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Citations de Jean-Pierre Cartier (25)


Je suis persuadé qu'avoir la foi, c'est être sensible à la nature, à l'animal, aux arbres, aux plantes. (...) Si nous ne revenons pas au sacré, nous sommes perdus. (...)
La véritable éducation serait celle qui rendrait les jeunes conscients de l'aspect sacré de la nature. Cela devrait être une priorité absolue (...)

J'affirme que les créatures qui nous entourent ont autant de droits que nous. Je ne vois pas pourquoi nous aurions seuls le droit d'exister.
J'invite les êtres humains à cesser d'être des prédateurs et à regarder les bêtes avec gratitude pour tout ce qu'elles nous donnent. Moi, je ne cesse de m'émerveiller. (...)

L'homme n'est pas l'être supérieur qu'il croit être. Il n'est vraiment supérieur que lorsqu'il cultive cette vertu trop rare qu'est la compassion.
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Ne vous étonnez pas, insiste Pierre RAHBI, si les enfants sont angoissés. On devrait leur souhaiter la bienvenue dans le monde, leur expliquer que chacun d'entre eux est le complément des autres, que la loi la plus sacrée est celle de la solidarité. Au lieu de cela, on les lance dans une compétition acharnée, dans un processus de domination. Et les plus faibles sont laissés pour compte.
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Je ne suis absolument pas contre le progrès technique mais je veux qu'il devienne l'auxiliaire du genre humain, qu'il contribue à améliorer l'existence de l'homme sans en faire son esclave.

Je ne suis pas non plus contre l'argent. Les hommes ont besoin d'échanger et on n'a pas trouvé de meilleur moyen. Je ne diabolise pas l'argent. Il fait circuler la vie. Mais il devient nuisible lorsqu'il sort de son rôle strict d'échange pour prendre une autre nature. En ce moment, il devient de plus en plus inconsistant, de plus en plus virtuel pour employer une expression à la mode. Il est devenu avant tout spéculatif au point de tout dominer et de susciter une démence universelle. Sa nature n'est pas mauvaise mais son usage s'est perverti.
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Nous aurions pu, nous aussi, entrer dans le productivisme, avoir cent chèvres ou plus. Alors, c'est certain, Michèle et moi, nous n'aurions pas eu le temps de nous impliquer dans la solidarité avec d'autres peuples.
Voilà pourquoi nous avons placé la limite à une trentaine de chèvres.

La société nous dit qu'avec de l'argent on peut tout résoudre mais ce n'est pas vrai, vous le savez bien. Là aussi, il faut trouver l'équilibre. Je sais que ce n'est pas facile mais cette limite, chacun d'entre nous se doit de la trouver.
C'est un état de conscience.
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Depuis des siècles et des siècles, au Sahel, les Peuls élèvent des zébus, ces bêtes magnifiques avec leurs bosses. Ces zébus donnent une viande délicieuse parce qu'ils ne mangent que de l'herbe et les Peuls ont depuis longtemps l'habitude d'aller les vendre en Côte d'Ivoire ou au Ghana (...) à 500 kilomètres. (...) Il s'agit de centaines de bêtes et ils n'ont jamais eu de mal à s'en débarrasser. Cela conditionne leur survie car, avec cet argent, ils peuvent acheter tout ce dont ils vont avoir besoin au cours de l'année. Ce système donnait satisfaction à tout le monde, aux acheteurs noirs parce qu'ils étaient certains d'avoir la meilleure viande et aux Peuls parce qu'ils avaient un débouché assuré et les ressources nécessaires.

Un jour pourtant, il y a seulement quelques années (...) ils ont eu l'horrible surprise d'entendre leurs clients habituels leur dire : "Cette année, nous ne prendrons que 5 ou 10% de ce que nous vous prenons d'habitude car nous venons de recevoir des quantités astronomiques de carcasses en provenance d'Argentine".

Pourquoi cela ? (...) à un certain moment il y a eu dans le monde une pénurie de cuir. Surtout à cause de la mode des blousons qui sévissait chez les jeunes de tous les pays occidentaux. Les indicateurs économiques étaient d'accord pour affirmer : "Dans deux ans, la demande en cuir va doubler."
Les Argentins ont de gigantesques pampas et ils ont tout fait pour augmenter leur cheptel. Ils ont prélevé les peaux (...) et ils ont mis le reste dans des containers congelés qu'ils ont expédiés sur les marchés d'Asie et d'Afrique. C'était une viande très bon marché qui a tout de suite trouvé preneur.
Lorsque les malheureux Peuls sont arrivés avec leurs zébus, ils n'ont presque rien vendu.

Rendez-vous compte à quel point cela a été tragique pour eux.
Ils étaient là, avec leurs zébus après cet interminable voyage et personne n'en voulait. Il n'était pas question pour eux de rentrer avec leurs troupeaux. Ils n'auraient pas eu de quoi les nourrir. Ils ont bradé ce qu'ils ont pu et ils ont dû laisser le reste errer dans la savane. Et ils sont rentrés chez eux pour une année de misère.

Nous devons être conscients de ces mécanismes, de la réalité telle qu'elle est aujourd'hui.
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J'ai souvent le sentiment que nous vivons à l'envers. Notre notion du temps, par exemple, est erronée. Nous avons l'impression qu'il passe et que nous, nous restons immobiles à le regarder passer.
Quand on dit cela aux Africains, ils répondent : "Ce n'est pas vrai, c'est nous qui passons."
Réfléchissez à cela et vous comprendrez à quel point c'est vrai. Si nous vivions ainsi, nous aurions une notion du temps beaucoup plus juste.
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J'entends souvent dire que l'eau va manquer dans le monde et je ne suis pas d'accord. Je prétends que l'eau n'est pas insuffisante mais que nous en faisons un usage immodéré.
Quand je vais dans le Sahel, je vois des processions de femmes qui vont chercher l'eau à la source. Elles sont joyeuses et transmettent à cette eau leur jubilation. Je me demande souvent pourquoi les religions n'insistent pas davantage sur cette merveille qu'est l'eau.
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Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! »Et le colibri lui répondit :« Je le sais, mais je fais ma part. »
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Ce qui, par-dessus tout, nous a frappés, c'est que Pierre Rabhi est un homme complet, un réalisateur et un poète.
Il sait être un scientifique rigoureux, un expérimentateur infatigable sur le terrain, il est capable d'exposer dans des conférences des arguments sans failles mais il est en même temps possédé par cette rare vertu qu'est l'émerveillement devant toutes les manifestations de la vie.
Il sait être poète et aussi musicien, il écrit des livres qui sont des chants d'amour pour la nature et, chaque fois qu'il a un moment de loisir, son plus grand plaisir est de faire chanter son violon.
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Je milite depuis des années, affirme Pierre RABHI, pour que les femmes soient plus présentes dans les décisions sociales et politiques. Le masculin a trop souvent des réflexes militaires,des biceps mentaux et psychiques. Il est sans cesse en train d'évaluer sa force par rapport à celle des autres. C'est ainsi que s'est imposé l'instinct de domination, une formidable volonté de puissance qui a déréglé le monde et qui le dérègle encore aujourd'hui. On le constate sur les champs de bataille mais aussi dans les entreprises, sur les stades et au sein de nombreuses familles.
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Toujours plus ! Votre devoir est de consommer, sinon l'économie s'écroulera ! Voilà des slogans qui font sortir Pierre Rabhi de ses gonds. Des slogans qui, selon lui, mènent le monde à sa perte.
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Je suis toujours frappé par le fait que les Occidentaux sont persuadés de posséder la clé de tous les problèmes du monde entier. En toute bonne foi, ils proposent à tous les peuples leur mode de vie comme étant le meilleur, le seul en réalité qui aille dans le sens de l'évolution. C'est d'une naïveté touchante.
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Voici donc Pierre et Michèle à la recherche de la ferme de leurs rêves. Ils n'ont que l'embarras du choix dans cette Ardèche qui est en train de se dépeupler au point de devenir un désert.
Ils trouvent enfin car ils savent exactement ce qu'ils veulent : une ferme à l'abandon, sans eau ni électricité. En arrivant, ils ont le sentiment de se trouver au bout du monde mais ils sont enthousiasmés par la vue, par ces fameux dix-sept clochers qu'on peut apercevoir les jours de beau temps.
On leur signale bien que dans la classification des exploitations agricoles, cette ferme de Montchamp figure parmi les exploitations bas de gamme. Elle ne comporte en effet que cinq hectares de mauvaises terres caillouteuses. (...)

Ils s'obstinent en dépit de tout et de tous. A peine a-t-elle vu la ferme que Michèle a eu le coup de foudre. Elle a senti avec une absolue certitude que ce lieu lui était destiné.
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(à propos des écologistes politiques) je trouve qu'ils nous donnent un spectacle désolant. Ils ne sont absolument pas dans une écologie humaniste. Ils devraient déjà donner l'exemple d'une entente cordiale, d'un humanisme. Je me suis toujours refusé à l'écologie politique car elle n'est pas adulte. (p. 73)
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(Pierre et Michèle Rabhi ont quitté la ville pour la campagne sans un sou, et ne peuvent pas s'acheter même une petite ferme ... en 1959).
Ils (...) s'entendent répondre que, pour obtenir un prêt, l'un d'eux doit posséder un diplôme d'agriculture. Cela veut dire que Pierre doit au moins en apprendre le B.A.-BA et que, pendant ce temps, Michèle doit travailler. (...)

Pierre entre dans une maison familiale rurale pour obtenir son diplôme. Ainsi, pour pratiquer l'agriculture et survivre, il va devenir ouvrier agricole. A peine a-t-il commencé ses études que son rêve se brise.
Il avait imaginé une vie de calme et de beauté dans une nature accueillante. Il se souvenait avec nostalgie des paysans de l'oasis qui passaient leur vie dans leur jardin, en harmonie avec leur terre. Il savait qu'il lui faudrait travailler dur mais dans le respect de celle qu'il appelait déjà "Notre Mère la Terre".

Ce qu'il découvre dans son école le plonge dans la détresse et la révolte. On lui demande d'abord de s'occuper des arbres fruitiers et il comprend avec stupeur qu'il lui faut pour cela utiliser des substances chimiques extrêmement toxiques. Il n'y a pas moyen de procéder autrement. Comme à l'usine (note : peu avant, Pierre Rabhi a été OS, ouvrier spécialisé), il retrouve la standardisation, le besoin de produire toujours plus à des prix de plus en plus compétitifs. "On avait, dit-il, transposé la vision urbaine et industrielle dans le monde rural."
Déjà, il commence à se demander s'il n'y aurait pas moyen de faire autrement, de pratiquer une agriculture respectueuse de la nature, cela d'autant plus que les méthodes qu'il lui faut apprendre se révèlent extrêmement brutales.
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Nous sommes en 1959. Aux yeux de Michèle, Pierre est un poète, un penseur et même, selon ses propres mots, un "génie de l'écriture". Ils s'aiment et ce sera pour toujours (...)

Très vite, ils décident de se marier mais très vite aussi, ils se trouvent d'accord sur le fait qu'il ne leur sera pas possible de mettre des enfants au monde dans le milieu où ils vivent et qu'ils détestent autant l'un que l'autre. Au plus profond d'eux-mêmes, ils savent qu'il leur serait trop difficile de rendre des enfants heureux dans les murs gris de la banlieue, au milieu du fracas de la ville et de son agitation.
Ils rêvent avant tout de calme et de beauté et ils sont prêts à tous les sacrifices pour les obtenir. Ce n'est pas en eux un simple désir comme il arrive aux citadins d'en avoir mais une impérieuse nécessité.

Le problème est qu'ils n'ont pas le moindre sou devant eux pour réaliser leur rêve et qu'un enfant doit bientôt naître.
C'est d'autant plus difficile que ceux à qui ils parlent de leur projet de fuir la ville font tout pour les décourager. (...)
Pourquoi se laisser aller à des idées folles ? Même leurs meilleurs amis, leurs familiers ne comprennent rien à cette exigence qui bouillonne en eux. A quoi bon rêver, croire à l'impossible ? (...)

Transformer le monde ... Au lendemain de leur mariage, Pierre et Michèle ne vont guère avoir le temps d'y penser car la période qui s'ouvre devant eux sera d'une telle rudesse qu'ils devront, pour survivre, mobiliser toutes leurs énergies.
Quitter la ville pour la campagne, c'est un beau rêve mais il faut, du jour au lendemain, faire face à des problèmes qui semblent très vite insurmontables.
Car ils sont partis sans un sou. Avec leurs petits salaires, il leur aurait fallu attendre des années pour économiser de quoi acheter la plus petite ferme.
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L'arbre est l'une des plus belles créatures qui soient. C'est un être vivant, il est silencieux mais il peut être aussi chantant. Il est une flûte pour le vent, il abrite les oiseaux, il peut être le symbole d'une grande jubilation. (...)

Si vous regardez une feuille, vous constaterez qu'elle est vivante jusqu'à l'extrémité de ses ramifications. L'arbre est comme elle, vivant jusqu'au bout.

L'hiver, quand il est dépouillé, vous pouvez voir toute sa structure. C'est magnifique. Personnellement, j'aime le contempler au printemps lorsque son vert est si tendre, j'aime le contempler l'été dans son plein épanouissement, l'automne avec ses couleurs flamboyantes et l'hiver quand il s'offre dans son dépouillement.

Il est curieux de constater que sa forme, avec ses ramifications, rappelle la forme des poumons. Les arbres ne sont-ils pas les poumons de notre planète ?
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Les arbres, nous a-t-il dit, sont la toison de notre planète. Observez un arbre de près et, si votre sensibilité est éveillée, vous vous apercevrez qu'il a une aspiration vers le ciel. C'est un capteur d'énergie. La Terre, dans le complexe cosmique, s'est dotée d'un certain nombre de moyens pour communiquer et l'arbre est l'un des plus évidents. Il n'est pas seulement de la cellulose, un élément physiologique dégageant de l'oxygène et du gaz carbonique.
Il y a en lui, être vivant, quelque chose qui relève d'une sorte de magie.
Le rôle de l'arbre est véritablement de connecter la terre et le ciel.

Il est aussi le protecteur de la terre et c'est pourquoi nous devons nous-mêmes le protéger. Il atténue la violence des éléments. Quand la terre est livrée toute nue comme elle l'est dans le Sahel et dans le désert, quand elle est privée de cette frondaison protectrice, elle subit des érosions dévastatrices. (...)
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Lorsque je vais dans un pays que je ne connais pas, je visite les dépôts d'ordures. C'est très instructif. Dans les pays scandinaves, j'ai été surpris de trouver des frigos, des machines à laver, des ensembles stéréophoniques qui fonctionnaient encore et qui auraient fait mon bonheur.
A l'inverse, dans les décharges des pays pauvres, il n'y a pas la moindre boîte de conserve car celles-ci trouvent un usage, pas une bouteille en plastique vide et, sur les carcasses de voiture, ne subsistent que les éléments absolument inutilisables. Tout est parti jusqu'à la moindre vis. Les ressorts servent à faire des outils ou des couteaux.
Cela montre bien la disparité qu'il y a dans le monde.
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À propos du 500e anniversaire de la découverte de l'Amérique, Pierre Rabhi cite un journaliste Vénézuélien qui dans un article fait parler un amérindien :
"Je suis venu découvrir ceux qui m'ont découvert. (...) Je viens ici pour rappeler aux Européens que ces quantités d'or et d'argent qu'ils ont arrachées au continent américain, nous ne considérons pas que ce soit du pillage. (...) Nous les considérons plutôt comme un plan Marshall que les Indiens ont consentis à l'Europe pour l'aider à se développer; Mais il faudrait tout de même rembourser un petit peu. (...) Nous nous contenterons d'un taux de 10 % calculé sur quatre cents ans" (p. 170)
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