur le développement intellectuel de l'homme parallélement à sa croissance physiologique, ont permis aux pédagogues de mieux concevoir les théories, les méthodes et les outils nécessaires au bon fonctionnement des apprentissages dans nos structures éducatives.
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La psychologie de l'enfant

Ayant fait une année de psychologie et voulant faire éducatrice de jeunes enfants, je me suis dis que ce livre pourrait être intéressant pour comprendre la psychologie de l’enfant sachant que ce livre a été écrit entre autre par Piaget, un auteur que je connais bien. Mais je n’ai pas du tout accroché et j’ai même abandonné ma lecture. Je n’ai pas réussi à comprendre cette lecture, sûrement dû aux mots de vocabulaire scientifique trop sophistiqués.
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