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3.61/5 (sur 208 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1959
Biographie :

Jean-Pierre Ohl, né en 1959, est un écrivain français. Libraire à Talence.Libraire depuis 1986, il a mené toute sa carrière dans des librairies indépendantes ; il intervient comme formateur à l'IUT Métiers du livre de Bordeaux.
On lui doit plusieurs romans dont deux parus chez Gallimard, Monsieur Dick ou le Dixième Livre (2004, Prix Emmanuel Roblès, traduit en plusieurs langues), impressionnante variation sur Le  Mystère d’Edwin Drood de Charles Dickens, et  Les  Maîtres de Glenmarkie (2008), brillant hommage aux grands classiques de l’aventure. Il a également publié une biographie de Dickens (Folio, 2011).

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Vidéo de
KATARINA MAZETTI .
Rencontre avec Katarina Mazetti le jeudi 17 mars 2011 à la Librairie GeorgesAnimée par Jean-Pierre Ohl
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Citations et extraits (66) Voir plus Ajouter une citation
Aujourd’hui encore, Oliver Twist demeure le roman le plus connu et le plus lu de Dickens, illustré par de nombreux films, dessins animés, bandes dessinées, albums et versions abrégées pour la jeunesse. À certains égards, cette popularité est presque regrettable car elle éclipse, hors du monde anglo-saxon en tout cas, le reste de son œuvre. Or, le livre n'a ni le génie comique de Pickwick, ni la finesse psychologique de Copperfield ou des Grandes espérances, ni la profondeur des grands romans sociaux tels que La Maison d'Âpre-Vent ou La Petite Dorrit ; et le fait que son héros soit un petit garçon entretient le poncif selon lequel Dickens serait un écrivain "pour la jeunesse". Mais, pour la première fois, un auteur "sérieux" donnait à voir les aspects les plus crus et les plus sordides de la vie des classes défavorisées, jusque-là cantonnés aux pages des journaux à sensation[.]

Le premier Victorien
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Les collectionneurs de potins, les amateurs de romance en seront pour leurs frais, et ceux qui prônent, pour l'étude des textes de fiction, un recours systématique à la biographie de l'auteur, devront se résoudre à l'évidence : Wuthering Heights, considéré par Georges Bataille comme "la plus belle, la plus profondément violente des histoires d'amour" a été écrit par une jeune femme...qui n'a jamais été amoureuse (...) Jamais amoureuse d'un être de chair et de sang, doit-on préciser, car la création littéraire, portée à ce degré d'incandescence, n'est-elle pas aussi réelle que la vie ? Et, à travers les personnages de Heathcliff et Catherine, ces "ego expérimentaux" comme les appellerait Kundera, Emily n'a-t-elle pas fait l'expérience de la passion ?
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En 1834, lord Melbourne venait de mener à bien une réforme profonde du système de l’assistance aux pauvres. Chaque municipalité avait désormais l'obligation de créer un hospice (workhouse), dans lequel les indigents, pour bénéficier de l'aide publique devaient résider. En vertu d'u principe hérité de Jeremy Bentham, le philosophe utilitariste, les conditions de vie désastreuses à l'intérieur des workhouses - famine organisée, travail obligatoire et harassant, hygiène déplorable, séparation des couples et des familles - étaient censées inciter les "bénéficiaires" à renoncer à leurs droits à l’assistance et à chercher du travail au-dehors...
Hélas, l'industrialisation sauvage n'était pas synonyme de plein emploi, loin s'en faut, et, dans la plupart des cs, les pauvres n'avaient d'autre choix que de finir leurs jours entre les murs des workhouses, décimés par la faim, les maladies et le désespoir.
Chose difficile à comprendre aujourd'hui - et véritable crève-cœur pour Dickens, homme "de gauche" -, cette loi aux conséquences sinistres avait été imaginée par les Whigs, les libéraux au pouvoir, des "philanthropes" disciples de Bentham pour la plupart... Progressistes e un ses, puisque militant pour l'élargissement du corps électoral et la création des syndicats, les benthamistes mettaient aussi en œuvre dans les workhouses un système inhumain de confinement et de surveillance. Avec Oliver Twist, Dickens jette donc un pavé dans la mare de sa propre famille politique. Plus que jamais, il est ce "radical sentimental" qui fait passer le souci de la souffrance individuelle avant les grandes théories générales, la charité et la sympathie instinctive avant la rationalisation des problèmes sociaux.

Le premier Victorien
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Par ailleurs, il faut noter que Chuzzlewit et Un chant de Noël traitent de l'argent au moment précis où Dickens connaît ses premières difficultés financières depuis le début de Pickwick. Ces aléas seraient bénins pour tout autre homme ; mais pour lui qui a souffert de la pauvreté, de la honte réservés aux débiteurs, ils sont tout bonnement insupportables... d'autant que John Dickens choisit ce moment précis pour refaire surface et exiger son retour à Londres. Le chantre de la famille régénérée autour de la traditionnelle dinde de Noël qualifie alors ses propres parents de "pétitionnaires avides de sang" ! Et le créateur du parricide Jonas Chuzzlewit confie à Thomas Mitton, son ami et homme de loi qui tente tant bien que mal de "gérer" en son nom l'ingérable John Dickens : "Je crois vraiment que je vais m'effondrer un de ces jours. Car rien de comparable à l'ombre atroce que mon fichu père étend sur mon visage, rien de tel n'a jamais existé en dehors d'un cauchemar..."

Fantômes
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- Ce spectacle me rend morose, bougonna-t-il en désignant de sa canne le décor qui nous entourait… Ces grands espaces, ces tonnes de rochers, ces quantités incroyables de végétaux avec leurs formes, leurs couleurs, leurs odeurs, ces animaux qui batifolent dans tous les sens comme chez Walt Disney…
- Vous voulez dire la nature.
- Exactement ! La nature. Ça me noue l’estomac.

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Elizabeth Gaskell ne tarde guère à placer cette arrivée à Haworth sous le signe de la malédiction. Elle avait préparé le terrain en décrivant longuement l'arrivée au village, l'air "lourd et assombri par la fumée provenant des demeures et des usines", puis, "au fur et à mesure que la route monte la végétation [qui s'appauvrit] ne prospère plus et se contente d'exister" sous la forme de "pâles avoines verdâtres et faméliques", et enfin la maison qui jouxte un cimetière "terriblement encombré de pierres tombales". La biographe se concentre sur les détails lugubres du décor, sur sa pente abrupte et comme infranchissable, sans accorder une épithète à la vie du village - cinq mille habitants tout de même à l'époque, "treize petites filatures [...], un médecin, un marchand de vin, cinq bouchers, deux confiseurs, onze épiciers et trois ébénistes" -, le décrivant non comme ce qu'il était, un gros bourg en périphérie de la ville industrielle de Keighley, mais comme une sorte d'antichambre de l'enfer, située à l'extrême limite du monde civilisé, alors que Bradford, plus de cent mille habitants à l'époque, se trouve à peine à quinze kilomètres. Quant au dessin au crayon qu'elle réalise de l'église et du presbytère, avec les tombes au premier plan, il semble tout droit sorti d'un roman de Walpole ou de Mathurin !
C'est un paysage mental que dessine en fait Gaskell - une description stylisée, gothique,, romantique, mettant l'accent sur l'éloignement et la solitude du presbytère, qui va devenir "l'incontournable scène d'ouverture pour les biographies des Brontë". À l'évidence, elle cherche à créer une atmosphère - n'oublions pas sa principale activité : écrire des romans...
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Si l’écriture permet à Charles de surmonter le deuil de Mary, ses longues randonnées à pied à cheval lui sont indispensables pour évacuer la tension de l’activité créatrice, le trop-plein de son énergie prodigieuse.
« Energie » est le mot qui définit Dickens. Il mène de front deux romans, plus son travail de rédacteur en chef, auquel il faut ajouter des besognes de commande : pièces de théâtre, une biographie.
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Déjà, du vivant de ses sœurs, la vie au presbytère lui pesait très souvent. Maintenant, elle vit entourée de souvenirs. La nuit, tout particulièrement, quand le vent souffle, elle croit entendre les voix d'Anne et d'Emily, fantômes sans doute invoqués par son " désir intense de se trouver à nouveau face à face avec [leurs] âmes". À quelqu'un qui lui reprochera un jour l'invraisemblance de la scène où Jane Eyre entend la voix de Rochester, pourtant éloigné de plusieurs dizaines de kilomètres, Charlotte répondra : " Mais la chose est vraie, c'est vraiment arrivé."
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Jean-Pierre Ohl
Dans son ouvrage Un clou chasse l’autre, Pascal Lainé, ancien prix Goncourt, souligne qu’il y a au moins une activité qui est devenue rentable dans le monde du livre, le transport. Les transporteurs qui ont la chance de décrocher un contrat avec Prisme, la plate-forme nationale des éditeurs, font une affaire en or : ils arrivent chez le libraire avec trois palettes et repartent avec deux. Voilà l’explication de l’intérêt des grands groupes industriels, non pour la chaîne du livre dans son ensemble, mais pour ce centre de profit indépendant qu’est devenue la distribution. Un indice de ce déplacement de la valeur est que certains grands groupes envisagent d’octroyer à leurs représentants des primes indexées sur la mise en place, et non plus sur les ventes réelles ! On devine que cela va encore aggraver la pression exercée sur ces derniers et l’inflation des mises en place inutiles. La distribution, activité indispensable à la diffusion des livres et des idées, est désormais devenue une sorte de parasite du livre.
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Mais le meilleur dérivatif à ses angoisses, son principal recours contre les spectres coalisés de l'inaction et du trop-plein d'énergie reste le travail. À peine Pickwick terminé, tandis qu'Oliver Twist n'a pas encore vécu la moité de ses aventures, il s'est déjà investi dans le projet d'un troisième roman, qu'en bonne logique il aurait dû réserver à Bentley, mais qu'il destine pourtant à Chapman et Hall. Un nouveau scandale, celui des "écoles du Yorkshire", défraie la chronique : il s'agit d’institutions louches où des enfants indésirables - issus de familles aisées pour la plupart - sont placés, pour ne pas dire incarcérés, et où l'on pratique plus fréquemment les châtiments corporels que la grammaire latine. Dès janvier 1838, Dickens s'est rendu sur les lieux avec le dessinateur Hablot Browne, le fidèle "Phiz", préféré à Cruikshank en l’occurrence. La manière dont Dickens organise et mène l'expédition rappelle son ancienne profession de journaliste. Installé dans une auberge des environs de Bowes, où se situe la plus tristement célèbre de ces "écoles", il adopte un faux nom - Hablot Browne... - pour enquêter incognito et recueille de nombreux témoignages tandis que le vrai Browne accumule les esquisses.

Un bourreau de travail
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