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Biographie :

Jean-Pierre Thierry, médecin spécialisé en santé publique et en informatique de santé, est expert de l’évaluation des technologies médicales et de l’organisation des systèmes de santé.

Source : Albin Michel
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Favoriser le volume des actes permet bien d'offrir un accès rapide de tous à l'offre de soins ; il s'agit désormais de poser la question de la pertinence des prescriptions , des actes et des examens mais aussi des hospitalisations.

Dans un tel système, le problème de la surmédicalisation est devenu le sujet le plus important, comme dans la plupart des pays comparables au nôtre qui évaluent le taux de surmédicalisation à 30 % d'actes et traitements inutiles. La France fait partie des pays confrontés plus particulièrement à cette question, qu'il s'agisse des prescriptions de médicaments tels que les antibiotiques, les psychotropes ou encore les statines, des IRM et des scanners, des examens de laboratoire, des endoscopies dans certaines régions et d'un certain nombre d'interventions chirurgicales.
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En pratique, la majorité des prescriptions concernent aujourd'hui des patients à faible risque.
D'une certaine façon, dans la mesure où l'on augmente le nombre de personnes à traiter en diminuant le seuil pris en compte pour les considérer comme patients parce qu'une donnée biologique ou une mesure les classe dans cette catégorie, le traitement se rapproche alors dans sa conception de celui d'un vaccin, c'est-à-dire une thérapeutique de prévention primaire, la personne n'étant ni malade ni symptomatique.
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Nous avons conscience que décider politiquement de réduire ce gaspillage, outre la très grande difficulté que cela représente scientifiquement, techniquement et politiquement, c'est se heurter à un problème social et de réorganisation des activités et des métiers de la santé.

Mais, eu égard aux aspects humains, aux souffrances infligées à travers ces actes et examens inutiles, aux effets indésirables et parfois désastreux de traitements médicamenteux inutiles, aux risques de complications chirurgicales injustifiées notamment infectieuses, et à la part d'angoisses, voire de dépressions liées à la surmédicalisation, il revient à chacun de nous de veiller à ne pas faire l'objet de traitements ou examens inutiles et, devant tout diagnostic de maladie impactant gravement notre avenir, de prendre notamment un deuxième avis.

Chacun doit apprendre à participer à sa prise en charge médicale, s'informer, poser des questions, comprendre le diagnostic annoncé et le traitement proposé : cette compréhension est la base du contrat de confiance entre un patient et le médecin auquel il confie sa vie.
Certains sites web d'associations de patients peuvent participer à cette information.
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La surmédicalisation, en effet, peut également être vue comme la conséquence d'une dérive qui a abouti à transformer le patient en consommateur.

La raison en est que la politique économique semble aujourd'hui privilégier les intérêts industriels jusque dans le domaine de la santé. L'industrie a pris peu à peu la main en intervenant sur nos modes de vie, dans des secteurs directement en rapport avec notre santé comme l'agriculture avec par exemple la mise sur le marché d'aliments transformés, à forte teneur en sucre.

La lutte contre les actes inutiles est donc plus une affaire de système que d'individus.
Les médecins eux-mêmes sont piégés. Qu'il s'agisse des professionnels de santé libéraux ou de membres d'établissements de santé, ils sont incités à privilégier le volume : en France, c'est le nombre d'actes, d'examens, d'interventions ou d'hospitalisations facturés qui permet de payer les salaires, les honoraires, d'acheter les équipements, de payer les médicaments ou les dispositifs médicaux hospitaliers.
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Après un demi-siècle de solidarité et de croissance des dépenses de maladie, le péché originel a-t-il été de mettre en place un financement par l'argent collecté et redistribué au nom du principe de solidarité, sans prévoir l'évaluation de sa bonne utilisation - c'est-à-dire d'avoir libéré des droits de puiser dans un trésor collectif sans instrument efficace pour prévenir les dérives ?
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Tous, nous attendons que toute décision médicale nous concernant soit à la fois fondée sur les données de la science et la mieux adaptée possible à notre cas individuel.

Autant, en cas d'accident avec fracture grave, il y a peu d'incertitudes sur la pertinence de l'indication chirurgicale et sur les résultats attendus, autant en matière de maladie chronique le niveau d'incertitude peut être élevé.
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L'inadéquation des soins aux besoins de santé peut ainsi concerner la sous-médicalisation et la surmédicalisation, l'une et l'autre étant dangereuses pour le patient.

Celles-ci peuvent être dues à une formation insuffisante des médecins, d'où la nécessité d'une formation continue indépendante, d'une évaluation des compétences et des pratiques médicales, et d'une évaluation des modes de financement de la dépense médicale, actuellement basée uniquement sur un système de rémunération favorisant la production du plus grand volume d'actes possibles, et non pas leur utilité.
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Il est indispensable de promouvoir tout ce qui peut favoriser une codécision entre le médecin et son patient, et celle-ci n'est valable et bénéfique que si le médecin propose un acte, un examen, une intervention en regard d'une médecine fondée sur les preuves et qui soit adaptée.
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Certes, il y a le vieillissement d'une population, la croissance de pathologies chroniques, il y a l'émergence de maladies dites environnementales, mais il y a aussi les traitements modernes de plus en plus chers, les molécules très onéreuses (pour l'hépatite C et le cancer par exemple), les thérapies géniques, les greffes de cellules, les greffes d'organe, etc. Le progrès est nécessaire en maladie, et le progrès a un coût.

Chaque année, la Cour des comptes dresse le constat des insuffisances de notre système et pointe des dysfonctionnements coûteux (...) "incitant à la consommation d'actes et non à leur maîtrise".
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Laura Esserman a récemment proposé à une commission du prestigieux National Cancer Institute des États-Unis de débaptiser ce cancer intracanalaire pour le renommer "tumeur épithéliale indolente". Enlever ainsi le mot "cancer" d'environ 30% des diagnostics de cancer trouvés avec le dépistage peut apparaitre révolutionnaire à plus d'un titre !
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