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Critiques de Jean-Pierre Guéno (226)
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Paroles d'étoiles : Mémoires d'enfants cachés

Jean-Pierre Guéno - Paroles d'étoiles, Mémoire d'enfants cachés (1939-1945) - 2002 : A cette époque l'indicible avait un nom : état français, police française, extrême droite. Alors qu'en Angleterre un grand escogriffe de général peinait à rassembler sous sa bannière quelques centaines de patriotes, des millions de citoyens français épousaient les lois antisémites d'un gouvernement scélérat coupable d'anticiper l'horreur pour plaire à l'occupant allemand. Ce qu'on voit à travers les yeux de ces enfants est ignoble. D'abord les anciens combattants de 14, les mutilés, les gueules cassées de confession juive jetés au fond des wagons plombés comme des paquets de linges sales abandonnés par celui qui fut leur chef dans les tranchées de Verdun. Pétain un des personnages les plus misérables de l'histoire de France, manœuvrier indigne de la solution finale, homme monstrueux naufragé dans une vieillesse servile qui n'eut de cesse par ces décrets infâmes de lécher les bottes de l'organe de commandement nazi. Il faudrait faire lire à tous ceux qui flirte encore avec cette idéologie affligeante ces témoignages écrit cinquante ans plus tard avec des mots d'enfants qui n'ont pas eu d'enfance, des mots d'adultes aussi témoins de l'ignominie que fut le traitement affligé à ces petits être innocents. Toujours reviennent les mêmes mots d’ailleurs, "maman", "papa" comme les ombres merveilleuses d'un paradis perdu à tout jamais. Les récits atteignent d'insondables sommets dramatiques. Comment supporter ces lignes qui décrivent la séparation des mères et de leur petits hâtées par les matraques de gendarmes abrutis et trop heureux par cette lâche obéissance d'acheter une vie tranquille dans une France défigurée par les croix gammées. Le lecteur vit en filigrane l'horreur des camps d'internement, du vel d'hiv, des transports contrebalancés par l'affection reçu pour la plupart de ces enfants dans des familles d'accueil qui les cachèrent au nez et à la frange hitlérienne d'une milice vichyssoise enragée dans son délire xénophobe. Tous ne furent pas heureux mais tous furent protégés malgré la menace mortelle qui pesait sur leurs hôtes. Car cacher un enfant juif était passible de mort et de déportation pour l'ensemble du foyer. La fin de la guerre ne sonna pas pour tout le monde la fin des épreuves car pour beaucoup le retour du père ou de la mère s'accompagna de la peur ressentie devant ces êtres faméliques et décharnés par des années de camp de concentration que les plus petits avaient oubliés. Et que dire de la détresse de ceux qui ne revirent jamais leurs parents et qui pendant des années attendrons que le cher disparu ouvre la porte. "Parole d'étoile" permet d’inscrire dans le marbre des témoignages qui ne seront grâce à cette initiative jamais oublier sauf si un jour une autre tyrannie débilisante décide de bruler à nouveau les livres qui la gênent... bouleversant
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Paroles de poilus : Lettres de la Grande Gu..

Jean-Pierre Gueno - Paroles de poilus : lettres de la Grande Guerre - 1998 : Louis Vanryckeghem à tout juste 18 ans en 1914 quand la Belgique est attaquée par les allemands. Mobilisé parmi les premiers, ce colosse d’1m90 qui se destinait à être instituteur se retrouve mitrailleur dans une unité d’élite flamande. Commence alors quatre années de combats interrompues un temps quand gazé à Ypres il doit garder le lit pendant plusieurs mois. Mais la boucherie à besoin de soldats et dés qu’il retrouve un semblant d’intégrité il est incorporé à nouveau. La somme, Verdun, Le chemin des Dames, il est de tous les combats, de tous les massacres protégé par une main invisible qui lui évite les blessures physiques mais sûrement pas la peur, la fatigue et le désespoir. Toutes ces années de jeunesse gachées par un nationalisme exacerbé qui ont vu des peuples entiers s'entre-tuer pour quelques mètres de terrain ont hanté sa vie à tout jamais. A force de bouffer de la terre dans les tranchés, il est devenu paysan, abandonnant ses rêves d’enseignant dégoutté par un système d’endoctrinement éducatif qui a formé des générations d’enfants à marcher docilement à l’abattoir. Cet homme c’était mon grand-père maternel, mon pépé. Il est décédé alors que moi même je prenais l’uniforme pour servir mon pays dans des circonstances moins tragiques (que sont nos guerres à coté de la leur ?). De lui il me reste des souvenirs d’adolescence, les récits de combat à coup de pelles, de baïonnettes, le marmitage, la boue, les poux. Mon aïeul, n’était pas de ceux qui gardaient le silence, au contraire, je ne crois pas l’avoir jamais entendu parler d’autre chose que de la guerre qu’il trimbalait comme un traumatisme éprouvant. Lui qui n’a jamais voyagé se délectait de raconter ses rencontres avec des peaux rouges, des indous et des africains qui constituaient son seul dépaysement au milieu d’une vie de labeur. Une anecdote continue de me frapper et de m’émouvoir quand je la raconte à mon tour, elle en dit long sur l’état de délabrement physique dans lequel se trouvait ces malheureux : Nous sommes en 1916, Louis est avec son unité dans une salle d’attente de la gare de l’est prêt à repartir au front, un autre régiment Belge vient les rejoindre et évidemment on taille la bavette pour avoir des nouvelles du pays. Au cours de la conversation, il trouve un type du même village et alors qu’ils commencent à parler de connaissances communes, il se rend compte que cet homme est son frère qu’il n’a pas vu depuis deux ans, ils ne sont pas reconnus ! Il y a plus de cent ans maintenant sonnait la fin d’une des pires hécatombes de l’histoire de l’humanité. En parlant de Louis, c’est à tous les poilus que je voulais modestement rendre hommage, aux morts et aux quelques survivants. Car certaines des lettres qui sont réunies ici auraient pu être écrites par mon grand-père, elles sont pour la plupart déchirantes et révoltantes. Ce n'est pas le patriotisme ce sentiment de pacotille qui faisait tenir ces hommes mais l'amour pour leurs proches et l'espoir pour beaucoup de les revoir. Il faut lire ces témoignages, s'imprégner des mots de ces soldats  plongés dans un tel chaos qu'il ne leur laissait guère d'illusion sur leur sort. Plus qu'un devoir de mémoire, c'est faire oeuvre d'humanité que de se pencher sur ces missives qui durent bien souvent recevoir les larmes de ceux qui les ont redigées et de celles qui les ont lues... un recueil bouleversant
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Paroles de poilus : Lettres de la Grande Gu..

Un livre émotionnellement difficile pour les hypersensibles.

J'ai passé la moitié de mon temps à pleurer en lisant ces lettres. Ces hommes fusillés pour l'exemple qui écrivent leur toute dernière lettre la veille de leur exécution (le gouvernement n'a pas fait que des jolies choses...), un poilu qui écrit à sa mère qu'il est heureux de remonter au front car l'accueil froid et indifférent reçu lors de sa permission lui a glacé le sang et lui fait souhaiter de partir auprès de ses camarades, et les lettres écrites le jour de l'armistice...



Que d'émotions, des hommes malheureux, qui ont perdu tout contact avec les réalités et qui ne comprennent pas le sens de tout ça.



Ce qui m'a le plus frappée dans ces lettres, c'est tout l'amour qui s'en dégage. Ces hommes ne parlent que très peu de l'ennemi, mais ils parlent à et de leurs familles. Les mamans, les épouses, les frères et sœurs, que de profonds messages d'amour.



Un seul petit bémol, le fait qu'il n'y ait pas d'ordre chronologique m'a un peu gênée. J'ai bien compris la façon d'attaquer de M. Guéno, mais j'ai quelques TOCs et mon pauvre cerveau détraqué a un peu de mal avec ces dates qui ne se suivent pas.
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Paroles d'étoiles : Mémoires d'enfants cachés

Rien ne sera jamais assez pour rappeler un passé peu glorieux dans l’histoire de notre pays. Entre 1942 et 1944, près de 12000 enfants juifs ont été déporté sur les 72000 que comptait notre pays en 1939. Il n’y a pas eu que la rafle du Vel d’Hiv mais beaucoup d’autres plus sournoises et individuelles et ceux depuis 1941. Cette collaboration avec l’ennemi a conduit à l’ignominie et l’infamie la plus totale.



Cette bd raconte le témoignage d’enfants qui ont vécu la disparition de leurs parents et qui ont dû se cacher pour échapper à ce funeste sort qu’est la déportation dans les camps de concentration. On parle des 60000 enfants qui ont survécu à l’horreur mais au prix de beaucoup de sacrifices et de souffrances. Ces mots d’enfant décrivent une page de l’Histoire et tous portent en eux une grande charge émotionnelle qu’il convient de comprendre pour ne pas faire de mauvais choix dans les valeurs.



Il n’est jamais inutile de montrer que les parcs d’enfants parisiens portaient l’écriteau « interdit aux chiens et aux juifs ». Il faut savoir que les dénonciateurs étaient partout dans une sorte d’hystérie collective à balance ton juif. Horrible société et on dit souvent que c’était mieux avant. Je ne partage pas vraiment cet avis.



Pour en revenir à la BD, j’ai été particulièrement sensible à ces neufs récits qui démontrent l’horreur de cette période qu’on a peu à peu oublié. A force de stigmatiser une catégorie à cause d’une histoire de religion, on finit par perdre son humanité. Les temps sont difficiles pour tout le monde et ce contexte ne pousse pas à la générosité d’esprit. L’espoir en l’homme doit toutefois perdurer.
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Paroles de poilus : Lettres de la Grande Gu..

C'est de circonstance aujourd'hui, je cherchais une bd et je le vois. Il n'y pas de hasard, mon arrière-grand-père est mort à Verdun. Quel courage de la part de ces hommes qui s'inquiètent beaucoup plus de leur famille que de ce qui pourrait leur arriver. On ne peut que leur rendre hommage.
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Paroles de poilus : Lettres de la Grande Gu..

Il y a cent ans, de jeunes hommes mouraient par milliers, dans une des guerres les plus meurtrières que notre planète ai connue.

Mobilisation générale le 2 août 1914, pour quatre ans de guerre, que dis-je, quatre années de boucherie, indignes de l'humanité. Mais qu'y a-t-il d'humain dans une telle barbarie.

Paroles de poilus, c'est des bouts de témoignages, des lettres, des cartes, des carnets, adressés à des femmes, des mères, des sœurs, des pères, des enfants, des amis. Des mots échappés de l'enfer. Des confidences, des témoignages, émouvants, parce que parfois rédigés quelques heures avant de mourir.

Des adieux, des déclarations d'amour, des angoisses.

Simple soldat, gradés, dernière lettre de condamnés à mort. Français ou Allemand, unis dans la même galère, fraternisant parfois.

Certains prêts au sacrifice, d'autres, s'interrogeant, d'autres encore faisant l’édifiant constat de l'indifférence, parfois, de civils peu concernés ou d'une hiérarchie politicienne méprisant la vie humaine.

Dans ces quelques lignes, parfois maladroites, il y a l'amour, la mort, l'horreur des combats, les souffrances, les blessures, les espoirs et les peurs.

Que nous reste-t-il aujourd'hui de tous ces sacrifices ?

Ne les oublions pas.

Un recueil à lire et à faire lire aux jeunes générations pour que ces poilus ne soient pas morts pour rien.
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Paroles de facteurs

Une bien jolie surprise dans ma boite aux lettres en ce mardi 27 février,

tout ensoleillé... Double soleil avec cette anthologie reçue grâce

à la dernière Masse critique...et aux éditions Hugo Doc !

Avec une couverture flamboyante allant merveilleusement avec le

retour du beau temps et le sujet..: la reproduction du portrait du

Facteur Roulin de Vincent van Gogh !



Je m'y plonge aussitôt... émotion de lire la dédicace adressée à l'arrière-

grand-père de l'auteur, Pierre Robinet, nommé facteur rural en 1880 à

l'âge de 22 ans, et qui le fut 34 ans durant !! On peut comprendre, à

l'aune de cette information familiale, l'impressionnante carrière de "passeur de mémoire" comme se nomme lui-même Jean-Pierre Guéno, avec sa célèbre "série" : Paroles de ...détenus, ...de Poilus, ...de femmes, ... d'enfance, ...de l'ombre, etc. sans omettre ses hautes fonctions au sein de la Bibliothèque Nationale, de la communication de la Poste, où il aide aujourd'hui " à réenchanter le monde de l'écrit, de la lettre et des facteurs"...



Entre des facteurs célèbres dont le philosophe Gaston Bachelard, qui rata

ultérieurement le concours d'ingénieur des Postes, en 1922 , une très belle

histoire narrant un épisode de la vie de Françoise Dolto, transformée en

secrétaire et facteur du Père Noël, en 1962, les Facteurs d'hier et aujourd'hui, les facteurs spéciaux ( du Père Noël, de la Résistance ), éloge des facteurs, éloge de la Lettre, Lettres d'amour, Lettres écrites pendant les deux guerres, mais aussi le serment des postiers-facteurs et ses évolutions de 1790 à 2018... etc.! Un très beau chapitre "savouré" sur "Les facteurs dans la littérature et dans la chanson".... sans omettre évidemment de nombreux évocations et extraits concernant notre "Aviateur- facteur- poète"préféré Saint-Exupéry....ce livre nous offre un ensemble dense d'humanité et de témoignages pleins d'émotions, mais aussi d'informations disséminés sur l'historique et l'évolution de ce noble métier de "Facteur" en pleine mutation, et mise parfois à mal... avec les évolutions des nouvelles technologies:



Le facteur, métier menacé de quelque désuétude, à cause des textos, des mails des nouvelles technologies... reste toutefois une figure à la fois familière, populaire et indispensable quant au précieux lien social à nourrir et à maintenir, dans notre société malade de tant d'individus isolés ! dans ce souci, la Poste a ajouté de nouveaux services rendus par qui ? : le facteur, comme

ce contrat récent de "Veiller sur mes parents"... Il est encore question d'un lien social précieux à apporter, dans ce cas, à nos grands seniors!

Je vais emprunter à dessein une expression de Jean -Pierre Guéno pour jouer sur les mots et la richesse humaine apportée par ce métier:

Le facteur, " facteur d'harmonie" !!!



"Facteur d'harmonie



Ce n'est pas le fruit du hasard si Gaston Bachelard a été facteur avant

de devenir le philosophe du savoir et l'inventeur de la psychanalyse de

la connaissance objective. Les facteurs sont les observateurs, les

vigies des temps modernes, les lanceurs d'alerte de la vie quotidienne.

Le plus beau message qu'ils transportent, c'est le regard qu'ils portent sur

nous. (...)

C'est parce que les hommes doivent entretenir des liens de réciprocité avec

tout le "réseau" humain qui les entoure que le facteur est incontournable.

Il est simultanément un point de repère et un point d'ancrage; il

incarne une force de médiation et d'harmonie à la fois sociale et

intergénérationnelle " (p. 259)



"(...) le facteur de la poste aux lettres est l'homme universel; il nous connaît tous au fond de l'âme, tant que nous sommes, pauvres et riches, ignorés ou célèbres, grands ou petits." (p. 51)



Ouvrage reçu ce matin que je n'ai pas lâché, tant il est dense, jubilatoire, nous parlant autant du passé, du présent que des perspectives nouvelles... La sympathique figure du facteur, qui disparaît de plus en plus de nos villes, celui n'ayant plus de temps, changeant trop souvent de quartier, mais dont les fonctions se diversifient ...

J'ai encore l'extrême chance d'avoir des contacts sympathiques avec ma factrice (même dans une ville aux abords de Paris)...et bizarrement, elle me manque quelque peu quand elle doit changer de tournée !!



Une lecture que l'on peut faire d'un bloc ou en piochant selon l'envie...Une lecture- récréation qui fait chaud au coeur... Préservons un maximum nos "chers facteurs"... et continuons de temps en temps de prendre la plume pour des "vraies lettres manuscrites" à ceux qui nous sont chers...C'est en plus un exercice qui rend joyeux ...!!!



Au vu du grand nombre de billets ou de listes bibliographiques sur l'art épistolaire, la correspondance, les Facteurs, que j'ai déjà établis ,vous aurez compris à quel point la thématique de cette publication m'agréée au plus haut point et m'enthousiasme !...Cette publication très réussie m'a fait passer plusieurs heures de pleine bonne humeur , de souvenirs et d'émotions multiples.... Bravo à l'auteur et à son très précieux rôle de "passeur de mémoire"...





Je renouvelle ma vive reconnaissance à l'éditeur, Hugo-Doc ainsi qu'à Babelio et sa dernière Masse Critique...pour cette très belle lecture, qui mêle avec bonheur, Littérature, les mots si précieux,

ainsi que les mutations sociales d'une profession à préserver, ce beau métier de Facteur, " Chevalier moderne de l'émotion et de l'altérité"...



P.S :Cet ouvrage a bénéficié du soutien de la Fondation d'entreprise La Poste.





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Paroles de poilus : Lettres de la Grande Gu..

J'ai relu quelques lettres aujourd'hui.

Pour ceux qui ne connaissent pas, ce livre est un témoignage irremplaçable.

Pour qu'on ne les oublie pas.
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Journal d'une vie : Antoine de Saint-Exupéry

Alors là, franchement, quelle merveille ! Ce Journal d'une vie consacré à Antoine de Saint-Exupéry est non seulement un ouvrage passionnant sur l'écrivain-aviateur que nous connaissons tous, mais c'est en plus un très, très beau volume. Il se présente comme un journal intime ou un carnet de bord dès la première de couverture avec ce choix des inscriptions à la plume et en relief et l'aspect parchemin du fond. A l'intérieur, le journal intime se fait encyclopédie, biographie, carnet de voyage et album de scrapbooking, avec de nombreux collages délicieusement mis en valeur, regroupant textes, photographies, dessins… On tourne les pages et c'est, déjà, un enchantement visuel. J'ai pris soin d'apprécier la mise en page de chaque double-page avant de savourer ma lecture, une lecture très éclairante sur la vie et l'oeuvre d'Antoine de Saint-Exupéry. Son enfance et le lien qui l'unissait à sa mère, ses amours plurielles et vagabondes, son métier-passion, ses combats multiples et nécessaires. Au-delà de l'homme, on en apprend beaucoup sur l'époque, les autres aviateurs qu'il a côtoyés et l'Aéropostale. J'ai apprécié la diversité des documents présentés, elle empêche toute lassitude et renouvelle sans cesse le plaisir de la lecture. J'ai eu un coup de coeur pour les lettres rédigées par l'auteur lui-même, en particulier ses lettres d'amour. Et j'attribue un bon point à Jean-Pierre Guéno pour avoir fait figurer à la fin de son ouvrage les chapitres rédigés par quelques inconnus suite au défi lancé par Thomas Pesquet en 2017 et dont la consigne était d'imaginer la venue du Petit Prince sur une huitième planète. Un ouvrage à garder précieusement et à offrir !

Un grand merci à Babelio et aux Editions Kiwi !






Lien : http://aperto-libro.over-blo..
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Paroles de poilus : Lettres de la Grande Gu..

Des textes très émouvants écrits par nos poilus. Des témoignages de la guerre de 14/18, qui sont notre mémoire. Très beau recueil, qui collecte des instants de vie, d'inconnus plongés dans la tourmente, au coeur de l'Histoire. Ce livre est à conserver précieusement, voire pieusement, et à faire lire aux jeunes générations.
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Paroles de poilus : Lettres de la Grande Gu..

Poignants témoignages qui se veulent rassurants pour leur famille, belles lettres d'officiers qui volent parfois un peu haut, souffrance des blessés abandonnés jusqu'à la nuit, froid, crasse, manque de nourriture, lettres identiques d'Allemands qui semblent un peu mieux organisés.



Ces lettres, comme une thérapie, et qui, avec des valeurs oubliées aujourd'hui comme le patriotisme ou la foi, leur permettent d'endurer l'insoutenable.

Incroyable résignation, acceptation sarcastique des planqués à l'arrière, journalistes, généraux et qui fera dire 'Nous avons gagné la guerre... malgré nos généraux!'



Dernière lettre avant d'être passé par les armes, ultime souffrance, ce déshonneur qu'ils infligent à leur famille, alors qu'ils ne sont pas coupables mais seulement désignés par le conseil de guerre pour servir d'exemple.

Dernières recommandations avant l'assaut du lendemain, à la mère, prendre soin du fils, au fils de sa mère, rendre sa liberté à la promise.

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Chère école : Mémoire de maîtres, paroles d'élèves...

Le regard de cet enfant sur la couverture en dit long sur ce que l'école pouvait inspirer de crainte,d'espoir,d'envie.L'école,tout le monde l'a connue,tout le monde en a un souvenir,bon ou moins bon.

Ce livre est remarquable déjà par son titre,les maitres n'existent pas sans les enfants,les élèves n'existent pas sans les maitres.Ce sont des pages de vie qu'il nous est donné de découvrir, toute une époque désormais bien révolue ..Pendant longtemps,l'école a été un gage de préparation à une vie sociale bien différente de celle d'aujourd'hui,même si elle n'était pas forcément facile.

L'école,c'était le poumon de la vie locale,la vie du village,du bourg,de la localité.

Combien de jeunes ont pu s'élever socialement grâce à cette école qui,certes n'avait pas que des qualités mais avait l'avantage de sceller des groupes complémentaires, indispensables à la bonne marche sociale.

Il est incroyable de constater combien cette école a eu le mérite de fédérer des générations autour de son nom.Il suffit d'assister à un repas familial pour constater qu'à un moment ou un autre la conversation va glisser vers ces maitres craints,redoutés ,mais toujours respectés .C'est à qui aura eu le plus sévère ,le père ou la mere machin,même qu'avec lui,"ça tombait mais ça rentrait"...

Et oui,il y a tout ça dans ce livre mais aussi tous ces objets que l'on retrouve aujourd'hui sur les brocantes,regrettant un peu de ne pas les avoir gardés comme un petit bout de ce temps béni mais bien révolu.

Un livre que les moins de 20,30,40 ou 50 ans ne peuvent pas connaître ...Dommage et tant pis pour eux...Ils parleront de leur école plus tard,ils ont le temps,qu'ils profitent.A chacun son heure de nostalgie.
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Paroles d'amour : Un siècle de lettres d'amou..

Paroles d'amour, paroles de toujours.

Paroles éternelles qui disent le Beau, le Vrai, l'Evidence, l'Essentiel.

Paroles émouvantes qui touchent la corde sensible, vibrante et si vivante.

Paroles en temps de paix qui racontent les plus lumineux souhaits.

Paroles sans rides devant l'absence aride et le désir torride.

Paroles des champs de batailles qui s'accrochent à l'aimé pour chasser la grisaille.

Paroles d'un siècle ardent qui rappelle qu'Histoire et Amour sont proches parents.

Paroles d'Amoureux qui murmurent des secrets délicieux.

Paroles de tendresse qui célèbrent la Vie avec allégresse.

Paroles choisies pour une lecture lumineuse, intense, tendre et chérie.



Quand l'Amour tatoue de sa marque inspirante, douce, indélébile, joyeuse, soyeuse le monde du XXème siècle, je ne résiste pas, je m'émeus, je vibre, je frissonne.



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Paroles d'Algérie : Lettres de torturés (1954-1..

Livre historique, très dur et déstabilisant. Il ne manque pas d'intérêt certes, mais je le trouve un peu partisan. Sont principalement mis en accusation les militaires français pratiquant la torture. sans nier les faits les membres du FLN et de l'ALN ont aussi utilisé la torture, et les paragraphes qui leur sont consacrés sont bien moins importants. D'où un certain déséquilibre qui me gène car une guerre n'est jamais propre d'un côté comme de l'autre.
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Paroles du jour J

Ce livre est un recueil de témoignages écrits dans le feu de l'action, lettres et journaux chargés d'émotion, rédigés par des soldats alliés, mais aussi ceux du camp adverse, les allemands, et aussi des civils, qui racontent le débarquement intime de toutes ces personnes, le 6 juin 1944 et les jours qui suivent.

Il s'articule autour de trois chapitres "Semailles" (mai 1940 - mai 1944), "Moissons" (mardi 6 juin 1944), "Vendanges" (la bataille de Normandie, été 1944)

Avec une introduction et un épilogue rédigés par Jean-Pierre Guéno.

Beaucoup d'émotion dans ces pages historiques.

A découvrir absolument.
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Lettres à nos mères

Sous la direction de Jean-Pierre Guéno, ce sont quinze lettres qui nous sont données à lire, quinze lettres écrites par des enfants à leurs mères entre 1762 et 2006.



Vous y trouverez des lettres de personnes célèbres et des lettres de parfaits inconnus. Des lettres écrites enfant et d'autres rédigées à l'âge adulte, souvent après la mort de la mère.



Même si certaines de ces lettres semblent plutôt anecdotiques comparées aux lettres posthumes, toutes laissent percevoir quelque chose sur le lien mère-enfant : un amour inconditionnel, une indifférence mal vécue, un manque douloureux, une admiration sans borne...



Plusieurs m'ont véritablement émue, dont celle de Jean Moulin rédigée avant son arrestation par la Gestapo en tant que Préfet d'Eure-et-Loire, celle d'un Poilu décédé des suites de ses blessures à Verdun (il écrit à sa mère le sentiment d'abandon et d'indifférence qu'il a ressenti de la part des civils lors de sa dernière permission, ce qui a immédiatement fait écho en moi au très beau Au Revoir là-haut) ou encore la lettre posthume rédigée par Rozette à sa mère gazée alors qu'elle était une toute petite fille.



La présentation de ce petit livre de la collection Librio est très judicieuse : une première page nous fournit quelques informations biographiques et contextualise la rédaction de la lettre. Une seconde nous montre le portrait (peinture ou photographie) du couple mère-enfant. La double page suivante nous livre la missive, transcrite à gauche et autographe à droite.



Un petit recueil, certes sans prétention mais tout de même intéressant, sur la relation mère-enfant.
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Paroles de poilus : Lettres de la Grande Gu..

Un témoignage à plusieurs voix. Une immersion totale dans la vie, le ressenti des soldats de 14-18. Enfin presque totale si on prend en compte la censure qui sévissait à l'époque et, de fait, les non-dits.



J'ai apprécié la présence des minis biographies qui présentent quelques uns des soldats ayant écrits ces lettres.



C'est quelque chose de touchant, de passionnant. ça ne peut que nous enrichir humainement parlant. J'adore !
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Paroles de détenus

Deux ans après Paroles de poilus, un appel était lancé sur Radio France, dans le but de diffuser des textes écrits en détention. Ce nouvel ouvrage a été constitué sous la direction de Jean-Pierre Guéno.

On y trouve des détenus politiques et des prisonniers de droit commun, des anonymes, des gens connus... Parmi ces textes, certains sont extraits d'ouvrages qui ont été édités avec succès. Ils s'articulent autour des jours de la semaine, inscrits dans "la marelle de l'oubli" avec une "Terre" et un "Ciel" et chacun de ces chapitres est précédé d'une introduction rédigée par Jean-Pierre Guéno

Un livre très enrichissant. Je l'ai beaucoup apprécié.
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Paroles de poilus : Lettres de la Grande Gu..

Courage, don de soi, douleur, tristesse, ces écrits sont tout simplement émouvants au plus haut du mot. Ces hommes "chair à canon" ont tant souffert moralement que physiquement, que leurs textes devraient être lectures imposées, pour faire comprendre ce qu'est la guerre quand on s'y trouve acteur par le simple souhait de Grands.



Une pensée pour mon arrière grand père, mort dans les tranchées aux abords de Verdun et qui comme beaucoup n'a pu voir son corps rappatrié .



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Paroles de poilus : Lettres de la Grande Gu..

En hommage aux sacrifiés.



Trois août - (mfrance)



Ils sont partis

La fleur au fusil

Nous serons rentrés

A la fin de l'été

Qu'ils disaient les pioupious

du mois d'août !



Mais nul n'avait envisagé

Les généraux dégénérés

Les empereurs décérébrés

Les dirigeants incompétents

Du sort des soldats indifférents

Les commandants impétueux

Poussant leurs bataillons sous le feu

Des canons semeurs de mort

Des baïonnettes fendant les corps

Des tanks pourvoyeurs de désolation

D'horreur et misère à foison

Jeunes garçons bruns ou blonds

Pour la sale mort, juste bons



Ils sont tombés par milliers,

par dizaines de milliers,

par centaines de milliers

Pleure, Marie, pleure

ton Jules se meurt

Prie, Gretchen, prie

ton Frantz est parti



Là-bas, dans les tranchées

Tous les hommes vont crever

Dans la boue et dans la nuit

Éternelle de la barbarie

Dans le sang et les sanies

Dans les entrailles des agonisants

Parmi les yeux clos des gisants

Au milieu des barbelés,

Dans la plaine éventrée,

Où jamais plus les blés ne pousseront

Où, il n'y aura plus ni ris, ni chansons !



Comme aujourd'hui, comme aujourd'hui

Partout sur terre, au Congo, au Mali,

En Irak et en Syrie

Afghanistan et Libye

En Palestine et Israël

Au Soudan et au Sahel ...



Et ailleurs, ailleurs,

Partout, où l'homme est assez fou

Pour mépriser la vie, qui pourtant est tout

Vraiment tout et le seul bien qu'il possède.



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Paroles de poilus - Librio - Chronique que j'ai publiée le 14 novembre 2018 et qui a disparu en même temps que cet ouvrage estampillé Librio - Et qui est rigoureusement le même que celui-ci.

Je me permets donc de la remettre ici.

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Voilà, les célébrations du centenaire de la fin de la der des der sont enterrées, mais pour autant n'oublions pas ces poilus, ceux qui ont déversé leur sang sur les champs de bataille, ceux qui ont étiolé leur jeunesse dans les tranchées, ceux qui sont morts pour la France ou la folie de leurs chefs et ceux qui s'en sont sortis plus ou moins indemnes ....

Et écoutons-les .... Ce recueil vous y aidera !

Ces paroles de poilus retranscrivent sur les quatre années qu'a duré la grande boucherie les espoirs, les angoisses, les peurs, les cris d'amour, les recommandations de ces hommes isolés de leur famille.

En lettres humbles, pathétiques, émouvantes, va t'en-guerre, parfois drôles, souvent sinistres ou désenchantées, vous entendrez les cris, les plaintes et la souffrance....



Auprès de ces jeunes gens qui se confient à leurs familles, vous vivrez l'ennui des corvées, la répétition des routines imposées, l'oubli trouvé dans le pinard et les parties de cartes ....



Vous ramperez avec eux dans les tranchées, vous subirez le feu de l'ennemi ...



Mais vous ne pourrez pas comprendre, faute d'avoir vécu ces horreurs.

Vous pourrez simplement faire entendre leur voix et la centaine de témoignages ici répertoriés permettra de perpétuer le souvenir de ces hommes.

Lisez-en quelques-uns de temps à autre afin de ne pas oublier.



Sur huit millions de jeunes gens mobilisés entre 1914 et 1918, plus de deux millions disparurent et plus de quatre millions furent gravement blessés. Quant aux autres ? comment retrouver une existence dite normale après avoir vécu l'innommable ?



"Pitié pour nos soldats qui sont morts ! Pitié pour nous vivants qui étions auprès d'eux, pour nous qui nous battrons demain, nous qui mourrons, nous qui souffrirons dans nos chairs mutilées ! Pitié pour nous, forçats de guerre qui n'avions pas voulu cela, pour nous tous qui étions des hommes et qui désespérons de jamais le redevenir". Maurice Genevoix - La boue.

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