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Critiques de Jean-Pierre Martin (53)
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Mes fous

« Dans son monde tout autre, dans son absence au monde où rien ne se fait de commun, le corps errant est un entre-soi à lui tout seul. »

Sandor est en proie à des « troubles de l’âme » qualifiés par son psychiatre de mélancolie « par ricochet ». Son père sombre dans le chaos, sa fille, Constance, diagnostiquée schizophrène, est l’un de ces corps errant qui parsèment la ville, et lui arpente les rues de Lyon. Cela fait partie des prescriptions : faire le vide, nager, et marcher le plus possible. Vacant, lui aussi en errance, il est à même de voir et de reconnaître les « corps errants », ces fous que l’ont voit paisibles ou gesticulant sur les trottoirs, ceux qui prennent les passants à partie, ces « âmes fêlées » devant lesquelles la majorité d’entre nous baisse le regard et presse le pas. Sandor, lui, s’arrête. Il écoute qui s’adressent à lui.

« (...) Souvent ils vont à l’essentiel: la vie, la mort, l’amour, la haine, la peur du monde, la relation à l’autre, le désir de reconnaissance. Ils expriment admirablement nos névroses banales, notre fatigue de nous-mêmes, notre fureur chronique à fleur de peau, nos entraves matérielles, l’encombrement des choses, le malaise de nos corps, la tristesse quotidienne que produit en nous le sentiment de la fugacité, toutes les entraves qui contrarient la fraîcheur de vivre. »

Sandor a cinquante ans. Ancien de Sciences Po, il travaillait dans une grande société où il n’assistait plus aux réunions qu’avec des lunettes noires pour tenter de pallier son « problème de lucidité », mettant un filtre entre lui et « les masques, les simagrées (…) Les petits hommes qui se prennent pour quelqu’un. Les surimportants qui pontifient ». En congé maladie, il sait déjà qu’il ne retournera sans doute jamais au bureau.

Au fur et à mesure de ses rencontres, il collecte la parole de ceux qu’on n’écoute pas parce que le fou, a-t-il lu, « est d’abord celui qui est sans interlocuteur ». Sandor constitue un « herbier psychotique », avec une empathie sans faille. « Quelquefois, par solidarité, j’ai envie de hurler avec eux, de harponner les autres, tous les autres si indifférents, si pressés, si blindés de normalité. »

Le livre est doux-amer, drôle souvent, intelligent. Il nous donne à voir le parcours d’un homme qui, petit à petit, va se réconcilier avec lui-même, son histoire et ses obsessions, et réussir à changer de vie.

« On ne trouve pas de déraison dans la beauté du monde. »"



Kits Hilaire dans Double Marge (Extrait)
Lien : https://doublemarge.com/mes-..
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Nice promenades secrètes

Ce livre offre une visite originale de Nice car, tout en évoquant les classiques de la ville, il propose, ainsi que l'indique son titre, des promenades secrètes qui méritent le détour.



Les faits historiques, les lieux de vie, les lieux de pouvoir, les usages et traditions, une multitude d'informations intéressantes qui favorisent de belles découvertes au coeur de la cité.



La vie religieuse est également présentée avec encore des lieux insolites comme les pénitents rouges, noirs, bleus, blancs et l'inévitable Sainte-Rita. De l'histoire religieuse aussi avec la venue de trois papes à Nice au XIVe siècle.



Et puis des lieux de vie illustrés par des photographies d'immeubles, de places, de clochers, toute une multitude de lieux à découvrir ou à revoir si l'on a déjà eu l'occasion de parcourir cette belle cité.



C'est un livre original qui tient parfaitement les promesses annoncées par son titre et qui peut donc constituer un très bons complément aux guides de voyage plus classiques.











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Sabots suédois

Commandé en février 2013 à la Librairie du Parc (*Actes Sud)- Paris 19e / Relu mars 2024



Un moment de relecture hilarante avec notre auteur - ex baba-cool qui nous fait le récit de ses années d'expérimentations diverses de vie communautaire, différente, loin de la société marchande dans les années 70...ses périples entre la Bretagne et l'Auvergne profondes !...



Entre les petits boulots manuels: retaper les maisons-fermes délabrées et abandonnées qu'ils dénichaient et enfin, durant un moment plus long il se trouva une activité "plus sérieuse ": " sabotier" et pas n'importe quel sabotier ! Un artisan fabriquant des " sabots suédois "( **mélange de bois et de cuir)..

.Car notre" hippie" veut bien tout essayer...toutefois " la glandouille intégrale " ne l'attire pas du tout !



Il prend plaisir à aller vendre ses créations sur les marchés, les foires, et on le voit très heureux, prenant plaisir à son rôle de marchand "bonimenteur ambulant " ! Un rôle jubilatoire d' Observateur" de la " Comédie humaine"; des passages hilarants où il détaille les pieds des quidams....de ses possibles clients...des observations qui vont au-delà " des pieds" à chausser !!



Le récit est fort drôle, car en sus d'une sorte de témoignage quasi " sociologique", l'auteur, malgré une certaine tendresse pour cette période de sa jeunesse, a l'humour et l'autodérision nécessaires pour nous raconter joyeusement cette phase sociétale où une génération entière remettait tout en cause, voulait vivre autrement et surtout à l'écart de cette société de consommation et de ses valeurs capitalistes !



"En ce temps-là, une période reculée qui correspond aux années mille neuf cent soixante-dix après Jésus-Christ, un étrange séisme s'était produit.

Beaucoup d'hominiens se demandaient comment vivre, où vivre, et avec qui.

Une lignée nouvelle est apparue, " Homo Baba", des hominidés évolués mais traîne-savates.Cette souche primitive se subdivisa ensuite en branches complexes et variées. Parmi elles, à rebours de la tendance générale de l'humanité civilisée, " Homo Baba nostalgicus ruralis".

Démangée par le prurit du bonheur, cette peuplade éprouva une répulsion à l'égard des villes et une attirance pour les trous perdus.Elle désirait habiter le monde de façon autonome.Elle chercha des lieux éloignés, à l'écart de l'économie en marche."



Les nécessaires rangements de printemps ont du bon...en retrouvant cet oublié, je relis sur la première page les raisons de mon acquisition.Ayant été totalement enthousiasmée par la lecture d'un autre texte de cet écrivain, dans un autre genre :" L'autre vie d' Orwell "...où Jean- Pierre Martin nous racontait acec grand talent la vie d'Orwell lorsqu'il rédigeait " 1984".Orwell s'était éloigné de la ville et de la société ; vivait dans la nature, isolé , souhaitant se suffire à lui-même !



Ainsi , dans mon élan, j'ai regardé de plus près le parcours des plus " atypiques" de Jean- Pierre Martin, et me suis rendue compte que j'avais déjà lu un récit de lui, longtemps auparavant :" le Laminoir ", où il nous racontait son expérience en usine !



Ces " Sabots suédois " m'ont fait rire...grâce au style et au ton aussi jubilatoire, ironique que lucide...sur ces années de recherche et de quête d'un autre mode de vie...J'achève ce billet par une citation très " parlante" :



"Outre la diversité de nos origines géographiques, la multiplicité de nos tempéraments divisait notre tribu improvisée en mille sous- catégories : les sages et les fous, les mégalos et les pères peinards,les peur,-de- tout et les peur-de- rien, les sauvages incurables qui soignaient homéopathiquement leur sauvagerie, les phobiques,les expérimentateurs, les allumés, les bourlingueurs, les cigales, les fourmis, les dandys, les paumés...

L'habitat reflétait parfois ces écarts où se dosaient le désir de solitude et la fibre communautaire."

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Le monde des Martin

La 36ème édition de la Fête du Livre de Bron qui a cours tout ce week end a commencé en fanfare mercredi dernier à la Médiathèque Jean Prévost de Bron pour une rencontre hors les murs avec l’écrivain Jean-Pierre Martin à laquelle nous avons pu assister.



Dans son nouveau roman, Le Monde des Martins,Jean Pierre Martin, l'homme qui a frolé le prix Goncourt en 2020 avec Mes Fous où il n'a rien pu faire contre la tornade L'anomalie, et qui est également professeur de littérature contemporaine à l’ Université Lyon 2, se lance dans un défi de taille et qui s'avère être pleinement réussi..



À mi-chemin entre l’enquête historique, le roman et l’arbre généalogique, Jean-Pierre Martin s’applique à traduire l’identité d’un patronyme, le sien !.



Des vies de saints, de soldats, de missionnaires, de colons, de héros, de salauds, d'escrocs, d'artistes, d'explorateurs... Pour la plupart, des oubliés ou des anonymes, ayant pour seul point commun leur nom de famille : Martin.



Nous prenons ainsi connaissance de quarante et une destinées pour le moins singulières, de Trayvon Martin, un jeune noir assassiné en 2012 par un vigile raciste - une mort tragique qui donna naissance au mouvement Black Lives Matters- à Pedro Martins, célèbre évèque au Japon, en passant par Jean francois Martin, héros des guerres de Napoléon ou encore évidemment le fondateur de tous les Martin du Monde , le saint Martin de Tours né au 4e siècle.



S'appuyant sur des ouvrages historiques solides, des témoignages anciens ou des journaux de famille, Jean Pierre Martin livre une épopée collective intelligente et admirable.



Le monde des Martin est une biographie collégiale, malicieuse, empathique et pétrie d'humour qui exhume de l'oubli des êtres singuliers et souvent formidables.



C'est surtout un livre qui témoigne; une fois de plus ,des facultés de conteur hors pair de cet énième Martin, Jean Pierre du prénom et formidable romancier de profession....
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Mes fous

« Mes Fous » Un Livre de Jean-Pierre Martin (Français, né en 1948) 160 pages. éditions de l'Olivier Sorti le 27/08/2020 …



« Je vois des femmes enceintes au ventre transparent d'où sortent par le nombril des milliers de cerfs-volants. »

Depuis que le narrateur ne prend plus ses cachets il voit la vie en rose…



« Mon père est en HP, ma soeur s'est suicidée, ma mère est au bord du suicide, j'ai des antécédents, j'aurais bien aimé avoir une chambre plus tard quand je serai vieille, dans très longtemps, tout à côté d'eux dans un hospice, en attendant je chante, je vais enregistrer un album. »



« Au mot « chant », j'ai sursauté. Et aussi au mot « album ». Je crois savoir à quel point certains schizophrènes, ceux qu'on appelle ainsi, ont envie de chanter. le chant leur paraît un remède. »



« « J'entends des voix. Jésus s'adresse à moi directement. J'aimerais bien voir les religieuses qui m'avaient recueillie quand j'étais tombée dans le fossé. Je leur dirai que Jésus m'a parlé. » Puis elle se met à chanter. Une sorte de cantique pop. Elle me redit ce que je sais : elle veut faire un album. »



Un Livre avec tantôt des fulgurances, tantôt des longueurs. On regrette le manque de dialogues sur toute une partie.



Franchement Mister, allez à la ligne et mettez le tiret quand vous voulez déclamer des prises de paroles.



« C'est tellement bien, tellement rare, d'avoir une amie femme avec laquelle on s'entend parfaitement, de vivre une sorte d'amour sans sexe, sans la frénésie de la chair. »



« – On est tous plus ou moins atteints, mais le fou, c'est d'abord celui qui est sans interlocuteur. »



« « On ne va tout de même pas attendre la fin du monde. » Nous aussi, on a une zone à défendre. »



Désolé pour cette critique « Tout en citations » mais j'ai trouvé que les mots parlaient d'eux-mêmes (Et je ne fais pas ça souvent !)

Phoenix

++
Lien : https://linktr.ee/phoenixtcg
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Les liaisons ferroviaires

Il est des livres qu’on découvre par hasard et pour lesquels on se réjouit qu’ils aient été mis sur notre chemin. Tel est le cas du roman de Jean-Pierre Martin, Les liaisons ferroviaires, dont l’action se déroule à bord d’un TGV, parti de Marseille, à destination de Bruxelles, lequel nous permet de faire connaissance avec les uns et les autres.



Habitués du trajet, voyageurs occasionnels, dont certains vont s’arrêter à Roissy afin de rentrer chez eux, membres du personnel ou chercheur qui étudie les mécanismes de séduction à bord des trains, ils nous sont ici livrés. Du timide saxophoniste au footballeur portugais qui a fait de la séduction son mode de vie en passant par une psychanalyste, un barman lettré et une championne de karaté, pour ne nommer que ceux-ci, chacun y va de son monologue intérieur qu’il nous est donné de connaître tandis que se joue le jeu des rencontres dont on ne sait encore où elles mèneront, à savoir une histoire d’amour ou une impasse.



Belle idée de départ que celle de Jean-Pierre Martin, lequel maîtrise son sujet, mène ses acteurs à la baguette et ne perd pas de vue le but de nous faire sourire. Un livre à traîner avec soi le temps d’un long parcours en train ou de quelques courts. Juste pour le plaisir de trouver dans ceux qui voyagent avec nous quelques ressemblances avec les passagers du TGV9864.



Un roman brillant et ludique à la fois.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Mes fous

Sangor Novick, père de quatre enfants, dont un « asperger », Adrien et une « schizophrène » Constance se sépare d’Ysé sa femme, car ils ne parviennent plus à gérer harmonieusement une vie en commun. Malgré un capital énorme d’empathie pour les autres, il perd pied et a parfois du mal à distinguer ce qui est normal et ce qui relève d’une pathologie schizophrénique. Il focalise sur sa personne bon nombre de gens différents qui perçoivent en lui sa bienveillance naturelle. Il a une très bonne connaissance de la maladie qu’il a tenté de cerner de près, pour comprendre et soigner sa fille Constance dans la mesure du possible. Ses rencontres, les conférences auxquelles il assiste ne parviennent pas à circonscrire un mal de vivre latent qui l’éloigne du monde du travail et d’une vie urbaine, au profit d’un retour à la campagne. Belle description de la difficulté à appréhender les différences dans notre monde normé et peu tolérant.
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Mes fous

C'est parce que le roman de Jean-Pierre Martin a été sélectionné pour le prix Goncourt que je l'ai remarqué. Je trouve le sujet passionnant et le titre "Mes fous" le résume bien.

Personnellement j'ai eu à me poser la question de savoir si j'attirai les fous pour avoir vécu avec un magnaco-dépressif. le narrateur, Sandor, dit très justement qu'il y a deux catégories de personnes, celles qui ont eu affaire à la folie de près, dans leur famille proche, et les autres.

Sandor aimerait retrouver une vie ordinaire mais il ne peut pas, hanté par ses fous. Il en vient même à se demander s'il ne cherche pas leur compagnie ? Pourquoi ? Parce qu'ils voient le monde d'une autre façon ?

Son médecin lui dit qu'il souffre d'un excès d'empathie car il est dans l'incapacité de travailler, déprimant quand il voit à sa fille Constance qui est Schizophrène. Et il y pense tout le temps. C'est d'autant plus difficile que son père a des troubles psychiques liés à son grand âge. Et si son fils aîné, Alexandre, semble trop parfait, ses deux autres fils ne sont pas en reste, Adrien est Asperger et Ambroise sensible à l'extrême.

Ceux que Sandor appelle des corps errants le magnétisent et il en rencontre au quotidien. Il y a Karim le fou politique, la dame tout en rose, Dédé le fou météo, Volodia le psychotique...

Mais plutôt que nous démoraliser, il nous ouvre les yeux sur les bouleversants, les délirants, les exilés de l'intérieur, les allumés de toutes sortes et on comprend pourquoi ils deviennent son seul sujet possible d'écriture. Parce qu'il faut comprendre la détresse psychique pour ne pas être le réceptacle des misères mentales et éviter d'aller mal.

En ce sens, ce roman est une réussite.





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L'autre vie d'Orwell

Un très beau récit de Jean-Pierre Martin, qui nous fait découvrir une période très particulière de la vie d'Orwell, qui , après la mort de son épouse, sa lassitude des snobismes de la vie littéraire, se retire...très loin dans une île d'Ecosse difficile d'accès.... il va travailler la terre.... et écrire dans un cadre exceptionnel mais aussi un état d'esprit très particulier son très célèbre "1984".... Après cette lecture, et la connaissance de ce retirement du monde d'Orwell, on ne peut relire "1984" qu'avec une autre perception, un autre regard...

c'est un texte magnifiquement écrit, où on ressent très fort une communion d'idées et d'aspirations entre l'auteur et son "biographe"....même si c'est très loin d'une biographie classique....
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Le livre des hontes

Rougir et enfouir la honte au plus vite, en espérant que cette émotion violente est passée inaperçue. Cacher l’inavouable et tenter d’oublier ce moment gênant en le recouvrant de silence. Qui n’a pas connu cela !

La littérature plonge dans ces eaux troubles et en tire des récits qui nous touchent forcément. En fait, toutes les hontes avouées nous rendent solidaires et c’est la puissance des histoires partagées qui nous rend plus fort et tellement humains.

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Mes fous

Profond et très touchant. Je recommande vivement.
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L'autre vie d'Orwell

Si un auteur est emblématique de ce siècle tourmenté c’est bien George Orwell.

L’essai de Jean-Pierre Martin n’est pas une biographie, c'est le récit de quelques mois de la vie d'un homme.

C’est un écrivain en marge, ses prises de position antifascistes, sa participation et ses écrits sur la Guerre d’Espagne l’on rendu à la fois connu mais aussi impopulaire car à contre courant.

Les journaux lui refusent ses articles, il a pris position pour l’indépendance de l’Inde, il affiche un anti stalinisme très peu orthodoxe pour l’époque.

C’est un homme fatigué, il vient de perdre sa femme, il est marqué par la tuberculose qui finira pas l’emporter et en 1946 il éprouve le besoins de vivre à l’écart du monde pour pouvoir se consacrer à l’écriture.



Il choisit pour sa retraite l’île de Jura en Ecosse, une île loin de tout, le voyage prend plusieurs jours, de bateau en bateau, de petites routes en chemins.

Il va vivre environ deux ans dans la ferme de Barnhill, une île envahie par les cerfs et très peu peuplée mais qui fabrique un Single Malt très prisé des connaisseurs.

Chose plus étrange encore Orwell s’installe sur l’île avec un très jeune enfant, son fils adoptif alors que la maison est tout juste habitable : pas de chauffage, pas d’électricité ...

Il va réinventer sa vie, se transformer en agriculteur, il sème, il plante, il retourne la terre, il crée un poulailler, achète une vache, crée un potager, se fait menuiser, plombier, bref en quelques semaines il peut vivre en autarcie. La soeur d’Orwell et quelques amis feront le voyage jusqu’à Barnhill.



Un très bel essai qui révèle une facette de cet écrivain surprenante et qui s’interroge sur les raisons de ce retrait.

JP Martin a tenté de comprendre cette volonté de vivre loin de tout, coupé du monde, il s’est rendu à Jura et il dit :

« maintenant que je peux imaginer l'homme oscillant entre la main à plume et la main à charrue, entre la chambre où s'invente Big Brother et cette vie du dehors livrée aux éléments, à l'écart de l'Histoire, je ne vois pas davantage de raison majeure, de raison tout court qui l'emporterait, qui puisse justifier cette fugue, mis à part ce qui dépasse la raison, une pulsion profonde, une intériorité exigeante, radicale »



L’auteur nous permet de voir vivre Orwell, échapper ainsi à la pression de Londres, aux polémiques, aux demandes en tous genres. Il nous le montre heureux de s’occuper de son fils Richard et peu gêné par la rudesse des conditions de vie, s’adonnant à la chasse et à la pêche pour améliorer l’ordinaire.

Un temps de pose où il redevient Eric Blair avant que la maladie le rattrape.



Lisez cet essai qui donne fortement envie de lire une biographique de George Orwell et de le retrouver sur le Quai de Wigan ou en Catalogne


Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Mes fous

« Je me suis nommé : Sandor le solitaire assoiffé de relations humaines. »



Dans « Mes fous », Jean-Pierre Martin donne la parole à un personnage qui « se met trop facilement dans la peau des autres », un écorché vif, dont la « vie se barre de tous les côtés ». Son père sombre dans la mélancolie, sa mère est emportée dans ce désastre, sa femme le quitte, et sa fille Constance est schizophrène.



Personne n’aurait envie de se plonger dans un tel récit. Et pourtant comme ce texte est sensible, désenchanté, drôle parfois. Il serait dommage de passer à côté de ce Sandor qui attire à lui les « corps errants », les « fous et demi-fous », les cinglés des carrefours et du métro, tous ces invisibles aux yeux des affairés et qui forment une constellation humaine que Sandor ne cherche pas à consoler, juste à faire exister. Voire à étudier, pour mieux comprendre sa fille.



Dans un style un peu saccadé, rapide comme celui de la marche infatigable et inlassable de Sandor, Jean-Pierre Martin a écrit un livre infiniment douloureux et hypersensible qui touchera ceux qui ont « entamé leur capital de béatitude », mais ne renoncent pas.





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Le laminoir

" Tout a commencé par une vision : durant un cours de philosophie à la Sorbonne, la Madone des métallos, en toute sa splendeur charnelle, est apparue au jeune Simon. Dès lors, le voici voué à caboter d'usine en usine, à errer entre petits chefs et petites frappes, entre patrons et matons. dernière et lumineuse escale : un laminoir "...Roman fortement autobiographique, fruit de cinq années de travail en usine , vécues par l’auteur…



- Bibliographie :



L'autre vie d'Orwell, Gallimard, collection « L'un et l'autre », 2013.

Les écrivains face à la doxa, essai sur le génie hérétique de la littérature, José Corti, 2011.

Queneau Losophe, Gallimard, collection « L'un et l'autre », 2011.

Les liaisons ferroviaires, Champ Vallon, 2011. Réédition, J'ai lu, 2013.

Éloge de l'apostat, essai sur la vita nova, Le Seuil, collection « Fiction & Cie », 2010.

Réédition, Le livre de poche , 2013.

Le livre des hontes, Le Seuil, collection « Fiction & Cie », 2006 (Grand Prix de la critique,

sélection du prix Renaudot essais) (traduit en russe et en roumain).

Sabots suédois, roman, Fayard, 2004.

Henri Michaux, biographie, Gallimard, 2003 (Prix Louis Barthou de littérature

générale de l’Académie française).

Henri Michaux, ADPF-Publications, Éditions des Affaires Etrangères, 1999.

La Bande sonore : Beckett, Céline, Duras, Genet, Perec, Pinget, Queneau, Sarraute, Sartre, José Corti, 1998.

Corner-line, Paroles d'Aube, 1998 (épuisé).

Contre Céline ou D'une gêne persistante à l'égard de la fascination exercée par Louis Destouches sur papier Bible, José Corti, 1997.

Le Piano d'Épictète, récits, José Corti, 1995.

Le Laminoir, Champ Vallon, 1995.

Henri Michaux, écritures de soi, expatriations, José Corti, 1994 (Prix Rhône-Alpes du Livre 1994).



- Quelques informations biographiques sur Jean-Pierre Martin, extraites de son site officiel



http://jeanpierremartin.net/jpm_biographie.html



« Jean-Pierre Martin est né le 15 mars 1948 à Nantes.

Après des études secondaires au lycée Jules Verne à Nantes, il est interne en hypokhâgne à Paris au lycée Louis-le-Grand, puis s’inscrit en philosophie à la Sorbonne, où il termine sa licence en septembre 1968.



Il devient militant de la Gauche prolétarienne, et travaille en usine pendant cinq ans : d’abord à Saint-Nazaire (en particulier aux établissements Baudet, fabricant de caravanes, où il participe à une grève avec occupation, et à Sud Aviation), puis à Saint-Etienne (dans une fonderie, Socober la soupape, aux Aciéries du Furan, et enfin deux ans à Creusot-Loire comme aide-lamineur). Entretemps, il est condamné à deux mois de prison ferme pour « apologie du crime d’incendie volontaire ». Il transposera ces expériences dans un roman publié en 1995 chez Champ Vallon, Le laminoir.



Anticipant l’autodissolution de la Gauche prolétarienne, il s’auto-dissout ( il raconte ce moment, qu’il appelle « le trou noir », au début de son Éloge de l’apostat publié en 2010 au Seuil ), et s’engage dans une longue période de vie à la campagne : d’abord trois ans dans le nord-Finistère ( où il passe une maîtrise de Lettres sur Queneau ), puis près de dix ans en Auvergne, dans un hameau perché à mille mètres d'altitude, où il exerce divers métiers : chantiers, artisanat, fabrication et vente de ceintures de cuir et de sabots suédois ( d’où le titre d’un récit publié chez Fayard en 2004, Sabots suédois ). Il effectue alors de nombreux et longs voyages, en particulier en Amérique et en Asie. Il travaille intensément le piano jazz, apprend l'harmonie, et joue en trio ou en quartet.



• En 1987, il décide de préparer par correspondance les concours de l'agrégation et du CAPES de Lettres auxquels il est reçu cette année-là. Il commence aussitôt une thèse sur Michaux, et enseigne pendant un an aux États-Unis, à l’Université d’Oregon. À partir de cette époque, il consacre une bonne partie de son temps à l’écriture tout en pratiquant, par intermittences, avec des musiciens de jazz, ce qu'il appelle la « lecture be-bop ».



Il publie dans la NRF ses premiers textes qui seront réunis chez José Corti sous le titre Le piano d'Epictète. Depuis, tout en continuant à écrire des fictions, il a achevé une biographie monumentale, Henri Michaux ( Gallimard, 2003 ) et entrepris une sorte d’anthropologie et d’autobiographie oblique à partir de la lecture des grands textes de la littérature et de la pensée critique, dont deux volumes sont parus en 2006 et 2010 au Seuil dans la collection « Fiction & Cie » : Le livre des hontes et Éloge de l'apostat.



• Il est aujourd'hui professeur de littérature contemporaine à l'Université Lyon 2, membre de l’Institut universitaire de France (chaire de littérature du XXe siècle). Il vit en Ardèche.



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Mes fous

J'ai adoré ce bouquin franchement une vraie perle ! Car avec une sensibilité et beaucoup d'humour l'auteur nous raconte le quotidien de ceux qui butent, qui penchent, qui chantent la journée et hurlent la nuit.

Le titre résume à merveille le sujet traité mais le plus de ce roman c'est qu'il nous ouvre les yeux sur les fous car il faut comprendre la détresse psychique pour éviter de tomber dans le mal et laisser la douleur prendre le dessus.

Avec une douce ironie et une plume magnifiquement poétique, l'auteur nous offre un éloge unique de la folie. Une histoire à lire sans plus tarder.
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Mes fous

J'ai adoré ce bouquin. Je me suis engouffrée dans ce livre et me suis laissée porter par les personnages. Partagé les interrogations de Sandor : "Qui est le plus fou ? Celui qui pense à la mort chaque jour, comme moi, ou celui qui est possédé par le langage de l'entreprise ?" ou ses remarques : "Il y a deux catégories de personnes: celles qui ont affaire à la folie de près, dans leur famille proche, et les autres. Je me suis trouvé une soeur de détresse" et ses "aveux" : "Le dérèglement psychique me dérègle autant que le dérèglement climatique". Moi aussi, et pourtant, le dérèglement climatique m'inquiète... Ses découvertes : "Mais le fou, c'est d'abord celui qui est sans interlocuteur. J'ai lu ça chez un poète russe. Ossip Mendelstam" ou ce très beau "Chacun porte sur son visage et sur son corps une question sans réponse". Bref, je ne vais pas tout citer (si, encore une : "Il paraît que l'âme adore nager"...), mais je vous conseille de vous laisser porter à votre tour dans la vie de ces personnages qui palpitent, plus vrais que vrais, de belles rencontres avec pour chacun/e un accueil inconditionnel. Ce n'est pas un roman sur la folie, c'est un texte sur la vie comme elle est quand on la regarde pas seulement avec les yeux, mais avec ses tripes. Merci JPM ;-)
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Le monde des Martin

Membre de la secte Martinienne, j'avoue avoir été attirée bien narcissiquement par cet ouvrage. Mais dès les premières pages, j'ai été bluffée : mes ressentis "patronymiques" étaient couchés là, sous mes yeux ! Ah ! L'anonymat de la multitude ! Les problèmes d'homonymie... Sous une plume passionnée, érudite mais aussi très actuelle, Jean-Pierre Martin nous embarque dans l'histoire, l'ethno-socio des "phares" Martin. C'est jouissif (et sans trop m'avancer, ce doit l'être aussi pour ceux qui ne portent pas ce nom, car oui, il y en a :))
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Le monde des Martin

Invitation à une lecture inattendue,

celle du « Monde des Martin »

par Jean-Pierre Martin

(Ed. L’Olivier)



La lecture de cette passionnante petite somme de quelque 700 pages n’invite en rien au sommeil, mais au contraire à un éveil constant, jusque dans les régions les plus proches et les plus reculées de notre planète. Et ce qui est rarissime, on y voit vivre aussi, entre autres, les « petits hommes » quasiment en les accompagnant dans leur vie intérieure et intime, leurs mystères et leurs clartés. Ce sont là les mille et une choses que le livre de Jean-Pierre Martin nous apporte. Il y pratique une sorte de labourage dans le sol et le sous-sol de nos vies et de celle de nos ancêtres. Cela nous manquait, et le lecteur est conduit à reconsidérer le tohu-bohu de la vie des humains, sans omettre leurs inimaginables injustices….

Maxime Caron

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Emancipation de la psychiatrie

Les besoins humains de la et du sujet malade dans sa singularité sociale et culturelle



Jean Pierre Martin propose, un Petit guide de lecture de son livre.

Il parle, entre autres, de ses précédents ouvrages, d’alternative à l’hôpital asilaire – mettre fin à une médecine spécifique par l’enfermement -, de la « condition aliénante pour tous ceux qui s’y retrouvaient sous contrainte, enfermés et laissés en dépôt dans leur propre étrangeté », de traitement du symptôme « sans que le malade en soit libéré et émancipé comme sujet », de transition « vers sa propre émancipation »…



« Comment résister aux réalités actuelles d’un humain de plus en plus marginalisé par le paradigme comptable, la gestion numérisée, les techniques neuroscientifiques et la contrainte médicalisée ? Comment transformer la psychiatrie dans une société soumise et dominée par les lois de marché économique, dont l’État est le régulateur et le « bras armé » ? ».



L’auteur présente succinctement un relevé de références théoriques (François Tosquelles, Lucien Bonnafé, Franco Basaglia…) du mouvement désaliéniste. Personnellement, je me souviens de l’impact de la lecture des ouvrages de Franco Basaglia.



Des dix points présentés par Jean-Pierre Martin, je souligne, la libération « des fous de leurs chaînes », la notion de « folie morale », celle de « santé mentale », « Elle combat la relégation par l’enfermement et propose un hygiénisme social qui associe le soin, la prévention et des droits humains pour les patients », la critique de l’hygiénisme, « Cette période hygiéniste va produire en Europe la perspective d’un homme nouveau, dont le résultat possible d’un eugénisme monstrueux se concrétise avec l’horreur de l’extermination des fous puis des Juifs par le nazisme, et sous le régime de Vichy pendant la Deuxième Guerre mondiale, qui laisse mourir de faim 40 000 malades dans les hôpitaux psychiatriques » (voir les différents textes d’Armand Ajzenberg publiés sur le blog), la psychanalyse freudienne, la phénoménologie et une pratique de soin relationnel, les apports de la sociologie et de la psychologie, « Elles traitent d’une connaissance des individus déterminée socialement par les rapports et les codes sociaux », la psychiatrie de l’enfant, « des besoins humains de l’enfant, relationnels, éducatifs, de la parole et des droits de l’enfant », l’antipsychiatrie, « Son approche est la dénonciation des conditions de vie et de privation des libertés et le caractère inhumain de certains traitements (électrochocs) dans le soin psychiatrique »…



Le point 9 concerne les politiques de santé mentale à l’heure des politiques néolibérales, la transformation des services publics et de la protection en « entreprises marchandes concurrentielles avec le privé », la promotion de l’« hôpital-entreprise », les « logiques économiques et d’ordre, « extérieures », qui sont imposées aux soignants et aux patients », le retour pour la psychiatrie de l’enfant aux « techniques comportementales de dressage et de prescriptions médicamenteuses qui s’inscrivent dans le seul traitement précoce de handicaps à appareiller », les mesures de tutelles réduisant « le libre-arbitre du sujet », la régression déshumanisante…



Enfin le dernier point est consacré aux associations de santé mentale, aux associations de patient es, aux associations des familles, aux collectifs et aux syndicats.



« Ce petit guide fait apparaître clairement la nécessité de reconstruire un véritable service public de soin et d’accompagnement social, en lien avec le mouvement associatif d’entraide et de défense des droits ».



« La psychiatrie est redevenue un soin médicalisé par la contrainte et la contention ». Jean Pierre Martin fait un état des lieux de la psychiatrie publique sous politique économique néolibérale. Il aborde, entre autres, les impositions extérieures aux organisation du soin, la gestion comptable et ses effets sur « le temps et l’espace du travail soignant », les experts en technique de maîtrise, les politiques de la peur et d’« une sécurité du chacun pour soi », la déshumanisation de « la psychiatrie comme soin relationnel »…



Il revient sur l’« éthique soignante », l’impensé du soin psychique « l’émancipation », la « double utopie dés-aliéniste et de la médecine sociale ». Il rappelle aussi que l’outil principal du travail de psychiatre « est la parole du patient », que le projet de libération de l’enfermement du soin psychiatrique nécessite « une remise en cause d’établissements et de lois spécifiques », que la/le malade doit être considéré·e « en sujet-patient accédant à la vie sociale », que l’objet de la santé mentale est « le traitement d’une aliénation sociale productrice de souffrance psychiques ». Il insiste particulièrement sur l’éthique soignante : « L’éthique soignante se réfère par conséquent à des situations concrètes de soins, à une clinique de l’altérité qui libère de cette norme unique qu’est l’enfermement de et dans la maladie. La psychiatrie est son cadre clinique institutionnel soignant-patients, ce qui implique la négociation du consentement aux soins des patients. Ce qui fait politique de santé mentale n’est donc ni une action « positive » en soi, ni une « bonne pratique », mais sa capacité à créer en commun une subjectivité fondé sur le lien social ».



L’auteur parle de santé et de politique, de souffrances et d’émancipation. Il propose une analyse critique des conditions historiques présidant à la naissance de la psychiatrie et de l’idée de santé mentale, une présentation des approches différenciées et conflictuelles comme creuset de l’émergence du dés-aliénisme. Il aborde la contradiction structurelle entre adaptation et libération, « Un des fils rouges de cet ouvrage est de traiter cette contradiction entre libération et adaptation, à partir de pratiques cliniques concrètes qui constituent une éthique soignante et sociale comme outils d’une pensée d’émancipation et de ses transitions », le discours politique du soin, la place de l’écoute du savoir profane des patient·es et de leur entourage, les malades et les thérapeutes comme sujets, l’historicité des savoirs et des pratiques, la violence sociale ordinaire, la souffrance au travail, « La désespérance d’une précarité généralisée témoigne et alimente le sentiment d’inexistence ou de colère », les lieux de relégation, les souffrances sociales collectives à traiter politiquement, le rôle de la psychiatrie, « La psychiatrie n’est pas un outil du ministère de l’intérieur, mais celui de la santé », l’organisation d’une déshumanisation du « commun » dans toutes les activités humaines, les techniques maltraitantes, la famille comme rapport social aliéné, le déjà-là comme transition du possible…



Sommaire :



Chapitre 1 : Une histoire critique de la santé mentale



Chapitre 2 : Aliénation mentale et aliénation sociale dans la société néolibérales



Chapitre 3 : Emancipation et institution psychiatriques



Chapitre 4 : Quelle politique démocratique de la psychiatrie et de la santé mentale ?



En conclusion, Jean-Pierre Martin revient sur quelques points : la question de l’émancipation, l’acte clinique « comme élucidation du psychisme individuel » comme acte politique, la reconnaissance de l’humanité du sujet « dans son monde imaginaire et d’étrangeté irrationnelle », les besoins pratiques des malades, l’hétérogénéité et l’imprévisibilité du psychisme humain, l’abrogation des lois sécuritaires, les nouveaux droits des patient·es, l’oppression spécifique des femmes et son impensé dans les pratiques de la psychiatrie, la constitution de l’« identité sexuelle » dans l’éducation et la socialisation…



« La richesse est, fondamentalement, une reconnaissance de l’autre dans son humanité commune »






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Mes fous

Un beau livre, un très beau livre; avec cette écriture qui, sans décrire la folie, la donne à voir, dans toute sa cruauté, sa souffrance, sa poésie aussi quelquefois, qui te tape dans le cœur dans la tête dans les tripes, qui te déchire, et puis forcément tu te demandes s'il y a vraiment une frontière entre  ce "corps errant" et celui qui se pense en bonne santé. Déchirant. Superbe. 
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