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3.83/5 (sur 60 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Villy le Maréchal ( 10) , 1944
Biographie :

Auteur français de romans policiers

Professeur agrégé de lettres, il a effectué sa carrière dans l'agglomération dunkerquoise, enseignant de la 6e à l'université, en formation initiale et continue.

Très tôt possédé par les démons du dessin et de la création poétique, il en nourrit ses cahiers d'écolier, trouvant là un exutoire à son imagination fertile.

Fortement impliqué dans la vie associative et politique, il consacre sa plume depuis des années à des écrits de circonstance qui fluctuent de l'essai à la chanson, et bien sûr le roman policier.

2006 "La peine de vivre" ( épuisé)
2010 "Dunkerque sous le signe d'Othmane"
2012 "Un grand maître dunkerquois"
2013 "Quai des cadavres"
2014 "Festins de veuves"
2015"Le Maître du Sceau"
2016 "La Mort refleurira" ( réédition de" La Peine de vivre")
2017 " Le Pacte satanique"

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Bibliographie de Jean-Pierre Bocquet   (14)Voir plus

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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Escaladant à nouveau l’escalier de son immeuble comme un félin, Franck eut droit à la rebelote du courrier scotché sur sa porte, l’époustouflant cette fois pour de bon, et le pétrifiant presque sur le palier. Il le décacheta avec précipitation, bien étonné d’y trouver un petit montage informatique d’extraits de fac-similés de listes de francs-maçons de loges du littoral aujourd’hui éteintes. Les noms sélectionnés étaient écrits à la plume d’oie, tout en pleins et déliés de circonvolutions. Il put ainsi lire :
Loge Ph, Gr.
Aupick- Baudart Jacques, né à Gravelines, Sous-Lieutenant, Maître.
Verlaine Mathieu-Auguste, né à Bruxelles, Visiteur des douanes, Maître et Elu à Saint Louis des Amis Réunis de Calais, Affilié,.
Ooraoioooooomoiooo , né à Saint Domingue au Cap, marin, hébergé à Saint-Pierre Calais.
Loge A & F, Dk.
Rothschild James, né à Francfort, Négociant à Francfort et Paris, Maître.
Rothschild Charles, né à Francfort, Négociant à Francfort et Naples, Maître.
Suivait un commentaire ainsi formulé ainsi formulé : « Cher Franck, ce pauvre Verlaine, qui en savait peut-être trop, aurait mieux fait de couler des jours heureux à Bruxelles, où il était né en 1784. Il est bizarrement mort le 7 octobre 1813, avant même son trentième anniversaire. Toi qui me sembles plein de vie, mets-toi à sa place, entre dans sa peau… Et ce marin dont on sait tout, sauf son nom, qui gênait-il ? Et puisque tu aimes l’histoire – je le sais -, demande-toi quel est le rapport entre ces Rothschild et Waterloo. Ce qui s’est tramé à l’époque doit être vengé, et tant pis pour les éclaboussures. Si ta présence nuit aux justiciers là où le glaive doit trancher, ils n’auront aucun scrupule à te faire tomber… Et tu n’es pas un cas isolé… Maintenant, va dormir si tu le peux, Baphomet veille sur toi. »
Le courrier était à la fois anonyme et signé, aucun nom ni paraphe ou griffe quelconque n’y mettant fin, mais une tête de mort au nœud papillon osseux narguant néanmoins son monde en bas de page. Franck pigea immédiatement la manœuvre : on l’avait précipité à Gravelines pour pouvoir déposer ce courrier en toute tranquillité sur sa porte. Mais qui donc était au courant de sa nouvelle adresse ? Il venait seulement de la communiquer au vénérable ainsi qu’au secrétaire de sa loge pour envoi de la prochaine convocation. Qui ? Qui maîtrisait à ce point ses coordonnées, son code d’entrée, sa passion pour l’histoire ? Qui ? Quelle était cette sangsue ? Le mieux était qu’il fasse part de tout cela à Mac-Benah.
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« OTHMANE SIGNE SON NEUVIÈME ASSASSINAT ».
Le titre s’étalait en gros caractères à la page Société. Suivait un chapeau angoissant : « Après Marseille, Roanne, Nantes, Rodez, Colmar, Cherbourg, Laon et Saintes, le mystérieux assassin signe son passage à Orléans : même méthode, même mise en scène, même incision fatale de la carotide à l’aide d’un cutter à moquette. »
L’article rappelait les faits connus. L’assassin s’introduisait chez sa victime, lui gantait les mains, l’obligeait à téléphoner à la police pour signaler sa présence, sa tenue, son physique, le motif de son tatouage et la sinistre raison de sa visite. Après, c’était le silence absolu, mais le téléphone n’était pas raccroché, ce qui permettait à la police de localiser l’appel et d’arriver sur les lieux pour découvrir le cadavre assis devant son récepteur, baignant dans son sang qui avait giclé sur les murs, les gants blancs et le visage barbouillés de traînées brunâtres déjà coagulées. Le cutter était posé devant le combiné téléphonique. Seul point commun entre les victimes : c’était toutes des femmes célibataires et vivant seules.
Neuf assassinats en trois mois, répartis sur tout l’Hexagone, sans empreintes ni squames ou poils susceptibles d’intéresser la police scientifique. C’était inquiétant. Il n’y avait pas la moindre trace d’effraction ni de violence, il n’y avait que les sinistres éclaboussures de sang et les visages étonnamment sereins des assassinées. On était en présence d’un génie du Mal à en croire le commentaire du journaliste.
Sylvie ne put s’empêcher de rapprocher cette sublime horreur de son sujet de philo : la vie valait-elle la peine d’être vécue pour tuer son prochain d’une manière si orchestrée et si démoniaque ?
La fin de l’article dressait une sorte de portrait robot du serial killer présumé : grand et svelte, teint basané, cheveux bruns ondulés mi-longs, yeux bleus, âgé d’environ trente ans. Vêtu de noir, il ne manquait jamais de faire décrire à ses victimes le tatouage qu’il portait sur l’avant-bras : un pélican nourrissant ses petits de son sang. Le col entrouvert de sa chemise laissait apparaître un médaillon dont le motif représentait un serpent enroulé autour d’un croissant de lune. Mais ce portrait robot n’était que le fruit des investigations des enquêteurs à partir de la ritournelle serinée au téléphone par les victimes, nulle audition de voisin n’était venue le confirmer et cet individu n’avait été aperçu nulle part.
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La macabre découverte avait eu lieu entre minuit et une heure du matin et relevait de Rocambole. Un couple illégitime et se sentant fautif – même s’il n’y a pas de mal à se faire du bien – avait répertorié tous les petits coins tranquilles, perdus dans la campagne, peu fréquentés et obscurs, où une voiture puisse stationner après 21 heures sans que ses occupants encourent le délit d’exhibition sexuelle. Le couple en question variait autant que faire se peut les lieux de stationnement afin que personne ne trouve le stationnement suspect. Depuis un an que durait leur amusement, ils n’avaient eu que quelques pleins-phares imprévus, qui ne parvenaient jamais à les surprendre en position lascive, tant ils les voyaient venir de loin. Un ou deux ricanements au volant, un passage à l’extrême ralenti, pas de klaxon intempestif, bref R.A.S., voilà à quoi se réduisaient les entraves à leurs ébats. Une fois, un dogue allemand – sans doute lâché par le fermier du coin – était venu lorgner aux vitres de la Mercedes, griffant la peinture métallisée de ses grosses pattes. Ils partirent prudemment baiser ailleurs, rayant cet antre à Cerbère de leur liste. [...]
Ce soir-là, ils avaient opté pour la section de la route des Neiges qui serpente du hameau à la chapelle jusqu’à Coudekerque-Village. Non loin du hameau d’ailleurs. Sur un sommaire pont de pierres qui enjambe le watergang jouxtant plus ou moins les méandres de la route. Solide pour un tracteur et sa benne, ce petit pont de fortune l’était forcément pour une Mercedes. Quand ils y arrivèrent et que le véhicule amorça sa manœuvre pour se garer à l’entrée du champ, ils virent émerger des roseaux du fossé un mannequin tout raide au visage hideux et ensanglanté, le nez et les mâchoires défoncés. Il semblait assis et comme couronné d’épillets, aussi inquiétant qu’un justicier surgi du Styx ou du Léthé. Les phares de la Mercedes venaient de balayer le décor sépulcral du retour de Rocambole.
Il n’avait fallu qu’une poignée de secondes à Luc Vanryssen pour comprendre que le mannequin était un macchabée, que les traces de pneus, un usager impromptu, etc. leur interdisaient de s’éclipser en douce, à moins d’être accusés de meurtre si jamais de tels indices mettaient les enquêteurs à leurs trousses, étant donné que la tronche du cadavre ne laissait planer aucun doute sur ce qui avait provoqué la mort. Appeler les flics et être retardés pour les premières constatations sur place n’était pas gênant, puisqu’ils étaient censés être en service de nuit au CHD, mais risquait de leur compliquer la vie conjugale s’ils étaient convoqués pour audition ou appelés à témoigner… Van Ryssen ne tergiversa pourtant pas et composa le 17 sur son portable. Quand les flics arrivèrent, se doutant bien que Luc Van Ryssen et Aurélie n’allaient pas pêcher l’anguille, ils enregistrèrent leurs dépositions, notèrent leur coordonnées et leur promirent d’être discrets autant que possible.
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Mais la masse se précisait à mesure qu’il s’en approchait. Ce n’était pas la position fœtale d’un corps recroquevillé à laquelle il était habitué en ce lieu ; l’individu était étendu sur le dos, jambes serrées et pieds en équerre. Franck distingua bientôt un costume noir ceint d’une sorte de tablier…
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Encadrée par les enfilades de tringles métalliques de la rambarde, côté chenal, et l’épais parapet de béton, côté plage de l’estran, la jetée figurait ainsi un long corridor carcéral que les petites surrections de balises en alignement transformaient en monôme de cyclopes. La libération chaque matin renouvelée s’opérait dans le regard de Franck. Un regard sans concession sur les immenses hangars d’un vert mat faussement écologique qui encombraient l’autre rive du chenal, suivis d’autres hangars d’un beige poussiéreux, ceux des établissements Nicodème.
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Pas de grâce divine, ni d'amnistie quelconque de la part du céleste président ad vitam aeternam par conséquent. Mais pour qui savait lire entre les lignes, quelques phrases du Livre d'Énoch constituaient des vérités dérangeantes, des brûlots intellectuels, des bombes à retardement théologiques. 
Simon en avait relevé trois, particulièrement significatives, en forme d'invocations.

Que les oppresseurs soient enlevés de la face de la terre ! 
Que le mal soit anéanti ! 
Mais que la planète de la justice et de l'équité refleurisse...
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Il se souvenait alors de l’école et du catéchisme, de sa dyslexie larvée et de la confusion qu’il faisait toujours entre Nicodème et Nicomède. Si bien qu’il avait longtemps cru que le ferrailleur dunkerquois ou le roi de Bithynie, c’était du pareil au même et que l’antique Arsinoé dont parle Corneille préfigurait sans doute la loulou du port. Et encore le savait-il parce qu’il avait à l’époque la curiosité de feuilleter l’encyclopédie de l’oncle Albert, le lettré de la famille et postier de son état.
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Ce matin-là, il eut brusquement comme un éblouissement : un bref instant, l’étoile argentée dansa sur la ligne d’horizon des flots, émergence éphémère d’un hallucinant septentrion, et puis plus rien. Plus rien que cette masse confuse qu’il aperçut sur la jetée au-devant de lui, à quelque cent mètres. Peut-être un SDF encore endormi ou un migrant égaré, groggy de fatigue mais aimanté par la mer.
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il aperçut sur la jetée au-devant de lui, à quelque cent mètres. Peut-être un SDF encore endormi ou un migrant égaré, groggy de fatigue mais aimanté par la mer. C’était le seul genre de rencontre qu’il fît sur cette jetée à une heure aussi matinale, hormis les rats qui filaient en couinant ou des mordus de pêche côtière.
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Jean-Pierre Bocquet
KUTTER KILLER
- C’est interdit par la loi, Chenevez !
- Et alors ? As-tu oublié le conseil du Dalaï Lama à ses fidèles ?: « Apprenez les règles pour savoir comment les transgresser correctement. » (246)
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