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Citation de SZRAMOWO


Je devinais chaque ornière, chaque creux du chemin qui desservait la maison de Jeanne, chaque soir, je poussais la porte du cabanon près de la mer, chaque soir, elle me servait un café brulant.
En cette fin de journée, la brume rampait vers la terre, telle une couleuvre qui serpentait entre les dunes, coulait, s’infiltrait insensiblement entre les roseaux imbibés de rosée.
Au loin, en contrebas, dans l’espace noirci des flots, je percevais à peine les éclats des lamparos, petites étoiles sur l’horizon. Ernest Pagnotte, Kader et Youssef, à la nuit tombante, déroulaient leurs filets sur le grand large, au crépuscule. Depuis des années de connivences, de gestes
mille fois répétés, les trois hommes poussaient sur la grève le lourd pointu. La mer, en ce mois de Novembre 1939, les avaient épargnés de ses colères, de ses déchaînements imprévus, qui enflés de violence, vomissaient des tourbillons d’écume. Ce soir là, Ernest, le vieux pêcheur, d’un geste presque paternel, avait gratifié sa jeune femme d’un baiser sur le front, puis avait emprunté maladroitement le sentier qui descendait vers la plage, pour rejoindre ses deux gabiers.
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