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4.33/5 (sur 23 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Boulogne-sur-Mer , le 26/06/1943
Biographie :

Jean-Pierre Lefèbvre est un germaniste et traducteur français.

Il a fait ses études au lycée Faidherbe à Lille, puis à l'École normale supérieure : en allemand, philosophie, latin, langues scandinaves. Il y a été l´élève de Paul Celan.

Il a été lecteur à l'Université de Heidelberg entre 1965 et 1967 et a obtenu l'agrégation d'allemand en 1968. Il a rédigé sa thèse sur les liens entre Hegel et Heinrich Heine.

D'abord assistant en études germaniques à la Sorbonne (1969-1971), il fait ensuite l'essentiel de sa carrière à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm, où il est successivement agrégé-répétiteur, maître de conférences, puis professeur de 2002 à 2012 (allemand, philosophie). Il est professeur émérite depuis 2012.

Les deux principaux domaines de recherche et de traduction de Jean-Pierre Lefebvre sont d'une part l'œuvre de Paul Celan et d'autre part les liens entre poésie et philosophie dans la première moitié du XIXe siècle en Allemagne, autour de figures comme Hölderlin, Heine et Hegel.

Son "Anthologie bilingue de la poésie allemande" parue dans la collection de la Pléiade en 1993 a été récompensée par le Prix Gérard de Nerval de la Société des gens de lettres.

Il est aussi l'auteur d'un roman, "La nuit du passeur" (1989).

Il a obtenu en novembre 2008 le Prix Grimm du DAAD qui récompense chaque année un germaniste dans le monde pour l'ensemble de son œuvre et le Prix lémanique de la traduction, en 2018.
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Source : Wikipedia
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Avec Tiphaine Samoyault, Michel Deguy, Guillaume Métayer, Claude Mouchard, Martin Rueff & Luc Champagneur Depuis 1977, la revue Po&sie ne cesse de traduire et de réfléchir sur la traduction « impossible-possible » de la poésie. Elle a saisi l'occasion de la publication des livres de Tiphaine Samoyault (Traduction et violence, le Seuil, 2020) et de Guillaume Métayer (A comme Babel, traduction, poétique, éd. la rumeur libre, 2020) pour revenir sur les tâches des traductrices et des traducteurs. Elle a donc consacré trois numéros à cette grande affaire : Traduire/Celan et Et, en traduisant, traduire. Des textes théoriques (Antoine Berman, Michel Deguy, Marc de Launay, Robert Kahn, Jean-Pierre Lefebvre, Jean-Luc Nancy) ; un dialogue avec Tiphaine Samoyault, mais aussi un grand nombre de traductions inédites (un immense dossier turc, mais aussi Lermontov) ou de retraductions (Arioste, Eliot, Goethe, Milton entre autres) composent ce bouquet dense. À lire – Les trois derniers numéros de la revue Po&sie aux éditions Belin : Traduire/Celan (2020, n°4) et Et en traduisant, traduire (2021, n°1 et 2).

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Citations et extraits (65) Voir plus Ajouter une citation
Paul Celan - PSAUME

Personne ne nous pétrira de nouveau dans la terre et l'argile,
personne ne soufflera la parole sur notre poussière.
Personne.
Loué sois-tu, Personne.
C'est pour toi que nous voulons
fleurir
A ta
rencontre.
Un rien,
voilà ce que nous fûmes, sommes et
resterons, fleurissant :
la rose de Rien, la
rose de Personne
Avec
la clarté d'âme du pistil
l'âpreté céleste de l'étamine,
la couronne rouge
du mot pourpre que nous chantions,
au-dessus, ô, au-dessus
de l'épine.
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Bienvenue et adieu…


Extrait 2

Je t’ai vue, et la joie si tendre
De tes doux yeux m’a inondé ;
Tout mon cœur était près du tien,
Et tous mes souffles étaient pour toi.
Une rose aurore de printemps
Nimbait le visage charmant,
Et la tendresse - ô Dieu – pour moi !
Je l'espérais, mais sans la mériter !

Las, dès le soleil du matin,
Les adieux m'étreignaient le cœur :
Quelle extase dans tes baisers !
Et dans ton regard, quelle douleur !
Je suis parti, tu es restée, les yeux baissés
Et tu m’as suivi, les yeux baignés de larmes,
Quel bonheur, pourtant, d'être aimé !
Et d’aimer, ô dieux, quel bonheur !

6 janvier 1771

Johann Wolfgang von Goethe
(1749 – 1832)
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Rêve surcroît du dormeur…


Rêve surcroît du dormeur
empaquetée de visions
flotte la lettre

Spirale ellipse cercle
nourrissons du temps
membres morts
secoués
dans les tortures les explosions les guerres
croissant à nouveau –
Je t’aime comme tous les nuages qui passent
comme tous les vents du monde –

Figures de ténèbres
balbutiantes hérissées de frissons
persona déchiffrant la poussière
noms obscurs et scellés
tirés du fond du puits
Oural
Tibet
pays atteint du mal du soir
pèlerins cheminant sur autant de linceuls
murmurant dans l’illimité –


//Nelly Sachs (1891 – 1970)
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Cimetière juif de Prague
Pour Paul Celan


Extrait 3

Yeux bouches
de l’écriture,
cortège d’ombres d’un
souvenir, gravé,
sans yeux ici sans bouche.
Frères de la poussière
nos doigts
lisent les noms.


// Eric Arendt (1903 -1984)

/Traduit de l’allemand par Marc Petit
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  Artiste, aime
  
  
  
  
  Artiste, offre-nous ton grand cœur. Entre avec tes ailes
dans le pauvre peuple éteint. Entre dans l’air consumé des
chambres de jeunes mères, dans les hôpitaux traversés par
les cris, bondés de gens qui meurent, qui espèrent, entre
dans le souffle coupé des cachots, dans les casernes trépi-
gnées par les colères, dans les palais de justice et les asiles
des vieillards.

  Souris toujours et pardonne, comme l’ange, celui qu’on
n’a pas reconnu. Et plus ils seront vifs et bas, écrasés et
éteints, que ton chant soit plus beau, plus haut, plus clair.

  Artiste, aime !


// Yvan Goll (1891-1950)

/Traduit de l’allemand par Jean-Pierre Lefebvre
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La chanson de Mignon

Connais-tu le pays des citronniers en fleur,
Et des oranges d'or dans le feuillage sombre,
Et des brises soufflant doucement du ciel bleu,
Du myrte silencieux et des hauts lauriers droits ?
Ne le connaîtrais-tu point ?
- Oh, là-bas, je voudrais,
Là-bas, ô mon amour m'en aller avec toi.

- Connais-tu la maison ? Son toit posé sur des colonnes,
La chambre aux doux reflets, la salle lumineuse,
Et les droites statues de marbre, qui me regardent
Et demandent : « Que t'a-t-on fait, ô pauvre enfant ? »
Ne le connaîtrais-tu point ?
- Oh, là-bas, je voudrais,
Là-bas, mon protecteur, m'en aller avec toi.

- Connais-tu la montagne, le sentier dans les nuées ?
Le mulet dans la brume y cherche son chemin ;
Dans les cavernes vit l'engeance des dragons ;
La pierre y chute et sur elle les eaux ;
Ne le connaîtrais-tu point ?
- Oh, là-bas, c'est là-bas,
Que mène notre route ! Ô père partons-y !.



Kennst du das Land, wo die Zitronen blühn,
Im dunklen Laub die Goldorangen glühn,
Ein sanfter Wind vom blauen Himmel weht,
Die Myrte still und hoch der Lorbeer steht?
Kennst du es wohl?
Dahin, dahin
Möcht ich mit dir, o mein Geliebter, ziehn!

Kennst du das Haus? Auf Säulen ruht sein Dach.
Es glänzt der Saal, es schimmert das Gemach,
Und Marmorbilder stehn und sehn mich an:
Was hat man dir, du armes Kind, getan?-
Kennst du es wohl?
Dahin, dahin
Möcht ich mit dir, o mein Beschützer, ziehn!

Kennst du den Berg und seinen Wolkensteg?
Das Maultier sucht im Nebel seinen Weg.
In Hoehlen wohnt der Drachen alte Brut.
Es stuerzt der Fels und über ihn die Flut.
Kennst du ihn wohl?
Dahin, dahin
Geht unser Weg.
O Vater, lass uns ziehn!
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Questions



Au bord de la mer, la farouche, la mer nocturne,
Un homme est là, un homme jeune,
Le cœur plein de mélancolie, la tête tourmentée de doute,
Et ses lèvres mornes interrogent les flots :

« Ô, dites-moi le secret de la vie,
L’archaïque et cruelle énigme,
Qui plongea tant d’esprits dans le guignon,
De têtes à coiffe d’hiéroglyphes,
À turban et barrette noire,
Têtes emperruquées et mille autres
Pauvres têtes d’humains transpirants –
Dites-moi, que signifie l’homme ?
D’où est-il venu ? Où va-t-il ?
Qui séjourne là-haut dans les étoiles d’or ? »

L’onde murmure son sempiternel murmure,
Le vent souffle, et les nuages s’enfuient,
Les étoiles scintillent, indifférentes et froides,
Un fou attend qu’on lui réponde.


// Heinrich Heine (1797 – 1856)

/Traduit de l’allemand par Jean-Pierre Lefebvre
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Le cerisier
  
  
  
  
Le cerisier est en fleur, je suis assis là en silence,
Les fleurs s’abaissent presque à me remplir les lèvres,
La lune aussi descend déjà vers le sein de la terre,
Elle qui brillait si gaie, et si rouge, et si grande ;
Les étoiles indécises scintillent dans le bleu
Et ne souffrent plus de la regarder encore.


// Achim von Arnim (1781 – 1831)

/Traduit de l’allemand par Jean-Pierre Lefebvre
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La chanson ivre

Homme ! Fais bien attention !
Que dit le profond minuit ?
« Je dormais, je dormais,
Je me suis éveillé d'un rêve profond :
Le monde est profond,
Et plus profondément pensé que le jour.
Profonde est sa douleur ;
Le plaisir, plus profond encore que la peine du cœur :
La douleur dit « Passe ! »
Mais le plaisir veut l'éternité,
Veut la profonde, profonde éternité ! »

Friedrich Wilhelm Nietzsche

O Mensch! Gib Acht!
Was spricht die tiefe Mitternacht?
Ich schlief, ich schlief
Aus tiefem Traum bin ich erwacht:
Die Welt ist tief,
Und tiefer als der Tag gedacht.
Tief ist ihr Weh,
Lust, tiefer noch als Herzeleid:
Weh spricht: Vergeh!
Doch alle Lust will Ewigkeit...,
Will tiefe, tiefe Ewigkeit!
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Chant de Mahomet



extrait 3

« Venez, vous tous ! »
Et maintenant il enfle
Plus magnifiquement encore, toute une lignée
Porte le prince bien haut,
Et, dans les roulements du triomphe,
Il donne aux pays des noms, des villes
Naissent sous son pied.

Irrésistible et mugissant, il passe,
Laisse les sommets des tours enflammés,
Et les demeures de marbre, création
De sa plénitude, derrière lui.

Cet Atlas porte sur ses épaules de géant
Des demeures de cèdre, mille
Voiles pleine emportent en gémissant
Sur sa tête, vers le ciel,
Sa puissance et sa splendeur.

Ainsi porte-t-il ses frères,
Ses trésors, ses enfants,
Au géniteur qui l’attend pour les serrer
Sur son cœur, dans un hurlement de joie.


//Johann Wolfgang von Goethe (1749 – 1832)

/Traduit de l’allemand par Jean-Pierre Lefebvre
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