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Citations de Jean-Pierre Guéno (232)


L'enfance est un excédent de bagages que nous emportons partout avec nous, de gare en gare, de ville en ville, aussi loin que nous puissions aller, elle est toujours là. De lourds bagages pour un long voyage, une vie qui s'embarrasse de tout petits riens, de souvenirs inutiles mais auxquels nous tenons sans vraiment savoir pourquoi.

L'enfance est tout ce qui s'enfuit. Nous avions comme beaucoup d'autres fait la promesse de la retenir, de nous moquer du temps, et nous avons refusé de grandir, mais les années se moquent des promesses des enfants, la vie nous a fait un sale coup en nous laissant vieillir.
(Blanche)
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Le 22 février 1915
Ma chère Marie,
[...] Et que penser (tant pis si la censure arrête ma lettre), je ne cite d'ailleurs pas de noms, que penser de certain chefs qui lancent des hommes sur un obstacle insurmontable, les vouant ainsi à lune mort presque certaine et qui semblent jouer avec eux, comme on joue au échecs, avec comme enjeu de la patrie, s'ils gagnent, un galon de plus. [...]
Maurice.
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Facteurs d'hier et d'aujourd'hui


Lettre à un facteur canadien, 2013

(...)Recevoir un courriel est une chose banale, mais recevoir une lettre est un événement spécial. Et ce fut toujours ainsi, même au temps où c'était le principal moyen de communiquer. Parce qu'il y a , dans l'arrivée de l'objet, un exploit. Une attention partagée. Toutes les lettres ont du vécu. Toutes les lettres ont du millage. Toutes les lettres sont un voyage. (p. 121 / Stéphane Laporte- La Presse Canada, décembre 2013)
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Voilà six mois bientôt qu'on traîne cette misérable existence qui n'a plus rien d'humain.
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(réponse d'un poilus à son fils aîné qui lui demandait de rapporter des balles ennemies et un casque de Prussien ): " Pour les balles allemandes, je pourrai le faire. J'en apporterai quand je reviendrai. Pour le casque de Prussien, cela n'est pas sûr. Ce n'est pas maintenant le moment d'aller les décoiffer. Il fait trop froid, ils pourraient attraper la grippe."
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Je pensais moi aussi que l'humanité était maudite, si pour faire preuve de courage elle était condamnée à tuer éternellement.
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La dernière lettre à Léopoldine
J'écris à ta mère, ma fille chérie, la tournée que je fais dans ces montagnes. Je t'envoie au dos de cette lettre un petit gribouillis qui te donnera quelque idée des choses que je vois tous les jours, qui me paraissent bien belles, et qui me sembleraient bien plus belles encore, chère enfant, si je les voyais avec toi. Ce qui te surprendra, c'est que l'espèce de ruine qui est au bas de la montagne n'est point une ruine : c'est un rocher. Les Pyrénées sont pleines de ces blocs étranges qui imitent des édifices écroulés. Les Pyrénées elles-mêmes, au reste ne sont qu'un grand édifice écroulé. [...]
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Embrasse bien mes chers Petits que j'aime tant et tant,cause leur tout de même un peu de moi,il ne faut pas qu'ils oublient Papa.
De Marin Guillaumont à sa femme Marguerite 15 décembre 1914
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Partir. Elle ne rêve pas, Parania. Pas le temps de rêver. Elle est l'aînée à la maison. La guerre, l'exode en Moravie et la mort du père, c'est lourd. Parania ne veut plus que sa famille pleure. Elle ne veut plus choisir la vie au milieu des morts. Elle veut partir pour donner à vivre.
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C'est l'heure de rester maître de soi et de choisir pour sa rêverie les sentiers les moins sombres, ceux où l'on ne côtoie pas trop de précipices.
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Gris, tout est gris! Autour de nous, la vie semble dormir. A perte de vue, la flotte immense ponctue de taches grises l'Océan gris. Des bateaux, des milliers de bateaux. Plus de cinq mille, de tous genres, nous dit-on aujourd'hui. Mais quelle limite à notre vision! Deux mille, cinq mille ou dix mille? Alentour, comme des chiens à l'arrêt, se trouve réunie, pour la première fois, la plus grande armada de tous les temps. Les moteurs se sont tus. Pas un bruit. La brume achève de se dissiper, laissant apercevoir, là-bas, vers le sud, une mince bande noire : la terre de France. Au-dessus des barques, de gros ballons gris antiaériens donnent au spectacle un côté étrange, enfantin, dérisoire. Soudain! Ce n'est pas le tonnerre, c'est la canonnade. Les pièces d'artillerie de cinq mille bateaux tirent à la même seconde. Le bruit est tel qu'il devient impossible de différencier les rafales de mitrailleuse des coups de canon. Il n'y a plus qu'un effroyable roulement. Notre bateau a repris sa route. Seule sa vitesse a pu nous l'apprendre, car le bruit des moteurs se trouve comme gommé.
Gwenn-Aël Bolloré (France) - J'ai débarqué le 6 juin 1944
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Eloge de la lettre

Un jour sans une lettre au moins me semble un jour incomplet. Envoyer, recevoir, l'habitude a fini par nous faire oublier la signification de ces actes et leur portée, je ne me suis pas habitué : une lettre est toujours ce message que je découvre ou que j'adresse, une ouverture, une présence.
Quels que soient ce qu'on appelle les progrès de la communication, je lui reste fidèle. Rien ne la remplace. A condition qu'elle soit manuscrite.(...) Curieux échange que l'échange épistolaire, qui malgré les années n'a pas cessé de m'étonner et de m'émouvoir. (p. 141) - Pierre Dhainaut
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[...] j'espère quand même que ma bonne étoile ne me quittera pas, mais seulement voilà, l'attaque est à 8 heures du matin et il n'y a plus d'étoiles.
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Mon père a été envoyé à Beaune-la-Rolande; le circuit classique. Sur la fiche d'internement de Beaune-la-Rolande, il y a écrit, avec un tampon, c'est dire qu'on a pris la peine de fabriquer un tampon: "Cause d'internement: en surnombre dans l'économie nationale."
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Que vais-je devenir sans toi, ma mère? Comment ferai-je pour devenir grande, moi qui n'ai pas eu d'enfance? Comment tenir plus tard un enfant dans mes bras si je ne peux t'imiter...? Il me faudra tout inventer.
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Situation militaire inchangée, ouragan de fer et de feu dans l'atmosphère. Secteur effroyable, théâtre de continuels engagements, chaque jour attaques acharnées dans l'un ou l'autre camp. Le spectacle est unique, tragique, magnifique, la nuit, l'univers est embrasé, le bruit fantastique et terrifiant. Le corps tremble, des émotions vives et soudaines transpercent le coeur comme une flèche aiguisée, l'âme affolée erre dans un enfer et dans un anéantissement se recommande à Dieu.
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Il est des cas précis où un chef de grade élevé, un officier, voire un simple soldat, ont le devoir d'homme de ne pas obéir, car l'autorité d'un chef militaire a ses limites définies par les règlements, les lois militaires, les lois de la guerre, la morale... Ainsi on n'obéit pas à des ordres manifestement contraires aux lois de la guerre : massacre de prisonniers, de population civile tombée entre vos mains, et par conséquent sous votre protection, tortures, etc. Pour la torture, je suis catégorique : sous quelque forme que ce soit, et quel que soit son but, elle est inacceptable, inadmissible, condamnable. Elle porte atteinte à l'honneur de l'armée et du pays. Général Billotte.
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"Neuf balles dans mon chargeur
Pour venger tous mes frères
Ca fait mal de tuer
C'est la première fois
Sept balles dans mon chargeur
C'était si simple
L'homme qui tirait l'autre nuit
C'était moi"
Madeleine Riffaud, alias "Rainer"
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J'étais lecteur assidu à la mairie du 3e. Et j'aimais lire. Et le jour des décrets, il a fallu que je rende mes livres. Je les ai rendus, et cette Mlle Boucher m'a dit " Je vous connais bien, vous aimez lire, je vois le choix de vos livres. Voudriez-vous continuer ? " J'ai répondu : " Oui, bien sûr, mais ce n'est plus possible. " Elle m'a dit : " Attendez-moi ce soir, à cinq heures et demie, en bas de la mairie." Evidemment, j'ai attendu. Elle m'a fait monter sur sa bicyclette, derrière, et avec mon étoile elle n'a pas eu peur, moi non plus, et nous avons remonté la rue de Bretagne ; elle m'a amené chez elle. C'était au musée Carnavalet : elle était la fille du conservateur. Et il y avait des bibliothèques, des bibliothèques magnifiques, qui leur appartenaient en propre. Elles étaient plusieurs filles. Et j'ai puisé dans ces livres assez longtemps, jusqu'au jour où j'ai dû quitter Paris.

Georges

731 - [Librio n° 549, p. 47]
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Je regretterai ce que je n'ai pas fait,tout ce que j'aurais du pouvoir faire;mais je penserai en même temps que tu es là, toi,mon fils,pour me continuer,pour réaliser ce que j'avais seulement projeté ou rêvé.
Aux Armées, le 11 octobre 1916
Lieutenant Després
D'Albert-Jean Després à son fils Albert 11 octobre 1916
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