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Critiques de Jean-Pierre Verney (61)
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Putain de Guerre, tome 1 : 1914, 1915, 1916..

"Et la guerre continuait...", derniers mots de cette bande-dessinée de Tardi que l'on retrouve à de nombreuses reprises, tout comme dans le documentaire qui s'ensuit rédigé par Jean-Pierre Verney, richement illustré lui aussi et extrêmement bien détaillé. Certes, vous me direz que c'est loin d'être une lecture des plus réjouissantes dans la période de crise sanitaire que nous vivons actuellement mais en empruntant cet ouvrage à la médiathèque, je me suis dit que cela me permettrait probablement de relativiser en cette période de crise et j'ai bien fait car effectivement, l'on ne peut pas ressortir indemne après une telle lecture ! Nous suivons le parcours d'un jaune français, enrôlé comme les autres malgré son absence d'expérience dans ce qu'il considère être une très grosse absurdité- à savoir la Première Guerre mondiale, comme probablement tant d'autres à l'époque (mot qu'il n'énonça cependant jamais sous peine de se voir offrir en guise de récompense le peloton d’exécution pour trahison envers sa patrie. Au cours de ces trois premières années de guerre, malgré la promesse de certains que cette guerre serait courte et qu'ils seraient de retour chez eux pour les fêtes de Noël, tous comprennent bien vite qu'il n'en sera rien et n'ont d'autre choix que de tuer pour ne pas être tué !

Cependant, il y a quelques passages très fort dans cet ouvrage où notre jeune fantassin débutant se retrouve nez à nez avec un allemand, jeune lui aussi et où il se rend compte que l'ennemi, ce n'est pas lui, pas ce pauvre bougre qui ne comprend rien non plus à ce qu'ils sont en train de faire, qui n'a lui non plus pas demandé à être là, mais que les véritables bourreaux sont ceux qui tirent les ficelles et tout cela pour quoi ? Pour conquérir peu à peu un peu plus de territoire !



Des dessins qui commencent sur des couleurs très vivent et qui, au fur et à mesure des pages comme des années, vient de plus en plus sur le gris, tout comme le moral de notre protagoniste et de tant d'autre jeunes "soldats" comme lui. Un ouvrage extrêmement fort, avec quelques mots d'argot afin d'être au plus proche de ses personnages et des dessins extrêmement durs parfois. Enfin, si la bande-dessinée en elle(même n'a pas réussi à vous casser le moral, l'étude, année après année, composée comme je l'ai dit plus haut par Jean-Pierre Verney, se chargera du reste ! Une triste réalité que nous nous devons de ne pas oublier et continuer de transmettre et cette lecture a eu sur moi l'effet escompté : relativiser dans cette nouvelle période trouble de notre Histoire avec un grand h ! A découvrir !
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Putain de guerre, tome 2 : 1917-1918-1919  ..

Le confinement et cette drôle d'époque dans laquelle nous vivons actuellement m'auront au moins permis de lire enfin ces deux bandes-dessinées de Tardy, agrémentée toute deux d'un documentaire historique de Jean-Pierre Verney. Je crois qu'en d'autres circonstances, je ne les aurai peut-être probablement pas lues et cela aurait été bien dommage.



Même si nous nous replongeons dans cette folie humaine que fut la Première Guerre mondiale, cela permet au moins au lecteur d'aujourd'hui, de relativiser, même si d'autres guerres sévissent encore dans le monde et qu'il y en aura, malheureusement, encore d'autres.

Ici, ce sont non pas seulement les deux dernières années de la guerre qui nous sont comptées mais les trois dernières car la fin de la guerre ne s'est pas faite en un jour et autant bien l'auteur que l'historien vont bien au-delà en se penchant également sur l'année 1919. Notre jeune protagoniste, même si il reviendra presque indemne de cette "putain de guerre", en gardera à jamais des séquelles bien plus graves que celles que l'on peut voir sur son aspect physique : ce sont des millions d'hommes qui garderont dans leurs souvenirs ces horribles actes qu'ils ont été contraint de faire, ces scènes horribles auxquelles ils ont été contraints d'assister pendant que sur l'arrière, des millions de femmes continuaient elles aussi, à leurs moyens, à l'effort de guerre. Même si elles n'ont pas vécu les mêmes épreuves que leurs fiancés, époux, fils ou frères, elles n'en ressortiront pas moins même marquées à jamais, tout comme les millions de pupilles de la Nation.



Un graphisme toujours aussi bien soigné et de plus en plus gris, au fur et à mesure des pages et des années qui s'écoulent avec cependant des petits moments qui m'ont émue plus que d'autres, comme celui des diverses rencontres de notre jeune français avec son allemand des bois, celui-là même qui s'était endormi contre son épaule dans le premier tome. Français ou Allemands, alliés ou ennemis, c'étaient avant tout des hommes...

Une lecture qui m'a remémoré tous mes cours d'histoire, m'amenant même de nombreux autres détails grâce au documentaire qui se trouve en fin d'ouvrage et rédigé par Jean-Pierre Verney et je suis à la fois contente d'avoir enfin découvert ce dernier et écœurée en même temps par la bêtise humaine (pour rester polie) mais cela, je vous laisse le découvrir par vous-mêmes ! A découvrir !
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Putain de Guerre, tome 1 : 1914, 1915, 1916..

Je ne suis pas fan des BD, mais je suis intéressée par la Guerre 14-18 que mon père et mes oncles ont faite.

Cette BD, c'est une claque. Racontée par un poilu désabusé dans le langage des tranchées, elle ne nous épargne rien et c'est douloureux de voir toute ces vies fauchées pour rien.

L'album est parfois en noir et blanc, parfois en couleur, suivant les circonstances.

Il est complété par un dossier très intéressant signé

Jean-Pierre Verney et illustré de photos d'époque.

Je le recommande à tous ceux que cette guerre intéresse.
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Putain de Guerre, tome 1 : 1914, 1915, 1916..

Les premières années de la grande guerre, du point de vue d’un fantassin français conscient de l’absurdité des combats.



Outre les informations nombreuses (complétées par un dossier documentaire très fourni), on retiendra de cette BD (et de l’œuvre de Tardi en ce qui concerne cette période) le réalisme froid et dur avec lequel la « putain » de guerre est décrite.



Loin des manuels d’histoire, des macro-évènements et des stratagèmes politiques, c’est la (sur)vie quotidienne des hommes envoyés à la boucherie qui est montrées là. Avec tout ce qu’elle peut avoir de plus crade ou perturbant, qu’il s’agisse de manger de la boue ou de retrouver un ami s’étant fait sauter la cervelle, ou de (moyennement) rassurant, pour une trêve de Noël ou dans le refus d’assassiner ses semblables…



L’emploi du vocabulaire des tranchées est très immersif (et comme les choses sont bien faites, on a même le droit à un lexique en fin de tome) ; certains dessins font froid dans le dos.

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Putain de guerre, tome 2 : 1917-1918-1919  ..

Il m'a fallu un sacré moment avant de lire enfin cette bande dessinée rangée depuis longtemps sur mes étagères. c'est qu'en le feuilletant, les images ne sont pas vraiment ragoutantes: cadavres mutilés, visages arrachés (et réparés autant que la chirurgie le permettait), corps mangés par les vers... sans oublier toutes ces manoeuvres statégiques incompréhensibles pour une inculte - incapable de comprendre la politique de la guerre...



Le narrateur, que je ne connais pas puisque je me suis maladroitement lancée directement dans un deuxième tome (en même temps, nulle part sur la couverture il n'est indiqué qu'il y en a un premier, même si c'est logique puisque nous sommes ici directement en 1917), ce narrateur donc nous conduit dans le cauchemar du Front de son ton désabusé, aigri et sarcastique (comment ne pas lui pardonner?). Les côtés allemands, britanniques, italiens, américains sont aussi évoqués, tout aussi misérables que nos propres soldats et la dernière partie, 1919, se décompose en images où le narrateur tutoie tous ceux qui ont participé de près ou de loin à la guerre, femmes, infirmières, villageois.



En-dehors de l'horreur décrite, j'ai découvert qu'il existait une section officielle "camouflage", ce qui m'a pas mal intriguée: j'ai pu trouver des photos et l'historique de cette section sur Internet, voilà un pan que je ne connaissais pas.

Je ne serai pas celle qui confirmera ou infirmera les propos tenus par Tardi ou son acolyte Verney, spécialiste de la première guerre mondiale, conseiller auprès de réalisations cinématographiques, mais ce livre a le mérite de nous rappeler l'horreur qu'on a infligé et qu'on infligera encore au nom de la patrie.
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Putain de guerre, tome 2 : 1917-1918-1919  ..

Qui l’eut cru ? Avec 1917-1918-1919 Tardi parvient à faire pire qu’avec son premier volume de son cycle Putain de guerre. Oui, je persiste et je signe quitte à susciter des réactions hostiles…



De quoi est-il question ici ? Et bien c’est tout simple : contester et dénoncer les décideurs politiques et militaires jugés responsables des erreurs commises pendant la Grande Guerre. Pour réussir cela l’on commet allègrement des amalgames (par exemple en confondant fusillés pour l’exemple et mutins), en reprochant tout et son contraire (notamment le passage sur la place des femmes qui fait rire jaune) et bien sûr en sortant les événements de leur contexte (qu’il soit historique ou sociologique).



Les dessins suivent cette logique et prennent un malsain plaisir à s’intéresser aux détails sordides : cadavres rongés par les vers, morceaux de corps humains baladeurs, soldats tués de manière horrible. Le pire c’est qu’il n’y a plus d’intrigue, mais une accumulation de cartouches sans lien, sinon celui de la guerre. Le style graphique n’a guère évolué, restant toujours aussi mal dégrossi.



Le sujet était déjà largement épuisé après le premier tome. Tant pis ! On continue… quitte à rajouter une année, histoire de placer un pseudo bilan et de bien charger la barque. La lecture terminée, il faudra encore compter avec des explications à rallonge. Comme si le texte suffisamment long n’était pas suffisant, non on rajoute une couche (sans doute parce que le lecteur est considéré comme un ignorant incapable d’effectuer ses propres recherches). Le ton est ici moins incisif mais il n’en demeure pas moins à charge. Facile non ? Nous sommes loin mais alors très loin d’une démarche sérieuse.
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Putain de Guerre, tome 1 : 1914, 1915, 1916..

Superbes albums de Tardi qui décrit sans fard l'horreur vécue par des générations entières de jeunes hommes envoyés à une mort certaine pour arracher une victoire qui n'est venue que bien tardivement avec l'aide des Alliés.

Des images très réalistes dont certaines sont inspirées de photos réelles ou des films réalisés par l'armée dans les tranchées.

On vit, par l'intermédiaire d'un soldat, toute la souffrance d'hommes confrontés chaque jour à une indicible horreur et aux mitrailleuses ennemies.

Témoignage implacable qui permet à ces malheureux poilus, dont les tombes jonchent certaines de nos régions, de ne pas être oubliés.
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Putain de guerre, tome 2 : 1917-1918-1919  ..

Second volet du remarquable récit de Jacques Tard, co-écrit avec Jean-Pierre Verney, spécialiste reconnu du premier conflit mondial dont on peut admirer l'incroyable collection au musée de la Grande Guerre de Meaux.

L'album de Tardi, tout comme le musée de Verney, décrit toute l'horreur et la souffrance des hommes qui ont combattu dans des conditions abominables et ont côtoyé la mort de chaque côté du no man's land.

Ces descriptions sans complaisance et, heureusement, bien loin des récits épiques, nous font demander comment ils ont pu tenir si fermement et si longtemps.

Tardi et Verney contribuent, presque cent ans après le début des hostilités d'août 14, à ne pas laisser mourir la mémoire des poilus.
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Putain de Guerre, tome 1 : 1914, 1915, 1916..

Publié à l’occasion du 90ème anniversaire de la fin de la Grande Guerre, Putain de guerre s’intéresse aux années 1914-1916 et offre un récit mémoriel assez déconcertant.



Jacques Tardi s’est associé à Jean-Pierre Verney pour produire un album atypique. Nous touchons ici aux limites de la bande dessinée. La mise en page est particulière : il faut compter trois panoramas par planche avec un texte assez abondant. Il y a une certaine articulation entre les deux, mais le plus souvent cette présentation donne l’impression de faire défiler des petits tableaux commentés.



Ce manque de dynamisme est assez déroutant, il donne l’impression d’être une synthèse malheureuse entre explications et images. Par ailleurs, en fin d’ouvrage du texte attend encore le texte. Le seul mérite de ce discours se limite à la mise en page façon journal et les photographies. Tout ce qui est développé dans l'album ne brille pas par son originalité sinon par la volonté assumée de contester tout ce qui s’est fait pendant cette période douloureuse. L’orientation pacifiste rend impossible toute démarche historique… pourtant les auteurs tentent de jouer cette carte là.



Il est difficile d’entrer dans le récit. Le protagoniste que l’on nous propose de suivre est trop formaté. Il s’agit d’un jeune homme mais dont les réflexions trahissent la main et les réflexions de quelqu’un qui comprend les événements avec une vision politique très orientée.. Autant dire qu’il n’est pas ici question d’histoire mais de contestation et de revendication.



Certaines pistes sont intéressantes mais elles finissent invariablement par se heurter à cette approche trop partisane. Ainsi, l’insertion de l’argot est une idée riche mais contrebalancée par le recours trop fréquent aux insultes, certaines sont banalisées (boche) alors qu'elle comporte une violence plus grande que d'autres. Amalgames et approximations historiques sont trop nombreux pour faire de cet album quelque chose de sérieux. Pour enfoncer le clou, l’on nous offre même une référence en verlan !



Il faudra également adhérer au style graphique. Les dessins sont assez particuliers. Très honnêtement, certains donnent l'impression d'avoir été composés par un enfant talentueux, mais certainement pas par un professionnel du crayon. Les proportions, notamment posent question. Plusieurs scènes sont à la limite du soutenable et il est évident que Tardi a lourdement insisté sur certains détails scabreux. Le pas du glauque et du gore est franchi nous laissant avec un profond sentiment de malaise. Assurément l’on ne sort pas indemne de cette lecture…



La démarche peut plaire ou déplaire et susciter des positions bien campées. Ce premier album a donc le mérite de permettre un débat. Il est toutefois fortement recommandé aux moins informés sur la période de passer leur chemin et de revenir un peu plus tard, tant l’approche est partisane et orientée.
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Putain de Guerre, tome 1 : 1914, 1915, 1916..

L'horreur de la première guerre mondiale racontée année par année par Jacques Tardi et complétée brillamment par l'historien Jean-Pierre Verney.



« La mobilisation n'est pas la guerre. Dans les circonstances présentes, elle apparaît, au contraire, comme le meilleur moyen d'assurer la paix dans l'honneur. »

Ainsi parlait le 2 août 1914, le président de la République, Raymond Poincaré.



Quelques jours plus tard, les « petits soldats français » étaient sur les routes, « sous un soleil de plomb », pour défendre la mère patrie. Dans leurs pantalons rouges, ils partaient la fleur au fusil avec un esprit revanchard ; mais « cette fois ils étaient prêts » et ils « avaient confiance ». « Puisque les si lourds Teutons recommençaient leurs bêtises (comme en 1870), on allait leur faire bouffer leurs casques à pointe en cuir bouilli. »

Les malheureux allaient rapidement déchanter et côtoyer la mort de très près. Ce conflit, qui devait être de courte durée, quelques semaines seulement, juste une formalité (tous les combattants seraient de retour dans leurs familles pour les fêtes de Noël, on en était certain) allait s'éterniser et faire des millions de morts.



Avec un ton acide, mais sans dialogue ni véritable scénario, Tardi s'emploie à recréer l'effroyable quotidien des soldats de toutes origines, bringuebalés, manipulés, bernés par des officiers qui les mènent à une incroyable boucherie. Il dénonce l'absurdité de ce conflit meurtrier et le summum de la bêtise humaine. Cette bd est conçue comme un journal de marche écrit dans un langage familier voire argotique par un simple fantassin parisien. (Pour une meilleure compréhension de ce langage de troupe cocasse et imagé, on peut trouver un lexique en fin d'ouvrage…) Tardi énonce des faits historiques et des situations effroyables avec réalisme, et de surcroît il joue avec les couleurs et les contrastes pour mieux nous intégrer dans le conflit. Alors que le récit commence et que tout espoir est permis, les images sont colorées, jaunes comme les blés, vertes comme les champs et les forêts, bleues et rouges pour les uniformes militaires… Au fur et à mesure de la progression de la guerre et des combats sanguinaires, on migre dans des nuances de gris, de noir et de bistre puis brusquement une explosion de rouge, comme le sang qui gicle des corps. Des illustrations impressionnantes qui mettent mal à l'aise mais traduisent parfaitement l'atrocité des conditions de vie et des champs de bataille.



Tardi a fait paraître cette bd en 2008 pour la commémoration du 90ème anniversaire de la Grande Guerre (la « der des der » espérait-on); elle est maintenant considérée comme un classique du genre et devrait être étudiée dans les collèges et lycées en complément des traditionnels manuels d'histoire, car elle illustre de manière efficace les causes et le déroulement de ce conflit meurtrier, cette « Putain de guerre. »



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Journal de Guerre 01 : 1914

C'est la mobilisation générale ! L'embrasement de l'Europe semble inévitable. Dans tous les pays, les jeunes hommes ignorent le cauchemar qui les attend, ils pensent que le conflit sera de courte durée et que l'ennemi sera écrasé en un temps record. C'est presque avec joie que les jeunes gens partent au front. Plongés dans l'horreur, ils vont rapidement désenchanter, devenus de la chair à canon, jouets dérisoires aux mains de leurs généraux incompétents.

Ici, les illustrations sont accompagnées d'un monologue, d'une voix off. Celle d'un soldat, tourneur sur métal à Paris, plongé malgré lui dans l'horreur. Il nous livre ses peurs, ses critiques, ses chagrins.

Tardi et Verney nous livrent un reportage saisissant de vérité, un point de vue neutre, celui d'un simple soldat. Les ennemis sont égaux face à la guerre. Si ce n'est les dirigeants des pays engagés dans ce conflit et leurs militaires hauts gradés, il n'y a pas de bons ou de méchants, seulement de pauvres hommes, obligés de marcher ou de crever et d'apprendre à souffrir à leur dépends de la surprenante modernité meurtrière de cette guerre. Une bande dessinée qui vous marque, suivie d'un résumé de la première année de cette guerre devenue mondiale livré sous forme d'article de presse.

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Putain de guerre, tome 2 : 1917-1918-1919  ..

« Putain de guerre ! 1917-1918-1919 » conclut la série en deux tomes par un ouvrage de niveau encore supérieur.



Si le ton reste similaire au premier opus: antimilitarisme farouche, révolte et haine d'avoir été jeté dans ce qui ressemble le plus à l'enfer sur terre, et si la trame scénaristique n'est pas plus étoffée, Tardi parvient à surprendre et bouleverser le lecteur en ciblant les destins individus, hommes, femmes, militaires ou civils happés par le conflit et changé à tout jamais.



Sacrifiés, miraculés, estropiés, traumatisés, les protagonistes de cette horreur témoignent une nouvelle fois sous le crayon habile du maitre d'un vibrant message aux générations actuelles, qui bien que jouissant d'un sort incommensurablement plus confortables se considèrent comme des « victimes ».



Une œuvre difficile donc mais ô combien accessible et édifiante !
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Putain de Guerre, tome 1 : 1914, 1915, 1916..

Tardi nous livre encore, telle une véritable obsession, un récit sur la Première Guerre Mondiale d'une très grande qualité graphique et narrative. On voit qu'il maîtrise le sujet d'autant qu'il s'est adjoint au scénario les services d'un écrivain historien Jean-Pierre Verney. L'absurdité d'un tel carnage entraîne une réflexion sur les causes...



On ne peut pas parler véritablement d'un scénario avec une histoire comme par exemple celle d'un Mattéo. On suit surtout les faits marquants du début de ce conflit c'est à dire d'Août 1914 à la fin de l'année 1916 avec un souci constant de la réalité. La démonstration est particulièrement pertinente avec son aspect social et économique, voire géopolitique.



Nous commençons donc le récit avec ces hommes qui partent à la guerre avec l'esprit revanchard de la cuisante défaite de 1870. Ces jeunes soldats vont vite déchanter devant l'enlisement du conflit et deviendront des poilus...



Parallèlement, les couleurs s'affadissent progressivement à mesure que la guerre se transforme en ligne de tranchées. Tardi parvient au sommet de sa maîtrise graphique. Le choix a été fait également de dépeindre l'horreur de cette boucherie dans les moindres détails. C'est à la fois bouleversant et instructif.



Par la narration, on suit le parcours d'un jeune soldat qui a quitté sa dulcinée. Il n'y a point de dialogues. Seulement des faits. Cela peut paraître glacial entre cruauté et bêtise humaine; cependant l'effet escompté est bien là. On ressent un véritable malaise salutaire. J'aime cette non-complaisance qui restitue la pure vérité historique. Ces hommes qui se sont battus pour notre liberté méritent bien un tel hommage. C'est bel et bien une putain de guerre !
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Putain de Guerre, tome 1 : 1914, 1915, 1916..

« Putain de guerre, 1914-1915-1916 » est un puissant témoignage d'une guerre « vue d'en bas » par un modeste soldat tentant de survivre dans l'enfer d'un conflit inhumain.



Le ton est à la colère, au dégout, à la haine sourde contre les politiciens et les généraux qui ont envoyé une génération entière « sacrifiée » se faire tuer.



On peut regretter cette approche monolithique et l'absence de trame romanesque si ce n'est de vagues rencontres avec un soldat allemand pour lequel le personnage principal a quelque sympathie.



Le style graphique de Tardi n'est pas le plus élégant, mais il est unique et très adapté au récit.



Bien sur, certaines planches de corps déchiquetés sont horribles mais elles restent pour moi en deçà de la réalité.



Une œuvre néanmoins forte ne serait-ce que pour son aspect historique « animé » !
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Putain de Guerre, tome 1 : 1914, 1915, 1916..

Cette BD est une sorte de journal de la guerre, raconté du point de vue d'un soldat, englué dans le combat qui ne sait pas trop où il est ni où il va. Et donc la principal préoccupation est de rester en vie. Il perçoit de loin des soubresauts d'offensives décidées par des généraux bien éloignés des réalités des tranchées, sans qu'elles ne soient des démonstrations de forces suffisantes à faire reculer l'ennemi.

La BD seule n'apporte pas beaucoup d'informations. C'est le dossier très complet en fin de volume qui replace les événements racontés par le soldat, dans une situation plus globale.

Un livre édité à l'occasion des 90 ans de la fin de la guerre, bien loin de ce que je me souviens avoir appris sur les bancs de l'école, où les cours d'histoire était encore très patriotique (qu'en est il aujourd'hui). Ce récit m'a donc touchée, troublée : comment une telle boucherie est possible ?

A méditer donc.
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Putain de Guerre, tome 1 : 1914, 1915, 1916..

Au départ, j'ai eu un stress. Tardi en couleur? J'aime Tardi, en duo avec Verney. C'est puissant, dur, sans concession, mais généralement sans (trop de) parti pris. Alors, le voir "colorisé", même si c'est Tardi qui est à la manoeuvre, cela m'a surpris. Et puis, j'ai été saisi, transporté, cueilli, bombardé, explosé... Car Tardi joue avec les couleurs pour mieux renforcer l'horreur. Ah oui, le beau pantalon rouge garance... et les sombres nuances de brun, les gris et les bleus... C'est impeccable, en fait.



Ici, les deux auteurs proposent de suivre un poilu comme tant d'autres. Il est projeté, balancé. Son amie est à Paris, elle participe à l'effort de guerre.



Il est de tous les coups durs. Il est à la Butte du Vauquois, puis à Verdun. Il voit les désertions, les exécutions, les Tommies qui entrent en guerre. Les Sénégalais, les Indiens et les Russes. Il se fait même un "kamarad" à un moment.



Les 10 pages d'explications historiques de Verney sont impeccables à nouveau. Documentées, sans pathos, avec des photos et des chiffres. Tout cela glace le sang.
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Journal de Guerre 06 : 1919

Que dire, que dire ? Un inventaire d'hommes brisés, du corps et de l'esprit. Des veuves et des orphelins, à ne plus savoir compter. Des têtes couronnées qui, déchues ou confortées dans leur rôle de souverain, tous cousins, qui venaient de passer quatre ans à jouer à la " guéguerre " avec comme pion leur peuple, à l'abri de tous jugements, des industriels hors zone occupée enrichis grâce à la chair à canon. Cette bande dessinée est résolument engagée à gauche, du côté du peuple. Elle nous révèle toute l'horreur de la guerre, elle n'est peut-être pas objective sur le plan politique mais elle a le mérite de rester neutre et ne condamne aucun peuple, première victime des ambitions démesurées des dirigeants du monde de l'époque. Elle est un témoignage poignant, troublant, puissant qui nous donne envie de crier encore une fois : "Plus jamais ça!" Une série formidable par son trait, par son scénario et par ses articles. Vraiment à découvrir.
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Journal de Guerre 05 : 1918

Les Américains sont entrés dans le conflit. La guerre se veut de plus en plus technologique. Les tanks, l'aviation, une artillerie de plus en plus puissante, capable, à grande distance, d'atteindre les villes et des cibles civiles. Pour couronner le tout, la grippe espagnole fait son lot de ravage parmi les peuples. Le front bouge, l'objectif de part et d'autre étant de défoncer les lignes ennemies. On ne compte plus, on sacrifie à grand coup. Et puis enfin, l'armistice, avec son lot de veuves et d'orphelins, de gueules cassées, d'invalides des corps et de l'esprit. Comment revenir intacte de ces quatre années d'horreur.

Ce tome se veut plus politique que les précédents. Il nous démontre que les grands gagnants sont les industriels, l'argent et le profit. le point de vue est celui d'un soldat, ouvrier tourneur à Paris avant la guerre. Il a traversé la guerre, quatre ans de front, toujours survivant. Cette bande dessinée est toujours saisissante de vérité, par ses dessins, par son texte et scénario, par l'article historique qui la conclut.





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Putain de guerre - Intégrale 2011

C'est le début de la guerre, le départ la fleur au fusil. Mais très rapidement ça déchante. D'ailleurs le narrateur n'est pas dupe, il dénonce les ordres arbitraires, les planqués de l'arrière, l'incompétence des chefs, les exécutions expéditives. Bientôt c'est vraiment l'horreur, la boucherie dans les tranchées et, pendant les sorties, le tir au pigeon.



La deuxième partie est de la même veine. Les combats s'intensifient, l'usage des gaz se banalise, l'horreur augmente encore si cela était possible. Et la voix du narrateur est remplacée par celles d'inconnus, soldats, français ou allemands, femmes en usine, veuves, infirmières, gamins,.., tous ceux qui sont aussi touchés par cette guerre qui marquera leur vie...





On a déjà beaucoup lu sur le sujet, mais là Tardi nous met des traits et des couleurs qui marquent. Ou plutôt des absences de couleurs puisque peu à peu les couleurs s'estompent pour devenir un gris-marron terne. Les bleus des uniformes et les rouges des pantalons s'effacent et ne restent que les rouges des blessures. La narration en trois cadres permet des vues panoramiques aussi bien sur les paysages que dans les tranchées. Une très belle BD sur ce sujet difficile.



Après chaque volume, un dossier historique fait par J.P. Verney apporte des détails et approfondit le sujet.

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Putain de guerre, tome 2 : 1917-1918-1919  ..

Ce deuxième tome de "Putain de guerre" termine le récit sur la Première Guerre Mondiale en s'intéressant aux années 1917 à 1919.

(Ma critique va plutôt porter sur les 2 tomes, qui forment un tout).



Ces deux albums décrivent la "Der des Ders" du point de vue d'un ouvrier tourneur en métaux principalement. On le suit dans les tranchées, dans les combats, et à la fin jusqu'à la remise des décorations aux Poilus revenus vivants de l'enfer. Ce parti pris démontre que les Français n'étaient pas tous préparés à faire la guerre. Ce n'était pas tous des soldats expérimentés, beaucoup se voyaient partis pour quelques mois seulement...

Rien n'est laissé de côté, l'horreur est décrite dans son côté le plus brutal. Les gueules cassées, les "boyaux à l'air", les poux, la mort qui surprend même quand on est parti se soulager derrière un buisson, tout est décrit. Pas de tabou, il faut montrer la vérité, et non pas la propagande qui était donnée aux civils montrant des soldats joyeux bientôt prêts à gagner la guerre.

Les "tirailleurs Sénégalais" sont aussi décrits, et un dernier chapitre portant sur l'année 1919 met en relief les différents "personnages" qui ont fait la guerre ou ont été pris à défaut par elle (les civils, les blessés, les curés, les femmes travaillant pour alimenter l'effort de guerre, les reporters, les déserteurs, les infirmières,...). Une manière de n'oublier personne et de montrer l'injustice et l'horreur qu'a suscité la guerre et les conséquences effroyables qui ont suivi pour certains.



Le dessin de Tardi illustre à merveille les textes de Jean-Pierre Verney, spécialiste de la Première Guerre Mondiale.

A la fin du récit BD, une bonne quinzaine de pages avec photos d'archives en noir en blanc résument le conflit, année après année. Un "vocabulaire des tranchées" complète le tout.



Ce "Putain de guerre" est un indispensable pour quiconque veut se documenter sur ce conflit (mais attention aux âmes sensibles...). C'est aussi une manière de rendre hommage aux Poilus et à tous ceux qui sont morts durant cette guerre. Pour ne jamais oublier.
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Il est un professeur normal
Il est toujours de couleur bleu
C'est un poulpe
C'est une grenouille

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