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Citations de Jean-Pierre Enjalbert (36)


Manque de chance, si les jambes de Maryse me ravissaient, ses tics de langage polluaient mes oreilles et la plupart de ses goûts m’accablaient. (Je tiens à évoquer cet épisode de ma vie car il met en valeur l’étendue de ma lâcheté face à la force de mes pulsions primaires.) «Qu’est-ce que c’est sympa», s’exclamait-elle devant toute chose, un œuf à la coque, un éditorial d’Alain Duhamel, la théorie de la réincarnation, un film ouzbek, la cagoule du sous-commandant Marcos, un air de banjo. Vous lui fournissiez un envol de goélands, un ciel de traîne, la majesté d’un océan, elle les additionnait et le résultat était forcément « sympa ».
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Au cas où un lecteur contemporain de quelques événements et personnages historiques ici évoqués estimerait qu’il est indigne d’insulter leur mémoire, l’auteur, qui a lui-même longtemps dérivé dans l’époque en question et s’est toujours refusé à s’en voiler la farce, lui rappellerait que l’indignité reste le moyen le plus sûr d’échapper à « la dignité » des autres.
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Lorsque M. Ange s'emparait du pouvoir, c'est à dire en ce temps là de la parole, l’assistance devait se taire. Il promenait sur le monde un regard permanent de dérision et d'ironie, philosophant sur le verbe être qui se fait toujours avoir.
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Je me trouve à l'article de la mort. Article défini désignant l'indéfinissable, locution usitée dans les romans populaires du XIX ème siècle pour évoquer le chapitre ultime de la vie, dernière syllabe du dernier mot de la dernière phrase, l'article de la mort n'est hélas ni repris ni échangé.
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Et puis j’ai toujours considéré qu’une pratique soutenue de la luxure imposait discrétion, délicatesse, désœuvrement, autant de vertus aristocratiques permettant de jouer avec le feu des jouissances sans s’y brûler
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C’était un quartier de beaux mensonges. Des entrepreneurs de démolition n’avaient pas encore assassiné Paris ni une fourmilière d’esclaves motorisés envahi les berges de la Seine. [...] Le temps valait son pesant d’or. Les jours faisaient la grasse matinée et les nuits tombaient pour proxénétisme aggravé.
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Renoncer au plaisir parce que devoir, parce que fidélité, parce que ceci parce que cela, c’est faire un cadeau à la mort. Elle n’en a pas besoin. S’il est incontestablement délicieux, le bonheur à deux l’est surtout en échantillons et les intermittences du cœur mériteraient davantage de considération.
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D'ailleurs au nom de quoi faudrait-il toujours mourir ? et s'il était plus aventureux de rester en vie ? je ne voudrais pas faire le malin mais la vie est là, ici et maintenant. Sans transcendance, sans métaphysique. Non seulement digne d'être vécue mais digne d'être pensée. Je me demande si ceux qui partent ne rêvent pas d'aller où elle n'est pas. (p.88)
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Pour ma part, vomissant les gros mots d'adultes qui tuent à bout portant-gloire, pouvoir, patrie, police, fric- mais porté par la légèreté de l'insubordination, j'ai, en toute modestie, considéré que je ne serais jamais compétitif. (p.85)
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J’ai envie de jouer à la marelle et de siffloter du Karheinz Stockhausen, signe chez moi d’extrême désinvolture.
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D’une compétence sans faille dans les domaines qu’il ignorait, il enfonçait avec une réelle supériorité toutes les portes ouvertes, brandissant son hystérique sottise comme carte de visite, apportant avec l’enthousiasme des pionniers sa touche de creux à la civilisation du vide qui commençait à poindre.
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C’est compliqué le sommeil, c’est épuisant. Arrête de te plaindre, me fais-je. Tu nous emmerdes. C’est tuant à la fin. »
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[…]quelques indications concernant mes funérailles. Ni fleurs – en mon absence ce serait le bouquet – ni couronnes – on ne tire pas les rois.

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Athée j'étais athée, athée je resterai. J'appelle athée celui qui vit et meurt sans Dieu, sans Diable, dont la pensée est exempte de toute forme de révérence.Un homme au XVIe siècle comprit cela et l'écrivit dans un libelle, -L'Art de ne croire en rien- Il s'appelait Geoffroy Vallée.C'était un libertin. Il avait vingt-quatre ans quand lui et son livre furent brûlés en place publique. (p.136)
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On avait beau m'expliquer que tout avait une fin, que la mort n'arrivait pas qu'aux autres, qu'elle était une loi de la nature, je n'avais pas une minute à lui consacrer. Partez devant, je vous rejoindrai plus tard, était d'ailleurs l'une de mes expressions favorites. (p.34)
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L'avoir entendue disserter pendant des heures - je confesse qu'il m'est arrivé de la rêver en coqueluche du cinéma muet - sur l'influence de Lacan dans les mises en scènes de Patrice Chéreau m'a, je crois, sonné une assez bonne idée de l'enfer.
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C'était plus fort que moi. J"avais besoin de me tenir à l'écart.
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Je reconnais que je ne m'étais jamais imaginé avec une tête de point, final qui plus est, signe du fait accompli, marque de l'irréversible. Je me serais préféré en virgule ou en points de suspension. (p.31)
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Je panique et pour tout vous dire, j'ai l'air d'un con. Que l'on excuse mon désarroi. C'est la première fois que je meurs et je ne sais pas comment on fait.
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La mort est une ordure ; frappant à votre porte avec la désinvolture du petit fonctionnaire en 1942 : C'est vous Klein ? Lui-même avec l'indifférence d'un agent du gaz coupant le compteur pour un impayé.
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