Jean-Pierre Leguay

Le mot pollution existe depuis au moins le XIIème siècle ou elle représentait un véritable fléau sanitaire pour les populations. Les réceptacles de la pollution sont la chaussée, la place publique, le fleuve, la rivière, les canaux, les rigoles, les sentiers de halage, etc. qui sillonnent le territoire urbain. Si les gens du Moyen Age ne peuvent saisir les origines microbiennes des maladies, ils ont conscience des dangers liés aux pollutions et ils craignent l’eau et l’air ”corrompus”.

Toutes ces pollutions s’aggravent au cours du Moyen Age avec l’évolution du tissu urbain, de la conjecture économique, sociale et politique, même si certains procès tendent à faire évoluer les choses. La solution la plus employé pour se débarrasser de ses déchets reste celle de les enfouir dans des puits perdus empierrés, recouverts de planches appelés ”fosse à immondices, fosses au sang, gouffres, etc.”. Le tout à l’égout, pratique courante de l’Antiquité, ne refera son apparition qu’au XIIIème siècle et surtout à partir du XIV et XVème siècle, en même temps que le développement de véritables services public de ”purgatio”, ”vuidange” ou ”curage”. Montpellier et Marseille furent en avance dans le domaine de l’hygiène publique puisque dès le XIIIème siècle ces municipalités paient des ”probi homines” pour nettoyer les chaussées.

Le beurre de Vanves !
C'est du meilleur qui onc entra dedans Paris
Achetez le, dames d'honneur, et le salez pour vos maris.

Et pourtant c'est "par la corde du gibet" qu'on prête quelque fois serment dans les milieux populaires selon le farce.

Or vous dirai en quele guise et quels manière vont cil qui denrées à vendre ont.

Les farces font les choux gras de situations ubuesques et vont jusqu'à inventer des professions inédites pour faire rire le public telles que "troqueuses de maris" !

Le commerce des chaumes, perçu comme nécessité sociale est une réalité permanente de nos villes.

Pui verrez parmi les rues sur chevaux à longues oreilles paniers pleins d'herbes et de laitues et filles criantes belles oseilles.

Tout se vend, se négocient dans des discussions sans fin, y compris les vieilles culottes (housiaux), les souliers éculés (solers viez), les cuviers troués et autres menus objets.

Les rues adaptées aux courbes de niveau, sinuent ou escaladent la pente par paliers successifs et par des escaliers qu'on appelle "degrés".

La rue est l'endroit par excellence, où des querelles naissent de façon fortuite et dégénèrent où ont lieu les vols "de poche", les guets apens.

Des sortes de baraques, de niches ou tugurolia faites d'un assemblage de planches à peine bouvetées, de moins de 5 m², sont tassées entre les contreforts d'une cathédrale.

Povre je suis de ma jeunesse,
De povre et de petite extrace;
Mon père n'eust oncq grant richesse,
Ne sont ayeul nommé Orace
Povreté tous nous suit et trace.